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Les origines familiales des pionniers du Québec …

Sous la direction de Marcel Fournier coordonnateur du fichier Origine Les origines familiales des pionniers du Qu bec ancien (1621 1865). Extrait du livre publi 2001. avec une mise jour en 2005 . Qu bec F d ration qu b coise des soci t s de g n alogie Paris F d ration Fran aise de G n alogie L'immigration europ enne au Canada fran ais des d buts 1865. Robert Larin, Ph. D. Tous les pauvres gens feraient bien mieux ici qu'en France pourvu qu'ils ne fussent pas paresseux ; ils ne manqueraient pas ici d'emploi, et ne pourraient pas dire ce qu'ils disent en France, qu'ils sont oblig s de chercher leur vie, parce qu'ils ne trouvent personne qui leur veuille donner de la besogne ; en un mot, il ne faut personne ici, tant homme que femme, qui ne soit propre . mettre la main l' uvre, moins que d' tre bien riche. 1. Pierre Boucher, 1664. Il est assez difficile de rendre un compte absolument exact de l' migration europ enne vers le Canada puisque chaque migrant n'a pas toujours t inscrit dans un document d'archive permettant de bien l'identifier.

Sous la direction de Marcel Fournier coordonnateur du Fichier Origine Les origines familiales des pionniers du Québec ancien (1621 – 1865) «Extrait du livre publié 2001

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1 Sous la direction de Marcel Fournier coordonnateur du fichier Origine Les origines familiales des pionniers du Qu bec ancien (1621 1865). Extrait du livre publi 2001. avec une mise jour en 2005 . Qu bec F d ration qu b coise des soci t s de g n alogie Paris F d ration Fran aise de G n alogie L'immigration europ enne au Canada fran ais des d buts 1865. Robert Larin, Ph. D. Tous les pauvres gens feraient bien mieux ici qu'en France pourvu qu'ils ne fussent pas paresseux ; ils ne manqueraient pas ici d'emploi, et ne pourraient pas dire ce qu'ils disent en France, qu'ils sont oblig s de chercher leur vie, parce qu'ils ne trouvent personne qui leur veuille donner de la besogne ; en un mot, il ne faut personne ici, tant homme que femme, qui ne soit propre . mettre la main l' uvre, moins que d' tre bien riche. 1. Pierre Boucher, 1664. Il est assez difficile de rendre un compte absolument exact de l' migration europ enne vers le Canada puisque chaque migrant n'a pas toujours t inscrit dans un document d'archive permettant de bien l'identifier.

2 Les compilations des historiens oublient forc ment un certain nombre de cas et s'appuient assez souvent sur des estimations. L'interpr tation des donn es brutes reste par ailleurs assez instinctive. Le portrait que l'on peut tenter d' baucher ici ne sera, en somme, qu'une image virtuelle encore appel e se transformer au rythme des nouvelles recherches et des r interpr tations. On se souviendra, non sans un certain sourire, qu'en 1859, l'historien Rameau de Saint-P re arrivait . la conclusion qu' peine quelque chose comme 10 000 migrants taient pass s de France au Canada avant 17602 alors que le tableau suivant fait aujourd'hui tripler ce nombre. Tableau I. Origine et composition de l'immigration brute canadienne ant rieure 17603. Sexe France Europe Nouvelle- Acadie Am rindiens Noirs Total Angleterre int gr s Soldats m >15 508 > 361 16 000. Travailleurs engag s m 5 000 > 311 5 300.

