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LA SYMBOLIQUE DE L’ARBRE

LA SYMBOLIQUE DE L ARBRE Jean-Mary Couderc* R sum :L arbre est le roi du r gne v g tal auquel l homme, en raison de son orgueil, se compare souvent. Il incarne le mieux le lien entre le monde o habite la divinit et le monde inf rieur : le domaine des humains, voire le monde souterrain o il plonge ses racines. Il s agit de la plus haute construction biologique unissant le spirituel-vertical- la mat rialit -horizontale-, l homme se trouvant la rencontre de ces deux :The tree is the king of the vegetable kingdom. Because of man s pride he often compares himself to the tree, which stands as the best example of the link between the world inhabited by the divine essence and the lower world, the human domain, indeed the underground world in which the tree plunges its roots.

LA SYMBOLIQUE DE L’ARBRE Jean-Mary Couderc* Résumé : L’arbre est le roi du règne végétal auquel l’homme, en raison de son orgueil, se compare

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1 LA SYMBOLIQUE DE L ARBRE Jean-Mary Couderc* R sum :L arbre est le roi du r gne v g tal auquel l homme, en raison de son orgueil, se compare souvent. Il incarne le mieux le lien entre le monde o habite la divinit et le monde inf rieur : le domaine des humains, voire le monde souterrain o il plonge ses racines. Il s agit de la plus haute construction biologique unissant le spirituel-vertical- la mat rialit -horizontale-, l homme se trouvant la rencontre de ces deux :The tree is the king of the vegetable kingdom. Because of man s pride he often compares himself to the tree, which stands as the best example of the link between the world inhabited by the divine essence and the lower world, the human domain, indeed the underground world in which the tree plunges its roots.

2 In question is the highest biological structure unifying the spiritual vertical- with the material horizontal- , man finding himself at the meeting of these two axes. C est le roi du r gne v g tal, comme la baleine l est du r gne animal ; l homme, dans son orgueil, s y r f re pr f rentiellement. Baudelaire a crit que l homme pr te l arbre ses passions, ses d sirs et sa m lancolie. C est l arbre qui incarne le mieux le lien entre le monde o habite la divinit et le monde inf rieur : le domaine des humains. Il s agit de la plus haute construction naturelle unissant le spirituel-vertical la mat rialit -horizontale et l homme participe de ces deux axes. Le symbole est un l ment de notre monde renvoyant une abstraction, une valeur spirituelle ou l au-del . Pour Carl Gustav Jung, c est une donn e instinctive, un moyen pour tous de pouvoir exprimer l symboles sont des images utilis es par les anciens pour voquer les grands mythes fondateurs des religions, de la morale et de la philosophie.

3 * Pr sident de l Acad arbre est pour l homme le symbole de la grandeur et de la long vit 1)L arbre incarne la grandeur. Ce v g tal peut tre tr s lev et l on peine valuer sa taille. Un beau ch ne de la for t de Tron ais atteint de 42 44 m, un sapin de la for t de Joux (Jura) 54 m ; les s quoias g ants 80 m aux USA, le Karri : Eucalyptus diversicolor (90 m) au sud de Perth ; Eucalyptus regnans (plus de 105 m) et les S quoias sempervirents : 112,35 m si l on consid re que le Stratosphere Giant est le plus grand tre vivant connu au monde (1).2) L arbre incarne la long vit . La long vit d un grand ch ne est trois fois celle de l homme mais certains peuvent vivre deux fois plus longtemps. Ce n est qu 240 ans qu on r colte les ch nes des for ts de Berc ou de Tron ais (fig. 1) ou 225 ans dans la mini-r serve de la s rie des Chartreux en for t de Loches. En 2007 , en souvenir du 100e anniversaire de l Association des maires de France, chacun des lus pr sents a re u un petit ch ne symbole de long vit.

4 Un arbre, c est un maillon d une trame d ternit . Certains arbres sont particuli rement long vifs : l if du cimeti re d Estry, dans le Calvados aurait 1600 ans ; c est le t moin d une poque o ces arbres taient cens s absorber les miasmes provenant des tombes. L arbre le plus gros du monde : le cypr s de Santa-Maria-de-Tule, pr s d Oaxaca, au sud du Mexique ( ), el arb l , n aurait que 2000 ans mais mesure 45,70 m de circonf rence. Il ne faut cependant pas associer le tour de taille avec l ge. On atteint 4500 ans avec le Pinus aristata des White mountains (tr s s ches ) de Californie, arbre assez fr le (2). A nos yeux, l arbre ne para t pas menac par la fuite du temps. Il atteste la fois que durer est possible et que nous marchons vers la mort : il nous s curise et nous inqui te la fois : Voyez les arbres sont ..cependant nous seuls nous a crit Rainer Maria Rilke (Deuxi me l gie).

5 Puisant la vie dans la terre, ils apparaissent indestructibles et, dans l imaginaire, il y a une stabilit apparente de l arbre dont le tronc acqui re chaque ann e un cerne de plus, et les branches, un rameau suppl )L arbre symbole de sym trie. Parmi les arbres qui attirent le plus, on trouve aussi ceux dont la morphologie est la plus frappante soit par sa sym trie, soit par sa dissym trie ou au contraire par son caract re insolite.(1) Peut- tre certains sujets de l esp ce Eucalyptus regnans ont-ils atteint autrefois 120 m ; ces arbres exceptionnels de la r gion situ e au nord de Melbourne ont maintenant disparu comme le Mueller tree ou le Bulga dont la souche visible a une circonf rence de presque 30 m.(2) On en a sci un il y a quelques d cennies qui avait 4900 ans mais certains arbres morts avaient v cu jusqu 9000 )la sym trie. Elle peut tre naturelle comme celle des sapins, des pins parasols ou des peupliers d Italie ; mais ce dernier n est d j plus sauvage : c est un cultivar multipli par bouture et introduit d Italie vers 1849.

