Les livrets de compétences : nouveaux outils pour l ...

1 Rapport - n 2007- 048 ` juin 2007 Inspection g n rale de l ducation nationale Les livrets de comp tences : nouveaux outils pour l valuation des acquis Rapport monsieur le ministre de l ducation nationale Les livrets de comp tences : nouveaux outils pour l valuation des acquis Rapport monsieur le ministre de l ducation nationale Rapporteurs : Alain HOUCHOT Florence ROBINE Anne ARMAND Jean-Pierre BARRUE Jean-Paul CHASSAING Annie LHERETE Pierre MALLEUS Jean-Louis MICHARD Claudine RUGET Alain SERE N 2007-048 juin 2007 SOMMAIRE Introduction p 4 I.

2 Evaluer les acquis des l ves, pourquoi ? pour quoi faire ? p 5 Que sait-on des acquis des l ves ? p 5 Quelle connaissance institutionnelle ? p 5 Quelles pratiques d valuation dans les classes ? p 6 Pourquoi poser la question de l valuation des acquis en terme de comp tences ? p 7 La n cessaire adaptation des syst mes de formation aux caract ristiques du monde d aujourd hui et celui de demain p 7 La prise en compte des d veloppements actuels en sciences de l ducation et sciences cognitives p 9 Qu est-ce qu une comp tence ? p 9 les acceptions des Sciences de l Education p 9 1. La comp tence, une notion aux contours flous p 10 2. Les points communs p 11 3. Un point d licat : d finir une chelle de niveau des comp tences p 12 La comp tence dans les textes officiels p 13 1.

3 La notion de litt risme p 13 2. Les comp tences-cl s d finies par l OCDE p 13 3. L Europe et les comp tences de base p 14 4. La France et le socle commun de connaissances et de comp tences p 15 La comp tence dans les syst mes ducatifs internationaux actuels p 16 1. Belgique, Qu bec, Portugal : une approche int grative des comp tences p 16 2. Angleterre, Qu bec, Belgique : la recherche d une articulation entre comp tences et domaines disciplinaires p 18 II. L valuation des comp tences : qu en est-il aujourd hui ? p 22 Quelques exemples internationaux p 22 le Qu bec : tre valu pour mieux apprendre , un projet ambitieux p 22 1. Une id e centrale : valuer pour mieux enseigner, tre valu pour mieux apprendre p 22 2.

4 Une tape essentielle : d finir les chelles de comp tence p 23 3. Des difficult s de mise en uvre p 24 La communaut fran aise de Belgique : une d marche originale, la construction des outils d valuation p 25 1. Le cadre institutionnel p 25 2. L valuation des comp tences p 26 La Suisse romande : le dossier d valuation au centre des r formes p 27 1. Une r forme sur la dur e p 27 2. Le dossier d valuation au c ur des r formes cantonales (Vaud, Berne) p 27 3. Des r actions fortes voire des oppositions p 28 4. Une volution n cessaire du dossier d valuation p 29 La situation en France p 30 L valuation des comp tences l cole l mentaire p 30 1 Une probl matique d j ancienne p 30 2. Du bulletin au livret scolaire p 30 3.

5 Des pr conisations institutionnelles coh rentes p 31 4. Des questions rest es sans r ponse p 32 L valuation des comp tences dans l enseignement secondaire : une situation in gale suivant les disciplines p 34 1. Des traits saillants p 34 2. Des histoires sp cifiques p 35 3. Des caract ristiques disciplinaires marqu es p 44 III. Des livrets d valuation des comp tences : quelles conditions ? p 48 Clarifier l attente institutionnelle p 48 D velopper et coordonner les diff rentes fonctions d valuation pour favoriser la r ussite des l ves p 49 1. Evaluer pour valider, valuer pour enseigner p 49 2. Evaluer pour favoriser la r ussite des l ves p 50 3. Des volutions n cessaires p 50 Hi rarchiser et articuler entre elles les comp tences valuer p 51 Articuler les diverses composantes d une comp tence p 51 Faire merger des convergences entre disciplines p 52 Penser les coh rences entre valuation et situations d apprentissage p 53 Attribuer les bonnes fonctions aux bons livrets p 53 CONCLUSION p 56 Recommandations

