TOME II MACRO ECONOMIE - esa-namur.be

1 TOME II MACRO ECONOMIE Objectif g n ral : analyser les ph nom nes MACRO - conomiques contemporains (croissance, inflation, ch mage) l aide de quelques th ories MACRO - conomiques ; parall lement, appr hender les politiques conomiques mettre en uvre pour atteindre l quilibre. Cheminement Point de d part : la comptabilit nationale, les agr gats MACRO - conomiques : le on 5 Etape 1 : appr hender les ph nom nes mon taires et leurs interactions avec l conomie r elle : le on 6 Etape 2 : acqu rir les notions de th orie MACRO - conomique et les l ments de politique conomique (politiques mon taire et budg taire notamment) : le on 7 Etape 3 : analyser les ph nom nes MACRO - conomiques : croissance, ch mage, inflation, et la mise en uvre des politiques conomiques en vue d atteindre l quilibre : le on 8 Etape 4 : appr hender les probl mes internationaux : mondialisation, globalisation financi re, Europe.

2 Le on 9 METTRE EN UVRE LES COMPETENCES ACQUISES DANS LE CADRE PROFESSIONNEL ET EN TANT QUE CITOYEN 1 1 LE ON 5 : AGREGATS MACRO -ECONOMIQUES. MACRO -OBJECTIFS (dossier p dagogique de l UE) 1. pr senter et d analyser de mani re critique les principaux m canismes conomiques : le circuit conomique fondamental et les agr gats MACRO - conomiques ; 2. mettre en vidence le r le de la croissance conomique dans nos soci t s contemporaines : variation du revenu national et du volume de l'emploi. OBJECTIFS : Au cours de cette le on, l tudiant va : 1. d finir les agr gats nationaux (PIB, PNB, revenu national, d pense nationale) et en appr hender les techniques de calcul ; 2. expliciter les notions de PIB nominal et r el, et de d flateur du PIB ; 3.

3 Examiner dans quelle mesure ces agr gats constituent un bon indicateur de richesse, de bien- tre et de croissance. 4. tablir un premier lien entre PIB et emploi ; 5. r fl chir la pertinence de ces agr gats; 6. analyser l volution et les d terminants de la consommation et de l investissement ; 7. analyser la probl matique des finances publiques ; 8. analyser le contenu de la balance des transactions officielles (BTO) et en interpr ter les soldes. PLAN : SECTION 1 : LE CALCUL DU PRODUIT GLOBAL. SECTION 2 : LA CONSOMMATION ET L EPARGNE. SECTION 3 : L INVESTISSEMENT. SECTION 4 : LES FINANCES PUBLIQUES SECTION 5 : COMPTES EXTERIEURS : BALANCE DES PAIEMENTS RESUME & QUESTIONS DE REVISION. 2 2 SECTION 1 : LE CALCUL DU PRODUIT GLOBAL. Au cours de la le on 1, nous avons d fini la MACRO conomie comme la branche de la science conomique qui analyse le fonctionnement de l conomie dans son ensemble, et notamment l volution des grands agr gats tels que le taux de croissance conomique, le niveau du ch mage, celui de l inflation.

4 Avant d exposer les th ories qui concernent ces ph nom nes, une premi re tape est indispensable : LA QUANTIFICATION DES AGREGATS : nous allons donc nous attacher d finir les principales variables MACRO conomiques : produit global (PIB/PNB)1 et d riv s, consommation, investissement, pargne, finances publiques, commerce ext rieur, en nous basant sur les principes de la comptabilit nationale. Celle-ci est une technique utilis e pour fournir une mesure quantitative, exprim e en valeur mon taire, de la totalit de l activit conomique d un pays au cours d une p riode donn e (en g n ral une ann e). Partons du sch ma conomique simple que nous avons pr sent la le on 1 : Offre Demande Revenus Co ts Imp ts, taxes, ONSS Imp ts, taxes, ONSS Allocations.

5 Subventions D penses Recettes Demande Offre FLUX REEL FLUX FINANCIER 1 Produit Int rieur Brut Produit national Brut voyez ci-dessous. MARCHE DES FACTEURS MARCHE DES PRODUITS ENTREPRISES MENAGES ETAT 3 3 TROIS APPROCHES DE L ACTIVITE ECONOMIQUE Ce sch ma nous montre les trois approches de l activit conomique d un pays : partir du flux r el transitant par le march des biens et des services, on observe la PRODUCTION INTERIEURE OU NATIONALE (OPTIQUE PRODUIT) ; partir du flux mon taire transitant par le march des facteurs, on mesure le REVENU NATIONAL (OPTIQUE REVENU) ; partir du flux mon taire transitant par le march des biens et des services, on voit comment LES REVENUS SONT AFFECTES EN DEPENSES (OPTIQUE DEPENSE).

