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La violence verbale, première des violences - …

La violence verbale La violence verbale, premi re des violences : comment y r agir? Conf rence pour les Equipes d'Entraide H tel de Ville de Bruxelles, 24 novembre 2003, par Irene Zeilinger La violence verbale est la plus fr quente de toutes les formes de violence et c'est aussi la forme de violence dont nous avons le moins peur. C'est sans doute d au fait que nous pensons que la violence verbale serait moins grave puis qu'elle ne laisse pas de blessures physiques. Peut- tre, y-a-t-il aussi derri re cette ignorance, l'id e qu'entre adultes, la violence verbale serait de la violence entre deux tres gaux, que les deux parties impliqu s devraient pouvoir se d fendre et se prot ger contre la peine que la violence verbale cause. Nous savons cependant tous et toutes que la violence verbale peut faire aussi mal que des coups physiques, que les cons quences pour la victime peuvent aller aussi loin que pour toute autre forme de violence et que souvent, nous ne sommes pas capables de nous d fendre verbalement.

La violence verbale de chacune sont différentes; elles dépendent, comme je l'ai déjà dit au début, de la personnalité, du vécu et des expériences, ainsi que des possibilités de la personne de déterminer son destin

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1 La violence verbale La violence verbale, premi re des violences : comment y r agir? Conf rence pour les Equipes d'Entraide H tel de Ville de Bruxelles, 24 novembre 2003, par Irene Zeilinger La violence verbale est la plus fr quente de toutes les formes de violence et c'est aussi la forme de violence dont nous avons le moins peur. C'est sans doute d au fait que nous pensons que la violence verbale serait moins grave puis qu'elle ne laisse pas de blessures physiques. Peut- tre, y-a-t-il aussi derri re cette ignorance, l'id e qu'entre adultes, la violence verbale serait de la violence entre deux tres gaux, que les deux parties impliqu s devraient pouvoir se d fendre et se prot ger contre la peine que la violence verbale cause. Nous savons cependant tous et toutes que la violence verbale peut faire aussi mal que des coups physiques, que les cons quences pour la victime peuvent aller aussi loin que pour toute autre forme de violence et que souvent, nous ne sommes pas capables de nous d fendre verbalement.

2 Parce que nous sommes surprises, bouche b e, devant la grossi ret de l'autre ou parce que nous ne voulons pas nous mettre au m me niveau que l'agresseur, parce que nous n'osons pas r torquer de peur que cela m ne l'escalade du conflit ou encore parce que l'autre a du pouvoir sur nous. Pour comprendre le ph nom ne de la violence verbale, il faut d'abord rassembler les faits que nous connaissons. Malheureusement, il n'y a pas de statistiques disponibles qui traitent toute l'ampleur du ph nom ne parce qu'il n'y a pas encore de recherche globale sur ce sujet. Ce qui existe sont des tudes sur certaines formes de violence qui englobent aussi la violence verbale, par exemple la violence psychologique ou le harc lement moral sur le lieu de travail. Le probl me principal pour les chiffres existants est que les d finitions de ce qu'est la violence verbale diff rent d' tude en tude, d'un pays l'autre.

3 D j , si deux personnes essaient de se mettre d'accord sur une d finition de la violence verbale, elles auront difficile, car ce qui transgresse les limites de l'une n'est pas forc ment v cu comme violence par un-e autre. L'histoire personnelle de la personne concern e, ses exp riences et son pouvoir dans la situation vont d terminer si elle se sent agress e ou non. Par exemple, quelqu'un venant d'une famille o on crie beaucoup va se sentir moins agress si on lui crie dessus que quelqu'un venant d'une famille o les conflits ne pouvaient pas tre discut s ouvertement. Quelqu'un qui travaille avec des jeunes difficiles va probablement se sentir moins intimid par leur comportement de "protection de terrain" que quelqu'un qui ne les croise jamais. Ce qui compte, ce sont les chiffres Voici quelques pistes statistiques qui nous donnerons des premi res indications sur les diff rents aspects de la violence verbale.

4 Le stalking en Autriche ( tude IFES, 2003, , 4/11/03): - Un quart des femmes a d j t victime de harc lement par t l phone. - 7% ont d j v cu des menaces et intimidations. - 6% ont t stalk es devant leur travail ou maison. - Un tiers des femmes connaissait l'agresseur (la plupart du temps un ex-partenaire). Diverses tudes sur le harc lement au travail (European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions : "Preventing violence and harassment in the workplace", 2003; Garance asbl 2003, - 1 - La violence verbale Service Public F d ral Emploi, Travail et Concertation social : "Cl s pour pr venir et lutter contre la violence et le harc lement moral ou sexuel au travail", f vrier 2003): - En Europe, 10% des femmes, contre 7% des hommes, ont t expos es de l'intimidation leur travail; des facteurs de risque sont: le genre, la profession (horeca, sant , services sociaux), le statut professionnel (emplois pr caires), l'appartenance des groupes vuln rables.

5 - Dans presque tous les pays de l'Union europ enne et dans presque toutes les tudes, les femmes ont t plus souvent victimes de harc lement moral, intimidation et d'autres formes de violence psychologique, incluant la violence verbale. - En Belgique, 11,5% des employ /e/s ont t victime au moins une fois de harc lement moral, et 8% de harc lement sexuel. Un exemple des violences verbales faites un groupe vuln rable : les lesbiennes en Allemagne (IFZ: "Gewalt gegen lesbische Frauen: Studie ber Diskriminierungs- und Gewalterfahrungen", 1998): - 98% des lesbiennes ont v cu de la violence verbale: ignorance et exclusion, pr jug s, d nigrement, insultes, blagues lesbophobes, rumeurs et mensonges, Avec 70,5% des cas, la famille est le lieu o le plus de violence a lieu, suivi par l'espace public (57,5%), le travail et l' cole (51,6%) et le cercle d'ami/e/s et les connaissances (49,7%).

