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1 Le sprint ou comment apprendre cr er de la vitesse chez les jeunes . Depuis la nuit des temps, l'homme a du s'approprier la vitesse pour chapper ses pr dateurs mais aussi pour chasser et nourrir sa famille. Cet instinct de conservation et cette qu te de subsistance ont t pendant tr s longtemps ses seuls moyens d'exprimer sa motricit . L' volution de l'homme et de la soci t dans laquelle il volue lui ont permis peu . peu de courir davantage pour son propre plaisir. D sormais, il pratique seul ou en d fiant ses cong n res travers des activit s codifi es comp titives. Le sprint fait partie de ces activit s physiques codifi es qui nous fascinent. La finale mondiale ou Olympique du 100m est l'un des v nements les plus suivis sur la plan te apr s la finale de la coupe du monde de football et celle du Super Bowl. En 2012, le roi Usain Bolt n'a pas fait que (de) conserver son titre Olympique, (mais) il a aussi d pass les attentes en mati re d'audience. France T l vision ce moment pr cis r alisait un pic de 10 millions de t l spectateurs soit 56,5% du public.

2 Les r seaux sociaux eux- m mes, 30 secondes apr s le franchissement de la ligne d'arriv e par le grand jama cain, s'embrasaient. Twitter affichait un pic de 2360 tweets par seconde sur le sujet. Cette passion de la vitesse, cette volont de ma triser l'espace et le temps, fascine les hommes, les entra neurs et les p dagogues que nous sommes. Depuis Jim Hines qui fut le premier sprinter sous les 10'' en 1968, 47 ans se sont coul s pour am liorer le record du monde de 43/100 me. La vitesse est une qualit complexe dompter et qui en grande partie reste g n tique. L'observation des meilleurs sprinters mondiaux sur 100m nous permet de comprendre les facteurs de la performance et d'orienter nos objectifs et nos d cisions de planification et de programmation. Que nous montrent ces tudes r alis es sur les meilleurs sprinters mondiaux ( et championnats du monde) ? Ces divers travaux mettent en vidence qu'en moyenne des vitesses instantan es autour de 12m/S et plus sont atteintes entre 50 et 60m (Vitesses proches de 45 km/h) et que dans les 10 premiers m tres de course le gain de vitesse est maximal (Vitesse de 8,15 soit 29,3 10 m de course).

3 Aux de P kin en 2008, Bolt confirme l'importance de cette phase de d part et de cr ation de vitesse avec une vitesse d'environ 12,2 m/s entre le 40 et 50m soit 95% de sa vitesse max sur le 100m. En raison de qualit s physiques moindres, nos jeunes athl tes atteignent leur pic de vitesse bien en dessous les 30m avec de grosses difficult s conserver la vitesse en fin de course. Dans la premi re phase de course dite de cr ation de vitesse ou de grande acc l ration la performance est rendue possible par : x la construction d'une position dynamique de gestion du couple quilibre/propulsion. Et par x La construction et l'application de forces propulsives de qualit au sol Ce sont ces 2 grands axes de d veloppement qui ont permis Jimmy Vicaut entre 2011 et 2013 d'am liorer sa phase d'acc l ration pour d crocher le titre continental du 60m en 6''48 et de descendre pour la premi re fois sous les 10''. 2011 (9m50) 2012 (9m70) 2013 (10m10). Quels objectifs et situations proposer nos jeunes sprinters pour construire cette position dynamique et comment g rer ce couple quilibre/propulsion ?

4 L'am lioration de la vitesse dans les premiers m tres de course passe par les 4 objectifs suivants : 1. Produire de la vitesse (Verticalit -horizontalit ) Basculer et cr er de la vitesse ( conomie). 2. R agir un signal donn , dans des positions diff rentes et vari es. 3. Am lioration de la technique de d part en starting-blocks. 4. Stabiliser la cr ation de vitesse (Premi res foul es). 1. Pour produire de la vitesse en toute conomie, le sprinter doit accepter d'explorer l'espace avant et les limites de son quilibre des fins de propulsion efficace. Avec les jeunes on partira de la position verticale pour les conduire la position quadrup dique. Cependant tous ces exercices de mise en action et de construction de la propulsion que nous proposons pourront tre r alis s en guise de gammes du d part pour les athl tes plus confirm s. Exemples de situations: Basculer pour cr er de la vitesse Debout, les bras le long du corps, se laisser tomber en conservant l'alignement cheville genou hanche paule pour se mettre en action.

5 Avec mains sur les genoux Ou mains aux chevilles On cherchera complexifier ces exercices avec des mains tenues dans le dos ou en pla ant le coureur dans une position inclin e vers l'avant et maintenu par un partenaire qui se d robera sans pr venir. La chute ainsi provoqu e facilitera la cr ation de vitesse avec un co t minimal. L'appui du partenaire se d robe Exercice identique mais on utilise le balancier de la jambe libre plac e en arri re pour cr er de la vitesse Une fois ces situations ma tris es (alignements et propulsions efficaces) on facilitera et accentuera la prise de vitesse avec l'aide active d'un partenaire, d'un lastique ou en pente l g re. Sur les talons, le sprinter est soutenu par son partenaire qui le renvoie vers l'avant. Exemples de situations: Cr er de la vitesse et renforcer les appuis de mise en action Les exemples suivants augmentent les contraintes sur l'appui pour se propulser plus efficacement et cr er des forces au sol plus importantes On demande au sprinter de se placer en position de fente.

