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La ferme des animaux - Confédération nationale du travail

George Orwell LLaa ffeerrmmee ddeess aanniimmaauuxx BeQ George Orwell La ferme des animaux Traduit de l anglais par Jean Qu val La Biblioth que lectronique du Qu bec Collection Classiques du 20e si cle Volume 69 : version 2 Du m me auteur, la Biblioth que : 1984 3 La ferme des animaux Titre original : Animal farm : a fairy story. dition de r f rence : Folio, no 1516. 4 I Le propri taire de la ferme du Manoir, Mr. Jones, avait pouss le verrou des poulaillers, mais il tait bien trop saoul pour s tre rappel de rabattre les trappes. S clairant de gauche et de droite avec sa lanterne, c est en titubant qu il traversa la cour. Il entreprit de se d chausser, donnant du pied contre la porte de la cuisine, tira au tonneau un dernier verre de bi re et se hissa dans le lit o tait Mrs.

reverras ! En échange de tes quatre maternités et du travail aux champs, que t’a-t-on donné ? De strictes rations de foin plus un box dans l’étable ! « Et même nos vies misérables s’éteignent avant le terme. Quant à moi, je n’ai pas de hargne, étant de ceux qui ont eu de la chance. Me voici dans ma treizième année, j’ai eu ...

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1 George Orwell LLaa ffeerrmmee ddeess aanniimmaauuxx BeQ George Orwell La ferme des animaux Traduit de l anglais par Jean Qu val La Biblioth que lectronique du Qu bec Collection Classiques du 20e si cle Volume 69 : version 2 Du m me auteur, la Biblioth que : 1984 3 La ferme des animaux Titre original : Animal farm : a fairy story. dition de r f rence : Folio, no 1516. 4 I Le propri taire de la ferme du Manoir, Mr. Jones, avait pouss le verrou des poulaillers, mais il tait bien trop saoul pour s tre rappel de rabattre les trappes. S clairant de gauche et de droite avec sa lanterne, c est en titubant qu il traversa la cour. Il entreprit de se d chausser, donnant du pied contre la porte de la cuisine, tira au tonneau un dernier verre de bi re et se hissa dans le lit o tait Mrs.

2 Jones d j en train de ronfler. D s que fut teinte la lumi re de la chambre, ce fut travers les b timents de la ferme un bruissement d ailes et bient t tout un remue-m nage. Dans la journ e, la rumeur s tait r pandue que Sage l Ancien avait t visit , au cours de la nuit pr c dente, par un r ve trange dont il d sirait entretenir les autres animaux . Sage l Ancien tait un cochon qui, en son jeune temps, 5avait t proclam laur at de sa cat gorie il avait concouru sous le nom de Beaut de Willingdon, mais pour tout le monde il tait Sage l Ancien. Il avait t convenu que tous les animaux se retrouveraient dans la grange d s que Mr. Jones se serait clips . Et Sage l Ancien tait si profond ment v n r que chacun tait pr t prendre sur son sommeil pour savoir ce qu il avait dire.

3 Lui-m me avait d j pris place l une des extr mit s de la grange, sur une sorte d estrade (cette estrade tait son lit de paille clair par une lanterne suspendue une poutre). Il avait douze ans, et avec l ge avait pris de l embonpoint, mais il en imposait encore, et on lui trouvait un air raisonnable, bienveillant m me, malgr ses canines intactes. Bient t les autres animaux se pr sent rent, et ils se mirent l aise, chacun suivant les lois de son esp ce. Ce furent d abord le chien Filou et les deux chiennes qui se nommaient Fleur et Constance, et ensuite les cochons qui se vautr rent sur la paille, face l estrade. Les poules all rent se percher sur des appuis de fen tres et les pigeons sur les chevrons 6du toit.

4 Vaches et moutons se plac rent derri re les cochons, et l se prirent ruminer. Puis deux chevaux de trait, Malabar et Douce, firent leur entr e. Ils avanc rent petits pas pr cautionneux, posant avec d licatesse leurs nobles sabots sur la paille, de peur qu une petite b te ou l autre s y f t tapie. Douce tait une superbe matrone entre deux ges qui, depuis la naissance de son quatri me poulain, n avait plus retrouv la silhouette de son jeune temps. Quant Malabar : une norme b te, forte comme n importe quels deux chevaux. Une longue raie blanche lui tombait jusqu aux naseaux, ce qui lui donnait un air un peu b ta ; et, de fait, Malabar n tait pas g nial. N anmoins, chacun le respectait parce qu on pouvait compter sur lui et qu il abattait une besogne fantastique.

