Coma et états de conscience altérée suite à une lésion ...

1 COMA ET TATS DE conscience ALT R E suite UNE ATTEINTE C R BRALE Un guide l attention des familles et proches 1 Table des mati res Introduction ..2 Qu est-ce que la conscience ? ..3 Comment la conscience peut-elle tre alt r e suite une atteinte c r brale ? ..4 Quelles sont les causes de cette alt ration de conscience ? ..5 Comment le diagnostic est-il tabli ? ..9 Traitement et volution ..13 La stimulation sensorielle ..18 Recherche ..22 Remerciements ..23 Ressources d aide et de soutien ..24 2 Introduction Cette brochure a pour but d apporter des informations g n rales concernant les patients pr sentant un tat de conscience alt r e pouvant survenir la suite d une atteinte c r brale grave. Elle a t d velopp e afin de r pondre aux questions pos es par les proches des patients. La s v rit de l atteinte c r brale et les d ficits associ s peuvent fortement diff rer d un individu l autre.

2 Pour cette raison, il est n cessaire de communiquer avec le m decin et le personnel soignant qui est en charge de votre proche, car ils seront les plus aptes vous donner des pr cisions quant son tat et vous donner des conseils sp cifiques concernant les traitements, les soins, etc. 3 Qu est-ce que la conscience ? La conscience a deux composantes fondamentales : l veil et la conscience de soi et de l environnement. L veil L veil se d finit par l ouverture des yeux. La conscience de soi et de son environnement La conscience englobe une vari t de capacit s qu on peut classifier de bas niveau, par exemple la capacit de suivre du regard une personne qui se d place dans notre champ visuel ; ou de haut niveau, telles que la capacit de r pondre une commande verbale ou visuelle, de se rem morer un souvenir ou de communiquer avec son entourage.

3 L veil peut appara tre en l absence de conscience puisqu un patient qui pr sente une ouverture des yeux n est pas n cessairement conscient de lui-m me ou de son environnement. 4 Comment la conscience peut-elle tre alt r e suite une atteinte c r brale ? La conscience merge gr ce de nombreuses aires c r brales et connexions (liens) entre diff rentes r gions du cortex c r bral (voir Figure 1). Lorsqu une personne subit une atteinte c r brale, certaines de ces structures ou connexions peuvent tre endommag es. Figure 1. Image du cerveau humain (Imagerie par R sonance Magn tique structurelle) 5 Quelles sont les causes de cette alt ration de conscience ? Une atteinte des connexions (appel es axones ), du thalamus et du cortex peut tre li e un grand nombre d v nements qui peuvent tre d origine traumatique (ex : accident de roulage, chute) ou non traumatique (ex: arr t cardiaque, accident c r brovasculaire - AVC).

4 Pour prot ger le cerveau, celui-ci flotte dans un r servoir de fluide (le liquide c phalorachidien) au sein du cr ne comme une ponge en suspension. Lorsque quelqu un se cogne s v rement la t te, le cerveau va tre secou dans la bo te cr nienne. Les diff rentes parties du cerveau, qui ont un poids variable, vont se d placer des vitesses diff rentes. Ce d placement aura pour cons quence de provoquer des tensions au niveau du tissu c r bral et les axones peuvent alors tre tir s ou m me se briser. La surface interne du cr ne tant rugueuse, le cortex en bougeant d avant en arri re peut aussi tre endommag par la rugosit du cr ne. Une atteinte peut galement tre caus e par l impact d un 6 objet sur le cr ne qui peut le fracturer et alt rer les aires du cerveau se trouvant en dessous.

5 Lorsqu une personne est victime d un AVC, on parle soit d un AVC isch mique (obstruction d'un vaisseau sanguin par un caillot de sang entra nant une diminution de la circulation sanguine c r brale) soit d un AVC h morragique (rupture d'un vaisseau sanguin l'int rieur du cerveau entra nant une h morragie). Dans le cas de l AVC isch mique, l apport de sang, ou vascularisation, peut tre diminu , voir arr t , par un caillot qui se forme localement au niveau d une art re c r brale (thrombose) ou qui se forme ailleurs dans l'organisme et qui est transport au cerveau via la circulation sanguine (AVC embolique), induisant un manque d oxyg ne au niveau de la r gion vascularis e par l art re touch e. En cas d AVC h morragique (par exemple en cas de rupture d an vrysme), le cr ne tant une structure solide non tirable, le saignement peut gagner en volume et causer une augmentation de la pression intracr nienne, crasant alors le cerveau par la formation d un h matome comprimant la zone c r brale atteinte.

