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Le syndrome de renutrition - OIIQ

Pratique clinique Le syndrome de renutrition Un risque lors du r tablissement pond ral d'une patiente atteinte d'anorexie mentale. Par Fethi Boudebza, inf., , (c.). Sarah, une jeune patiente g e de 19 ans, souffre d'anorexie mentale de type restrictif. Elle est hospitalis e depuis quatre jours l'unit . de traitement des troubles de l'alimentation. Son IMC est de 10,8 kg/m . Sa m re appelle l'infirmi re : elle est m contente parce que sa fille est affam e et que, paradoxalement, son menu est compos de demi-portions, ce qui contredit l'objectif de son traitement. Quelle explication pouvez-vous lui donner ? Kate Jacobs / Science Photo Library D. e prime abord, il va de soi qu'une personne d nutrie a avant tout besoin d' tre nourrie. Mais si certaines pr cautions ne sont pas prises, cette renutrition pourrait tre fatale au lieu de salvatrice. Dans les cas d'anorexie mentale, le r tablissement pond ral gr ce la r alimentation demeure la pierre angulaire du traitement.

La nutrition entérale est notamment indiquée lorsque l’alimentation orale est impossible à cause de lésions à la partie supérieure du tube digestif ou un manque d’apport nutritionnel. Cette technique préserve le tube digestif et les organes associés. Lorsque l’alimentation entérale est impossible, la nutrition parentérale permet de

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1 Pratique clinique Le syndrome de renutrition Un risque lors du r tablissement pond ral d'une patiente atteinte d'anorexie mentale. Par Fethi Boudebza, inf., , (c.). Sarah, une jeune patiente g e de 19 ans, souffre d'anorexie mentale de type restrictif. Elle est hospitalis e depuis quatre jours l'unit . de traitement des troubles de l'alimentation. Son IMC est de 10,8 kg/m . Sa m re appelle l'infirmi re : elle est m contente parce que sa fille est affam e et que, paradoxalement, son menu est compos de demi-portions, ce qui contredit l'objectif de son traitement. Quelle explication pouvez-vous lui donner ? Kate Jacobs / Science Photo Library D. e prime abord, il va de soi qu'une personne d nutrie a avant tout besoin d' tre nourrie. Mais si certaines pr cautions ne sont pas prises, cette renutrition pourrait tre fatale au lieu de salvatrice. Dans les cas d'anorexie mentale, le r tablissement pond ral gr ce la r alimentation demeure la pierre angulaire du traitement.

2 Cette r alimentation contient un ensemble de macronutriments (prot ines, lipides et glucides) et de micronutriments (vitamines et min raux) qui peuvent tre donn s par voie orale, ent rale ou parent rale. la r introduction orale, ent rale ou parent rale d'apports La nutrition ent rale consiste nourrir l'organisme par nerg tiques. La prise en charge de la d nutrition en une sonde nasogastrique (du nez l'estomac), une tablissement hospitalier augmente le risque de syndrome sonde nasoduod nale (du nez au duod num) ou une de renutrition en cas de suppl mentation inad quate ou stomie digestive, soit une gastrostomie (abouchement insuffisamment surveill e (Pardo et Lescot, 2015). chirurgical de l'estomac la paroi abdominale) ou une Physiopathologie j junostomie (abouchement chirurgical du j junum la paroi abdominale). La nutrition ent rale est notamment Le syndrome regroupe un ensemble de manifestations indiqu e lorsque l'alimentation orale est impossible cause cliniques qui apparaissent g n ralement durant les deux de l sions la partie sup rieure du tube digestif ou un premi res semaines de r alimentation, particuli rement si manque d'apport nutritionnel.

