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Jean-Jacques Rousseau DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES ...

Jean-Jacques RousseauDISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMESin Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 dition en ligne du 7 octobre 2012 Rousseau , DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMES, in Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 , dition en ligne , version du 7 octobre JACQUES ROUSSEAUDISCOURSSUR L ORIGINEET LES FONDEMENSDE L IN GALIT PARMI LES HOMMES[1753, novembre --1755, octobre; d dicace, 1754, juin-octobre (additions); Le manuscrit que Rousseau a envoy l Acad mie de Dijon & disparu des archives de ladite Acad mie. le Pl iade dition, t. III, pp. 1859-1860; fragments, Biblioth que publique et universitaire de Geneve ms. fr. 228, Biblioth que nationale, Paris, ms. fr. , etc.]

mes Concitoyens éloignés, je leur aurois adressé du fond de mon coeur à peu pres le discours suivant. Mes chers Concitoyens, ou plutôt mes freres, puisque les liens du sang ainsi que les loix nous unissent presque tous; il mʼest doux de ne pouvoir penser à vous, sans penser en même

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1 Jean-Jacques RousseauDISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMESin Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 dition en ligne du 7 octobre 2012 Rousseau , DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMES, in Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 , dition en ligne , version du 7 octobre JACQUES ROUSSEAUDISCOURSSUR L ORIGINEET LES FONDEMENSDE L IN GALIT PARMI LES HOMMES[1753, novembre --1755, octobre; d dicace, 1754, juin-octobre (additions); Le manuscrit que Rousseau a envoy l Acad mie de Dijon & disparu des archives de ladite Acad mie. le Pl iade dition, t. III, pp. 1859-1860; fragments, Biblioth que publique et universitaire de Geneve ms. fr. 228, Biblioth que nationale, Paris, ms. fr. , etc.]

2 ; A Amsterdam, Marc Michel Rey, 1755, etc.; le Pl iade dition, t. III, pp. Du Peyrou/Moultou 1780-1789 quarto dition, t. I, pp. 1-176.][1] Jean-Jacques Rousseau , DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMES, in Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 , dition en ligne , version du 7 octobre L ORIGINEET LES FONDEMENSDE L INEGALITEPARMILES HOMMESPAR JEAN JACQUES ROUSSEAUCITOYEN DE in depravatis, sed in his quae bene secundum naturam se habent, considerandum est quid sit Politic. L. 1.[3][DEDICACE] LA REPUBLIQUE DE , TRES-HONORES; ET SOUVERAINS SEIGNEURS,Convaincu qu il n appartient qu au Citoyen vertueux de rendre sa Patrie des honneurs qu elle puisse avouer, il y a trente ans que je travaille m riter de vous offrir [4] un hommage Jean-Jacques Rousseau , DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMES, in Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol.

3 1, in-4 , dition en ligne , version du 7 octobre ; & cette heureuse occasion suppl ant en partie ce que mes efforts n ont pu faire, j ai cru qu il me seroit permis de consulter ici le zele qui m anime, plus que le droit qui devroit m autoriser. Ayant eu le bonheur de na tre parmi vous, comment pourrois-je m diter sur l galit que la nature a mise entre les hommes, & sur l in galit qu ils ont institu e, sans penser la profonde sagesse avec laquelle l une & l autre, heureusement combin es dans cet Etat, concourent, de la maniere la plus approchante de la loi naturelle & la plus favorable la soci t , au maintien de l ordre publie & au bonheur des particuliers? En recherchant les meilleures maximes que le bon sens puisse dicter sur la constitution d un Gouvernement, j ai t si frapp de les voir toutes en ex cution dans le v tre, que, m me sans tre n dans [5]

4 Vos murs, j aurois cru ne pouvoir me dispenser d offrir ce tableau de la soci t humaine, celui de tous les peuples qui me paro t en poss der les plus grands avantages, & en avoir le mieux pr venu les j avois eu choisir le lieu de ma naissance, j aurois choisi une soci t d une grandeur born e par l tendue des facult s humaines, c est- -dire par la possibilit d tre bien gouvern e, & o chacun suffisant son emploi, nul n e t t contraint de commettre d autres les fonctions dont il toit charg : un Etat o , tous les particuliers se connoissant entr eux, les man uvres obscures du vice, ni la modestie de la vertu, n eussent pu se d rober aux regards & au jugement du Public, & o cette douce habitude de se voir & de se conno tre, f t de l amour de la Patrie l amour des Citoyens plut t que celui de la terre.

5 [6] J aurois voulu na tre dans un pays o le Souverain & le Peuple ne pussent avoir qu un seul & m me int r t, afin que tous les mouvemens de la machine ne tendissent jamais qu au bonheur commun; ce qui ne pouvant se faire moins que le Peuple & le souverain ne soient une m me personne, il s ensuit que j aurois voulu na tre sous un Gouvernement D mocratique, sagement temp r .J aurois voulu vivre & mourir libre, c est- -dire, tellement soumis aux loix que ni moi ni personne n en p t secouer l honorable joug; ce joug salutaire & doux, que les t tes les plus fieres portent d autant plus docilement, qu elles sont faites pour n en porter aucun aurois donc voulu que personne dans l Etat n e t pu se dire au-dessus de la loi, & que personne au-dehors n en p t imposer que l Etat f t oblig de reconno tre; car, [7] quelle que puisse tre la constitution d un Gouvernement, s il s y trouve un seul homme qui ne soit pas soumis la loi, tous les autres sont n cessairement la discr tion de celui-l.

