Example: bachelor of science

Fondements de la Métaphysique des moeurs

E. Kant Fondements de la M taphysique des m urs (1785). Traduction de V. Delbos (1862-1916). ditions Les chos du Maquis, v. : 1,0, juin 2013. 2. Note sur cette dition" 4. Pr face" 5. Section I - Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralit la connaissance philosophique" 10. Section II - Passage de la philosophie morale populaire la m taphysique des m urs" 22. L'autonomie de la volont comme principe supr me de la moralit " 52. L'h t ronomie de la volont comme source de tous les principes ill gitimes de la moralit " 52. Classification de tous les principes de la moralit qui peuvent r sulter du concept fondamental de l'h t ronomie, tel que nous l'avons d fini" 53. Section III - Passage de la m taphysique des m urs la critique de la raison pure pratique" 57. Le concept de la libert est la clef de l'explication de l'autonomie de la volont " 57. La libert doit tre suppos e comme propri t de la volont de tous les tres raisonnables " 58.

[387] L’ancienne philosophie grecque se divisait en trois sciences : la physique, l'éthique et la logique1. Cette division est parfaitement conforme à la nature des choses et l’on n’a guère d’autre perfectionnement à y apporter que celui qui consiste à y ajouter le principe sur lequel elle se fonde, afin que de

Tags:

  Sciences, Physique

Information

Domain:

Source:

Link to this page:

Please notify us if you found a problem with this document:

Other abuse

Transcription of Fondements de la Métaphysique des moeurs

1 E. Kant Fondements de la M taphysique des m urs (1785). Traduction de V. Delbos (1862-1916). ditions Les chos du Maquis, v. : 1,0, juin 2013. 2. Note sur cette dition" 4. Pr face" 5. Section I - Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralit la connaissance philosophique" 10. Section II - Passage de la philosophie morale populaire la m taphysique des m urs" 22. L'autonomie de la volont comme principe supr me de la moralit " 52. L'h t ronomie de la volont comme source de tous les principes ill gitimes de la moralit " 52. Classification de tous les principes de la moralit qui peuvent r sulter du concept fondamental de l'h t ronomie, tel que nous l'avons d fini" 53. Section III - Passage de la m taphysique des m urs la critique de la raison pure pratique" 57. Le concept de la libert est la clef de l'explication de l'autonomie de la volont " 57. La libert doit tre suppos e comme propri t de la volont de tous les tres raisonnables " 58.

2 De l'int r t qui s'attache aux id es de la moralit " 59. Comment un imp ratif cat gorique est-il possible?" 63. De la limite extr me de toute philosophie pratique " 64. Remarque finale" 71. 3. E. Kant Fondements de la M taphysique des m urs (1785). Traduction de V. Delbos (1862-1916). ditions Les chos du Maquis, v. : 1,0, juin 2013. 4. Note sur cette dition Il s'agit du texte int gral de l'ouvrage de E. Kant (1724-1804), paru en 1785. La traduction est de V. Delbos (1862-1916). Quelques corrections, strictement linguistiques, ont t apport es. Des informations relatives d'autres types de corrections sont indiqu es dans les Notes. Nous avons report la pagination originale [IV 387], de l' dition des Kant's gesammelte Schriften de l'Acad mie de Berlin. Les Fondements se trouvant dans le tome IV, nous avons omis ici cette inutile r p tition. En regard du fait qu'il s'agit d'une traduction, ces indications sont videmment toujours approximatives. Par souci de pr cision, quelques termes originaux allemands ont t ins r s entre crochets.

3 Les notes sont de Kant, sauf indication contraire ; ( .) signifie que la note est de nous. 5. Pr face L'ancienne philosophie grecque se divisait en trois sciences : la [387]. physique , l' thique et la logique1. Cette division est parfaitement conforme la nature des choses et l'on n'a gu re d'autre perfectionnement y apporter que celui qui consiste y ajouter le principe sur lequel elle se fonde, afin que de cette fa on on s'assure d'une part qu'elle est compl te, que d'autre part l'on puisse d terminer exactement les subdivisions n cessaires. Toute connaissance rationnelle ou bien est mat rielle et se rapporte . quelque objet, ou bien est formelle et ne s'occupe que de la forme de l'entendement et de la raison en eux-m mes et des r gles universelles de la pens e en g n ral sans acception d'objets. La philosophie formelle s'appelle logique, tandis que la philosophie mat rielle, celle qui a affaire des objets d termin s et aux lois auxquelles ils sont soumis, se divise son tour en deux.