6 La sym trie est donc souvent li e l homme qui a exerc sur l arbre de ses parcs une pression morphologique volontaire ou inconsciente (fig. 3). L int r t pour le c dre de la cour du mus e des Beaux-Arts Tours, provient de sa taille mais surtout de sa sym trie et de ses normes branches allant jusqu au sol ; or, ce dispositif rare est li la volont d une certaine conduite morphologique des jardiniers, qui devait tre la mode un certain moment. La c l brit du ch ne d Humi res dans le parc du ch teau d Azay-le-Ferron, ch ne qui s est brutalement effondr en juin 1996, lui venait de ses grandes branches (fig. 4) qui descendaient jusqu au sol comme de gigantesques serpents et que les jardiniers avaient depuis longtemps pr serv es. En mati re v g tale, l insolite impose le respect et les fantaisies attribu es au cr ateur sont pr sentes dans l inconscient des hommes de tous les )la dissym trie ou les fantaisies v g tales.

7 Imaginez le message qu ont pu d livrer certains arbres, amandiers ou poiriers, aux troncs parfaitement h lico daux comme celui qu un de nos amis avait photographi La Faisanderie de la Ronde aux Essards (fig. 5 ). Quant aux arbres en tire-bouchon ils seraient le fruit d anomalies et d irr gularit s dans l alimentation en eau d une partie de leur tissu et ce seraient les tissus voisins qui assureraient cette alimentation. On sait maintenant que les arbres se contortionnent en permanence pour d placer leur centre de gravit jusqu la verticalit qui leur permet le moindre effort m canique. Ils poss dent une capacit d analyse du champ magn tique du lieu peut- tre parce qu il y a dans les cellules v g tales du fer l tat d ions, ce qui les am ne, en montagne, sur pente forte, pousser d abord perpendiculairement la pente, ce qui est normal, puis se redresser ; ce n est que quand leur centre de gravit est plac la verticale des racines qu ils reprennent leur croissance vers le haut.

8 Le cas des faux de Verzy poussant sur une c te 15 km de Reims et qui attirent tant n est pas encore totalement expliqu . Il y a l 800 h tres tortillards en bonne sant , un ou plusieurs troncs, qui tire-bouchonnent de fa on irr guli re. On conna t des choses semblables pr s de Hanovre ou en Su de pr s de Malm . On consid re qu il s agirait d une particularit g n tique li l attaque d une bact )Pour l homme l arbre est un mod le de perfection, d harmonie et de paix. a) on con oit que l homme ait secr tement envie d tre, l image de l arbre, le plus fort, celui qui r siste toutes les temp tes. Cette identification va si loin que l on a parfois plant un arbre la naissance d un enfant ; ce dernier grandit avec lui. La plantation d un ha de peupliers par exemple, la naissance d une fille ob issait, elle, un but conomique, c tait la dot de Sylvie r alis e par la vente des arbres vingt ans apr s.

9 Des l gendes germaniques rapportent que l arbre plant la naissance d un enfant devait tre son compagnon durant toute sa vie avant de devenir, creus par la hache, son cercueil : le Toden Baum. En Touraine, lorsqu un jeune fermier s tablissait, il plantait un cormier pour ses petits-enfants ; lui-m me profitait des cormes pour faire de l eau de vie, et, plus tard, son petit-fils pouvait remplacer les moyeux de ses roues de charrette avec son bois. Celui qui plantait l arbre se rappellait donc l avance au bon souvenir de ses descendants. Charg de symboles, l arbre est donc la fois la personnification d une filiation et un v hicule affectif. Ce n est pas pour rien que l on parle d arbre g n alogique sans doute depuis l arbre de Jess : Il sortira un rameau de la tige de Jess , et un rejeton na tra de sa racine (Isa e XI, 1, 2, 3). On trouve d extraordinaires figurations de l arbre de Jess , aussi bien en pierre, qu en cuivre et dans les verri res (th me r current du XVIe si cle).

10 Ainsi l arbre de Jess en pierre de la chapelle Saint-Roch d Issoudun ( ) ou celui, en cuivre, sis devant l autel de l glise du village hongrois de Belapatfalva, au nord d Eger. C est parce qu il est long vif que l arbre sert de rep re, de borne, de monument ; en effet, l homme renouvelle spontan ment les arbres-monuments ; c est ce qui a t montr par l Anglais Watkins dans The Great Straight Track o il a insist sur l int r t arch ologique pratique assez courante dans les campagnes anglaises qui a permis de conserver les jalons v g taux d itin raires mill connaissons des exemples similaires en Touraine o nous avons vu remplacer deux fois l Arbre de la Mari e Cravant, le premier tant mort de vieillesse et le second de s )l homme participe de la force et de la long vit de l arbre mais il a aussi comme lui des faiblesses qui le rassurent. L arbre est quand m me un organisme fragile qui craint le soleil, le vent et l eau ; c est bien pourquoi son milieu de pr dilection est la soci t foresti re o les plus vieux et les plus hauts arbres sont prot g s en lisi re par des esp ces plus h liophiles et de moins grande taille constituant le manteau forestier, et ces esp ces elles-m mes le sont leur tour par les plantes basses de l ourlet forestier qui, au pied de la lisi re, bloquent les courants d air froid.


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