Transcription of L’enfant, l’adolescent, la famille et les écrans
1 L enfant , l adolescent , la famille et les crans Appel une vigilance raisonn e sur les technologies num riques 9 avril 2019 patrick - 1 L enfant , l adolescent , la famille et les crans Appel une vigilance raisonn e sur les technologies num riques Depuis moins de trois d cennies, une nouvelle science s est d velopp e, la science informatique. Une transformation profonde des soci t s et des rapports humains en r sulte, d sign e de fa on globale comme la r volution num rique et qui peut prendre de multiples formes, concernant tous les ges de la vie.
2 Longtemps, les crans de cin ma puis de t l vision ont t l interface principale entre les sens du spectateur et la signification des images propos es son regard. Aujourd hui, les crans du smartphone, de la tablette, de l ordinateur, de la console de jeux, du casque de r alit virtuelle constituent l interface principale avec l immensit des contenus qu ils mettent disposition et qui se jouent derri re eux : r seaux sociaux, jeux, applis informatiques, photos et films, simulations, Internet.
3 Le propos du pr sent Appel ne saurait tre d voquer la totalit de ce qu il est convenu d appeler le monde num rique , de ses enjeux, de ses vertus et de ses ombres : les crans n en sont que le point d entr e, visible et omnipr sent. C est ce titre que les trois Acad mies se saisissent de cette question, en portant une attention particuli re l enfance et l adolescence, dans la continuit de l Avis mis par l une d entre elles en 2013. R sum ex cutif et recommandations g n rales Introduction I La diversit des usages et les diff rents types d crans II La question de l addiction comportementale III Les vuln rabilit s sociales IV Les crans et les jeunes enfants - Probl mes d veloppementaux V Les adolescents et les technologies num riques VI Cons quences m dicales g n rales Chronobiologie troubles du sommeil La question des effets pathologiques de la lumi re sur la r tine VII Les volutions technologiques en cours Conclusion 2 R sum ex
4 Cutif Les crans occupent une place consid rable dans la vie de chacun et plus particuli rement des enfants. Le num rique a pris une importance croissante et irr versible pour ce qui concerne l' ducation et la culture et, de fa on plus g n rale, la vie de notre soci t . D immenses int r ts conomiques et commerciaux sont en jeu. Il est n anmoins apparu, au fil des ann es, que cette volution avait aussi des effets d l t res qui suscitent une grande inqui tude, si bien que le d veloppement rapide de la pr sence des crans dans nos vies et celle de nos enfants am ne chacun s interroger autant sur les usages qu il en fait que sur le temps qu il y passe.
5 C est pourquoi les trois acad mies (Acad mie nationale de m decine, Acad mie des sciences, Acad mie des technologies) ont souhait faire un point sur ces questions, sous la forme d un appel et non d un rapport , de structure classique. Une des principales questions qui se posent est de savoir si l utilisation excessive des crans peut engendrer une v ritable addiction comportementale. Cette notion doit tre abord e avec pr caution car elle r pond une d finition m dicale pr cise, r serv e des pathologies particuli rement lourdes.
6 En outre, ces addictions comportementales caract ris es sont souvent associ es des troubles psychiatriques comorbides tels que d pression, anxi t , phobies ou troubles de la personnalit . L appr hension de cette question est compliqu e chez l enfant et l adolescent en raison de la diversit des contextes psychologiques et des situations individuelles. On sous-estime g n ralement le r le des vuln rabilit s sociales, qui interf rent de fa on majeure dans le rapport aux crans. En effet, tous les enfants et adolescents ne sont pas plac s dans des contextes familiaux, culturels et sociaux quivalents et les cons quences du mauvais usage des crans apparaissent d autant plus s rieuses que l enfant est en situation de vuln rabilit.
7 L absence ou l ins curit de l emploi, les difficult s mat rielles de la famille , une trop grande distance aux services ducatifs, sociaux ou m dicaux, un contexte culturel appauvri, sont autant de facteurs qui peuvent rendre difficile, voire inaccessible, la compr hension du num rique, l ducation aux usages des crans, la distance critique et l indispensable autor gulation. On observe chez certains jeunes enfants ( g s de moins de 3 ans) une surexposition importante aux crans, v ritable m susage en termes de temps consacr.
8 D un usage r cr atif un usage utilitaire, on passe un usage vis e exclusivement calmante , propos puis maintenu par les parents. Fascin par les bruits et les lumi res vives, totalement passif, le tr s jeune enfant peut appara tre comme d j victime d'un trouble comportemental : surexposition chez l' enfant scotch l' cran et r actions de col re lors du retrait. La question est pos e du retentissement de ce comportement sur le d veloppement psychomoteur et relationnel du jeune enfant , ainsi que sur ses capacit s d apprentissage.
9 Ind pendamment de la r ponse cette question tr s pr occupante, il est difficile de d partager ce que serait, d une part, la possible nocivit intrins que des crans pour les jeunes enfants, et d autre part des pratiques parentales inadapt es dont la gestion des crans ne serait qu un aspect parmi d autres. L objectif n'est pas uniquement de limiter 3 l'acc s aux crans, sauf, dans une large mesure, chez les plus jeunes enfants, mais de toujours en accompagner une utilisation raisonnable et raisonn e.
10 Chez l' enfant plus g , et plus particuli rement chez l adolescent , le probl me est tout autant celui du contenu que celui de la quantit . En particulier, la facilit d acc s des sc nes violentes ou pornographiques constitue un danger. Les r seaux sociaux permettent un largissement des possibilit s de communication et un soutien contre la solitude. ce titre ils peuvent tre consid r s comme positifs. En m me temps, ils sont une source d inqui tude chez l adolescent , notamment en raison des risques de d sinhibition de la communication et de harc lement facilit s par la possibilit de l anonymat.