Saison 2012/2013 Fiche pédagogique n°1

1 Coll ge au th tre Saison 2012/2013 Fiche p dagogique n 1 ANTIGONE SOMMAIRE 1. Antigone et le mythe d dipe : Les Labdacides, Maison royale de Th bes 2. La naissance de la trag die Les origines Les constantes du genre La structure de la trag die grecque 3. Sophocle (496-406 avant ) 4. Antigone par le Th tre du Temps Pluriel Note d intention du metteur en sc ne La traduction La langue La sc nographie Les personnages 5. Pistes p dagogiques 6. Sources et l ments bibliographiques 1. ANTIGONE ET LE MYTHE D DIPE LES LABDACIDES MAISON ROYALE DE THEBES La famille d et de Dionysos 1. Zeus (sous la forme d un taureau) enl ve EUROPE (fille d Agenor, roi ph nicien).

2 Agenor ordonne ses fils de la rechercher. L un d eux, CADMOS, va Delphes consulter l oracle qui lui dit : Ne t inqui te pas de ta s En quittant Delphes, tu rencontreras une g nisse, et tu la suivras. A l endroit o elle s tendra pour se reposer, fonde une ville ! Ainsi est cr e Th bes et la contr e prend le nom de B otie, pays de la g nisse . 2. Mais un dragon garde la seule source des environs. Pour avoir de l eau, Cadmos le tue. La d esse Ath na lui ayant ordonn de semer les dents de ce dragon, des hommes arm s jaillissent des sillons et .. s entretuent. Cinq survivent qui deviennent les compagnons de Cadmos. Il na t d eux une race belliqueuse, les Spartes, les Sem s . 3.

3 Cadmos pouse HARMONIE, fille d Ar s (dieu du feu et de la guerre). Ils ont un fils et quatre filles. L une d elle, SEMELE, s duite par Zeus (et foudroy e accidentellement par lui), donne naissance DIONYSOS. 4. Une autre fille de Cadmos, AGAVE, a pour fils PENTHEE. Devenu roi de Th bes, ce dernier s oppose l introduction dans la ville du culte de DIONYSOS, son cousin. Dionysos se venge en le rendant fou, en l entra nant d guis en femme (lui un farouche guerrier) sur le mont Cith ron o a lieu l orgie et finalement en le faisant d capiter par ses bacchantes. 5. Un petit fils de Cadmos, LABDACOS, donne son nom (on ne sait pourquoi) la les Labdacides. Labdacos meurt, laissant son fils LA US g d un an.

4 R gences. Troubles. Usurpateurs. La us doit fuir chez P lops. Rentrant Th bes pour y r gner, il enl ve CHRYSIPPOS (fils de son h te, P lops) dont il est amoureux. Courroux d H ra (d esse du mariage) et mal diction sur la famille. Chrysippos est tu par ses demi-fr res, Atr e et Thyeste, jaloux de sa beaut . 6. LA US pouse JOCASTE, de la race des sem s . L oracle leur interdit d avoir une descendance : elle causerait la perte de Th bes. dipe na t cependant. Ses parents l abandonnent sur le Cith ron, pendu par un pied un arbre. Un berger le transporte Corinthe o le roi l l ve comme son fils. 7. Envoy par H ra, un SPHINX (monstre ail moiti femme moiti lion) ravage Th bes.

5 Il pose des nigmes, d vorant ceux qui ne savent pas r pondre. La us va Delphes pour information. Sur la route, altercation, bagarre avec un jeune homme ( DIPE !) qui le massacre lui et sa suite sans savoir qui il est. 8. Plus tard, aux abords de Th bes, dipe rencontre le Sphinx. Question : quel est l animal qui a quatre pieds le matin, deux midi et trois le soir ? L homme, r pond dipe. Bambin, il se tra ne sur ses mains et ses pieds, adulte il se tient debout. Vieux, il s aide d une canne. La r ponse tant exacte, le sphinx se suicide de d pit. 9. dipe entre Th bes en triomphateur. Il pouse la reine Jocaste sans savoir qu elle sa m re. Ils ont quatre enfants, deux fils : ETEOCLE et POLYNICE, deux filles : ANTIGONE et ISMENE.