4 Car ces lois sont ou des lois de la nature ou des lois de la libert . La science de la premi re s'appelle physique , celle de la seconde s'appelle thique : celle-l . est encore nomm e Philosophie naturelle, celle-ci Philosophie morale. La Logique ne peut avoir de partie empirique, c'est- -dire de partie o les lois universelles et n cessaires de la pens e s'appuieraient sur des principes qui seraient tir s de l'exp rience : car autrement dit elle ne serait pas une logique, c'est- -dire un canon pour l'entendement et la raison qui vaut pour toute pens e et qui doit tre d montr . Au contraire, la Philosophie naturelle aussi bien que la Philosophie morale peuvent avoir chacune sa partie empirique, car il faut qu'elles assignent leurs lois, l'une la nature en tant qu'objet d'exp rience, l'autre la volont de l'homme en tant qu'elle est affect e par la nature : lois, dans le premier cas, d'apr s lesquelles tout arrive ; lois, dans le second cas, d'apr s lesquelles [388] tout doit arriver, mais en tenant compte pourtant encore des conditions qui font que souvent ce qui doit arriver n'arrive point.

5 On peut appeler empirique toute philosophie qui s'appuie sur des principes de l'exp rience ; [on peut appeler] pure, au contraire, celle qui expose ses doctrines en partant uniquement de principes a priori. Celle-ci, lorsqu'elle est simplement formelle, se nomme Logique, mais si elle est restreinte des objets d termin s de l'entendement, elle se nomme M taphysique. De la sorte na t l'id e d'une double m taphysique, une M taphysique de la nature et une M taphysique des m urs. La physique aura ainsi, outre sa partie empirique, une partie rationnelle ; de m me l' thique ; cependant ici la partie empirique pourrait recevoir particuli rement le nom d'Anthropologie pratique, la partie rationnelle proprement celui de Morale. 1 Cf. Aristote, Topiques, I, 14, 105b 19-22. ( .). 6. Toutes les industries, tous les m tiers et tous les arts ont gagn la division du travail. La raison en est qu'alors ce n'est pas un seul qui fait tout, mais que chacun se borne une certaine t che qui, par son mode d'ex cution, se distingue sensiblement des autres, afin de pouvoir s'en acquitter avec la plus grande perfection possible et avec plus d'aisance.

6 L o les travaux ne sont pas ainsi distingu s et divis s, o chacun est un artiste tout faire, les industries restent encore dans la plus grande barbarie. Or ce serait sans doute un objet qui en lui-m me ne serait pas indigne d'examen que de se demander si la philosophie pure n'exige pas dans toutes ses parties un homme sp cial qui soit . elle, et si pour l'ensemble de cette industrie qui est la science, il ne vaudrait pas mieux que ceux qui sont habitu s d biter, conform ment au go t du public, l'empirique m l au rationnel en toutes sortes de proportions qu'eux-m mes ne connaissent pas, qui se qualifient eux-m mes de vrais penseurs tandis qu'ils traitent de songe-creux ceux qui travaillent la partie purement rationnelle, que ceux-l , dis-je, fussent avertis de ne pas mener de front deux occupations qui demandent tre conduites de fa on tout fait diff rente, dont chacune exige peut- tre un talent particulier, et dont la r union en une personne ne fait que des g cheurs d'ouvrage.

7 N anmoins, je me borne ici demander si la nature de la science ne requiert pas qu'on s pare toujours soigneusement la partie empirique de la partie rationnelle, qu'on fasse pr c der la physique proprement dite (empirique) d'une M taphysique de la nature, d'autre part, l'Anthropologie pratique d'une M taphysique des m urs, qui devraient tre soigneusement expurg es l'une et [389] l'autre de tout l ment empirique, cela afin de savoir tout ce que la raison pure peut faire dans les deux cas et quelles sources elle puise elle-m me cet enseignement a priori qui est le sien, que d'ailleurs cette derni re t che soit entreprise par tous les moralistes (dont le nom est l gion) ou seulement par quelques-uns qui s'y sentent appel s. Comme mes vues portent ici proprement sur la philosophie morale, je limite ces termes stricts la question pos e : ne pense-t-on pas qu'il soit de la plus extr me n cessit d' laborer une bonne fois une Philosophie morale pure qui serait compl tement expurg e de tout ce qui ne peut tre qu'empirique et qui appartient l'Anthropologie ?

