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La supervision et l’analyse des pratiques …

N 130 | 12/2010 | Do s s ier La supervision et l'analyse des pratiques professionnelles : une formation en questions. francine coudert, dominique dorl ans (mme) et claude rouyer (m.), quipe p dagogique responsable des actions de formation en supervision et analyse des pratiques professionnelles. Le besoin d'un acc s l'analyse de la pratique est clairement ressenti et exprim par les quipes des institutions ou services du secteur social et m et pourtant, paradoxalement, tout ou presque dans le cadre juridique et institutionnel qui les gouverne vient l'interdire ou l'emp cher. Pourquoi ? Dans sa contribution, l' quipe de l'etsUP propose l'id e d'une professionnalit qui ne se construirait pas seulement l'aune de l'accumulation de savoir-faire mais aussi celle de l'appropriation d'un savoir tre. elle ose l'hypoth se d'un professionnel acteur de son m tier. Depuis quelques ann es, tous les centres de formation cette acquisition soit sanctionn e ou non par un en travail social, connaissent une recrudescence de titre ou dipl me ou simplement valu e.

n°130 | 12/2010 | Dossier 45 La supervision et l’analyse des pratiques professionnelles : une formation en questions. francine coudert, dominique dorléans (mme) et claude rouyer (m.), équipe pédagogique responsable des actions de formation

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1 N 130 | 12/2010 | Do s s ier La supervision et l'analyse des pratiques professionnelles : une formation en questions. francine coudert, dominique dorl ans (mme) et claude rouyer (m.), quipe p dagogique responsable des actions de formation en supervision et analyse des pratiques professionnelles. Le besoin d'un acc s l'analyse de la pratique est clairement ressenti et exprim par les quipes des institutions ou services du secteur social et m et pourtant, paradoxalement, tout ou presque dans le cadre juridique et institutionnel qui les gouverne vient l'interdire ou l'emp cher. Pourquoi ? Dans sa contribution, l' quipe de l'etsUP propose l'id e d'une professionnalit qui ne se construirait pas seulement l'aune de l'accumulation de savoir-faire mais aussi celle de l'appropriation d'un savoir tre. elle ose l'hypoth se d'un professionnel acteur de son m tier. Depuis quelques ann es, tous les centres de formation cette acquisition soit sanctionn e ou non par un en travail social, connaissent une recrudescence de titre ou dipl me ou simplement valu e.

2 Demandes pour l'organisation et la mise en place de d finir en cons quence les modalit s d'acquisition, s ances d'analyse des pratiques professionnelles, de c'est- -dire un programme pr cis d taill et r gulation d' quipe, de supervision , de Les s quenc , tant en terme de dur e que de modalit , raisons sont multiples, h t rog nes et parfois mal en coh rence avec l'objectif propos ;. identifi es : usure des personnels, troubles identitaires, d finir les conditions (pr -requis p dagogiques et conflits el ments g n rateurs de dysfonctionnements autres) pour suivre ce programme, en terme de dont les causes sont, elles aussi, multiples, h t rog nes et niveau ou de connaissances pr alables requises ;. mal identifi es : situations de plus en plus lourdes, d finir en cons quence le public concern , en terme interventions de plus en plus complexes, organisations de comp tence ventuellement requise, ou de de plus en plus instables.

3 Par ailleurs, face aux pressions poste de travail occup , pour suivre une formation internes et externes que subissent les quipes, ces d termin e . lieux d' changes tendent diminuer - voire dispara tre - au vu de la charge de travail, des proc dures, des nous pouvons donc constater qu'il est important, restrictions budg taires dans le cadre des actions de supervision ou d'analyse Le besoin est donc r el, palpable, mesurable et de pratiques professionnelles, de formaliser ces diff rents pourtant, les tablissements et les services sociaux, points. Ceux-ci sont trop fr quemment d laiss s ou m dico-sociaux ou sanitaires ont de plus en plus de minimis s alors qu'ils constituent l'essence m me de mal budg ter ces temps de formation, se heurtant ce type d'intervention. D'autant plus que la circulaire, des refus de prise en charge. situation paradoxale dans son annexe B1 pr cise que les s quences de l gitim e par la circulaire DGeFP du 14 novembre formation d'enseignement pratique en situation de 2006 - d finissant les limites de la formation profes- production ou sur les lieux de production, incluses sionnelle continue - tendant exclure la supervision dans un cursus de formation, peuvent tre accept es.

4 Et l'analyse des pratiques de celle-ci. condition de se d rouler dans des conditions particuli res. Ces s quences, d crites dans la circulaire n 37 du Le cadre de la circulaire minist re du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle du 14 mars 1986, comme de la formation La circulaire a pour objet de pr ciser ce qu'est une int gr e , sont r alis es en situation de production formation et ce qu'elle n'est pas. il nous semble effective ou en utilisant le support p dagogique des important ici de synth tiser les principaux l ments mat riels de production. elles ont principalement pour de d finition donn s dans ce cadre : Une action de objet le transfert de comp tences techniques ou formation doit donc toujours et quelle que soit sa professionnelles. elles peuvent tre individuelles ou forme (stage traditionnel pr sentiel , formation collectives . ouverte et/ou distance, formation modulaire, formation s'effectuant pour une partie de son d roulement en apr s avoir d fini ce qu' tait une formation, la circulaire activit au poste de travail, etc.)