6 Une peste vengeresse clate. dipe d couvrant la v rit , se cr ve les yeux. Jocaste se pend. 10. Leurs fils doivent r gner en alternance. Mais Polynice ne joue pas le jeu. Guerre. IL est tu . CREON, fr re de Jocaste, prend le pouvoir et d cr te l interdiction d enterrer Polynice. Antigone passe outre. Elle sera emmur e vivante (avec son fianc HEMON, fils de Cr on). 2. LA NAISSANCE DE LA TRAGEDIE Les origines A Ath nes, la trag die appara t au 5 me si cle avant et co ncide avec l panouissement de la d mocratie ath nienne. C est Aristote qui la d finit dans sa Po tique. Elle est li e tout d abord la religion et on la donne l occasion des Grandes Dionysies.

7 La premi re trag die conserv e, Les Perses d Eschyle, date de 472 avant L origine du nom trag die est le Chant du bouc, que l on peut comprendre en r f rence aux satyres associ s au culte de Dionysos, ou on peut aussi l interpr ter comme un chant pour le bouc car on sacrifiait un bouc le jour de la repr sentation. Hypoth La trag die trouve sa mati re dans les grands mythes. Elle emprunte ses sujets l pop e. Les h ros d Hom re sont connus de tous et ce qui est important pour un spectateur au 5 me si cle, ce n est pas l originalit du sujet mais l interpr tation. Les deux grandes familles des Atrides (mythe d Agamemnon) et des Labdacides (mythe d Oedipe) constituent l essentiel de la mati re tragique.

8 Ces mythes ont pour cadre la famille et suscitent des motions fondamentales chez le spectateur. La trag die est une v ritable institution sociale. Elle appara t avec l panouissement politique d Ath nes, les spectacles ont lieu au d part dans l Agora puis sur le flanc de l Acropole. Les citoyens pauvres ont leur billet d entr e pay , ce qui montre bien qu aller voir une trag die est une action citoyenne. C est l Etat qui organise les festivit s avec l Archonte Eponyme qui d signe les trois auteurs qui vont concourir et les trois chor ges qui vont assumer les frais des spectacles. L auteur est galement metteur en sc ne. Il choisit ou compose la musique et la chor gie. Il joue m me. Dix citoyens spectateurs sont tir s au sort le jour de la repr sentation pour classer les trois auteurs par ordre de pr f rence et d signer le vainqueur.

9 D mocratie ! Les constantes du genre L espace : le spectacle a lieu en plein air et en plein jour sur des gradins dispos s en amphith tre : le th tron (lieu d o on regarde). En bas au centre, se trouve l orchestra, espace de vingt m tres o le ch ur prend place. De chaque c t de l orchestra, deux rampes d acc s, les parodoi, sont destin s l entr e et la sortie du ch ur et des acteurs. Derri re l orchestra se trouve la sk n , petite baraque en bois o l on abrite les costumes et les masques et qui sert de coulisses. Elle figure le palais et le temple devant lesquels l action se d roule. Sophocle a eu le premier le recours la sk nographia, peinture de la sk n . L espace du jeu et l espace du public sont bien distincts.

10 L aire de jeu est l g rement sur lev e pour les acteurs. Il y a deux espaces de repr sentation : l orchestra pour les choreutes (les membres du ch ur, 15 citoyens d Ath nes) et leur coryph e (le chef du ch ur) et la sk n pour les acteurs. Le ch ur est l l ment originel du genre de la trag die. Il assume la partie lyrique et dans e du spectacle. Les choreutes sont tous v tus l identique et portent un masque car le ch ur est un tre collectif, qui chante accompagn de fl tes et de cithares pour commenter l action. Il appara t comme l manation de la cit . Le coryph e dirige le ch ur mais s adresse aussi aux protagonistes sur le mode parl . Les protagonistes des deux sexes sont incarn s par des hommes, avec un masque, de couleur claire pour les personnages f minins et sombre pour les personnages masculins.