6 Remarquons que ces trois optiques sont le reflet d une m me r alit . Ce sch ma est tr s simplifi ; la comptabilit nationale2 doit en fait enregistrer les flux g n r s par les op rations de tous les agents conomiques, en ce compris l Etat et le Reste du Monde. Dans l conomie r elle, il faut tenir compte d une s rie de complications exclues de notre sch ma simple : les m nages ne d pensent pas en consommation la totalit de leurs revenus : ils paient leurs imp ts et pargnent. De m me, ils ne consomment pas l ensemble des biens produits : certains sont achet s par les entreprises elles-m mes, d autres par l Etat ; les entreprises exportent une partie de leur production et empruntent pour investir, .. Objectif 1 : d finir PIB & PNB et en appr hender les techniques de calcul LE PRODUIT INTERIEUR (NATIONAL) L approche produit conduit une estimation du PIB (Produit Int rieur Brut), qui se d finit comme LA VALEUR MONETAIRE DE L ENSEMBLE DES BIENS ET SERVICES FINALS produits dans l conomie pendant une p riode donn e, en g n ral une ann e.

7 Notez l importance du terme finals : un produit final est ce qui est vendu pour la consommation ou l investissement. Le calcul du PIB exclut donc les doubles emplois , c est- -dire les biens interm diaires dans le circuit de production. Ainsi, si un agriculteur produit du bl , le vend une minoterie qui le transforme en farine, elle-m me vendue un boulanger qui fabrique du pain destin aux consommateurs, seule la valeur du pain sera prise en compte dans le PIB, car autrement, nous comptabiliserions trois fois la m me chose. 2 La comptabilit nationale est une science relativement neuve. Bien que des tentatives de quantification des flux du circuit conomique et/ou des stocks de capital aient t tent es de fa on tr s rudimentaire au XIX me (notamment par Robert GIFFEN [le on 2]), c est l conomiste am ricain Simon KUZNETS (1901-1985 prix Nobel 1971) que l on doit la conception des m thodes actuelles, dans les ann es 1930-1940.

8 Ses travaux ont galement port sur une th orie de la croissance ; il y constate d importantes in galit s de revenus au XIX me si cle, qui tendent s estomper partir de 1910, mais r apparaissent en force d s 1970. Ses th ories ont t remises r cemment en cause notamment par Thomas PIKETTY (France, 1971) dans son magistral ouvrage Le capital au XXI me si cle (2013 surnomm par certains le Marx ). 4 4 LA VALEUR AJOUTEE En fait, le calcul du PIB se base sur L IMPORTANTE NOTION DE VALEUR AJOUTEE (VA). Prenons l exemple d une entreprise BOIS qui vend des troncs d arbre coup s dans la for t, une entreprise SCIERIE qui les d bite en planches, vendues une entreprise MEUBLES qui fabrique une armoire destin e un consommateur final3.

9 Co ts des MP Ventes VA BOIS 0 (hypoth se) 375 375 SCIERIE 375 875 500 MEUBLES 875 1500 625 = 1500 La VALEUR AJOUTEE par chaque entreprise de la fili re est gale au prix de vente (hors taxe) du produit dont on d duit le co t des mati res premi res ou interm diaires. Notez que la somme des valeurs ajout es est gale au prix pay par le consommateur final pour son armoire. Notez galement que c est sur base de ces VA que les entreprises paient la taxe sur la valeur ajout e (TVA), finalement support e par le consommateur. LES ENTREPRISES UTILISENT LA TOTALITE DE LEUR VALEUR AJOUTEE POUR REMUNERER LES FACTEURS DE PRODUCTION EN SALAIRES, INTERETS ET PROFITS. Examinons par exemple ce sujet ce que pourrait tre le compte de r sultats simplifi 4 de l entreprise Bois : Co ts (Charges) Revenus (Produits) Salaires 310 Chiffres d affaires 375 Int r ts 40 (= VA dans ce cas) Profits 25 375 375 Nous pouvons donc crire : VA = (salaires + int r ts + profits) = r mun ration des facteurs = VA nettes au co t des facteurs 3 Les montants figurant dans le tableau sont hors TVA.

10 4 Pas d achats de mati res premi res, de charges diverses, d amortissements, ni d imp t .. 5 5 DE LA VALEUR AJOUTEE AU PRODUIT INTERIEUR La somme des valeurs ajout es nettes au co t des facteurs de tous les secteurs conomiques est appel e PRODUIT INTERIEUR NET AU COUT DES FACTEURS (PINCF). Pour obtenir le PRODUIT INTERIEUR BRUT AU COUT DES FACTEURS, il faut AJOUTER au PINcf les amortissements5 imput s par les diff rents secteurs conomiques. VA = PINcf et PIBcf = PINcf + amortissements Le consommateur final, lorsqu il ach te un bien, paie un prix int grant les imp ts indirects ; dans l exemple ci-dessus, le consommateur qui ach te la table paie 1500 plus la TVA. Donc, pour obtenir le PRODUIT INTERIEUR BRUT AU PRIX DU MARCHE (c est- -dire le prix que paie le consommateur final), il faut ajouter au PIBcf les imp ts indirects et en retrancher les ventuelles subventions vers es par les pouvoirs publics aux entreprises.