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Jeanne d'Arc à Poitiers

Jeanne D'ARCPARB lisaire LEDAINO fficier de l'Instruction publique, laur at de l'Institut,Ancien pr sident des Antiquaires de l' de la Revue poitevine et saintongeaise, mars CH. REVERS 1891A POITIERSLe 6 mars 1429 arrivait Chinon, pr s du roi Charles VII,une jeune paysanne de Domremy, sur les marches de France etde Lorraine. On la nommait Jeanne d'Arc . Deux cuyers, Jean deMetz et Bertrand de Poulengy, choisis par Robert de Baudri-court, capitaine de Vaucouleurs, l'avaient accompagn durantce p rilleux voyage travers des pays occup s par les Anglais etd sol s par la guerre. Elle tait rev tue d'un costume d'homme,pourpoint noir, chausses estach es, robe courte de gros grisnoir cheveux ronds et noirs, chappeau noir sur la t te (1).

JEANNE D'ARC PAR Bélisaire LEDAIN Officier de l'Instruction publique, lauréat de l'Institut, Ancien président des Antiquaires de l'Ouest. Extrait de la Revue poitevine et saintongeaise, mars 1891.

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  1981

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Transcription of Jeanne d'Arc à Poitiers

1 Jeanne D'ARCPARB lisaire LEDAINO fficier de l'Instruction publique, laur at de l'Institut,Ancien pr sident des Antiquaires de l' de la Revue poitevine et saintongeaise, mars CH. REVERS 1891A POITIERSLe 6 mars 1429 arrivait Chinon, pr s du roi Charles VII,une jeune paysanne de Domremy, sur les marches de France etde Lorraine. On la nommait Jeanne d'Arc . Deux cuyers, Jean deMetz et Bertrand de Poulengy, choisis par Robert de Baudri-court, capitaine de Vaucouleurs, l'avaient accompagn durantce p rilleux voyage travers des pays occup s par les Anglais etd sol s par la guerre. Elle tait rev tue d'un costume d'homme,pourpoint noir, chausses estach es, robe courte de gros grisnoir cheveux ronds et noirs, chappeau noir sur la t te (1).

2 Quel puissant motif avait donc pouss cette pauvre berg red nu e d'instruction entreprendre dans cet trange appareilun si p rilleux voyage? Des r v lations c lestes l'avaient inves-tie d'une mission merveilleuse. Vas sauver la France pr te p rir, lui avaient-elles dit, tu es celle qui doit d livrer Orl ansdes treintes de l'ennemi et qui conduira le roi Reims pour y tre sacr ; tu seras la lib ratrice de la patrie. Jeanne d'Arc ,soutenue par une foi religieuse des plus robustes et dou e d'unerare intelligence, proclamait hautement le but de sa mission etdemandait Charles VII une audience pour la lui exposer et luifaire agr er le secours divin qu'elle lui apportait dans unmoment si critique.

3 Une proposition si extraordinaire de la partd'une simple fille des champs devait tout d'abord exciter lad fiance du roi et de ses conseillers. Le doute tait bien l gi-time. On ne pouvait accepter la l g re l'appui d'une femmeinconnue dont rien ne garantissait la sinc rit . Le roi et sonconseil d lib r rent trois jours pour savoir s'ils devaient laprendre au s rieux. Les uns voulaient l' carter sans aucunexamen, les autres disaient qu'il n'y avait tout au moins aucuninconv nient l'entendre. Enfin Jeanne fut admise l'audienceroyale dans la grande salle du ch teau de Chinon. On conna tles d tails de cette sc ne touchante et admirable. La vierge de(1) Journal du greffier de La Rochelle, dans la Revue historique, t.

4 IV. 4 Domremy s'avan ant hardiment vers Charles VII qu'elle n'avaitjamais vu, En nom Dieu, gentil prince, lui dit-elle, c'est vousqui tes le roi et non un autre. Je suis venue avec mission, depar Dieu, de donner secours vous et au royaume ; et vousmande le roi des cieux, par moi, que vous serez sacr et cou-ronn Reims. Cette assurance vraiment proph tique, maissurtout la r v lation faite par Jeanne au roi d'une pri re men-tale toute r cente qu'il avait adress e Dieu dans le secret deson oratoire, au sujet d'un doute absolument d licat sur son ori-gine, le subjugu rent compl tement et lui conquirent saconfiance la plus enti re.

5 Comment aurait-il pu r sister l'impression produite par ces paroles de Jeanne : Je te dis dela part de Messire, que tu es vray h ritier de France et fils duroi (1).Les conseillers et les courtisans taient loin d' prouver lam me confiance. G rard Machet, confesseur du roi, et l'arche-v que de Tours se montraient seuls favorables. Au surplus, il tait prudent d'ouvrir une enqu te. Plusieurs commissaires, les v ques de Senlis et de Maguelonne, celui de Poitiers (Huguesde Combarel), ma tre Pierre de Versailles, ma tre JourdainMorin et le confesseur du roi interrog rent Jeanne avec d f -rence et pr caution. Ses r ponses fermes, pr cises, affirmantnettement sa mission les branl rent ou du moins leur inspi-r rent de s rieuses r flexions.