5 : pr cise donc ce qu'elle n'est pas : Les actions dont d finir un objectif atteindre, notamment en termes l'objectif est le soin th rapeutique ou le bien- tre de comp tences ou de qualification acqu rir, que personnel, et non l'apprentissage de comp tences ou 45. n 130 | 12/2010 | Dossier savoir- tre propres certaines fonctions ou l'occupation aussi, dans le travail de supervision et d'analyse des de certains postes de travail, ne peuvent pas tre pratiques professionnelles, une pr sence aux consid r es comme entrant dans le champ de la s ances, un compte rendu de l' volution au cours du formation professionnelle. Les actions annonc es travail effectu , etc. comme tant du domaine de l'accompagnement , mais il existe une sp cificit de l'espace de supervision de coaching ou de tutorat , correspondent et d'analyse des pratiques professionnelles qui, tout aujourd'hui des r alit s tr s diverses. ne peuvent en apportant des contenus r f renc s pr sent s pas tre consid r es comme entrant dans le champ pr alablement la mise en oeuvre du travail lors de la de la formation professionnelle continue les actions commande, doit laisser l'acc s l'impr vu une qui correspondent l'activit d'une personne disponibilit d' coute et d'approche, ce qui, pour tout r f rente (de l'entreprise ou ext rieure celle-ci) dont travailleur social, demande une gymnastique d'esprit.

6 La mission est essentiellement, et pendant une pour ouvrir une cr ativit et une capacit d'innovation. p riode particuli re, d'assister une personne ou un il est certain que nous ne sommes pas tous gaux groupe de personnes pendant qu'elles sont en situation dans l' laboration de ces capacit s relationnelles, de travail normale, d'effectuer avec celles-ci des humaines, qui touchent notamment aux motions, aux diagnostics r guliers concernant leurs activit s ou valeurs, aux histoires des personnes. Ces comp tences leurs comportements, ou de les valuer intervalles font appel des capacit s qui se travaillent (par la pr d termin s. De telles actions doivent tre consid r es formation) et qui sont volutives (par l'exp rience). ne comme des activit s de conseil . et de pr ciser que ne pas les prendre en compte dans l'accompagnement peuvent tre consid r es comme imputables sur des professionnels, c'est n gliger les risques psycho- l'obligation de participation des employeurs des sociaux inh rents aux pratiques professionnelles actions pr sent es comme d'adaptation au sens du conduisant l'usure professionnelle, au burn-out et.

7 Paragraphe pr c dent et qui ne seraient pas organis es la souffrance au travail . De plus, les cadres institu- 1. en r f rence pr cise avec un poste de travail ou une tionnel et l gislatif sont bien pr sents dans ce travail fonction dans l'entreprise. en ce sens ces actions de supervision et d'analyse des pratiques . consistent en l'apprentissage des actes n cessaires si les modalit s p dagogiques doivent tre souples, la tenue du poste, une fois acquises les comp tences ceci en r f rence aux situations que rencontrent ces ou les qualifications g n rales requises par la fonction. De travailleurs sociaux, pour autant ces situations ne telles actions excluent donc les actions comporte- sont pas pr -d finies et demandent une capacit . mentales destin es des publics indiff renci s ou d'adaptabilit . mais celle-ci n'est pas inn e ni acquise h t rog nes, et donc sans relation avec un poste ou une fois pour toutes au cours et par la formation une fonction, des actions qui rel vent de l'organisation initiale.

8 C'est un processus qui, afin de ne pas tre g n rale (d'un service ou d'une entreprise) sans r f rence rompu, doit tre toujours l' uvre et, ceci, d s pr cise au poste de travail et aux comp tences acqu rir . l'entr e dans la profession et quelle que soit la fonction occup e. Cette adaptabilit psychique et supervision individuelle - analyse de pratiques mentale produit des comp tences ac r es pour professionnelles : un espace formatif progresser dans le questionnement, pour continuer . d velopper des r ponses professionnelles adapt es Dimension r flexive sur un positionnement profes- aux situations sociales toujours en mouvement et avec des sionnel, la supervision et l'analyse des pratiques viennent institutions elles aussi aux prises avec ces mutations. interroger les choix et les d sirs dans une fonction, un poste de travail (travailleurs sociaux, chefs de services, La demande et la commande en questions . personnes en relation avec des publics en difficult s sociales).

9 Reconna tre que la formation d'un travailleur s'il est fr quent d'interroger les r ponses faites par le social ne se limite pas la formation initiale, c'est prendre centre de formation afin de mettre en avant la non- en compte la n cessit de poursuivre la professionnalisation conformit , en termes de formation professionnelle, et le peaufinage des comp tences professionnelles. des actions propos es, peut- tre serait-il opportun La supervision et l'analyse des pratiques ne rel vent d'interroger la commande, voire la demande faite par pas de l'espace priv et donc ne se posent pas comme le responsable d' tablissement ou de service. notons, acte th rapeutique. elles interrogent le sujet au travail l'instar de Lourau ou Lapassade, que la demande est et le mettent en situation de rendre compte de sa parfois fort diff rente de la commande. Une fois que place au sein de l'institution. L'acte n'est pas d con- la commande est pass e, il reste analyser les diff - nect de la mission de service.

10 Rendre compte c'est rents aspects que peut avoir la demande initiale . 2. 1. Les risques psychosociaux r sultent le plus souvent des tensions qui s'exercent entre les contraintes organisationnelles du travail, les aspirations professionnelles et personnelles des salari s, la transformation des environnements du travail, et les relations indivi- duelles et collectives du travail (Les Cahiers de l'Actif, mars-juin 2010). 2. Hess R., 1975, La socianalyse, Editions Universitaires, Paris. 46. n 130 | 12/2010 | Do s s ier L'entretien d' valuation de la demande en supervision professionnel et personnel ; il participe de ce fait . individuelle. d gager la dimension du professionnel de l'emprise Dans le cadre de cet entretien, le professionnel explicite du personnel. plus pr cis ment ses motivations vouloir s'engager dans ce type de travail. Le superviseur va couter, faire La commande institutionnelle l' preuve de l'exercice en sorte que les motifs soient les plus clairs possibles du professionnel.


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