6 De plus, l art re touch e ne permet 7 plus d apporter aux r gions qu elle vascularisait le sang n cessaire et l apport d oxyg ne aux cellules. Le m me ph nom ne de gonflement peut tre observ lorsque le cerveau enfle en raison de contusions (l sions sans plaie ouverte) le volume des tissus c r braux va augmenter, mais la place disponible reste la m me. De ce fait, les axones peuvent tre tir s et l approvisionnement en sang peut tre r duit, ce qui induit galement des l sions c r brales. De nombreux autres ph nom nes peuvent causer des dommages au cerveau. Par exemple, si vous ne pouvez plus respirer, l apport en oxyg ne dans le sang ne se fera plus et votre cerveau se trouvera en carence d oxyg ne (c est le cas des hypoxies ou anoxies c r brales, caus es par un arr t cardiaque, insuffisance cardiaque, pathologie pulmonaire ou an mie par exemple).

7 De m me, certaines infections graves, telles qu une m ningite, peuvent causer des dommages au niveau de certaines aires du cerveau. L ensemble de ces l sions peut induire une alt ration du niveau de conscience . L origine de l atteinte c r brale ainsi que son tendue sont importantes pour comprendre l tat de votre 8 proche et peuvent influencer le pronostic. Il est important de pr ciser que le type de l atteinte et la nature des troubles associ s vont varier d une personne l autre. Votre m decin peut vous fournir des informations sp cifiques concernant l tat de votre proche. 9 Comment le diagnostic est-il tabli ? Le diagnostic d tat de conscience alt r e est g n ralement tabli la suite d une batterie de tests r alis e par des m decins et l quipe soignante ainsi que sur base d observations faites par ceux-ci.

8 Selon l importance des troubles de la conscience observ s chez votre proche, les m decins utiliseront l une de ces quatre classifications : Coma Le terme de coma est utilis pour d crire une personne qui ne montre ni veil (ex : ouverture des yeux) ni conscience d elle-m me ou de son environnement. Les patients en coma sont allong s, yeux toujours ferm s (m me apr s une stimulation douloureuse), ils ne r pondent pas la commande et ne localisent pas les stimulations sensorielles. Cet tat peut tre induit par des m dicaments (s dation) ou non. Le coma dure au minimum une heure et il peut se prolonger jusqu 2 4 semaines, l exception des comas pharmacologiques qui peuvent durer encore plus longtemps. A la suite de 10 cette p riode de coma, la personne peut voluer vers une mort c r brale, ou r cup rer un tat v g tatif/syndrome d veil non-r pondant ou un tat de conscience minimale (voir Figure 2).

9 Syndrome d veil non-r pondant/ tat v g tatif Le terme syndrome d veil non-r pondant (aussi appel tat v g tatif) est utilis afin de d crire une personne qui est veill e, mais non consciente d elle-m me ou de son environnement. Une personne en syndrome d veil non r pondant va ouvrir les yeux, avoir un cycle veille-sommeil et des comportements r flexes tels que des clignements des yeux en r ponse un bruit fort ou un retrait de la main lorsqu un stimulus douloureux y est appliqu . Cependant, le patient ne montre pas de signe de conscience . Il ne pr sente aucune r ponse orient e en r action aux stimulations ext rieures, telles que suivre un objet des yeux ou r pondre une commande. tat de conscience minimale Le terme d tat de conscience minimale d crit une personne qui montre, de fa on claire mais fluctuante, 11 des signes de conscience d elle-m me et de son environnement.

10 Si le patient suit du regard, localise la douleur ou encore tire sur ses draps ou sur sa sonde de gastrostomie, il sera alors consid r en tat de conscience minimale moins . On parlera d tat de conscience minimale plus si le patient peut r pondre une commande verbale ou visuelle; par exemple, bouger un doigt ou la jambe de fa on claire et r p t e lorsque cela lui est demand . Lorsque le patient est capable de communiquer de mani re fonctionnelle (c est- -dire lorsque les r ponses sont adapt es aux questions pos es), que cette communication soit verbale ou l aide d un code gestuel, on consid re le patient comme ayant merg de l tat de conscience minimale, ce dernier n tant plus consid r comme en tat de conscience alt r e. Locked-in syndrome ou syndrome d enfermement Ce terme est utilis pour parler de personnes qui ont une atteinte localis e au niveau du tronc c r bral (voir figure 1).