6 Au signal, l'athl te se propulse avec une recherche du d s quilibre. En position de fente Retenu par son partenaire ou par un lastique ou en c te L'ensemble des exercices l'aide de foul es bondissantes pourra tre utilis sur ce th me. On cherchera effectuer le moins de foul es possibles sur 10m, 20m avec des pouss es compl tes et rasantes. x Avec 1 foul e bondissante encha n e tous les deux appuis (varier le pied d'impulsion). travail des coordinations x 1 foul e bondissante tous les 3 appuis x 10m 15m en foul es bondissantes et passage en course sur 15 20m x Debout sur un plinth de 6 20cm selon le niveau, on cherche r sister . l' crasement au moment de la reprise d'appui sur le sol x 2. R agir un signal donn , dans des positions diff rentes et vari es Suite aux tudes de Matveiev, on sait que le temps de r action ne peut s'am liorer que de me de seconde apr s de longues s quences d'entra nement. Il est donc pr f rable de privil gier un travail de fr quence gestuelle pour am liorer le temps de r action.

7 On demandera d'ex cuter des mises en action sur un nombre de foul es limit es, de 3 7 avec ou sans starting-blocks. Avec des mains sur lev es avec un seul block avec un block, harnais et utilisation de jambe libre 3. Am lioration de la technique de d part en starting-blocks. L'acquisition par le jeune sprinter du d s quilibre avant et de la propulsion permet de mieux appr hender le d part en starting-blocks. Quelles intentions pour un d part efficace ? x Se projeter vers l'avant en imprimant une pression importante sur les blocks x Tirer le genou arri re vers l'avant et non le haut x R aliser une pouss e compl te jambe avant x Avoir une action sym trique et propulsive des 2 bras Exemples de situations: Pour faciliter l' jection et la pouss e compl te dans les blocs, un travail sur la mobilisation du bassin et de la prise de conscience des segments libre est primordial. Une ant version du bassin la position pr t conduira un verrouillage de la hanche qui sera nuisible la projection et l'engagement vers l'avant du genou de la jambe libre.

8 X L'exercice demand : En position quadrup dique, face un petit banc d'impulsion, on demande de r aliser trois quatre passages d'une ant version du bassin avec d collement des pieds une r troversion du bassin (dos rond). Au signal la jambe libre va se poser sur le banc d'impulsion et la jambe arri re se tend avec une plante de pied ancr e au sol. x Ant version R troversion x M me exercice que le pr c dent mais avec un encha nement du second appui pour descendre du banc. Recherche sur ce second appui d'une pose active sous le bassin plac en r troversion x En starting-blocks, au signal sortir en fente sur un tapis ou dans le bac sable (bassin r trovers ). 4. Stabiliser la cr ation de vitesse (Premi res foul es). L'analyse des meilleurs mondiaux nous am ne penser que cette phase de grande acc l ration est assimil e une rampe de lancement. La r ussite du 100m va d pendre en grande partie de l'aptitude du sprinter calibrer l'espace et r p ter la pr cision de ses appuis dans la mise en action.

9 Les meilleurs athl tes mondiaux posent leur 7 me appui entre 9m80 et 10m20 et ceci quelques soient les conditions climatiques. Le d part est l'image, de la course d' lan d'un sauteur en longueur, millim tr . Les diverses situations pr c demment r alis es et ma tris es faciliteront la stabilisation de la mise en action. Exemples de situations: On pourra proposer les quelques situations suivantes : x Sur 10m ou 20m d part arr t , r aliser des foul es bondissantes (rasantes), en cherchant effectuer le moins de foul es possibles. L'exercice peut tre chronom tr . x 10m 15m en foul es bondissantes et passage en course sur 15 20m x R aliser 5 6 essais, en blocks, on mesure la distance atteinte au 7 me appui (exercice chronom tr pour efficacit , ne pas tomber dans des ). On cherchera les amplitudes et la projection du bassin sur l'appui. Placer des lattes, pour calibrer l'espace des 10 premiers m tres (zone de 7 appuis) . des distances diff rentes et progressives dans des couloirs diff rents.

10 Le d part se fait en starting-blocks et le jeune sprinter se teste sur diff rents parcours pour poser son 7 me appui au plus pr s de la ligne des 10m. L'athl te ne devra pas r aliser de foul es bondissantes mais des appuis rasants et dynamiques. En guise de conclusion, il me semble important de pr ciser qu'il n'existe pas qu'une seule mani re d'enseigner l'activit vitesse. Chacun d'entre nous, enseignants, entraineurs doit chercher rendre ses s ances les plus attractives et motivantes possibles. Peut tre aussi est il important de pr ciser qu'avant d' tre un d fi face aux autres les courses et la course de vitesse reste un d fi face soi m me. Par cons quent nous devons nous efforcer de cr er des contenus qui permettront d'impliquer chaque enfant dans une recherche de performance et de plaisir individuel travers les sensations fortes de la vitesse. Guy Ontanon Entra neur national sprint-haies INSEP.