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Des noms qui viennent de loin Les strates du …

Des noms qui viennent de loinLes strates du vocabulaire anatomiqueRen e Distel, H el`ene Mend`es, Michel Karatchentzeff Universit e Pierre et Marie Curie, ParisTable des mati`eres1 Permanence du L invention des L analogie.. Extension de l analogie.. Le c ur.. Autres appareils erreurs d interpr etation.. La t ete.. Le codage.. Des termes flous aux noms sp ecialis es.. La combinaison des proc ed es. L etymologie.. 73 La civilisation antique et ses m Premi`ere r eforme avort ee du vocabulairem Av`enement du fran `a qui toute correspondance peut etre envoy ee `a l L expansion du vocabulaire L apport du latin.. Les eponymes.. L inondation par le grec du vocabulaire scientifique.

Des noms qui viennent de loin Les strates du vocabulaire anatomique Ren´e Distel, H´el`ene Mend`es, Michel Karatchentzeff∗ Universit´e Pierre et Marie Curie, Paris

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1 Des noms qui viennent de loinLes strates du vocabulaire anatomiqueRen e Distel, H el`ene Mend`es, Michel Karatchentzeff Universit e Pierre et Marie Curie, ParisTable des mati`eres1 Permanence du L invention des L analogie.. Extension de l analogie.. Le c ur.. Autres appareils erreurs d interpr etation.. La t ete.. Le codage.. Des termes flous aux noms sp ecialis es.. La combinaison des proc ed es. L etymologie.. 73 La civilisation antique et ses m Premi`ere r eforme avort ee du vocabulairem Av`enement du fran `a qui toute correspondance peut etre envoy ee `a l L expansion du vocabulaire L apport du latin.. Les eponymes.. L inondation par le grec du vocabulaire scientifique.

2 137 L oubli du Quel avenir ?159 Permanence du mots ont une ame, leur sens. Ils ont une histoire, une evolution, parfoisune g en ealogie. Ceux que nous employons tous les jours ontparfois une ori-gine lointaine. Malheureusement ils n ont pas d etat civil. Leur naissance n apas et e enregistr ee, leur histoire n a pas et e ecrite, sinon par bribes et lesrenseignements sur leur g en ealogie restent mots et leur sens evoluent sous la pression de leur environnement. Celui-ci g en`ere et s electionne des avatars merveilleux ou monstrueux, quand ilspassent `a travers les mill enaires, `a travers les langues, `a travers les continents,`a travers les m edecine, domaine des plus grandes innovations, reste fid`ele au vocabu-laire d Hippocrate.

3 Dans aucune autre discipline, on ne parle autant grecqu en m edecine. Certains mots d esignent des objets au moins aussi anciensque l homme ; ce sont les termes d anatomie qui doivent etreant erieurs `a lam edecine et sont ant erieurs au grec. Les linguistes se r ef`erent souvent `a desracines indo-europ eennes qui ont transit e dans les langues anciennes et donton peut encore reconna tre l existence dans l histoire des langues vocabulaire anatomique a encore un autre avantage. Il estconcret, c est `adire qu au son et au sens est etroitement associ e le principal partenaire, l ob-jet. Les objets anatomiques, nous en portons en nous, nous enconsommonset si nous les fr equentons moins souvent en boucherie et en cuisine que nosparents, nous les rencontrons, de plus en plus souvent, en m vocabulaire anatomique est donc privil egi e pour etudier l origine et l evo-lution des mots.

4 Une etude de ce genre serait beaucoup plus difficile avec lesmots abstraits, ou ceux qui d esignent des objets lointainset est par ce vocabulaire que nous proposons de faire un sondage dans dumat eriel solide, l ecrit, et dans du mat eriel fugace, l oral, `a la recherche det emoins des connaissances de l homme aux temps les plus L invention des les hominiens ont et e pourvus d un appareil phonatoire, apr`es s etrelongtemps exprim es par des cris, des gestes et des mimiques, ils ont invent ela communication par la parole. Ils ont commenc e par cr eerun vocabulaire,en utilisant deux m ethodes, l analogie et le L plus ancienne d esignation d un objet a probablement et e faite par analogieentre cet objet et un son. Sa forme la plus simple est l onomatop a d esign e de cette fa con le cri des animaux.

5 On utilise encore le((coco-rico))du coq avec des variantes nationales, qui indiquent que chaque peuplea fabriqu e son mot `a partir de son exp erience et que le mot n a pas et e sim-plement transmis des langues anciennes aux langues modernes, ou emprunt eaux langues etrang` la suite, le cri a d esign e l animal2. C est encore le cas du coucou, et l`aaussi, chaque langue a r einvent e le mot en fonction de ce que ses locuteursont proc ed e de fabrication des mots fonctionne toujours. Un enfant peutd esigner un chien comme un((oua-oua))4, une vache comme une((meuh)),un chat comme un((miaou)), les enfants de mon village ne d esignaient lecorbeau que comme un((kr a))..1 Cocorico (fran cais),cock-doodle-do(anglais),quiquiriki (espagnol),Kikeriki(alle-mand),cocaraco( tamoul),ghoughoulighou(iranien).

