Qu’est ce que l’éducation financière

1 Est ce que l ducation financi re ?I. D finitionSelon une d finition du Conseil de l OCDE de juin 2005, l ducation financi re est le processus par lequel des consommateurs/investisseurs :- am liorent leur connaissance des produits, concepts et risques financiers - acqui rent au moyen d une information, d un enseignement ou d un conseil objectif, les comp tences et la confiance n cessaires pour : devenir plus sensibles aux risques et opportunit s en mati re financi re, faire des choix raisonn s, en toute connaissance de cause, savoir o trouver une assistance financi re, prendre d autres initiatives efficaces pour am liorer leur bien- tre conception plus large tend l ducation financi re l ensemble de la population et non pas aux seuls consommateurs/investisseurs et inclut une dimension culturelle et moins pragmatique, savoir la compr hension par chacun du monde conomique et financier dans lequel il d finition est notamment utilis e en France par l Institut pour l Education financi re du Public.

2 Elle entend d passer le caract re utilitariste de la d finition anglo-saxonne, aujourd hui retenue par l OCDEII. Enjeux et Objectifsa. N cessit de d velopper l ducation financi re du publicSelon une tude de l OCDE de 2005 dans le cadre du Projet sur l ducation financi re, peu de pays ont men des enqu tes syst matiques mais le constat tait unanime : il existe partout un d ficit de ma trise des questions financi res par les inqui tant encore : non seulement les particuliers ne connaissent ou ne comprennent g n ralement pas suffisamment le domaine financier, mais ils croient le plus souvent en savoir bien plus que ce n est le cas. Une enqu te australienne a en effet montr que si 67 % des personnes interrog es d claraient comprendre le principe des int r ts compos s, elles n taient que 28 % donner la bonne r ponse un probl me fond sur cette les volutions du monde social et des produits financiers rendent chaque jour plus urgente une ducation approfondie du grand public en mati re financi re.

3 Transfert de la responsabilit financi re vers le citoyenOn assiste un d placement croissant vers le citoyen des responsabilit s et risques associ s aux d cisions financi res. Dans le domaine de la protection sociale, l assur b n ficie de garanties moins fortes qu auparavant et doit recourir l pargne individuelle pour combler les vides laiss s par l insuffisance des garanties collectives. Ainsi, les syst mes d assurances compl mentaires (sant , ) se sont d velopp s, d abord dans les pays anglo-saxons, puis un peu partout dans le monde, en Su de, en L exemple du passage progressif des retraites prestations d finies (le syst me collectif de retraites garantit le montant des pensions futures) vers les retraites cotisations d finies (seul le montant des cotisations est connu) en est l semble d s lors indispensable de donner aux citoyens les outils leur permettant d exercer ces nouvelles responsabilit s en toute connaissance de cause.

4 2. La complexit croissante des produits et services financiersLes march s et les produit financiers tant de plus en plus complexes, les d cisions qui incombent aux consommateurs de produits financiers sont tr s difficiles et n cessitent une solide connaissance des produits financiers, sans que le particulier en soit toujours consommateurs n ont en effet pas uniquement leur disposition des pr ts bancaires avec des taux d int r t diff rents ou des plans d pargne diff rents, mais toute une gamme d instruments d emprunt et d pargne perfectionn s et dot s de multiples options : pr t in fine, trackers, FCPI, asset-backed securities, produits garantis ou structur Le fait que soit aujourd hui soulign e la n cessit de mettre en place des programmes de formation des vendeurs de cr dits non professionnels, dans le cas des cr dits la consommation)

5 Illustre bien le d sarroi dans lequel peuvent se trouver les affaires Benefic et Madoff d montrent que les particuliers, et pas seulement eux, dans le cas de l affaire Madoff, qu il s agisse de petits pargnants ou de riches investisseurs, ne poss dent que rarement le temps et la capacit d expertise n cessaires une utilisation optimale des services financiers. Ils peuvent ainsi perdre gros cause de contrats trop vite lus ou d une confiance trop vite accord e ceux qui les crise des subprimes a aussi r v l les cons quences dramatiques de la rencontre entre des pr teurs trop confiants et r mun r s selon le nombre de pr ts accord s, et des particuliers aux trop faibles revenus qui s endettent dans des conditions tr s dangereuses (avec un cr dit hypoth caire et taux variable) sans en avoir conscience.

