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PIERRE AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS LE …

AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS LE MARIAGE DE FIGAROLa Folle Journ eouLe Mariage de FigaroCOM DIE EN CINQ ACTES EN PROSEEn faveur du badinage, Faites gr ce la de la pi ce. P TRE D DICATOIREAux personnes tromp es sur ma pi ce et qui n'ont pas voulu la voir. vous que je ne nommerai point ! C urs g n reux, esprits justes, qui l'on a donn des pr ventions contre un ouvrage r fl chi, beaucoup plus gai qu'il n'est frivole ; soitque vous l'acceptiez ou non, je vous en fais l'hommage, et c'est tromper l'envie dansune de ses le hasard vous le fait lire, il la trompera dans une autre, en vous montrant quelleconfiance est due tant de rapports qu'on vous fait ! Un objet de pur agr ment peuts' lever encore l'honneur d'un plus grand m rite : c'est de vous rappeler cette v rit de tous les temps, qu'on conna t mal les hommes et les ouvrages quand on les jugesur la foi d'autrui ; que les personnes, surtout dont l'opinion est d'un grand poids,s'exposent glacer sans le vouloir ce qu'il fallait peut tre encourager, lorsqu'ellesn gligent de prendre pour base de leurs jugements le seu

LE MARIAGE DE FIGARO La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro COMÉDIE EN CINQ ACTES EN PROSE En faveur du badinage, Faites grâce à la raison. Vaudeville de la pièce. ÉPÎTRE DÉDICATOIRE Aux personnes trompées sur ma pièce et qui n'ont pas voulu la voir. Ô vous que je ne nommerai point ! Cœurs généreux, esprits justes, à qui l'on a ...

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1 AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS LE MARIAGE DE FIGAROLa Folle Journ eouLe Mariage de FigaroCOM DIE EN CINQ ACTES EN PROSEEn faveur du badinage, Faites gr ce la de la pi ce. P TRE D DICATOIREAux personnes tromp es sur ma pi ce et qui n'ont pas voulu la voir. vous que je ne nommerai point ! C urs g n reux, esprits justes, qui l'on a donn des pr ventions contre un ouvrage r fl chi, beaucoup plus gai qu'il n'est frivole ; soitque vous l'acceptiez ou non, je vous en fais l'hommage, et c'est tromper l'envie dansune de ses le hasard vous le fait lire, il la trompera dans une autre, en vous montrant quelleconfiance est due tant de rapports qu'on vous fait ! Un objet de pur agr ment peuts' lever encore l'honneur d'un plus grand m rite : c'est de vous rappeler cette v rit de tous les temps, qu'on conna t mal les hommes et les ouvrages quand on les jugesur la foi d'autrui ; que les personnes, surtout dont l'opinion est d'un grand poids,s'exposent glacer sans le vouloir ce qu'il fallait peut tre encourager, lorsqu'ellesn gligent de prendre pour base de leurs jugements le seul conseil qui soit bien pur :celui de leurs propres lumi r signation gale mon profond ' faceEn crivant cette pr face, mon but n'est pas de rechercher oiseusement si j'ai mis auth tre une pi ce bonne ou mauvaise.

2 Il n'est plus temps pour moi : mais d'examinerscrupuleusement (et je le dois toujours) si j'ai fait une uvre bl n' tant tenu de faire une com die qui ressemble aux autres, si je me suis cart d'un chemin trop battu, pour des raisons qui m'ont paru solides, ira-t-on mejuger, comme l'ont fait MM. tels, sur des r gles qui ne sont pas les miennes ?imprimer pu rilement que je reporte l'art son enfance, parce que j'entreprends defrayer un nouveau sentier cet art dont la loi premi re, et peut- tre la seule, estd'amuser en instruisant ? Mais ce n'est pas de cela qu'il s' y a souvent tr s loin du mal que l'on dit d'un ouvrage celui qu'on en pense. Letrait qui nous poursuit, le mot qui importune reste enseveli dans le c ur, pendant quela bouche se venge en bl mant presque tout le sorte qu'on peut regarder comme un point tabli au th tre, qu'en fait de reproche l'auteur, ce qui nous affecte le plus est ce dont on parle le est peut- tre utile de d voiler, aux yeux de tous, ce double aspect des com dies ; etj'aurai fait encore un bon usage de la mienne, si je parviens, en la scrutant, fixerl'opinion publique sur ce qu'on doit entendre par ces mots : Qu'est-ce que LAD CENCE TH TRALE ?

