Transcription of Les protozoaires 3 - microscopies.com
1 Les protozoaires JEAN DRAGESCO Dans l ensemble du R gne Animal les protozoaires sont consid r s comme repr sentant un v ritable sous-r gne, Q galit avec le sous-r gne des M tazoaires. Pourtant, Q cause de leur petite taille et de la difficult de leur tude les protozoaires sont trop souvent n glig s ou d consid r s, aussi bien par le grand public que par certains zoologistes. En fait, et en d pit de leurs dimensions microscopiques, les protozoaires jouent un r le fondamental dans la Nature Vivante. Gr ce surtout aux Flagell s chlorophylliens, les tres unicellulaires repr sentent un cha non de base dans les cha nes alimentaires des eaux douces et marines.
2 D normes d p ts g ologiques sont enti rement constitu s par des tests, coquilles ou carapaces min rales de protozoaires . Leur valeur est tout aussi grande sur le plan de la Recherche Scientifique fondamentale car de nombreux probl mes biologiques sont plus facile tudier sur des cellules isol es plut t que sur des organismes multicellulaires. Facile A obtenir et A cultiver les protozoaires sont des cellules hautement organis es sur lesquelles on peut exp rimenter ais ment. On estime qu on aurait d jQ d crit environ 20 O00 esp ces de protozoaires fossiles et plus de 18 O00 esp ces de monocellulaires vivants et libres.
3 Bien entendu seulement un faible pourcentage des esp ces existantes a pu tre d crit et nomm . Il devient donc vident que les quelques pages que nous avons pu consa- crer aux protozoaires dans l ouvrage pr sent, ne peuvent constituer qu une petite introduction ce monde prodigieux. Les lecteurs int ress s et d sireux d approfondir le sujet, devront faire largement appel la bibliographie qui c1 t ce chapitre. 3 154 J. DRAGESCO M thodes de rdcolte, d tude et de pr paration des protozoaires Les protozoaires sont g n ralement cosmopolites et peuplent les milieux les plus divers. : eaux douces stagnantes ou courantes, eaux saum tres, sal es et sursal es, tourbi res, mousses et sphaignes (dans la mince couche d eau qui entoure la plante) et m me la terre humide, voire s che.
4 Le proc d classique pour obtenir facilement les formes enkyst es consiste dans l infusion de v g taux secs. En plongeant dans de l eau douce des d bris v g taux, de la mousse s che ou de la terre, on obtient immanqua- blement, au bout de quelques jours, des amibes nues, des Th camoebiens, des petits flagell s incolores, des Cili s vari s (des genres Colpoda et Bresslaua et des Hypotriches). Lorsqu on prospecte plut t les eaux libres (stagnantes : mares, lacs ou courantes : rivi res, fleuves) les protozoaires peuvent tre r colt s de plusieurs mani res : Les formes sessiles ou vagiles (les plus abondantes) s obtiennent en exprimant, dans un r cipient en plastique, l eau dans laquelle baignent les algues et autres plantes aquatiques ; il faut aussi r colter le mucus gluant qui entoure les tiges de papyrus et de roseaux.
5 Les esp ces interstitielles peuvent tre facilement obtenues en pr levant la partie sup rieure (sur quelques mm seulement) des s diments meubles. D autres formes (et notamment les esp ces du (( sulphuretum b)) sont obtenues en exprimant l eau qui entoure les feuilles mortes et les d bris v g taux en d composition. Les esp ces planctoniques ou flottantes ne peuvent tre r colt es que par l emploi d un filet plancton mailles assez fines (de l ordre de 25 p.). Pour trouver des protozoaires int ressants ou nouveaux il est indispen- sable de proc der A d innombrables p ches, dans des conditions diverses, des heures diff rentes du jour et de la nuit.)
6 Les r coltes seront conserv es dans des cristallisoirs ferm s l aide de plaques de verre (pr voir une importante quantit d air entre le niveau liquide et le couvercle). II est bon d tudier les r coltes aussit t apr s le pr l vement, certaines esp ces fragiles mourant assez rapidement. Par contre, on a int r t conserver longtemps certains chantillons car la faunule se modifie sans cesse. Les r coltes sont examin es sous le binoculaire st r oscopique (dans des boites de P tri) et les protozoaires int ressants sont pr lev s avec des micropipettes ( tir es la flamme). Avec un peu d adresse on peut pr lever, individuellement, des Protistes de 20 p.
7 De long (l ouverture de la pipette doit tre calibr e en fonction de la taille de l organisme ; c est pourquoi il faut poss der de nombreuses pipettes). L aspiration se fait, suivant les habitudes prises, soit par l interm diaire de t tines en caoutchouc, soit Q. la bouche. Pour l observation au microscope on isole les individus pr lev s sur une lame propre et on pr voit des cales en vaseline, de mani re ne pas craser LES protozoaires 155 11% gros chantillons. Pour les Cili s, qui se d placent sans cesse, une immobi- lisation relative peut tre obtenue par compression m nag e (en appuyant d licatement sur les cales en vaseline).
8 Des pr parations extemporan es peuvent tre obtenues en ajoutant une gouttelette de vert de m thyle ac tique (glyc rin ) qui tue le Protozoaire tout en colorant en vert-bleu le noyau (l ADN). Mais il ne faut pas se faire d illusions : toute tude s rieuse (m me en vue d une simple diagnose) exige des pr parations complexes qui touchent A la cytologie et qui sortent du cadre de cet ouvrage. La technique de base est simple lorsqu il s agit de Rhizopodes. Les amibes nues doivent tre observ es sur le vivant ; des pr parations nucl aires peuvent tre obtenues par des proc d s classiques : fixation sur lame et coloration par l h matoxyline ferrique.
9 La syst matique des T camoebiens est bas e sur l tude morphologique et biometrique des Th ques. Leur pr paration est des plus simples : on dispose le s diment contenant les Th camoebiens sur une lame. Cette derni re est dess ch e compl tement (A l tuve ou au-dessus d une flamme) puis plong e dans le xylol pour y chasser l air. On recouvre ensuite d une lamelle portant une goutte de Baume du Canada. Dans le cas des H liozoaires le travail de d termination ne peut tre fait que sur le vivant. Des pr parations cytologiques peuvent tre r alis es accessoirement. Tout autre est le probl me de l identification pr cise des Cili s.
10 Autrefois on se contentait d observations sur le vivant, pr cis es par des dessins (c est ainsi que travaillaient KAHL, P NARD, etc.). Aujourd hui, la syst matique de ce groupe tant bas e sur l infraciliature somatique et buccale et la stomatogen se, on ne peut rien faire de s rieux sans l aide des techniques difkiles et complexes (n cessitant un laboratoire bien quip ). Dans certains cas il faut m me faire intervenir l lectrono- graphie. La description des techniques utilis es couramment sort du cadre de cet ouvrage. Nous nous contenterons de les indiquer (le lecteur trouvera la description des techniques ad quates dans la bibliographie).