6 Souvent c est le verbe qui est form epar une onomatop ee : cancaner, glapir, blat erer, hennir,miauler, aboyer, feuler..2 Coq est peut- etre une abr eviation decocorico. Cheval,hippos, equus, caballo, horse,Pferdesont peut- etre des tentatives d imitation d un (latin),k kkux(kokkux grec), coucou (fran cais),Kukuk(allemand),coocoo(anglais),cu cullo(italien),cuclillo(espagnol),koukou chka(russe),c oji(tamoul),ghomri(iranien)..4Un petit alsacien pouvait d esigner un petit chien en ajoutant le diminutif germanique((ele)):((oua-ouaele)).3 Ult erieurement le vocabulaire s est enrichi d autres analogies, des images, dessimilitudes, des rapprochements par la fonction, avec, souvent, des erreursd interpr onomatop ee permet de d esigner des etres ou des ph enom`enes mat eriels,concrets.

7 Un objet peut devenir l image d un concept. Le plus souvent tr`esindirectement. Nous verrons plus loin l utilisation d images et des imagesd l homme ne disposait pas de mots abstraits, certains animaux ont purepr esenter, par leur comportement, des qualit es ou des d efauts. Par exemplela colombe la puret e, le serpent la ruse, le singe la sagesse, le crocodile lam echancet e, etc. Si nous ne trouvons pas de trace de tellesanalogies dansle vocabulaire actuel, c est que la relation entre le signifiant et le signifi e etait fragile, que la relation n etait observable que dans un environnementparticulier et que, de ce fait, le vocabulaire a vari animaux des totems ne seraient peut- etre pas des anc etres mani`ere la plus simple de d esigner une qualit e ou un d efaut consiste `a ser ef erer `a un comportement.

8 Les fabulistes ont montr e que les comportementsdes animaux s appliquaient bien aux d efauts des humains. On peut trouverpour chaque esp`ece une caract eristique, une qualit e, und efaut remarquable :le lion la vaillance, le renard la ruse, le loup la cruaut e, l agneau l innocence,etc. L animal peut alors servir `a d esigner cette qualit eou ce d efaut. On atrouv e de cette fa con un moyen d inventer des mots groupes d hommes qui vivent dans une m eme r egion ont peu de diff e-rences. On peut leur attribuer, ou ils peuvent revendiquer une qualit e ouun d efaut et se d esigner par l animal correspondant. On a aussi d esign e desindividus par des noms d animaux ou `a l aide d autres comparaisons prisesdans la y a d autres utilisations symboliques `a partir des comportements des ani-maux.

9 Par exemple, dans le panth eon egyptien, le chacal, animal charognard,a donn e sa t ete au dieu Anubis qui pr eside aux embaumements. Le crocodilea donn e la sienne et le lion son corps au monstre qui d evore les condamn ibis qui laisse les graffitis de ses pattes et de son bec dans le limon estdevenu le scribe des dieux.. Extension de l nombreux mots du langage courant ont et e form es `a partir de notrecorps ou de ph enom`enes physiologiques. Le c ur en a inspir e beaucoup. La4respiration et d autres organes ont apport e leur contribution. Celle de la t eteest Le c mot((c ur))nous vient de la racine indo-europ eenne((kerd)), qui a fournile sanscrit((rhi))et((rhidia))(c ur) ainsi que le greckard a(cardia, coeur)qui a donn e le latincor, cordis(c ur), puis le mot fran cais.

10 La presquetotalit e des d esignations du c ur dans les langues indo-europ eennes a lam eme mot et ses d eriv es (courage, cordial, ) forment un enormebouquet de fleurs vari ees sorties d une m eme racine. On sent battre son c urquand on eprouve des sentiments violents : la peur, l amour.. Il en est dem eme quand on fait un effort physique ou qu on l anticipe. Lad ecouvertede cette sensation a fait du c ur l organe des emotions, puis des a servi `a d esigner le courage et `a former ce mot. Son image ou autresanalogies ont et e associ ees `a diff erentes fonctions psychiques, et cela, depuisles temps les plus recul es.((C ur))pour((courage))est utilis e dans la Bhagavad Gita et dansLe Cid(I,5)((Rodrigue, as-tu du c ur ?)). En chinois et en japonais, la clef du5 Note du Dr Philippe Lasserre :Les mots fran cais issus du latin sont tir es de l accusatifapr`es chute de la d esinence :infans>infant(em)>enfantEn latin, au neutre, le nominatif et l accusatif sont , cordisest un motneutre, son accusatif estcor.


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