3 A force de nous montrer d licats, fins connaisseurs, et d'affecter, comme j'ai dit autrepart, l'hypocrisie de la d cennie aupr s du rel chement des m urs, nous devenonsdes tres nuls, incapables de s'amuser et de juger de ce qui leur convient : faut-il ledire enfin ? des b gueules rassasi es qui ne savent plus ce qu'elles veulent, ni cequ'elles doivent aimer ou rejeter. D j ces mots si rebattus, bon ton, bonnecompagnie, toujours ajust s au niveau de chaque insipide coterie, et dont la latitudeest si grande qu'on ne sait o ils commentent et finissent, ont d truit la franche etvraie gaiet qui distinguait de tout autre le comique de notre le p dantesque abus de ces autres grands mots, d cence et bonnes m urs,qui donnent un air si important, si sup rieur que nos jugeurs de com dies seraientd sol s de n'avoir pas les prononcer sur toutes les pi ces de th tre, et vousconna trez peu pr s ce qui garrotte le g nie, intimide tous les auteurs, et porte uncoup mortel la vigueur de l'intrigue.

4 Sans laquelle il n'y a pourtant que du bel esprit la glace et des com dies de quatre , pour dernier mal, tous les tats de la soci t sont parvenus se soustraire lacensure dramatique :on ne pourrait mettre au th tre Les Plaideurs de Racine, sans entendre aujourd'huiles Dandins et les Brid'oisons, m me des gens plus clair s, s' crier qu'il n'y a plus nim urs, ni respect pour les ne ferait point le Turcaret, sans avoir l'instant sur les bras fermes, sous-fermes,traites et gabelles, droits r unis, tailles, taillons, le trop-plein, le trop-bu, tous lesimpositeurs royaux. Il est vrai qu'aujourd'hui Turcaret n'a plus de mod les. Onl'offrirait sous d'autres traits, l'obstacle resterait le m ne jouerait point les f cheux, les marquis, les emprunteurs de Moli re, sansr volter la fois la haute, la moyenne, la moderne et l'antique noblesse.

5 Ses Femmessavantes irriteraient nos f minins bureaux d'esprit. Mais quel calculateur peut valuerla force et la longueur du levier qu'il faudrait, de nos jours, pour lever jusqu'auth tre l' uvre sublime du Tartuffe ? Aussi l'auteur qui se compromet avec le publicpour l'amuser ou pour l'instruire, au lieu d'intriguer son choix son ouvrage, est-iloblig de tourniller dans des incidents impossibles, de persifler au lieu de rire, et deprendre ses mod les hors de la soci t , crainte de se trouver mille ennemis, dont il neconnaissait aucun en composant son triste 'ai donc r fl chi que si quelque homme courageux ne secouait pas toute cettepoussi re, bient t l'ennui des pi ces fran aises porterait la nation au frivole op ra-comique, et plus loin encore, aux boulevards, ce ramas infect de tr teaux lev s notre honte, o la d cente libert , bannie du th tre fran ais.