8 Car qu'il doive y avoir une telle philosophie, cela r sulte en toute vidence de l'id e commune du devoir et des lois morales. Tout le monde doit convenir que pour avoir une valeur morale, c'est- -dire pour fonder une obligation, il faut qu'une loi implique en elle une absolue n cessit , qu'il faut que ce commandement : Tu ne dois pas mentir , ne se trouve pas valable pour les hommes seulement en laissant d'autres tres raisonnables la facult de n'en tenir aucun compte, et qu'il en est de m me de toutes les autres lois morales proprement dites ; que par cons quent le principe de l'obligation ne doit pas tre ici cherch dans la nature de l'homme, ni dans les circonstances o . il est plac en ce monde, mais a priori dans les seuls concepts de la raison pure ;. et que toute autre prescription qui se fonde sur des principes de la simple exp rience, f t-elle certains gards une prescription universelle, du moment 7. que pour la moindre part, peut- tre seulement par un mobile, elle s'appuie sur des raisons empiriques, si elle peut tre appel e une r gle pratique, ne peut jamais tre dite une loi morale.

9 Ainsi non seulement les lois morales, y compris leurs principes, se distinguent essentiellement, dans toute connaissance pratique, de tout ce qui renferme quelque chose d'empirique, mais encore toute philosophie morale repose enti rement sur sa partie pure, et, appliqu e l'homme, elle ne fait pas le moindre emprunt la connaissance de ce qu'il est (Anthropologie) ; elle lui donne, au contraire, en tant qu'il est un tre raisonnable, des lois a priori. Il est vrai que ces lois exigent encore une facult de juger aiguis e par l'exp rience, afin de discerner d'un c t dans quels cas elles sont applicables2, afin de leur procurer d'autre part un acc s dans la volont humaine et une influence pour la pratique ; car l'homme, affect qu'il est lui-m me par tant d'inclinations, est bien capable sans doute de concevoir l'id e d'une raison pure pratique, mais n'a pas si ais ment le pouvoir de la rendre efficace in concreto dans sa conduite. Une M taphysique des m urs est donc rigoureusement n cessaire, non pas seulement cause d'un [390] besoin de la sp culation, afin d'explorer la source des principes pratiques qui sont a priori dans notre raison, mais parce que la moralit elle-m me reste expos e toutes sortes de corruptions, aussi longtemps que manque ce fil conducteur et cette r gle supr me qui permet de l'appr cier exactement.

10 Car, lorsqu'il s'agit de ce qui doit tre moralement bon, ce n'est pas assez qu'il y ait conformit la loi morale, il faut encore que ce soit pour la loi morale que la chose se fasse ; sinon, cette conformit n'est que tr s accidentelle et tr s incertaine, parce que le principe qui est tranger la morale produira sans doute de temps autre ces actions conformes, mais souvent aussi des actions contraires la loi. Or la loi morale dans sa puret et dans sa v rit . (ce qui pr cis ment en mati re pratique est le plus important) ne doit pas tre cherch e ailleurs que dans une Philosophie pure ; aussi faut-il que celle-ci (la M taphysique) vienne en premier lieu ; sans elle il ne peut y avoir en aucune fa on de philosophie morale. Je dirai m me que celle qui m le ces principes purs avec les principes empiriques ne m rite pas le nom de philosophie (car la philosophie se distingue pr cis ment de la connaissance rationnelle commune en ce qu'elle expose dans une science part ce que cette connaissance commune ne saisit que m lang ) ; elle m rite bien moins encore le nom de philosophie morale, puisque justement par cet amalgame elle porte atteinte la puret de la moralit elle-m me et qu'elle va contre sa propre destination.


Related search queries