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Le développement : concept et différentes approches

Le d veloppement : concept et diff rentes approches Bernard CONTE 2001 Introduction Avec la r volution industrielle qui marque l'av nement d'un processus continud'accroissement de l 'activit conomique, l'int r t de certains penseurs s'est port surl' tude des ph nom nes conomiques. Durant le si cle qui suivit la publication de La Richesse des Nations d'Adam Smith,le d veloppement du capitalisme a t au centre de la pens e conomique; c' tait lapr occupation fondamentale de l ' conomie politique classique[1] . Par la suite, le processus de croissance manifestant une tendance l'auto-entretien,la th orie conomique a pu se d sint resser des probl mes sp cifiques du d veloppement auprofit d'analyses centr es sur les conduites des producteurs individuels et desconsommateurs sur des march s parfaits ou imparfaits, ainsi que.

2. La définition du concept de développement La définition du développement implique sa comparaison au concept de croissance. La croissance, selon F. Perroux, « c'est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels [5] ».

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1 Le d veloppement : concept et diff rentes approches Bernard CONTE 2001 Introduction Avec la r volution industrielle qui marque l'av nement d'un processus continud'accroissement de l 'activit conomique, l'int r t de certains penseurs s'est port surl' tude des ph nom nes conomiques. Durant le si cle qui suivit la publication de La Richesse des Nations d'Adam Smith,le d veloppement du capitalisme a t au centre de la pens e conomique; c' tait lapr occupation fondamentale de l ' conomie politique classique[1] . Par la suite, le processus de croissance manifestant une tendance l'auto-entretien,la th orie conomique a pu se d sint resser des probl mes sp cifiques du d veloppement auprofit d'analyses centr es sur les conduites des producteurs individuels et desconsommateurs sur des march s parfaits ou imparfaits, ainsi que.

2 L'instabilit cyclique ducapitalisme[2] . A la m me p riode, la suite des premiers jalons jet s par Marx, lapens e marxiste laborera la th orie de l 'imp rialisme mais celle-ci, si essentielle qu'ellesoit pour la compr hension du sous-d veloppement , ne constitue que l'introduction l'analyse de celui-ci [3] . Ce n'est qu'apr s la deuxi me guerre mondiale que le d veloppement reprend sa placeau sein de la pens e conomique. Mais il s'agit, d s lors, du d veloppement des pays n'ayantpas atteint le stade industriel que l'on qualifie de sous-d velopp s. 1. L apparition du terme d veloppement Le concept de d veloppement est d apparition relativement r cente dans la litt rature conomique. En fran ais, le terme d veloppement , dans son acception conomique, esttr s r cent. Il est encore totalement absent du Dictionnaire des Sciences conomiquespubli en 1956 et 1958 sous la direction de Jean Romeuf.

3 Ce n est que tout la fin desann es 1950 qu il commence appara tre dans quelques travaux isol s et sa diffusion esttr s directement et explicitement li e au ph nom ne du sous-d veloppement .. Fran oisPerroux fut, semble-t-il, l un des premiers utiliser et expliciter ce terme (L conomie duXX me si cle en 1961). En d finitive on peut conclure que ce terme, forg la fin desann es 1950, ne se g n ralise r ellement que dans la fin des ann es 1970. Ainsi, le termed veloppement se trouve dans le Dictionnaire des sciences conomiques d Alain Cotta(1968), dans le Petit Dictionnaire des Sciences conomiques Pujol (1968).. Dans le mondeanglo-saxon le terme de d veloppement dans son acception conomique appara tbeaucoup plus t t mais ne se g n ralise r ellement que dans les ann es 1950. En ce quiconcerne l conomie classique, le terme n appara t que sporadiquement dans les ann es 1930,notamment en 1934 gr ce au livre de Joseph Schumpeter dont le titre en anglais Thetheory of economic development est la traduction litt rale de l allemand paru en Entout tat de cause, le courant marxiste utilisa le terme tr s t t et serait l origine de sonapplication l conomie en langue anglaise.

4 La premi re traduction anglaise du CapitalEco_dev sur 824/05/2010 00:23publi e en 1887 utilise ce terme en se r f rant aux phase historiques des modes deproduction . Cependant, m me en anglais, la r elle acceptation du terme est beaucoup plustardive et li e (comme en fran ais) la prise de conscience des probl mes dusous-d veloppement . Ainsi par exemple, le terme economic development n appara t pourla premi re fois dans l index de la Britannica qu en 1959 propos d un article sur la BanqueInternationale pour la Reconstruction et le D veloppement ; et ce n est que dans l dition de1963 qu un article sp cifique consacr au concept est introduit [4] Au total, l apparition du terme d veloppement est relativement r cente. On peutalors se demander ce que recouvre cette notion. 2. La d finition du concept de d veloppement La d finition du d veloppement implique sa comparaison au concept de croissance.

