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La chimie crée sa couleur sur la palette du peintre

Bernard Valeur La chimie cr e sa sur la palette du peintreLa chimie cr e sa la palette du peintreL homme peint depuis plus de 30 000 ans, motiv par son d sir de reproduire les beaut s du monde qui l en-toure, d exprimer ses pens es profondes, de cr er des symboles color s et d immor-taliser le v cu. Les pigments employ s sont avant tout natu-rels, d origine min rale, v g -tale ou animale. La Nature offre en effet une palette de couleurs merveilleuse-ment riche de teintes et de nuances. Toutefois, bien des substances naturelles colo-r es ne r sistent pas suffi -samment l preuve du temps, en particulier celles d origine v g tale qui s af-fadissent progressivement.

131 La chimie crée sa coul eur… de bien d’autres façons, ce sur la palette du peintre que montreront les deux dernières parties consacrées

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1 Bernard Valeur La chimie cr e sa sur la palette du peintreLa chimie cr e sa la palette du peintreL homme peint depuis plus de 30 000 ans, motiv par son d sir de reproduire les beaut s du monde qui l en-toure, d exprimer ses pens es profondes, de cr er des symboles color s et d immor-taliser le v cu. Les pigments employ s sont avant tout natu-rels, d origine min rale, v g -tale ou animale. La Nature offre en effet une palette de couleurs merveilleuse-ment riche de teintes et de nuances. Toutefois, bien des substances naturelles colo-r es ne r sistent pas suffi -samment l preuve du temps, en particulier celles d origine v g tale qui s af-fadissent progressivement.

2 Pour pallier cette diffi cult et cr er de nouvelles mati res colorantes, il fallut mettre en uvre des synth ses de plus en plus labor , la diversit des pigments dont disposent les artistes peintres (Figure 1) doit beaucoup aux progr s de la chimie au cours des si cles, principalement partir de la fi n du XVIIIe si cle. Les avanc es majeures dans le domaine de la chimie au XIXe si cle furent non seule-ment sources de nouveaux colorants pour la teinture et de nouveaux pigments pour la peinture34, mais permirent galement de r duire le co t de mati res colorantes natu-relles en r alisant la synth se du principe colorant ; le 34.

3 Le mot pigment vient du latin pigmentum qui signifi e mati re colorante. La diff rence entre un pigment et un colorant est la suivante : un colorant est soluble dans le milieu o il est dispers , alors qu un pigment ne l est chimie et l artbleu outremer en est un bel exemple. Enfi n, le XXe si cle apportera son lot de d cou-vertes remarquables : phta-locyanines, blanc de titane, etc. C est pourquoi, para-phrasant la c l bre expres-sion de Marcelin Berthelot La chimie cr e son objet 35 formul e en 1860 , nous pouvons dire que la chimie cr e sa mati res colorantes absorbent la lumi re dans un domaine de longueur d onde qui d pend troi-tement de leur nature chimique.

4 De l r sulte leur couleur . partir des pigments de sa palette , l ar-tiste peintre , tel un musi-cien des couleurs, cr e une infinit de tonalit s et de nuances en m langeant inti-mement des pigments. Plus 35. Cette citation se poursuit de la fa on suivante : Cette facult cr atrice, semblable celle de l art lui-m me, la distingue essentiel-lement des sciences naturelles et historiques .rarement, il juxtapose des points de couleurs diff -rentes, suffisamment petits pour que l il m lange les couleurs de ces points (technique du pointillisme).Le peintre met profi t bien d autres produits et mat -riaux.

