Example: tourism industry

Les systèmes d’écriture et leur fonctionnement

1 EOLE Alpha, b ta et les autres 2003 - SG / CIIPA nnexe documentaire 38 Les syst mes d criture et leur fonctionnementLes syst mes d critureLa pratique quotidienne de l criture alphab -tique conduit accepter comme d finition tout fait vidente de l criture : syst me de repr sentation des productions de la langue parl e, ou encore : transcription de la cha ne parl e. En effet, l cri-ture aphab tique habitue une reproduction tr s fid le des l ments du langage parl . Il est possible, apparemment, de transcrire absolument tout d un nonc oral comme Je t ai vu acheter un cheval avant-hier.

3 ELE Alpha, bêta et les autres © 2003 - SG / CIIP Annexe documentaire 38 b) Les signes qui parlent Les idéogrammes C’est en effet une étape importante que l’association

Information

Domain:

Source:

Link to this page:

Please notify us if you found a problem with this document:

Other abuse

Transcription of Les systèmes d’écriture et leur fonctionnement

1 1 EOLE Alpha, b ta et les autres 2003 - SG / CIIPA nnexe documentaire 38 Les syst mes d criture et leur fonctionnementLes syst mes d critureLa pratique quotidienne de l criture alphab -tique conduit accepter comme d finition tout fait vidente de l criture : syst me de repr sentation des productions de la langue parl e, ou encore : transcription de la cha ne parl e. En effet, l cri-ture aphab tique habitue une reproduction tr s fid le des l ments du langage parl . Il est possible, apparemment, de transcrire absolument tout d un nonc oral comme Je t ai vu acheter un cheval avant-hier.

2 Les diff rentes unit s de sens sont toutes repr sent es, et les diff rents sons arti-cul s semblent galement y avoir leur image fid le. Devant une performance comme celle- l , on com-prend que la d finition de l criture comme syst me de transcription de la cha ne parl e soit accept e habituellement comme d finition de l pratique d autres critures alphab tiques pourrait cependant jeter un doute sur cette d finition. Si le fonctionnement de l criture arabe tait appliqu la transcription du mot fran ais parole, celui-ci serait transcrit : PRL ; c est- -dire qu aucune voyelle n y figurerait et que le lecteur devrait lui m me choisir entre les formes possibles (parler, parlons, parle, ) la forme la plus probable selon le contexte.

3 Ce syst me serait difficilement applicable la langue fran aise, dont les structures sont tr s diff rentes de la langue arabe, mais il fonctionne bien dans le cadre de celle-ci. En tout tat de cause, l criture appa-ra t l singuli rement trou e par rapport la parole ; elle ne correspond d j plus tout fait la d finition propos e plus situation sera encore plus frappante si l on aborde l criture chinoise. Un document crit lu voix haute ne pourra pas tre compris, m me d un lettr , sans la consultation du texte crit lui-m me (on peut se faire une id e de cette situation en imaginant ce que l on peut comprendre l audition d un nonc tel que celui-ci : SIN LE SIN D SIN 1 Seule la consultation du texte crit permettra de dire s il s agit de : saint est le saint des saints, ou de : saint est le saint dessein, ou de : sain est le sein des seins, ou de : ceint est le saint dessin, etc.)

4 Cette situation est cependant exceptionnelle en fran ais. Elle est presque syst matique en chinois du fait l encore de la structure de la langue chinoise. L id e que l criture est la reproduction de la langue parl e est d ailleurs tout fait trange pour un chinois, qui privil gierait sans doute l ordre l nonc pris comme exemple au d but de cet expos : Je t ai vu acheter un cheval avant-hier. Il faut en fait t moigner d une certaine surdit vis- -vis de la langue parl e pour soutenir que l criture de cette phrase reproduit la production orale correspondante. La prononciation courante (et non pas famili re ou rel ch e) de je t ai vu est cht ai vu ; nous ne pro-non ons pas le e du mot acheter et nous r alisons le plus souvent par contre un t entre avant et hier, son qui n est pas sp cifiquement signal dans la autre part, il suffit d essayer de transcrire scrupu-leusement, exactement, un change oral (et ce n est pas ici le caract re familier rel ch que peut prendre cet change qui est en cause.)