3 Cette technique pr serve le elle est r introduite de fa on agressive chez des patients tube digestif et les organes associ s. Lorsque l'alimentation significativement d nutris. ent rale est impossible, la nutrition parent rale permet de Apr s un je ne de cinq dix jours, l'organisme est d pourvu donner au patient des nutriments par voie intraveineuse au de son carburant principal , le glucose. Il en r sulte une moyen d'un acc s p riph rique ou central (Soins infirmiers. chute d'insuline qui entra nera son tour un ph nom ne com, 2008). de catabolisme des lipides et des prot ines (lipolyse et D finition prot olyse). ventuellement, ces d s quilibres peuvent provoquer une atrophie affectant des organes vitaux Le syndrome de r alimentation, en anglais Refeeding comme le c ur et les poumons. syndrome appel aussi syndrome de renutrition et syndrome de renutrition inappropri e est un trouble trait Au moment o la r alimentation commence, la r introduction d'apports glucos s provoque l'augmentation dans la litt rature m dicale apr s la Deuxi me Guerre de la s cr tion d'insuline et l'inhibition de la production de mondiale.

4 En 1981, les auteurs Weinsier et Krumdieck glucagon et s'accompagne d'une transition m tabolique d crivent la forme classique du syndrome de renutrition brutale qui se traduit par le d veloppement du m tabolisme observ e chez deux patients d nutris qui souffriront de glucidique aux d pens du catabolisme lipidique. complications cardiovasculaires et respiratoires la suite L'augmentation brutale de l'insulin mie entra ne la synth se d'une nutrition parent rale (Pardo et Lescot, 2015). du glycog ne, des graisses et des prot ines provoquant Le syndrome de renutrition inappropri e est une s rie de le transfert intracellulaire de potassium, de phosphore complications survenant chez les patients d nutris lors de et de magn sium dont les concentrations plasmatiques 19. Pratique clinique Le syndrome de renutrition Figure 1 Principales manifestations cliniques pouvant tre observ es en cas de syndrome de renutrition inappropri e Cerveau Confusion, coma, convulsion, ataxie, vertiges, enc phalopathie, my linolyse centropontine, syndrome de Korsakoff.

5 C ur Tachycardie, arythmie, hypotension, arr t cardiaque, insuffisance cardiaque gauche. Poumon Hypocontractilit diaphragmatique, insuffisance respiratoire aigu , Intestin d me pulmonaire. Anorexie, diarrh e, constipation, il us, st atose h patique. Rein Diur se osmotique, acidose m tabolique, insuffisance r nale aigu , n crose tubulaire aigu . Gwen Shockey / Science Photo Library Sang Muscle H molyse, d ficit en 2,3 DPG, Paresth sie, faiblesse musculaire, an mie, thrombocytop nie, rhabdomyolose, myalgie, dysfonction des neutrophiles. t tanie, paralysie, fasciculation, ost omalacie, neuropathie p riph rique. Source : Pardo et Lescot, 2015. s'effondrent. Les sympt mes atteints d'anorexie mentale ; en Pr venir cliniques du syndrome de renutrition oncologie, ceux qui ne peuvent plus Selon Mehanna et al. (2008) et plusieurs sont la cons quence des troubles s'alimenter entre autres cause de autres protocoles tablis dans les hydro lectrolytiques (Pardo et la chimioth rapie ; en g riatrie, les milieux de traitement des troubles de Lescot, 2015).

6 Personnes g es sans app tit ou ayant l'alimentation, durant les deux premi res un apport alimentaire d ficient ; en Ainsi, les niveaux extr mement bas semaines de r alimentation, il est m decine/chirurgie, des patients en d' lectrolytes, et particuli rement celui particuli rement important de : phase postop ratoire ou atteints de des phosphates, peuvent engendrer maladies inflammatoires mettant en n Corriger les carences lectrolytiques de multiples complications, entre cause l'absorption nutritionnelle. En plus, avant de commencer la renutrition . autres : les personnes itin rantes ou alcooliques n Suppl menter la carence vita- n Arythmie/arr t cardiaque, surcharge peuvent tre risque, car elles minique, sp cifiquement la thiamine liquidienne/ d me pulmonaire s'alimentent parfois tr s peu et peuvent (200-300 mg per os/jour) + MultiVit. (le c ur, peut- tre d j atrophi , je ner pendant plusieurs jours.)

