histoire du congo belge - urome.be

1 - Le congo belge Page 1/10 L' histoire DU congo belge VUE PAR LES COLONIAUX LE congo belge A - Comment l'Etat Ind pendant du congo devint une colonie belge L'Etat Ind pendant du congo v cut vingt-trois ans. En 1908, il devenait une possession coloniale belge . Comment expliquer cette transformation d'un Etat en une Colonie? Elle ne se fit pas l'improviste; elle ne fut pas non plus, comme on pourrait le croire, uniquement le r sultat des campagnes men es contre le r gime l opoldien. En fait, l'annexion du congo par la Belgique repr sente l'aboutissement d'un long travail de pr paration: elle trouve son origine la fois dans la volont du Souverain, dans l'aide financi re capitale que la Belgique avait en une p riode difficile apport e l'Etat, et dans la conscience de plus en plus grande que le peuple belge prenait, au d but de ce si cle, de ses responsabilit s devant l uvre africaine.

2 Une succession d' v nements marque les tapes qui pr par rent cette annexion. Leur point de d part se trouve en 1889: cette ann e, L opold Il avait fait un testament dans lequel il d clarait l guer et transmettre apr s sa mort, la Belgique, tous ses droits souverains sur l'Etat Ind pendant du congo . L'ann e suivante, la convention du 5 juillet 1890 faisait faire la Belgique un nouveau pas en avant. Par cette convention, l'Etat belge avait consenti l'Etat Ind pendant du congo un pr t important de vingt-cinq millions de francs; en contrepartie de cette aide, il avait re u une option qui lui permettait, au bout de dix ans, de s'annexer le territoire du congo . Cette annexion possible n'allait pas sans conditions, notamment celle d' teindre par voie de confusion la dette contract e.

3 Une nouvelle tape fut atteinte en 1901. En effet, ce moment, la convention de 1890 venait ch ance et la Belgique pouvait exercer son option. D j une proposition d'annexion tait d pos e au Parlement, lorsque L opold Il, tout en confirmant son testament et en r affirmant le droit de la Belgique, demanda de surseoir l'annexion jusqu'au moment o le congo serait tout fait productif. En fait, le Souverain voulait viter les dangers qu'aurait entra n s une annexion pr cipit e, mal pr par e. D f rant au d sir du Roi, le Parlement chargea alors une commission, form e de d put s appartenant tous les partis, de pr parer un projet de loi sur le gouvernement des possessions coloniales de la Belgique . Ainsi s'annon ait la derni re phase de l' volution.

4 Les campagnes d clench es contre le syst me instaur au congo allaient contribuer pr cipiter les v nements, et le 3 d cembre 1907 le projet de loi souhait tait d pos sur le bureau de la Chambre. Ce projet consacrait la cession la Belgique de la souverainet des territoires composant l'Etat Ind pendant avec tous les droits et obligations qui y sont attach s . Apr s de laborieuses n gociations, au cours desquelles le ministre Beernaert apporta au Roi un appui efficace, le Parlement votait le 20 ao t 1908, la loi r alisant l'annexion du congo . Le 15 novembre de la m me ann e, l'Etat Ind pendant cessait d'exister pour devenir le congo belge . B - Premier essor du congo belge La Belgique se trouvait d sormais la t te d'un territoire quatre-vingts fois plus grand qu'elle.

5 Beaucoup d j y avait t accompli; beaucoup y restait faire. Comment se pr sentait cette poque le pays qu'elle recevait ainsi des mains de son Roi? - Le congo belge Page 2/10 Les razzias et la traite des esclaves taient r prim es. Un solide r seau de postes administratifs, une occupation militaire diligente avaient tabli la paix l o les premiers explorateurs n'avaient rencontr que terreur et ins curit permanentes. Les missions religieuses, catholiques et protestantes, avaient entrepris une oeuvre vang lisatrice que renfor aient coles et dispensaires. Commerce et industrie commen aient s'organiser. Les services m dicaux officiels avaient entrepris la lutte contre les maladies qui d cimaient le pays.

