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L’Afrique des ressources naturelles

1 COMMENTAIREL Afrique des ressources naturelles novembre 2019 Isabelle RamdooCet article a t republi avec la permission de la Vanguardia, publi ici l Afrique est sans doute le continent le mieux dot en richesses naturelles . D une superficie d environ 30,3 million de kilom tres carr s, si l on int gre les espaces insulaires, le continent couvre environ six pour cent de la surface du globe et un cinqui me des terres merg es. Elle compte aujourd hui environ 1,2 milliards de personnes, soit 17 pour cent de la population mondiale, in galement r parties sur 55 tats. Dans l ensemble, elle a une densit de population inf rieure la moyenne mondiale, avec environ 35 personnes par km carr contre 47 pour cent globalement. Cette moyenne est 4 fois moins lev e que celle de l Union Europ enne, par exemple.

leurs terres, d’autres peinent à cultiver des denrées de base, résultant ainsi à des épisodes de famine extrême que l’on a pu connaître au cours des décennies précédentes. Bien que les terres n’aient pas encore déployer tout le potentiel, c’est probablement le sous-sol africain qui regorge de plus de richesses.

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1 1 COMMENTAIREL Afrique des ressources naturelles novembre 2019 Isabelle RamdooCet article a t republi avec la permission de la Vanguardia, publi ici l Afrique est sans doute le continent le mieux dot en richesses naturelles . D une superficie d environ 30,3 million de kilom tres carr s, si l on int gre les espaces insulaires, le continent couvre environ six pour cent de la surface du globe et un cinqui me des terres merg es. Elle compte aujourd hui environ 1,2 milliards de personnes, soit 17 pour cent de la population mondiale, in galement r parties sur 55 tats. Dans l ensemble, elle a une densit de population inf rieure la moyenne mondiale, avec environ 35 personnes par km carr contre 47 pour cent globalement. Cette moyenne est 4 fois moins lev e que celle de l Union Europ enne, par exemple.

2 Toutefois, la croissance d mographique moyenne y est tr s forte, et selon les projections d mographiques, la population africaine devrait doubler d ici 2050. La richesse de l Afrique se trouve dans son sol. En effet, le continent compte 24 pour cent des terres arables mondiales, alors qu elle ne g n re que 9 pour cent de la production agricole. La distribution de terre fertile est toutefois in galement r partie, avec de grandes zones d sertiques dans le bassin sah lien et des zones humides et tr s fertiles autour des bassins hydriques et le long des grands fleuves. Alors que certains n arrivent pas exploiter toutes leurs terres, d autres peinent cultiver des denr es de base, r sultant ainsi des pisodes de famine extr me que l on a pu conna tre au cours des d cennies pr c que les terres n aient pas encore d ployer tout le potentiel, c est probablement le sous-sol africain qui regorge de plus de richesses.

3 L Afrique poss de elle seule plus de 60 types de minerais diff rents, totalisant ainsi un tiers des r serves min rales mondiales, tous minerais confondus. A titre d exemple, elle est dot e de 90 pour cent des r serves de platino des ; 80 pour cent de coltan ; 60 pour cent de cobalt ; 70 pour cent du tantale, 46 pour cent des r serves de diamant ; 40 pour cent des r serves aurif res et 10 pour cent des r serves p troli res. Enfin, n oublions pas que le continent Africain regorge de sources nerg tiques tr s vari es, r parties dans des zones distinctes : abondance d nergies fossiles (gaz en Afrique du nord, p trole dans le Golfe de Guin e et charbon en Afrique australe), bassins hydrauliques en Afrique centrale, gisement uranium ; rayonnement solaire dans les pays sah liens ; et capacit s g othermiques en Afrique de l est.

4 Le paradoxe toutefois est que bien que le continent soit une puissance nerg tique du fait de ses ressources , elle n est qu un nain lectrique en terme de consommation. La population africaine quivaut environ 17 pour cent de la population mondiale, mais ne consomme que 4 pour cent de l nergie produite. Toutefois, pour combler ce d ficit et pourvoir aux besoins croissants d une population en augmentation, sa demande devrait augmenter d environ 75 pour cent dans les vingt prochaines ann es. Une aubaine qui pourrait bien contribuer d bloquer le potentiel de croissance riches mais peuples pauvres : il y a t-il une mal diction des ressources ?En d pit de toutes les richesses naturelles dont il abonde, le continent Africain n en demeure pas moins le plus pauvre de la plan te, bien qu il y ait des diff rences marquantes entre les pays.

