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La Belle et la Bête CONTE - Free

Cycle 3 Lecture La Belle et la B te { Jeanne-Marie Leprince de Beaumont CONTE Il y avait une fois un marchand qui tait extr mement riche. Il avait six enfants, trois gar ons et trois filles, et comme ce marchand tait un homme d'esprit, il n' pargna rien pour l' ducation de ses enfants et leur donna toutes sortes de ma tres. Ses filles taient tr s belles ; mais la cadette surtout se faisait admirer et on ne l'appelait, quand elle tait petite, que la Belle Enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie ses s urs. Cette cadette, qui tait plus Belle que ses s urs, tait aussi meilleure qu'elles. Les deux a n es avaient beaucoup d'orgueil parce qu'elles taient riches : elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands.}

La Belle se levait à quatre heures du matin et se dépêchait de nettoyer la maison et de préparer à dîner pour la famille. Elle eut d'abord beaucoup de peine, car elle n'était pas habituée à travailler comme une servante ; mais, au bout de deux mois, elle devint plus forte et la fatigue lui donna une santé parfaite.

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1 Cycle 3 Lecture La Belle et la B te { Jeanne-Marie Leprince de Beaumont CONTE Il y avait une fois un marchand qui tait extr mement riche. Il avait six enfants, trois gar ons et trois filles, et comme ce marchand tait un homme d'esprit, il n' pargna rien pour l' ducation de ses enfants et leur donna toutes sortes de ma tres. Ses filles taient tr s belles ; mais la cadette surtout se faisait admirer et on ne l'appelait, quand elle tait petite, que la Belle Enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie ses s urs. Cette cadette, qui tait plus Belle que ses s urs, tait aussi meilleure qu'elles. Les deux a n es avaient beaucoup d'orgueil parce qu'elles taient riches : elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands.}

2 Elles allaient tous les jours au bal, la com die, la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps lire de bons livres. Comme on savait que ces filles taient fort riches, plusieurs gros marchands les demand rent en mariage, mais les deux a n es r pondirent qu'elles ne se marieraient jamais, moins qu'elles ne trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle remercia bien honn tement ceux qui voulaient l' pouser ; mais elle leur dit qu'elle tait trop jeune et qu'elle souhaitait tenir compagnie son p re pendant quelques ann es. Tout d'un coup, le marchand perdit son bien et il ne lui resta qu'une petite maison de campagne, bien loin de la ville. Il dit en pleurant ses enfants qu'il leur fallait aller dans cette maison et qu'en travaillant comme des paysans, ils y pourraient vivre.

3 Ses deux filles a n es r pondirent qu'elles ne voulaient pas quitter la ville et qu'elles connaissaient des jeunes gens qui seraient trop heureux de les pouser, quoiqu'elles n'eussent plus de fortune. Ces demoiselles se trompaient : leurs amis ne voulurent plus les regarder quand elles furent pauvres. Comme personne ne les aimait, cause de leur fiert , on disait : Elles ne m ritent pas qu'on les plaigne ! Nous sommes bien aises de voir leur orgueil abaiss : qu'elles aillent faire les dames en gardant les moutons ! Mais en m me temps, tout le monde disait : Pour la Belle , nous sommes bien f ch s de son malheur : c'est une si bonne fille ! Elle parlait aux pauvres gens avec tant de bont ; elle tait si douce, si honn te ! Il y eut m me plusieurs gentilshommes qui voulurent l' pouser, quoiqu'elle n'e t pas un sou.

4 Mais elle leur dit qu'elle ne pouvait se r soudre abandonner son pauvre p re dans son malheur, et qu'elle le suivrait la campagne pour le consoler et l'aider travailler. Quand ils furent arriv s leur maison de campagne, le marchand et ses trois fils s'occup rent labourer la terre. La Belle se levait quatre heures du matin et se d p chait de nettoyer la maison et de pr parer d ner pour la famille. Elle eut d'abord beaucoup de peine, car elle n' tait pas habitu e travailler comme une servante ; mais, au bout de deux mois, elle devint plus forte et la fatigue lui donna une sant parfaite. Quand elle avait fait son ouvrage, elle lisait, jouait du clavecin, ou bien chantait en filant. Ses deux s urs, au contraire, s'ennuyaient mort ; elles se levaient dix heures du matin, se promenaient toute la journ e, et regrettaient leurs beaux habits et leurs amis.

