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LE PETIT PRINCE - École Polytechnique

Antoine de Saint-Exup ry LE PETIT PRINCE 1943 dition du groupe Ebooks libres et gratuits Table des mati res PREMIER CHAPITRE .. 5 CHAPITRE II .. 8 CHAPITRE III .. 13 CHAPITRE IV .. 17 CHAPITRE V .. 21 CHAPITRE VI .. 26 CHAPITRE VII .. 28 CHAPITRE VIII .. 32 CHAPITRE IX .. 37 CHAPITRE X .. 41 CHAPITRE XI .. 47 CHAPITRE 50 CHAPITRE XIII .. 52 CHAPITRE XIV .. 57 CHAPITRE XV .. 61 CHAPITRE XVI .. 66 CHAPITRE XVII .. 67 CHAPITRE XVIII .. 71 CHAPITRE XIX .. 73 CHAPITRE XX .. 75 3 CHAPITRE XXI .. 77 CHAPITRE XXII ..84 CHAPITRE XXIII ..86 CHAPITRE XXIV .. 87 CHAPITRE XXV .. 90 CHAPITRE XXVI .. 95 CHAPITRE XXVII .. 104 propos de cette dition lectronique .. 107 4 L ON WERTH Je demande pardon aux enfants d avoir d di ce livre une grande personne. J ai une excuse s rieuse : cette grande per-sonne est le meilleur ami que j ai au monde. J ai une autre ex-cuse : cette grande personne peut tout comprendre, m me les livres pour enfants.

Antoine de Saint-Exupéry LE PETIT PRINCE 1943 Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits »

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  Petit, Prince, Le petit prince

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Transcription of LE PETIT PRINCE - École Polytechnique

1 Antoine de Saint-Exup ry LE PETIT PRINCE 1943 dition du groupe Ebooks libres et gratuits Table des mati res PREMIER CHAPITRE .. 5 CHAPITRE II .. 8 CHAPITRE III .. 13 CHAPITRE IV .. 17 CHAPITRE V .. 21 CHAPITRE VI .. 26 CHAPITRE VII .. 28 CHAPITRE VIII .. 32 CHAPITRE IX .. 37 CHAPITRE X .. 41 CHAPITRE XI .. 47 CHAPITRE 50 CHAPITRE XIII .. 52 CHAPITRE XIV .. 57 CHAPITRE XV .. 61 CHAPITRE XVI .. 66 CHAPITRE XVII .. 67 CHAPITRE XVIII .. 71 CHAPITRE XIX .. 73 CHAPITRE XX .. 75 3 CHAPITRE XXI .. 77 CHAPITRE XXII ..84 CHAPITRE XXIII ..86 CHAPITRE XXIV .. 87 CHAPITRE XXV .. 90 CHAPITRE XXVI .. 95 CHAPITRE XXVII .. 104 propos de cette dition lectronique .. 107 4 L ON WERTH Je demande pardon aux enfants d avoir d di ce livre une grande personne. J ai une excuse s rieuse : cette grande per-sonne est le meilleur ami que j ai au monde. J ai une autre ex-cuse : cette grande personne peut tout comprendre, m me les livres pour enfants.

2 J ai une troisi me excuse : cette grande per-sonne habite la France o elle a faim et froid. Elle a bien besoin d tre consol e. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien d dier ce livre l enfant qu a t autrefois cette grande per-sonne. Toutes les grandes personnes ont d abord t des en-fants. (Mais peu d entre elles s en souviennent.) Je corrige donc ma d dicace : L ON WERTH QUAND IL TAIT PETIT GAR ON 5 PREMIER CHAPITRE Lorsque j avais six ans j ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la For t Vierge qui s appelait His-toires V cues . a repr sentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voil la copie du dessin. On disait dans le livre : Les serpents boas avalent leur proie tout enti re, sans la m cher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion.

3 J ai alors beaucoup r fl chi sur les aventures de la jungle et, mon tour, j ai r ussi, avec un crayon de couleur, tracer mon premier dessin. Mon dessin num ro 1. Il tait comme a : J ai montr mon chef-d uvre aux grandes personnes et je leur ai demand si mon dessin leur faisait peur. 6 Elles m ont r pondu : Pourquoi un chapeau ferait-il peur ? Mon dessin ne repr sentait pas un chapeau. Il repr sentait un serpent boa qui dig rait un l phant. J ai alors dessin l int rieur du serpent boa, afin que les grandes personnes puis-sent comprendre. Elles ont toujours besoin d explications. Mon dessin num ro 2 tait comme a : Les grandes personnes m ont conseill de laisser de c t les dessins de serpents boas ouverts ou ferm s, et de m int resser plut t la g ographie, l histoire, au calcul et la grammaire.

4 C est ainsi que j ai abandonn , l ge de six ans, une magnifique carri re de peintre. J avais t d courag par l insucc s de mon dessin num ro 1 et de mon dessin num ro 2. Les grandes per-sonnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c est fati-gant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications. J ai donc d choisir un autre m tier et j ai appris piloter des avions. J ai vol un peu partout dans le monde. Et la g o-graphie, c est exact, m a beaucoup servi. Je savais reconna tre, du premier coup d il, la Chine de l Arizona. C est tr s utile, si l on est gar pendant la nuit. J ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens s rieux. J ai beaucoup v cu chez les grandes per-sonnes. Je les ai vues de tr s pr s. a n a pas trop am lior mon opinion.