5 Il se fait alchimiste de la couleur lorsqu il broie les pigments dans un liant (huile ou eau), ajoute un diluant et divers ingr dients (r sines par exemple), d pose une couche de vernis sur l uvre achev e. Dans ces conditions, la couleur per ue par l il ne r sulte pas seulement de l absorption de la lumi re par les pigments : cette cause chimique de la couleur est in vitablement associ e une cause physique, la diffu-sion de la lumi re, et plus pr cis ment la r fl exion diffuse. Enfi n, l artiste se fait cher-cheur de lumi re lorsqu il emploie des pigments dits lumineux , parce que hautement diffusants, ou bien quand il met profi t la tech-nique du glacis pour donner l impression que la lumi re provient du fond du tableau.

6 Parfois, il met en uvre des particules iridescentes ou des substances fl uorescentes pour cr er des effets lumi-neux s un rappel sur les origines de la couleur , la perception et les moyens d en faire la synth se, divers pigments particuli -rement pris s des peintres seront d crits en privil giant ceux qui illustrent l apport de la chimie et jouent un r le important dans l art. Mais la chimie intervient Figure 1 Les pigments dont dispose les peintres sont d une grande diversit de teintes. La palette s est progressivement enrichie gr ce aux progr s de la chimie cr e sa sur la palette du peintrede bien d autres fa ons, ce que montreront les deux derni res parties consacr es au peintre alchimiste de la couleur et au peintre cher-cheur de lumi Qu est-ce que la couleur ?

7 Examinons tout d abord l tymologie et la significa-tion du mot couleur . Ce mot vient du latin color, probable-ment rattach au groupe de celare qui veut dire cacher. Effectivement, la couleur appliqu e sur un objet le cache en quelque sorte. D ailleurs, au XVIIIe si cle, le mot couleur avait, au sens figur , la signification d apparence trompeuse. Les couleurs de la coupe de Lycurgue qui appara t verte quand on l claire de l ext rieur, et rouge de l int rieur, ne corres-pondent-elles pas une telle d finition ?

8 36 (voir le Chapitre de Lehmann).36. On en conna t aujourd hui l explication. Comme il s agit d un verre dop avec des parti-cules d or et d argent, la couleur rouge par transmission vient de l existence de plasmons de surface (c est- -dire des os-cillations collectives d lectrons sous l effet des ondes lectro-magn tiques) qui absorbent la lumi re dans un domaine de longueurs d onde compl men-taire du rouge. La couleur verte per ue lors d un clairage par l ext rieur r sulte essentielle-ment de la r flexion diffuse par la surface du Comment per oit-on la couleur ?S il est si diffi cile de par-ler de couleur , c est parce qu elle n existe pas en tant que telle, c est une sensation physiologique, c est- -dire une construction de notre cerveau.

9 La lumi re visible par notre il ne repr sente qu une toute petite partie des ondes lectromagn tiques (longueurs d onde comprises entre 400 et 700 nanom tres environ) (Figure 2). Lorsqu un photon d nergie correspon-dant la longueur d onde de 700 nm, par exemple, frappe la r tine, le premier acte de la vision est chimique, et plus pr cis ment photochimique : il s agit de l isom risation, c est- -dire du changement de forme d une mol cule (le r tinal) situ e dans une pro-t ine (l opsine), et cette pho-toisom risation d clenche toute une s rie de r actions biochimiques dont le r sul-tat fi nal est la cr ation d une impulsion lectrique, appe-l e potentiel d action, qui est transmise au cerveau via le nerf optique.

10 L interpr tation par le cerveau de cette suc-cession d impulsions conduit la sensation de rouge. Aux autres longueurs d onde cor-De toutes les qualit s, la couleur est celle dont il est le plus diffi cile de 2La lumi re visible est constitu e d ondes lectromagn tiques dont la longueur d onde s tend de 400 700 nm. chaque longueur d onde correspond une sensation color e diff rente. L ensemble du spectre visible (Soleil par exemple) conduit la sensation de blanc ; la lumi re blanche est d compos e par un prisme qui permet de voir les couleurs composites, celles de l chimie et l artrespondent d au tres sensa-tions color une longueur d onde donn e correspond une couleur , l inverse n est pas toujours vrai.


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