3 Enfants de moins de 15 ans mf 600 600. Femmes c libataires f 2 105 > 71 2 200. pouses f 250 250. R fugi s mf > 45 1 900 1 900. Captifs, d port s, prisonniers mf 650 > 113 1000 1 800. Religieux mf 710 17 727. Nobles, fonctionnaires, officiers m 2 000 > 8 2 000. Marchands, n gociants m 2 500 > 24 2 500. Esclaves mf 1 578 455 2 000. Autres mf 200 300 500. TOTAL mf 30 00 1 000 1000 2 100 2 000 500 36 000. L gende < moins de > plus de environ 1. Pierre BOUCHER, Histoire v ritable et naturelle des m urs et productions de la Nouvelle-France vulgairement dite le Canada, Soci t historique de Boucherville, 1964, p. 162-163. 2. Edme RAMEAU de SAINT-P RE, La France aux colonies. tudes de la race fran aise hors de l'Europe, Paris, A. Jouby, 1859, deuxi me partie, p. 94. 3. Robert LARIN, Br ve histoire du peuplement europ en en Nouvelle-France, Septentrion, 2000, p. 71-87, tableau, p.

4 82. 2. Les figures I et II veulent souligner la diversit du flux migratoire : le peuplement du Canada de la Nouvelle-France ne fut pas exclusivement d'origine fran aise et se composait de soldats, de travailleurs, de filles marier, de prisonniers, de captifs, de r fugi s, de nobles, de bourgeois, de religieux, d'esclaves et m me d'Am rindiens que l'on tentait d'assimiler dans la soci t en formation. Figure I Figure II. Origine g ographique de l'immigration Statut socioprofessionnel des immi- canadienne avant 17604 grants d'origine europ enne avant 17605. Am rindiens, 6 %. Acadie, 6 %. N gro-africains Nouvelle- 1% pouses et Angleterre enfants Autres 3%. 3% 20 % 53 %. Femmes 82 % c libataires 7%. 18 % Soldats Europe, 3 % Travailleurs (hors France) France Il faut bien saisir, d'autre part, la distinction entre l'immigration totale, celle pr sent e au tableau I, et l'immigration fondatrice, c'est- -dire celle ayant donn une descendance diss min e dans la population francophone actuelle.

5 Nos anc tres ne formaient en fait qu'une minorit dans l'ensemble du flux migratoire. Figure III Figure IV. L'immigration fondatrice au sein de L'immigration fran aise au Canada l' migration fran aise vers le Canada sous le r gime fran ais7. avant 17606. Nos anc tres Ont laiss une descendance Repartis 22 % 24 %. Sans Retourn s en 43 % 8% descendance Mari s mais 48 %. 9% France 17 % sans Rest s descendance 19 %. 10 % c libataires connue Rest s c libataires Jamais arriv s au Canada 4. Selon les donn es du tableau I. 5. Selon les 31 000 immigrants d'origine fran aise et europ enne pr sent s au tableau I. 6. Robert LARIN, Br ve histoire du peuplement europ en en Nouvelle-France, Septentrion, 2000, p. 116. 7. Selon les donn es de la figure III sur la base de l'immigration d'origine fran aise effectivement arriv e au Canada. 3. Il faut enfin distinguer l' migration partie de France et l'immigration effectivement arriv e au Canada (figures III et IV).

6 Dans le premier cas, environ 10 % des migrants embarqu s en France avant 1760 ne sont jamais parvenus destination tant d c d s en cours de route, ou encore, leur navire s' tant gar , ou ayant t victime de la marine anglaise, des pirates, des mauvais vents ou des icebergs. Pas moins de 43 % du m me contingent d barqua Qu bec pour en repartir apr s au moins une ann e pass e au Canada, alors que 17 % s' tablit en permanence mais resta c libataire et que 8 % se maria sans laisser aucune descendance connue. peine 6 500 pionniers (22 %) d'origine fran aise, dont seulement 1500 femmes, ont laiss une descendance. Ce sont nos anc tres. C'est donc la descendance issue d'un groupe assez restreint de pionniers , et non point l'abondance de l'immigration, qui a v ritablement colonis le Canada. La France n'a jamais eu de v ritable politique colonisatrice et le Canada ne vit gu re arriver que 250 couples ou familles comptant peine 600 enfants.