7 (1 co. per os, 2 fois /jour) avant souffre en outre d'un surplus liquidien m me d'amorcer la r alimentation. En 2006, le National Institute for Health caus par la r tention sodique et and Care Excellence - NICE (Angleterre) n Consulter un nutritionniste pour d ter- hydrique), convulsions, insuffisance a mis des lignes directrices (Mehanna miner l'apport calorique initial qui doit r nale/h patique/respiratoire, et al., 2008). Leurs crit res de risques tre gal ou sup rieur au besoin du dysfonctionnement des globules d'inclusion sont : m tabolisme basal du patient. blancs/rouges. n Dysglyc mie ( ou glyc mie). n Crit res primaires : n Suivre le principe start low, - IMC < 16 kg/m . advance slow en proc dant . n Enc phalopathie de Gayet-Wernicke une r alimentation progressive et - Perte de poids involontaire > 15 %. et/ou syndrome de Korsakoff, caus s prudente (Mehler et Andersen, 2010).

8 En 3 6 mois. par une importante carence en - Je ne > 10 jours. n Pr voir une augmentation de 300 . vitamine B1 (thiamine) exacerb e suite la r introduction soudaine et n Crit res secondaires : 400 calories chaque trois quatre massive de la r alimentation. - IMC < 18,5 kg/m . jours. long terme, obtenir un apport - Perte de poids involontaire de alimentaire maximal de 4 000 n Pancytop nie caus e par un d ficit jour pour les hommes et de 3 500 cal. 10 % 15 % en 3 6 mois. aigu de vitamine B9 (acide folique pour les femmes. - Je ne depuis 5 10 jours. ou folate). - Ant c dents d'alcoolisme, n Limiter l'apport liquidien + sodique, Facteurs de risque d'insulinoth rapie, de diminuer les lipides et le lactose. chimioth rapie, de traitement Les client les risque proviennent de n Surveiller les lectrolytes (K+, Ca2+, P, diur tique et antiacide. plusieurs milieux cliniques. En sant Mg2+) + fonction h patique 3 fois/.

9 Mentale par exemple, les patients semaine. 20 mai / juin / 2016 / vol. 13 / n 3. n valuer/monitorer la fonction cardiopulmonaire surtout en L'auteur pr sence d' d me. Fethi Boudebza est infirmier clinicien assistant n Faire l'ECG l'admission + PRN. infirmier-chef l'unit d'admission du n Prendre les signes vitaux chaque huit heures + PRN et Programme des troubles de l'alimentation de accorder une attention particuli re au pouls en prenant l'Institut universitaire en sant mentale Douglas en consid ration que les patients anorexiques sont et infirmier clinicien en chirurgie l'H pital g n ralement bradycardiques. Un pouls soudainement g n ral juif. Il est aussi membre du Comit d' laboration de sup rieur 70 battements/min peut cependant refl ter l'examen professionnel de l'OIIQ. une surcharge cardiaque. n Peser le patient tous les jours. Bibliographie n Cibler un gain pond ral de 2 3 lbs/semaine pour les American Psychiatric Association (APA).

10 Diagnostic and Statistical Manual of patients hospitalis s et 1 2 lbs pour les patients suivis en Mental Disorders (5e d.), Washington (DC), APA, 2013, 991 p. externe. Andersen, et Mehler. Eating Disorders: A Guide to Medical Care and Complications (2e d.), Baltimore (MD), John Hopkins University Press, 2010, 288 p. n Surveiller l'ingesta/excr ta toutes les huit heures. Crook, , V. Hally et Panteli. The importance of the refeeding syndrome , nutrition , vol. 17, n 7-8, t 2001, p. 632-637. n Mesurer la glyc mie toutes les quatre six heures. Mehanna, , J. Moledina et J. Travis. Refeeding syndrome : what it is, and how Cependant dans certains milieux cliniques, cela sera to prevent and treat it , British Medical Journal, vol. 336, n 7659, 28 juin 2008, indiqu seulement si le patient est symptomatique afin p. 1495-1498. [En ligne : ]. d' viter le cercle vicieux de la stimulation massive de la Mehler, , Winkelman, Andersen et Gaudiani.


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