6 Note 1 & s il y a un chef national, & un autre chef tranger, quelque partage d autorit qu ils puissent faire, il est impossible que l un & l autre soient bien ob is, & que l tat soit bien gouvern .Je n aurois point voulu habiter une R publique de nouvelle institution; quelques bonnes loix qu elle p t avoir, de peur que le Gouvernement, autrement constitu peut- tre qu il ne faudroit pour le moment, ne convenant pas aux nouveaux Citoyens, ou les Citoyens au nouveau Gouvernement, l Etat ne f t sujet tre branl & d truit presque des sa naissance. Car il en est de la libert comme de ces alimens solides & succulens, ou de ces vins g n reux, propres nourrir [8] & fortifier les temp ramens robustes qui en ont l habitude, mais qui accablent, ruinent & enivrent les foibles & d licats qui n y sont point faits.

7 Les Peuples une fois accoutum s des Ma tres, ne sont plus en tat de s en passer. S ils tentent de secouer le joug, ils s loignent d autant plus de la libert , que, prenant pour elle une licence effr n e qui lui est, Jean-Jacques Rousseau , DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENS DE L'IN GALIT PARMI LES HOMMES, in Collection compl te des oeuvres, Gen ve, 1780-1789, vol. 1, in-4 , dition en ligne , version du 7 octobre e, leurs r volutions les livrent presque toujours des s ducteurs qui ne font qu aggraver leurs cha nes. Le Peuple Romain lui-m me, ce modele de tous les Peuples libres, ne fut point en tat de se gouverner en sortant de l oppression des Tarquins. Avili par l esclavage & les travaux ignominieux qu ils lui avoient impos s, ce n toit d abord qu une stupide populace qu il falut m nager & gouverner avec la plus grande sagesse, afin que s accoutumant peu peu respirer l air salutaire de la libert , [9] ces ames nerv es ou plut t abruties sous la tyrannie, acquissent par degr s cette s v rit de moeurs & cette fiert de courage qui en firent enfin le plus respectable de tous les Peuples.

8 J aurois donc cherch pour ma patrie une heureuse & tranquille R publique, dont l anciennet se perdit en quelque sorte dans la nuit des tems, qui n e t prouv que des atteintes propres manifester & affermir dans ses habitans le courage & l amour de la Patrie, & o les Citoyens accoutum s de longue main une sage ind pendance, fussent non-seulement libres, mais dignes de l aurois voulu me choisir une Patrie, d tourn e par une heureuse impuissance du f roce amour des conqu tes, & garantie par une position encore plus heureuse de la crainte de devenir elle-m me la conqu te d un autre Etat; une ville libre, plac e entre [10] plusieurs Peuples dont aucun n e t int r t l envahir, & dont chacun e t int r t d emp cher les autres de l envahir eux-m mes; une R publique, en un mot, qui ne tent t point l ambition de ses voisins, & qui p t raisonnablement compter sur leur secours au besoin.

9 Il s ensuit que, dans une position si heureuse, elle n auroit eu rien craindre que d elle-m me, & que si ses Citoyens s toient exerc s aux armes, c e t t plut t pour entretenir chez eux cette ardeur guerriere & cette fiert de courage qui sied si bien la libert , & qui en nourrit le go t, que par la n cessit de pourvoir leur propre d aurois cherch un pays o le droit de l gislation f t commun tous les Citoyens: car qui peut mieux savoir qu eux sous quelles conditions il leur convient de vivre ensemble dans une m me soci t ? Mais je n aurois pas [11] approuv des Pl biscites semblables ceux des Romains, o les chefs de l Etat & les plus int ress s sa conservation toient exclus des d lib rations dont souvent d pendoit son salut, & o , par une absurde incons quence, les Magistrats toient priv s des droits dont jouissoient les simples contraire, j aurois d sir que, pour arr ter les projets int ress s & mal con us, & les innovations dangereuses qui perdirent enfin les Ath niens, chacun n e t pu le pouvoir de proposer de nouvelles loix sa fantaisie; que ce droit appart nt aux seuls Magistrats, qu ils en usassent m me avec tant de circonspection.

10 Que le Peuple, de son c t , f t si r serv donner son consentement ces loix, & que la promulgation ne p t s en faire qu avec tant de solemnit , qu avant que la constitution f t branl e, on e t le tems de se convaincre [12] que c est sur-tout la grande antiquit des loix qui les rend saintes & v n rables; que le Peuple m prise bient t celles qu il voit changer tous les jours, & qu en s accoutumant n gliger les anciens usages, sous pr texte de faire mieux, on introduit souvent de grands maux pour en corriger de aurois fui surtout, comme n cessairement mal gouvern e, une R publique o le Peuple, croyant pouvoir se passer de ses Magistrats, ou ne leur laisser qu une autorit pr caire, auroit imprudemment gard l administration des affaires civiles & l ex cution de ses propres loix.


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