5 Nous pouvons supposer un change oral de qualit ) pour se rendre compte que celui-ci ne peut pas tre crit tel quel , qu il doit tre transform plus ou moins profond ment pour tre simplement intelligible la diff rents exemples ne sont pas destin s r futer cat goriquement la d finition de l criture comme transcription de la cha ne parl e, mais souligner le fait que l criture ne transcrit jamais des productions orales effectives, et que si elle permet la production de textes qui ob issent aux m mes r gles linguis-tiques fondamentales que les r alisations orales, ceux-ci en diff rent nettement comme deux dialectes d une m me langue peuvent diff ne s agit pas ici seulement de raffiner sur les d finitions : elles engagent d une certaine mani re l enseignement du fran ais : le passage de l oral 1 Une transcription en alphabet phon tique aurait t plus appro-pri e, mais elle aurait pu g ner certains : on a donc adopt une transcription en orthographe am nag e.

6 2 EOLE Alpha, b ta et les autres 2003 - SG / CIIPA nnexe documentaire 38 l crit ne peut se r aliser par une simple transcrip-tion ; il faudrait plut t parler d une traduction, et les principes de cette traduction doivent faire l objet d un criture est donc un syst me linguistique dont les rapports avec le syst me de la langue parl e sont vi-dents mais non m caniques. Par convention nous ne parlerons d criture que lorsque nous verrons appa-ra tre dans les soci t s humaines des signes crits qui simulent le d roulement lin aire de la parole et reproduisent son fonctionnement cette perspective, l invention de l criture doit tre situ e entre 3500 et 3000 ans avant notre re.

7 Cette date n est avanc e qu en fonction des docu-ments dont nous disposons. L criture a t invent e plusieurs fois en diff rents points du globe, et il n est pas exclu que nous n ayons conserv aucune trace d une apparition ant rieure. Suivant la d fi-nition de l criture que nous avons propos e, nous ne consid rerons pas les dessins et les peintures rupestres qui apparaissent partir de 25 000 ans avant comme une criture. Il est manifeste cependant qu ils constituent la premi re tape de cette grande aventure de la communication entre les hommes qu est l criture : l art pari tal est anim du mouvement fondamental de l criture c est- -dire du d sir de garder une ) Les signes qui font parlerLes signes pictographiques, ou pictogrammes, sont un premier pas vers l criture.

8 Ils sont encore tr s proches du dessin. On a pu parler leur propos d une criture de choses, car ils semblent se conten-ter de reproduire, de fa on plus ou moins stylis e les objets du monde r el. Ils permettent d assurer une communication l int rieur d un univers limit o le consensus est tr s fort. C est le cas encore actuel-lement pour les communaut s indiennes d Am rique du Nord dont un certain nombre de messages sont analys s dans cet ouvrage. Notre soci t moderne utilise galement de nombreux pictogrammes, car dans certains domaines bien circonscrits, ils per-mettent une compr hension universelle (ou presque !)

9 : que l on pense par exemple aux picto-grammes utilis s dans les a roports, les gares, pour signaler les escaliers, les locaux pour les bagages ou tout simplement les importe quel groupe social forte coh sion peut utiliser un moyen de communication graphique comme celui-l . On en mesure cependant les limites : il est difficile d interpr ter correctement le message lorsque l on est tranger au groupe consid r . En effet ces pictogrammes ne notent pas la parole, ils sont des d clencheurs d nonciation, des aide-m moire. des allusions que seuls les membres de la soci t peuvent convenablement reconstituer : selon l expression du linguiste Marcel Cohen2, ce sont des signes qui font parler.

10 D autre part, afin d tendre ses possibilit s de communication, la pictographie est oblig e d utiliser d autres signes que les simples dessins figuratifs, qui ne posent pas, en g n ral, de probl mes d interpr ta-tion. Elle se sert d abord spontan ment des symboles qui sont en usage dans la communaut : le c ur perc d une fl che repr sente dans nos soci t occidentales l amour (mais ce symbole peut-il tre universel ?) Enfin, elle utilise des signes arbitraires, pour lesquels une initiation est absolument n cessaire (le panneau d interdiction de stationner, dans notre code de la route, fait partie de ceux-l ).Le syst me graphique des Azt ques touche de tr s pr s cette fa on de transmettre les messages.


Related search queries