6 Apprentissage par l erreur est trop co teux dans le domaine des finances personnellesDans ce domaine, il est particuli rement malais de se remettre d une situation d chec : s extraire d une spirale de surendettement pr sente de telles difficult s qu il vaut mieux que tout soit mis en uvre au pr alable pour limiter les 2009 une tude CSA/Cresus r v le que les cr dits revolving sont impliqu s dans 89 % des dossiers de surendettement, ce qui traduit une faible connaissance des m canismes de cr dit. En effet, user de ces cr dits tr s chers lorsque l on est d j dans une situation pr caire sur le plan financier est particuli rement travail de pr vention est donc essentiel dans le domaine des finances personnelles, ce qui implique de mettre en uvre une ducation financi re efficace, et ce d s le plus jeune ge.

7 Constat d une attente de la populationFace ces ph nom nes, il semble que les populations expriment de mani re croissante leur d sir de disposer des connaissances financi res de hui les parents jouent un r le fondamental dans l approche que les jeunes ont de l argent, notamment en France : ils sont la principale source de conseils dans ce domaine (pour 81 % des 15-20 ans). Par ailleurs 49 % des 18-20 ans disent ne pas avoir re u d enseignement sur les notions d argent et de finance dans le cadre de leur scolarit et 73 % sur la gestion du budget et les finances personnelles. Or, les parents tant eux-m mes mal ou pas inform s sur les probl matiques de finances personnelles, il n est pas tonnant que cet apprentissage se r v le insuffisant.

8 Selon une tude de l AMF de d cembre 2004, pr s de 3 Fran ais sur 4 affirment ne pas s y conna tre en finance. Pr s de 60 % des sond s ne s estiment pas en mesure de choisir un produit financier ou en discuter avec des ailleurs 68 % des 15-20 ans se prononcent en faveur de l instauration de cours d ducation financi re d s le coll ge ou le lyc Objectifs et b n fices attendus 1. ObjectifsL ducation financi re va donc viser donner tous les citoyens un corpus de connaissances et de savoir-faire leur permettant de faire des choix pertinents dans le domaine financier, c est- -dire d tre en mesure d analyser quels types de cr dits et de placements sont les plus ad quats au regard de leurs va galement viser accompagner les populations les plus d favoris es qui il convient de donner chacun acc s l outil financier de base que constitue le compte bancaire.

9 Dans l ensemble des pays de l OCDE, entre 3 et 10 % des gens n ont pas acc s un compte bancaire, ce qui les exclut de fait de pans entiers de la vie probl me est encore plus marqu dans les pays mergents. 2. Vertus de l ducation financi re L ducation financi re peut se r v ler galement b n fique pour l ensemble du corps social. Les individus peuvent ainsi plus facilement optimiser la gestion de leur capital et anticiper financi rement les situations impr diminution des risques d exclusion financi re permet aussi de renforcer l int gration des plus d favoris , l conomie elle-m me se portera d autant mieux que seront favoris s les comportements avis s en mati re d pargne et l apport de liquidit s aux march s financiers.

10 III. Les publics cibles1. Les jeunes et l coleLa question financi re doit, comme la majorit des autres sujets, tre enseign e t t pour se r v ler plus efficace. Si l cole primaire une simple sensibilisation semble n cessaire, il convient de mettre en place une r elle ducation financi re destination des l ves des coll ges et surtout des lyc es. C est en effet l ge o ils sont confront s la gestion de leur premier budget qu il est indispensable que les jeunes disposent de connaissances leur permettant de comprendre les notions de budget, de risque, de taux d int r t et d Les personnes pr caires et/ou avec de faibles ressourcesCes personnes sont donc financi rement isol s dans un monde o les transactions financi res et notamment le versement des prestations sociales se font de plus en plus par voie ailleurs les personnes en situation pr caire sont parmi les principales victimes du surendettement.