5 Voyez notre cadette, disaient-elles entre elles, elle est si stupide qu'elle se contente de sa malheureuse situation. Le bon marchand ne pensait pas comme ses filles. Il savait que la Belle tait plus propre que ses s urs briller en soci t . Il admirait la vertu de cette jeune fille et surtout sa patience ; car ses s urs, non contentes de lui laisser faire tout l'ouvrage de la maison , l'insultaient tout moment. Il y avait un an que cette famille vivait dans la solitude, lorsque le marchand re ut une lettre par laquelle on lui annon ait qu'un vaisseau, sur lequel il avait des marchandises, venait d'arriver sans encombre. Cette nouvelle faillit faire tourner la t te ses deux a n es qui pensaient qu'enfin elles pourraient quitter cette campagne o elles s'ennuyaient tant.

6 Quand elles virent leur p re pr t partir, elles le pri rent de leur apporter des robes, des palatines, des coiffures, et toutes sortes de bagatelles. La Belle ne lui demandait rien, car elle pensait que tout l'argent des marchandises ne suffirait pas acheter ce que ses s urs souhaitaient. Tu ne me pries pas de t'acheter quelque chose ? lui demanda son p re. Puisque vous avez la bont de penser moi, lui dit-elle, je vous prie de m'apporter une rose, car on n'en trouve point ici. Ce n'est pas que la Belle se souci t d'une rose mais elle ne voulait pas condamner, par son exemple, la conduite de ses s urs qui auraient dit que c' tait pour se distinguer qu'elle ne demandait rien. Le bonhomme partit. Mais quand il fut arriv , on lui fit un proc s pour ses marchandises.

7 Et, apr s avoir eu beaucoup de peine, il revint aussi pauvre qu'il tait auparavant. Il n'avait plus que trente milles parcourir avant d'arriver sa maison et il se r jouissait d j du plaisir de voir ses enfants. Mais, comme il fallait traverser un grand bois avant de trouver sa maison , il se perdit. Il neigeait horriblement ; le vent soufflait si fort qu'il le jeta deux fois bas de son cheval. La nuit tant venue, il pensa qu'il mourrait de faim ou de froid, ou qu'il serait mang par des loups qu'il entendait hurler autour de lui. Tout d'un coup, en regardant au bout d'une longue all e d'arbres, il vit une grande lumi re, mais qui paraissait bien loign e. Il marcha de ce c t -l et vit que cette lumi re venait d'un grand palais, qui tait tout illumin.

8 Le marchand remercia Dieu du secours qu'il lui envoyait et se h ta d'arriver ce ch teau ; mais il fut bien surpris de ne trouver personne dans les cours. Son cheval qui le suivait, voyant une grande curie ouverte, entra dedans ; ayant trouv du foin et de l'avoine, le pauvre animal, qui mourait de faim, se jeta dessus avec beaucoup d'avidit . Le marchand l'attacha dans l' curie et marcha vers la maison , o il ne trouva personne ; mais tant entr dans une grande salle, il y trouva un bon feu et une table charg e de viandes, o il n'y avait qu'un couvert. Comme la pluie et la neige l'avaient mouill jusqu'aux os, il s'approcha du feu pour se s cher et disait en lui-m me : Le ma tre de la maison ou ses domestiques me pardonneront la libert que j'ai prise, et sans doute ils viendront bient t.

9 Il attendit pendant un temps consid rable ; mais onze heures ayant sonn sans qu'il v t personne, il ne put r sister la faim et prit un poulet qu'il mangea en deux bouch es, et en tremblant. Il but aussi quelques coups de vin ; devenu plus hardi, il sortit de la salle et traversa plusieurs grands appartements magnifiquement meubl s. la fin, il trouva une chambre o il y avait un bon lit et, comme il tait minuit pass et qu'il tait las, il prit le parti de fermer la porte et de se coucher. Il tait dix heures du matin quand il s' veilla le lendemain et il fut bien surpris de trouver un habit fort propre la place du sien qui tait tout g t . Assur ment, pensa-t-il, ce palais appartient quelque bonne f e qui a eu piti de ma situation. Il regarda par la fen tre et ne vit plus de neige, mais des berceaux de fleurs qui enchantaient la vue.

10 Il entra dans la grande salle o il avait soup la veille et vit une petite table o il y avait du chocolat. Je vous remercie, madame la f e, dit-il tout haut, d'avoir eu la bont de penser mon d jeuner. Le bonhomme, apr s avoir pris son chocolat, sortit pour aller chercher son cheval et, comme il passait sous un berceau de roses, il se souvint que la Belle lui en avait demand , et cueillit une branche o il y en avait plusieurs. cet instant il entendit un grand bruit et vit venir lui une B te si horrible qu'il fut tout pr s de s' vanouir. Vous tes bien ingrat, lui dit la B te d'une voix terrible : je vous ai sauv la vie en vous recevant dans mon ch teau et, pour ma peine, vous me volez mes roses que j'aime mieux que toute chose au monde : il vous faut mourir pour r parer votre faute.


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