7 La moiti des Fran ais arriv s avant 1760 taient des soldats ; au moins un sur six tait un travailleur engag . Les autres taient des nobles (ou des aspirants la noblesse) de plume ou d' p e, des pr tres et des religieuses, des esclaves, des prisonniers ou des r fugi s, des p cheurs attir s par l'abondance des ressources poissonneuses, des ouvriers sp cialis s qui on offrait des salaires all chants, des artisans la recherche d'une client le captive, ou encore des marchands venant soit vendre leur camelote soit s'enrichir dans le commerce pelletier. On voyait plus rarement arriver des femmes et parfois des enfants. En somme, le Canada tait beaucoup moins une colonie de peuplement que le foyer d'une importante immigration militaire et professionnelle, essentiellement masculine et c libataire. De fa on g n rale, ces jeunes arrivants ne venaient nullement coloniser le Canada, mais r pondaient aux circonstances appelant des travailleurs et des militaires dans cette colonie vers laquelle ils s' taient embarqu s avec la ferme intention de rentrer chez eux apr s quelques ann es avec, autant que possible, du moins esp rait-on, un petit p cule.

8 Quarante huit pour cent des Fran ais arriv s au Canada avant 1760 finiront ainsi par en repartir apr s y avoir v cu au moins un an. Assez peu nombreux, les v ritables immigrants, c'est- -dire ceux qui arrivaient au Canada avec d j la volont bien arr t e de s'y installer d finitivement, taient souvent des immigrantes. Les pouses accompagnant leur mari, les fillettes venues avec leurs parents, les religieuses ainsi que les femmes c libataires venant fonder une famille arrivaient au Canada pour y passer le reste de leur vie. D s le d part, et contrairement celle des hommes, l'immigration f minine se voulait d finitive. Mais le cours des choses ne suit pas n cessairement l'itin raire trac au d part et les Fran ais du Canada n' taient pas insensibles aux avantages qu'offrait la vie dans cette colonie. C'est pourquoi la moiti de ceux que le ch mage et les circonstances li es au contexte socio conomique avaient conduits dans cette colonie, et qui y avaient v cu un certain temps, finissaient par d cider de s'y tablir d finitivement.

9 Sage d cision ! Le peuplement du Canada s'est donc ainsi r alis , sous le r gime fran ais, partir d'une mince immigration souvent f minine, d'une importante mobilit de travail masculine qui, une fois sur deux, finissait par se transformer en immigration d finitive et gr ce ensuite, et surtout, la descendance nombreuse de ceux et celles qui y fond rent une famille. Il faudrait donc se d faire du mythe de la France envoyant des colons immigrant en Nouvelle- France. Le Canada n' tait pas pour la m tropole une colonie de peuplement mais une terre de mission et surtout un r servoir pelletier, poissonnier et baleinier. Le roi y voyait un territoire . vang liser et surtout d velopper ( conomiquement) et donc d fendre. La France voulait garder pr s d'elle tous ses ressortissants, m me les huguenots qu'elle jugeait pourtant ind sirables, et n'a donc jamais dot ses colonies d'une v ritable politique de colonisation.

10 Elle envoyait certes au Canada de tr s nombreux soldats et des fonctionnaires, mais elle n'a jamais financ un envoi massif et continu de colons, l'exception, peut- tre, des pr tres, religieux et religieuses voyageant gratuitement sur les navires du roi, de quelque 650 fils de familles, faux sauniers et autres d port s au Canada, et l'exception surtout des 770 filles du roi envoy es entre 1663 et 1673. Le roi abandonnait des compagnies priv es le soin de recruter et d' tablir des colons sans trop s'inqui ter du fait que celles-ci n'avaient aucun int r t, surtout mon taire, s'acquitter convenablement de cette 4. responsabilit . On a beaucoup fait tat de cette courte p riode au cours de laquelle Louis XIV aurait pris c ur d'envoyer 300 colons par ann e pendant dix ans, mais, y regarder de pr s, les 95. colons partis de Dieppe en 1664 n' taient que des travailleurs engag s pour trois ans dont seulement trois pourraient s' tre tablis au Canada.