5 Vinrent encore Edm e, la ch vre blanche, et Benjamin, l ne. Benjamin tait le plus vieil animal de la ferme et le plus acari tre. Peu expansif, quand il s exprimait c tait en g n ral par boutades cyniques. Il d clarait, par exemple, que Dieu lui avait bien donn une queue pour chasser les mouches, mais qu il aurait beaucoup pr f r n avoir ni queue ni 7mouches. De tous les animaux de la ferme , il tait le seul ne jamais rire. Quand on lui demandait pourquoi, il disait qu il n y a pas de quoi rire. Pourtant, sans vouloir en convenir, il tait l ami d vou de Malabar. Ces deux-l passaient d habitude le dimanche ensemble, dans le petit enclos derri re le verger, et sans un mot broutaient de compagnie.

6 Peine les deux chevaux s taient-ils tendus sur la paille qu une couv e de canetons, ayant perdu leur m re, firent irruption dans la grange, et tous ils piaillaient de leur petite voix et s gaillaient et l , en qu te du bon endroit o personne ne leur marcherait dessus. Douce leur fit un rempart de sa grande jambe, ils s y blottirent et s endormirent bient t. la derni re minute, une autre jument, r pondant au nom de Lubie (la jolie follette blanche que Mr. Jones attelle son cabriolet) se glissa l int rieur de la grange en m chonnant un sucre. Elle se pla a sur le devant et fit des mines avec sa crini re blanche, enrubann e de rouge. Enfin ce fut la chatte.

7 Sa fa on habituelle, elle jeta sur l assembl e un regard circulaire, guignant la 8bonne place chaude. Pour finir, elle se coula entre Douce et Malabar. Sur quoi elle ronronna de contentement, et du discours de Sage l Ancien n entendit pas un tra tre mot. Tous les animaux taient maintenant au rendez-vous sauf Mo se, un corbeau apprivois qui sommeillait sur un perchoir, pr s de la porte de derri re et les voyant l aise et bien attentifs, Sage l Ancien se racla la gorge puis commen a en ces termes : Camarades, vous avez d j entendu parler du r ve trange qui m est venu la nuit derni re. Mais j y reviendrai tout l heure. J ai d abord quelque chose d autre vous dire.

8 Je ne compte pas, camarades, passer encore de longs mois parmi vous. Mais avant de mourir, je voudrais m acquitter d un devoir, car je d sire vous faire profiter de la sagesse qu il m a t donn d acqu rir. Au cours de ma longue existence, j ai eu, dans le calme de la porcherie, tout loisir de m diter. Je crois tre en mesure de l affirmer : j ai, sur la nature de la vie en ce monde, autant de lumi res que tout autre animal. C est de quoi je 9d sire vous parler. Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face : nous avons une vie de labeur, une vie de mis re, une vie trop br ve. Une fois au monde, il nous est tout juste donn de quoi survivre, et ceux d entre nous qui ont la force voulue sont astreints au travail jusqu ce qu ils rendent l me.

9 Et dans l instant que nous cessons d tre utiles, voici qu on nous gorge avec une cruaut inqualifiable. Pass e notre premi re ann e sur cette terre, il n y a pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et quand le malheur l accable, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple v rit . Et doit-il en tre tout uniment ainsi par un d cret de la nature ? Notre pays est-il donc si pauvre qu il ne puisse procurer ceux qui l habitent une vie digne et d cente ? Non, camarades, mille fois non ! Fertile est le sol de l Angleterre et propice son climat. Il est possible de nourrir dans l abondance un nombre d animaux bien plus consid rable que ceux qui 10vivent ici.

10 Cette ferme elle seule pourra pourvoir aux besoins d une douzaine de chevaux, d une vingtaine de vaches, de centaine de moutons tous vivant dans l aisance une vie honorable. Le hic, c est que nous avons le plus grand mal imaginer chose pareille. Mais puisque telle est la triste r alit , pourquoi en sommes-nous toujours v g ter dans un tat pitoyable ? Parce que tout le produit de notre travail , ou presque, est vol par les humains. Camarades, l se trouve la r ponse nos probl mes. Tout tient en un mot : l Homme. Car l Homme est notre seul v ritable ennemi. Qu on le supprime, et voici extirp e la racine du mal. Plus trimer sans rel che !


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