6 Se change en unelicence effr n e ; o la jeunesse va se nourrir de grossi res inepties, et perdre, avecses m urs, le go t de la d cence et des chefs-d' uvre de nos ma tres. J'ai tent d' trecet homme ; et si je n'ai pas mis plus de talent mes ouvrages, au moins monintention s'est-elle manifest e dans 'ai pens , je pense encore, qu'on n'obtient ni grand path tique, ni profonde moralit ,ni bon et vrai comique au th tre, sans des situations fortes, et qui naissent toujoursd'une disconvenance sociale dans le sujet qu'on veut traiter. L'auteur tragique, hardidans ses moyens, ose admettre le crime atroce : les conspirations, l'usurpation dutr ne, le meurtre, l'empoisonnement, l'inceste dans dipe et Ph dre ; le fratricidedans Vend me ; le parricide dans Mahomet ; le r gicide dans Macbeth, etc.

7 , etc. Lacom die, moins audacieuse, n'exc de pas les disconvenances, parce que ses tableauxsont tir s de nos m urs, ses sujets de la soci t . Mais comment frapper sur l'avarice, moins de mettre en sc ne un m prisable avare ? d masquer l'hypocrisie, sansmontrer, comme Orgon, dans Le Tartuffe, un abominable hypocrite, pousant sa filleet convoitant sa femme ? un homme bonnes fortunes, sans le faire parcourir uncercle entier de femmes galantes ? un joueur effr n , sans l'envelopper de fripons, s'ilne l'est pas d j lui-m me ?Tous ces gens-l sont loin d' tre vertueux ; l'auteur ne les donne pas pour tels : iln'est le patron d'aucun d'eux, il est le peintre de leurs vices. Et parce que le lion estf roce, le loup vorace et glouton, le renard rus , cauteleux, la fable est-elle sansmoralit ?

8 Quand l'auteur la dirige contre un sot que sa louange enivre, il fait choirdu bec du corbeau le fromage dans la gueule du renard ; sa moralit est remplie ; s'illa tournait contre le bas flatteur, il finirait son apologue ainsi : Le renard s'en saisit,le d vore ; mais le fromage tait empoisonn . La fable est une com die l g re, ettoute com die n'est qu'un long apologue : leur diff rence est que dans la fable lesanimaux ont de l'esprit, et que dans notre com die les hommes sont souvent desb tes, et, qui pis est, des b tes m , lorsque Moli re, qui fut si tourment par les sots, donne l'avare un filsprodigue et vicieux qui lui vole sa cassette et l'injurie en face, est-ce des vertus oudes vices qu'il tire sa mordit ? que lui importent ces fant mes ?

9 C'est vous qu'ilentend corriger. Il est vrai que les afficheurs et balayeurs litt raires de son temps nemanqu rent pas d'apprendre au bon public combien tout cela tait horrible ! Il estaussi prouv que des envieux tr s importants, ou des importants tr s envieux, sed cha n rent contre lui. Voyez le s v re Boileau, dans son p tre au grand Racine,venger son ami qui n'est plus, en rappelant ainsi les faits :L'Ignorance et l'Erreur, ses naissantes pi ces, En habits de marquis, en robes decomtesses, venaient pour diffamer son chef-d' uvre nouveau, Et secouaient la t te l'endroit le plus commandeur voulait la sc ne plus exacte ; Le vicomte, indign , sortait au secondacte : L'un, d fenseur z l des d vots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots, lecondamnait au feu.

10 L'autre, fougueux marquis, lui d clarant la guerre, voulait vengerla Cour immol e au voit m me dans un placet de Moli re Louis XIV, qui fut si grand en prot geantles ans, et sans le go t clair duquel notre th tre n'aurait pas un seul chef d' uvrede Moli re, on voit ce philosophe auteur se plaindre am rement au roi que, pouravoir d masqu les hypocrites, ils imprimaient partout qu'il tait un libertin, unimpie, un ath e, un d mon v tu de chair, habill en homme ; et cela s'imprimait avecAPPROBATION ET PRIVIL GE de ce roi qui le prot geait ! rien l -dessus n'estempir . Mais, parce que les personnages d'une pi ce s'y montrent sous des m urs vicieuses,faut-il les bannir de la sc ne ? Que poursuivrait-on au th tre ?


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