5 7 Quand j en rencontrais une qui me paraissait un peu lu-cide, je faisais l exp rience sur elle de mon dessin num ro 1 que j ai toujours conserv . Je voulais savoir si elle tait vraiment compr hensive. Mais toujours elle me r pondait : C est un chapeau. Alors je ne lui parlais ni de serpents boas, ni de fo-r ts vierges, ni d toiles. Je me mettais sa port e. Je lui parlais de bridge, de golf, de politique et de cravates. Et la grande per-sonne tait bien contente de conna tre un homme aussi raison-nable. 8 CHAPITRE II J ai ainsi v cu seul, sans personne avec qui parler v rita-blement, jusqu une panne dans le d sert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s tait cass dans mon moteur. Et comme je n avais avec moi ni m canicien, ni passagers, je me pr parai essayer de r ussir, tout seul, une r paration difficile.

6 C tait pour moi une question de vie ou de mort. J avais peine de l eau boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable mille milles de toute terre habit e. J tais bien plus isol qu un nau-frag sur un radeau au milieu de l Oc an. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une dr le de petite voix m a r veill . Elle disait : S il vous pla dessine-moi un mouton ! Hein ! Dessine-moi un J ai saut sur mes pieds comme si j avais t frapp par la foudre. J ai bien frott mes yeux. J ai bien regard . Et j ai vu un PETIT bonhomme tout fait extraordinaire qui me consid rait gravement. Voil le meilleur portrait que, plus tard, j ai r ussi faire de lui. Mais mon dessin, bien s r, est beaucoup moins ra-vissant que le mod le. Ce n est pas ma faute.

7 J avais t d cou-rag dans ma carri re de peintre par les grandes personnes, l ge de six ans, et je n avais rien appris dessiner, sauf les boas ferm s et les boas ouverts. 9 Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d tonnement. N oubliez pas que je me trouvais mille milles de toute r gion habit e. Or mon PETIT bonhomme ne me semblait ni gar , ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n avait en rien l apparence d un enfant perdu au milieu du d sert, mille milles de toute r gion habit e. Quand je r ussis enfin parler, je lui dis : qu est-ce que tu fais l ? Et il me r p ta alors, tout doucement, comme une chose tr s s rieuse : S il vous pla dessine-moi un Quand le myst re est trop impressionnant, on n ose pas d -sob ir. Aussi absurde que cela me sembl t mille milles de tous les endroits habit s et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe.

8 Mais je me rappelai alors que j avais surtout tudi la g ographie, l histoire, le calcul et la grammaire et je dis au PETIT bonhomme (avec un peu de mauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner. Il me r pon-dit : a ne fait rien. Dessine-moi un mouton. Comme je n avais jamais dessin un mouton je refis, pour lui, l un des deux seuls dessins dont j tais capable. Celui du boa ferm . Et je fus stup fait d entendre le PETIT bonhomme me r -pondre : Non ! Non ! Je ne veux pas d un l phant dans un boa. Un boa c est tr s dangereux, et un l phant c est tr s encom-brant. Chez moi c est tout PETIT . J ai besoin d un mouton. Des-sine-moi un mouton. 10 Alors j ai dessin . Il regarda attentivement, puis : Non ! Celui-l est d j tr s malade. Fais-en un autre. Je dessinai : Mon ami sourit gentiment, avec indulgence : Tu vois ce n est pas un mouton, c est un b lier.

9 Il a des Je refis donc encore mon dessin : Mais il fut refus , comme les pr c dents : 11 Celui-l est trop vieux. Je veux un mouton qui vive long-temps. Alors, faute de patience, comme j avais h te de commencer le d montage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci. Et je lan ai : a c est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans. Mais je fus bien surpris de voir s illuminer le visage de mon jeune juge : C est tout fait comme a que je le voulais ! Crois-tu qu il faille beaucoup d herbe ce mouton ? Pourquoi ? Parce que chez moi c est tout a suffira s rement. Je t ai donn un tout PETIT mouton. Il pencha la t te vers le dessin : Pas si PETIT que Tiens ! Il s est Et c est ainsi que je fis la connaissance du PETIT PRINCE . 12 Voil le meilleur portrait que, plus tard, j ai r ussi faire de lui 13 CHAPITRE III Il me fallut longtemps pour comprendre d o il venait.

10 Le PETIT PRINCE , qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes. Ce sont des mots prononc s par hasard qui, peu peu, m ont tout r v l . Ainsi, quand il aper ut pour la premi re fois mon avion (je ne dessinerai pas mon avion, c est un dessin beaucoup trop compliqu pour moi) il me demanda : Qu est-ce que c est que cette chose-l ? Ce n est pas une chose. a vole. C est un avion. C est mon avion. Et j tais fier de lui apprendre que je volais. Alors il s cria : Comment ! tu es tomb du ciel ? Oui, fis-je modestement. Ah ! a c est dr Et le PETIT PRINCE eut un tr s joli clat de rire qui m irrita beaucoup. Je d sire que l on prenne mes malheurs au s rieux. Puis il ajouta : Alors, toi aussi tu viens du ciel ! De quelle plan te es-tu ? J entrevis aussit t une lueur, dans le myst re de sa pr -sence, et j interrogeai brusquement : 14 Tu viens donc d une autre plan te ?


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