5 La croissance, selon F. Perroux, c'est l'augmentation soutenue pendant une ouplusieurs p riodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit globalnet en termes r els [5] . La croissance renvoie donc l augmentation du produit. Parcontre, le d veloppement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'unepopulation qui la rendent apte faire cro tre, cumulativement et durablement, son produitr el global [6] . Dans ce cas, les changements de structures sont mis en lumi re ainsi queles volutions sociales qui conditionnent la croissance et la rendent durable. La d finitionfournie par Ph. Hugon appara t encore plus pr cise : Le d veloppement conomique peut sed finir comme un processus de changements structurels accompagnant l accroissement de laproductivit du travail sur une longue p riode. Il est un processus cumulatif caract ris parla transformation des relations sociales et des modes d organisation, li s l affectation dusurplus des fins d accumulation productive et conduisant un accroissement de laproductivit et sa diffusion dans un espace donn [7].

6 Ainsi, le concept de d veloppement appara t plus englobant que celui de croissance,en ce sens qu'il implique la croissance mais au-del , met l'accent sur la satisfaction desbesoins fondamentaux, la r duction des in galit s, du ch mage et de la pauvret . Led veloppement ne peut s'op rer sans croissance mais une croissance sansd veloppement est envisageable pour certains. 3. L conomie du d veloppement L conomie du d veloppement est une discipline fond e sur un objet, les processusde transformations de longue dur e, et sur un champ, le Tiers Monde[8] ou les pays end veloppement [9] . En fait, les th ories du d veloppement se sont affirm es comme uncorpus distinct dans la science conomique d s lors qu elles ont postul l existence desp cificit s communes un ensemble de pays, en m me temps qu elles ont adopt l id e quele d veloppement ne se r duisait pas la croissance[10].

7 Toutefois, la pens e lib ralen oclassique a g n ralement refus cette sp cificit en tentant, d s le d part, der int grer l conomie du d veloppement dans le champ de l conomie pure en ignorantnotamment la dimension historique du sous-d veloppement . En fait, l tude du d veloppement est op r partir de deux types d analyse, r sum es dansle tableau suivant :Eco_dev sur 824/05/2010 00:23 ChampM thodeTh oriehypoth tico-d ductive[11](universalisme)Terraininducti on(particularisme)Action(normatif)Syst mique(holisme[12]) approche globaledu d veloppement (syst misme,n o-marxisme,d pendantisme,structuralisme)Anthropologie conomique dud veloppementHistoricismeInstitutionnalism eD veloppementint gral et int gr .Nouvel ordre forme desstructuresAnalytique(individualismem thodologique)Mod lisation dud veloppement (n oclassique,anthropologieformaliste, colestandard largie)Th orico-empiriqueex : travaux conom triquessectoriels.

8 Testsempiriques etd efficienceChoix de projetsmicro-r alisationssyst mes incitatifsprix et march Source : Ph. Hugon, art, cit. p. 174. Le d veloppement conomique est la fois un objet d analyse et une pratique (lespolitiques ou les actions dites de d veloppement ) . Selon le champ d analyse (th orique,terrain ou action), les pr occupations des conomistes diff rent allant de l exigence d une approche rendant compte de la sp cificit et de la complexit de situations concr tes (pour les actions de d veloppement , une exigence de coh rence, de conceptualisation, dequestionnement dans un cadre analytique coh rent permettant d laborer des tests . D autre part, il appara t que le d veloppement conomique est un objet complexecaract ris par des interactions entre diff rentes variables. L interpr tation de cettetotalit et la compr hension de son sens supposent un d passement de la discipline conomique.)

9 Au contraire, la m thode scientifique analytique fond e sur un d coupaged objets complexes en l ments simples et la r futabilit des d monstrations, suppose unem thodologie pr cise et une d limitation de son champ de validit partir du d coupage dela r alit en mod les ou secteurs[13] . 4. Les th ories du d veloppement Selon Albert O. Hirschman, sur le plan de la th orie conomique, les diversesth ories du d veloppement reposent sur deux postulats fondamentaux. Ces deux postulats th oriques fondamentaux sont ce que j appelle le rejet du principemono- conomiste et l affirmation de celui de la r ciprocit des avantages[14] . D une part,le rejet du mono- conomisme implique l affirmation de la sp cificit des pays du tiersmonde par rapport aux pays industrialis s. L tude des conomies en d veloppementn cessite une profonde modification de l analyse conomique traditionnelle ax e sur lespays d velopp s.

10 Autre part, affirmer le principe de la r ciprocit des avantages, c estposer qu il est possible de r gler les rapports conomiques entre les deux cat gories depays de mani re qu ils soient b n fiques aux uns comme aux autres[15] . Chacun des deuxprincipes pouvant tre affirm ou ni , il en r sulte quatre positions fondamentales. Eco_dev sur 824/05/2010 00:23 Typologie des th ories du d veloppement Mono- conomisme Affirm Ni R ciprocit Affirm e Economien oclassiqueEconomie dud veloppementdes avantagesNi eMarx ?Th oriesn omarxistesSource : Hirschman, op, cit., p. 45. Concernant le d veloppement du tiers monde, l int rieur du tableau, deux des positionscorrespondent des syst mes de pens e homog nes : la th orie n oclassique et len omarxisme. Les deux autres apparaissent moins coh rentes et pr sentent des risquesinternes d instabilit : il s agit d une part des id es parses de Marx sur le d veloppementdes r gions arri r es et des territoires coloniaux, de l autre, de l conomie dud veloppement contemporaine[16].


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