5 En effet, l Afrique impressionne par ses contrastes saisissants. Malgr les revenus croissants d gag es 2par l exploitation de ses ressources et par les milliards g n r s par de grands projets d investissements, d apr s la Banque Mondiale, quarante pour cent de population Africaine continue vivre en dessous du seuil de pauvret , soit avec moins de 2 dollars par jour, un chiffre en augmentation malgr des progr s notables dans certains pays. Toutes ces richesses n ont pas permis l mergence conomique du continent. Force est de constater que les grands pays producteurs de minerais sont les moins diversifi s du continent, compar aux autres, moins bien nantis, tels que l Ile Maurice, et plus r cemment, l thiopie, qui a amorc un d collage remarquable, gr ce l accent mis sur le secteur manufacturier.

6 Ces grands pays d pendants de ressources mini res sont tributaires de rentes, et donc tr s vuln rables aux cycles des prix de mati res premi res, notoires pour leurs trajectoires al atoires. Certains analystes affirment d ailleurs que ces richesses sont en fait une mal diction qui gangr ne les pays africains, car elles ont souvent t sources de crises et de tension, en raison notamment de la corruption, des crises politiques r p tition li es la soif du contr le des richesses et des contrats secrets et obscurs, dont seuls les chefs d tats et les grandes soci t s ont le secret. D apr s ces analystes, il n est donc pas tonnant que l exploitation des ressources naturelles n ait eu que tr s peu de retentissement sur le quotidien des populations pendant qu une petite poign e de proches du pouvoir en a largement profit pour enrichir toute leur descendance.

7 Il faut tout de m me reconna tre que sous la pression de la rue pour plus d quit dans le partage des richesses et des demandes grandissantes pour plus de transparence sur la gestion des rentes et des contrats, il devient de plus en plus difficile pour les gouvernements de justifier le sur-place conomique et social. Ainsi, de nombreux pays ont saut le pas, pour mettre en chantier de vastes programmes de transformation conomique, visant sortir leurs pays de la spirale infernale du sous-d veloppement. Les piliers de ces programmes ont pour base l industrialisation, utilisant les atouts naturels, dont l agriculture et les minerais. A l instar du Ghana, de la Cote d Ivoire, du Congo ou de la Tanzanie, les plans de d veloppement nationaux comptent d sormais promouvoir les fili res industrielles et agricole qui ajoutent de la valeur aux mati res premi res.

8 Les ressources naturelles de l Afrique : objets de toutes les convoitisesLes mati res premi res sont la base m me du d veloppement de notre soci t : elles constituent le socle de notre consommation alimentaire, industrielle et nerg tique et sont donc indispensables et strat giques pour la survie de notre mode de vie. Ce qui explique la raison pour laquelle depuis toujours elles sont au c ur de la machine politique et des relations internationales, soit en tant qu instrument de contr le ou de domination. Il n est donc pas difficile de comprendre pourquoi l Afrique fait l objet de tant de convoitise. Comme mentionn d j , elle engrange une grande partie des r serves des trois grands types de mati res premi res, qui sont les terres fertiles, n cessaire l agriculture, les minerais et les nergies.

9 Ainsi, les richesses de son sous-sol rev tent d une importance strat gique pour se d velopper, prosp rer, et m me se prot ger d une ventuelle p nurie. L abondance de ses terres fertiles, sous-exploit es, n chappe pas la convoitise des grands groupes industriels, voire m me de pays trangers. Ces derni res ann es, un ph nom ne inqui tant d accaparement des terres a pris de l ampleur, souvent au d triment de l agriculture familiale, faisant craindre des risques d injustice, de conflits, et de violence l gard des communaut s paysannes, et terme, des risques politiques, en raison de la d stabilisation du tissu social qui peut en r cause de ses richesses mini res, l Afrique a t longtemps spoli e par les puissances trang res. Terrain de jeu des puissances coloniales jusqu au milieu du 20 me si cle, l Afrique est aujourd hui plus que jamais au c ur d pres batailles de contr le et d influence, entre puissances traditionnelles qui y perdent pieds et pays mergentes qui ambitionnent un rapprochement.

10 Cette guerre de strat gie est un enjeu majeur des relations entre l Afrique et puissances s curit nerg tique est plus que jamais au c ur des enjeux g opolitiques de notre si cle. Il s agit avant tout d asseoir sa souverainet et la ma trise des sources d approvisionnement. La Chine n a-t-elle d ailleurs pas t point e du doigt pour ses accords en nature avec certains pays Africains. En effet, en change de financement pour l infrastructure, un certain nombre de pays, ont accept de payer leurs dettes sous forme de barils de p trole ou de minerais strat giques, dont 3certains sont n cessaires pour l industrie des nergies renouvelables. Les man uvres d influences sont toutefois aujourd hui beaucoup plus complexes qu elles ne l taient. Elles reposent d sormais sur un nombre grandissant d acteurs, pas tous tr s transparents ou scrupuleux, et dont certains ont m me des relations tr s troites avec certains Etats.


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