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La Bête du Gévaudan

alain BonetLa B te du G vaudanChronologie et documentation raisonn es dition du propri t intellectuelle des parties non documentairesde cet ouvrage, ainsi que des transcriptionspersonnelles, revient alain Bonet. La B te du G vaudan : Chronologie et Documentation raisonn es est diffus libre de droits de reproduction pour toute personne et tout support, sous condition que le nom del auteur soit mentionn comme tel avec chaque copie, int grale ou partielle, de l uvre, et qu aucuneutilisation commerciale n en soit de couverture : Pont de Paulhac, pr s duquel la tradition indique que Marie-Jeanne Valletaffronta la B te (A.)

Alain Bonet La Bête du Gévaudan Chronologie et documentation raisonnées Édition du deux-cent-cinquantenaire.

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Transcription of La Bête du Gévaudan

1 alain BonetLa B te du G vaudanChronologie et documentation raisonn es dition du propri t intellectuelle des parties non documentairesde cet ouvrage, ainsi que des transcriptionspersonnelles, revient alain Bonet. La B te du G vaudan : Chronologie et Documentation raisonn es est diffus libre de droits de reproduction pour toute personne et tout support, sous condition que le nom del auteur soit mentionn comme tel avec chaque copie, int grale ou partielle, de l uvre, et qu aucuneutilisation commerciale n en soit de couverture : Pont de Paulhac, pr s duquel la tradition indique que Marie-Jeanne Valletaffronta la B te (A.)

2 Bonet)3A Kim Stanley Robinson, et ses Menhirs de Glace, magistrale illustration des d faillances, de la falsification et de la qu tede la m moire et de l histoire ; l abb Pourcher, et son uvre s minale ;Aux r sistants et aux I have always had the feeling that on the Day of Judgement, when all things shall be known, when I andthe other generations of Ripperologists ask for Jack the Ripper to step forward and call out his true name,we shall turn and look with blank astonishment at one another as he does so and say Who ? J ai toujours eu le sentiment qu au jour du Jugement Dernier, quand toutes les choses seront d voil es,quand moi et les autres g n rations de Ripperologists demanderons Jack l ventreur de s avancer et deproclamer son vrai nom, nous nous retournerons les uns vers les autres avec stup faction quand il le fera, etnous dirons Qui a ?

3 Donald Rumbelow, The Complete Jack The Ripper Je sais que je ne sais rien. Ces paroles de Socrate r sument parfaitement l impressionressentie apr sdes ann es de recherches sur la B te du G vaudan, mat rialis es par le pr sent en suis-je venu m int resser la B te ? Je ne saurais vraiment le dire. Je peux retrouverquelques l ments qui expliquentcomment : un dossier dans la revue Okapi lorsque j tais enfant ; magrosse d ception au sortir du Pacte des Loups, qui m a pouss chercher ce qui avait vraiment pu sepasser ; la demande d une amie am ricaine qui m a demand de lui raconter une l gende fran ?

4 Qu est-ce qui, en d finitive, peut pousser quiconque investir temps et nergie dans unfait divers, finalement peu remarquable au vu des nombreux cas de b tes de l histoire de France, dontcertains ont dur plus longtemps ou comptent plus de victimes ?Bien s r, il y a le myst re. Plusieurs centaines de personnesattaqu es, des dizaines de morts, sans que l onait jamais r ussi savoir ni pourquoi ni comment. L inconnuprovoque le d sir d enqu te, le besoin ded gager une explication rationnelle. Le myst re est un d fi, et l homme aime se mesurer au d inconnu fait peur.

5 La B te est d autant plus terrifiante qu elle demeure myst rieuse. Tenter del identifier, de la d finir, de mettre un nom sur sa menace, c est la r duire un ph nom ne mesurable,contr lable. Sans doute subsiste-t-il en moi un enfant terrifi ; c est lui qui presse le pas dans les rues le soirquand dans la p nombre les bruits se font mena ants et que je sais, contre toute raison, qu autour de moir dent des monstres. En traquant la B te, j inverse les r les ; en l identifiant, je la y a le devoir de m moire. Nous ne pouvons plus grand-chose pour les malheureuses victimes, tu es,d vor es, marqu es dans leur chair et dans leur me, sinon nepas les oublier.

6 Quels qu aient t lesresponsables des attaques, ils nous ont chapp . Les carcasses m me des animaux identifi s comme laB te ont disparu, nous laissant sans r ponses, sans certitudes, sans preuves. Il ne pourra y avoir nijugement, ni r paration. Mais nous pouvons nous souvenir, nous pouvons t cher de comprendre ce que lescontemporains n ont pu comprendre, et leur rendre ainsi le peu de justice qu il est en notre pouvoir y a, bien s r, le fait que de toutes les B tes, celle du G vaudan, largement m diatis e au moment m medes faits, est la plus c l bre. Sacr e reine parmi les assassins, son noir prestige l emporte sur celui d autresmonstres plus meurtriers.

7 C est celle sur laquelle nous poss dons le plus de documents, celle dont la piste,pourtant vieille de 250 ans, reste la moins malais e spectre de la B te, enfin, hante toujours le G vaudan. Leslieux de ses crimes sont encore ses repr sentations guettent le voyageur, en embuscade sur son passage. Les familles portent toujoursles m mes noms ; les descendants, dont on peut rencontrer certains, ont transmis le souvenir, quand d autresB tes ont t oubli y a peut- tre des raisons plus sombres, moins avouables, mais ind niables. La c l brit de la B te,comme celle de Jack l ventreur, repose, il ne faut pas l oublier, sur la mort, la souffrance, le carnage desinnocents.

8 Qui dira ce qui, dans notre attrait pour ces affaires, rel ve de la compassion, ou d un attraitmorbide et voyeuriste ? Il nous faut reconna tre, pour le d plorer sans doute, que Thanatos est un grands n y a pas une seule raison pour s int resser la B te, maisbien plusieurs motivations m l es, et bienmalin celui qui saurait identifier pr cis ment les siennes. Je sais que j en suis incapable. La r ponse la plushonn te qui me vienne l esprit est celle de Mallory questionn sur son d sir de gravir l Everest : Parcequ il est l . La B te a exist ; nous ne savons pas ce qu elle fut.

9 Elle est notre Everest donc plus de dix ans que j enqu te. Mon premier mouvement fut de parcourir l Internet larecherche d informations pour tablir une premi re documentation. Puis la lecture de l ouvrage de MichelLouis m offrit une interpr tation lumineuse du myst re. Celui de Chevalley sembla la confirmer. Arm de cesindications, j entrepris la r daction d un premier , les sources s accumulant, je me rendis compte d incoh rences entre elles. De toute vidence, leslistes de victimes comportaient des erreurs, des une source l autre, un m me document taittronqu , cit diff remment, presque toujours dans le sens dela th se f tiche de l auteur.

10 Des sourcesromanesques taient utilis es au m me plan que des documents historiques. Ma foi envers les diversesth ories nonc es s effondrait mesure que je d couvrais chez chaque nouvel auteur des documents pass ssous silence par les pr c dents. Au mieux, les recherches taient insuffisantes ou trop peu critiques ; au pire,il y avait manipulation et mauvaise foi d cidai alors de reprendre mon travail z ro. Je ne pouvais plus faire confiance aux historiens ; ilme fallait rechercher les documents originaux, les diter dans leur int gralit , les analyser, les critiquer en casde besoin, les agencer, travail qui semblait n avoir jamais t effectu (du moins sous une forme accessibleau public.)


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