6 P 60 Introduction Depuis de nombreuses ann es, les organismes internationaux se penchent sur les syst mes ducatifs des pays d velopp s, les comparant du point de vue de leurs structures, de leurs organisations, des moyens qui leur sont allou s voire de leurs r sultats notamment en termes de nombre de dipl m s. Les diff rentes enqu tes men es, si elles permettaient bien de rendre compte des strat gies de pilotage et des modes de fonctionnement des syst mes de formation, ne renseignaient que rarement sur ce qui semble cependant devoir tre la question centrale que toute nation doit adresser son Ecole : que savent les l ves ?

7 Des programmes internationaux d valuation ont pris le relais et tentent depuis les ann es quatre-vingt-dix de r pondre cela. L inspection g n rale s est galement saisie de cette question, comme en t moigne le rapport publi en 2005, Les acquis des l ves, pierre de touche de la valeur de l cole ?; qui montre combien la question de l valuation des acquis des l ves est au centre des pr occupations de notre propre syst me, sans toutefois que celui-ci parvienne y r pondre de mani re satisfaisante. La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l' cole, du 23 avril 2005, en instituant le socle commun de connaissances et de comp tences, marque un tournant dans les prescriptions institutionnelles relatives cette d licate question de l valuation des acquis des l ves.

8 La d finition du socle commun s accompagne de l obligation de mise en uvre d un livret personnel de l l ve , destin suivre l acquisition progressive de comp tences . C est donc cette probl matique ancienne, mais renouvel e par les pr conisations institutionnelles r centes, que s int resse le pr sent rapport : quelles conditions, moyennant quelles volutions, les livrets de comp tences peuvent-ils devenir des outils efficaces de l valuation des acquis des l ves ? Se pr occuper des acquis des l ves, travers l laboration des livrets de comp tences, demande de s interroger d abord sur la signification et le d veloppement actuel des termes employ s, aussi bien dans les instances internationales, que du point de vue des syst mes ducatifs qui ont plac cette approche par comp tences au centre de leurs strat gies (partie I).

9 R pondre cette question n cessite galement de se pencher sur les exp riences r centes ou pass es de l introduction de l valuation par comp tences, au niveau international mais aussi au sein de notre syst me ducatif (partie II). Enfin, les clairages apport s par ces exemples permettront d esquisser les conditions qui, de notre point de vue, garantiraient la mise en uvre la plus efficace possible de ce qui d passe une simple modification des pratiques d valuation et repr sente un profond changement dans les repr sentations et les pratiques p dagogiques. (partie III) 4 5 I. Evaluer les acquis des l ves, pourquoi ? pour quoi faire ? Depuis de nombreuses ann es, les efforts consentis par l ensemble des pays ont permis la scolarisation massive des jeunes g n rations.

10 S est ensuite pos e la question de son efficience : il s est donc agi de mesurer, d valuer les performances de l cole en examinant les r sultats des l ves, en s interrogeant sur ce qu ils savent, sur ce que l on a pris l habitude de d signer sous le terme g n rique de leurs acquis . Un r cent rapport conjoint des deux inspections g n rales renouvelle la r flexion sur cette question et rappelle que cette notion d acquis pr sente le m rite de laisser une certaine latitude d interpr tation, permettant ainsi d y inclure des composantes vari es, sans hi rarchisation1: Nous retenons ici le mot d acquis pr cis ment en raison de son oecum nisme au moins m thodique : l objet n est pas ici de d cider ce que l on doit privil gier parmi les nombreux objectifs fix s l cole selon les temps, les ordres d enseignement et les id ologies, mais plus modestement de se souvenir du fait que l cole, sur l tendue d une scolarit , comme l chelle d une ann e scolaire ou d une heure de cours, est l pour r aliser un certain nombre d op rations de transformation des l ves qui lui sont confi s.