6 On ne parlait plus de la rapport des commissaires conclut une nouvelle information,car on ne devait rien pr cipiter en une mati re si d VII ordonna donc de conduire Jeanne Poitiers . C'estl qu'il avait r solu de la soumettre une preuve supr me,s rieuse et solennelle (2).Ce n' tait pas sans de justes motifs qu'il avait d sign la villede Poitiers . Le parlement et le conseil y si geaient depuis laperte de Paris. Beaucoup de docteurs de l'universit et depersonnages notables, tant la ques qu'eccl siastiques, demeur sfid les au roi et la patrie, s'y taient galement retir VII y faisait de fr quents s jours au ch teau avec sacour. Aussi la capitale du Poitou tait-elle devenue, par la forcedes circonstances, la capitale du royaume, le refuge de la natio-nalit fran aise.

7 Le roi d sirant surveiller de plus pr s lesinterrogatoires auxquels Jeanne allait tre soumise, l'accom-pagna Poitiers . Elle apprit en route o on la menait. En(1) Hist. de Charles VII, par Vallet de Viriville, t. II. Hist. deCharles VII, par du Fresne de Beaucourt, t. II. Hist. de Jeanne d'Arc ,par Wallon. Proc s de Jeanne d'Arc .(2) D position du duc d'Alen on dans le Proc s de r habilitation, III, 92, 5 nom Dieu s' cria-t-elle, je sais que je y aurai bien affaire;mais Messire m'aidera. Or, allons, de par Dieu. (1). Jeanne d'Arc et le cort ge royal taient le 11 mars , Poi-tiers (2). Elle fut log e, l'h tel de la Rose, habit par ma treJean Rabateau et situ dans la rue actuelle de Sainte-Marthe,d sign e au XVe si cle sous le nom de Saint-Etienne.

8 Cette rueporta plus tard les noms successifs de Charriot de David et deSainte-Marthe, cause des h telleries ainsi d sign es qui s'ytrouvaient. La situation de l'h tel de la Rose dans la rue deSainte-Marthe, jadis rue Saint-Etienne, est bien certaine. Unacte du 13 juillet 1465 l'atteste. Il appartint plus tard au c l brehistorien poitevin Jean Bouchet. Mais le point pr cis de la rueo il tait plac n'est pas aussi bien d termin . C'est vers l'undes angles des rues Sainte-Marthe et Notre-Dame-la-Petitequ'il semble devoir tre cherch . Il d pendait de la paroisse deNotre-Dame-la-Petite depuis longtemps supprim e (3). JeanRabateau, originaire de Fontenay-le-Comte, avocat g n ral auparlement depuis 1427, n'habitait probablement l'h tel de laRose qu' titre de locataire.

9 Il ne dut, en effet, venir s'y fixerque par suite de la translation du parlement Poitiers , qu'ilsuivit ensuite lors du retour de cette cour souveraine Paris o il mourut pr sident vers 1444 (4). Sa femme, dou e de qualit ssup rieures, une bonne femme, dit la chronique, accepta lamission sp ciale de veiller sur la Pucelle (5), Elle remarquabien vite sa d votion ang lique qu'elle se h ta de publier les jours apr s d ner, Jeanne se retirait dans la chapelle dela maison ; elle y demeurait genoux longtemps en pri res ; ellese levait m me la nuit pour faire ses oraisons (6).Cependant le conseil royal, r uni dans la maison d'une dame(1) Chronique de la Pucelle, par Guillaume Cousinot, dition de Vallet deViriville, p.

10 275. Chronique de Monstrelet, IV, 316 Journal dusi ge d'Orl ans.(2) Hist. de Charles VII, par M. Vallet de Viriville, t. II.(3) Arch de la Vienne, G 1124. M m. des Ant. de l'Ouest 1854 et1872. Annales d'Aquitaine, par Bouchet. D positions de Fr re Seguin,de Fran ois Garivel, de Gobert Thibault, dans le Proc s de r habilitation,(Proc s de Jeanne d'Arc , par Quicherat).(4) Jean Rabateau, sieur de la Caill re, acheta en 1434 la seigneuried'Auzance o tait une tour, existant encore, que le roi lui permit de r pareret fortifier le 15 octobre 1431. (A. ch. historiques du Poitou, VII, 364.)Le registre des d lib rations du conseil de ville de Poitiers , de 1440, men-tionne un cadeau de deux pipes de vin pineau fait Mr Jehan Rabateau, pr si-dent au parlement, pour le r mun rer des biens faits qu'il a fait pour laville vers le roy.


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