6 Partout, la situation mat rielle et morale des indig nes avait t am lior e et les r formes d cid es en 1906 par L opold Il entraient en vigueur. Il s'agissait donc avant tout de continuer une oeuvre entreprise en la d veloppant et en l'am liorant. Les fondations taient debout; il fallait achever l' difice. C'est le premier ministre belge des Colonies, Jules Renkin, qui donna cette phase nouvelle son premier essor. L opold Il tait mort en d cembre 1909, un an apr s l'annexion; Albert 1er lui succ dait. Le jeune souverain allait donner au ministre Renkin un appui complet. Une premi re r forme importante fut apport e d s 1910 par un ensemble de d crets qui tendaient supprimer les entra-ves au commerce libre, remplacer l'imp t en nature par un imp t en argent et introduire le syst me de l'administration indirecte dans la vie des chefferies indig nes.

7 En m me temps, une impulsion nouvelle tait donn e la vie conomique. Le commerce priv se d veloppait, l'utilisation de la monnaie dans les milieux autochtones se g n ralisait, de nouvelles voies ferr es s' tendaient sur tout l'Est de la Colonie, des communications t l graphiques taient tablies et mettaient en rapport d s cette poque le Katanga et la c te atlantique. L'agriculture elle-m me changeait de visage. Aux techniques rudimentaires de la cueillette se substituaient des cultures vivri res et industrielles. L'industrie mini re de son c t affirmait son importance. Aux richesses d j prospect es, s'ajoutait le diamant et, en 1911, avait lieu la premi re coul e de cuivre du Katanga. L'avenir du pays s'annon ait prosp re lorsque clata la guerre de 1914.

8 C - La guerre 1914-1918 L'Acte de Berlin de 1885 imposait la neutralit dans le bassin conventionnel du congo . Respectueux de cette obligation, le Gouvernement belge avait, au d but de la premi re guerre mondiale, enjoint au congo de conserver vis- -vis des forces allemandes stationn es en Afrique une attitude strictement d fensive. Mais d s ao t 1914 les Allemands lan aient des incursions sur la fronti re orientale du congo et rompaient ainsi la neutralit . D s lors, le Gouvernement belge pouvait l gitimement quitter son attitude expectante et donner ordre aux troupes congolaises de passer leur tour l'offensive. A l'Ouest, un d tachement rejoignait, d s octobre 1914, les troupes franco-britanniques qui attaquaient le Cameroun allemand; ce d tachement participa la prise de la Sangha et il coop ra l'encerclement des forces ennemies jusqu' la chute de Yaounde, en janvier 1916.

9 D'un autre c t , deux compagnies congolaises partaient au secours des Anglais, en Rhod sie, o les Allemands avaient attaqu Abercoru; cette intervention belge repoussa les Allemands hors du territoire britannique. Ces deux premi res campagnes belges se soldaient ainsi par des victoires. Une offensive de grande envergure allait leur succ der. En effet, tandis que se d roulaient les exp ditions du Cameroun et de Rhod sie, les autres forces belges cantonn es dans l'est du congo pr paraient, de concert avec les Anglais, une attaque puissante contre l'Afrique orientale allemande. Cette offensive d bute en ao t 1916. Les troupes congolaises, command es par le g n ral Tombeur, sont r parties en deux brigades: l'une, la brigade Nord, sous les ordres du colonel Molitor, devait marcher sur le lac Victoria, et l'autre, la brigade Sud, sous la direction du colonel Olsen, avait comme objectif le chemin de fer reliant le Tanganika l'oc an Indien.

10 Le lac Victoria fut atteint apr s de rudes combats tandis que la brigade Sud s'emparait de Kigoma; les deux brigades unissant leurs efforts, converg rent vers Tabora o tait concentr le centre de r sistance allemand. Le 19 - Le congo belge Page 3/10 septembre 1916, celui-ci tombait; peu apr s, le Gouvernement belge remettait Tabora aux mains des autorit s britanniques. Objectif atteint, le gros des troupes regagna ses bases au congo . Mais quelques mois plus tard, en ao t 1917, les forces allemandes, command es par le g n ral von Lettov-Vorbeck, faisaient un vigoureux retour offensif tel point que le gouvernement britannique se voyait contraint de solliciter nouveau l'aide des Belges. Les troupes du congo , qui avaient t d mobilis es la fin de la campagne de 1916 taient rapidement reconstitu es et, sous le commandement du g n ral Huyghe, elles reprenaient le combat.