6 Dans cette panoplie de donn es, nous voyons que: 1. Le probl me est tr s r pandu. 2. Le probl me est bien plus complexe que "seulement" les insultes. 3. Le probl me n'est pas seulement limit au travail, mais a surtout lieu dans des espaces o nous nous sentons normalement en s curit . 4. Le probl me a une dimension de genre: les femmes sont plus souvent victimes de violence verbale que les hommes. Cela commence avec la (re)connaissance de ses limites Mon r le n'est pas de vous faire peur avec ces chiffres, mais de vous montrer des pistes pour vous d fendre. Dans le cadre de l'asbl Garance, je donne des stages de d fense verbale pour femmes. Le but de ces stages est de rendre les participantes plus capables de poser leurs limites dans la vie de tous les jours, face des agressions voulues aussi bien que face des transgressions de limites non intentionn es. Bien s r, il y a des informations sur les lois qui devraient nous prot ger contre la violence verbale, notamment la loi p nale contre le stalking (comportement qui importune ou assi ge la victime, surtout dans la vie priv e) et la loi sur la protection des travailleurs/euses contre la violence , le harc lement moral et sexuel au travail.

7 Mais avant que l'on en arrive l , beaucoup de temps s'est d j coul , beaucoup de peine a d j t inflig e et, surtout, beaucoup d'occasions defaire respecter ses limites et sa dignit ont d j t rat es. L'approche de Garance combine en fait le travail sur les possibilit s individuelles de se d fendre avec la connaissance des pistes juridiques et institutionnelles au cas o la d fense individuelle n'ait pas de succ s. Nous partons de la pr misse essentielle que tout le monde a le droit que l'on respecte ses limites individuelles, ind pendamment des r les qu'une personne joue dans une certaine situation. C'est dire que toute femme a le droit de d fendre ses limites, peu'importe si elle est m re, fille, pouse, politicienne, employ e, voisine ou parfaite inconnue. Et les limites Garance asbl 2003, - 2 - La violence verbale de chacune sont diff rentes; elles d pendent, comme je l'ai d j dit au d but, de la personnalit , du v cu et des exp riences, ainsi que des possibilit s de la personne de d terminer son destin elle-m me et d'influencer le comportement des autres, de son tat motionnel et de sant , de la situation pr cise et des personnes ventuellement pr sentes.

8 Ce qui est important, c'est de savoir que chacune de nous a des limites personnelles elle et que personne d'autre ne peut d terminer sa place o ces limites se trouvent. Nous sommes les seules expertes pour nos propres limites! Les diff rentes formes d'agression En gros, il y a quatre formes d'agressions diff rentes, et chacune demande une r action diff rente, une autre contrestrat gie. Nous distinguons: La violence instrumentale : un comportement intentionn qui a comme but de r aliser les objectifs de l'agresseur. La situation est caract ris e par une grande tension qui augmente afin de motiver la victime de "craquer", de c der et faire ce que l'agresseur veut pour viter l'escale du conflit. Mais: si l'on fait ce que l'autre veut, l'autre n'a aucune raison d'arr ter, au contraire, l'intimidation "marche". Donc, la bonne contre strat gie ici est la confrontation, c'est dire poser ses limites.

9 La violence de frustration : ici, l'agresseur n'a pas pu exprimer des frustrations v cues et "explose" un moment ou un autre, c'est la goutte qui fait d border le vase. L'agresseur r agit en fonction de toutes ses frustrations, et pas seulement par rapport au facteur d clencheur. Pour cela, la victime vit la violence comme disproportionn e et surprenante. Poser des limites face ce genre d'agression serait une frustration en plus et fera escalader le conflit encore davantage. Dans ce cas-l , il faudra calmer l'agresseur, lui montrer que l'on l' coute et comprend. On appelle cette contre strat gie la d sescalade. La violence sur base de pr jug s : l'agresseur appartient souvent un groupe hi rarchiquement sup rieur celui de la victime. Pour affirmer cet ordre des choses, pour humilier la victime et la remettre " sa place", l'agresseur teste les limites de la victime, d'abord subtilement.

10 S'il ne rencontre pas suffisamment de r sistance, l'agression va s'aggraver. Souvent, cette forme de violence est anodine, reste dans les non-dits ou utilise le soi-disant humour comme arme; galement, l'agresseur va culpabiliser sa victime parce qu'elle provoque son agression. Puisqu'un manque de r sistance aggrave la situation, la r action recommand e est la confrontation. La violence psychopathologique : l'agression mane d'une maladie mentale, un probl me physiologique ou encore de l'abus de certaines drogues. Toutes les agressions commises par des personnes malades mentales ou toxicomanes n'appartiennent pas forc ment cette cat gorie d'agression. Seulement les agressions caus es par des processus int rieures la personne (hallucinations, pathologies c r brales etc.) font partie de cette cat gorie. Puisque la violence pathologique chappe notre logique de tous les jours, il vaut mieux ne pas essayer de parler avec l'agresseur, ni pour le calmer, ni pour le confronter, mais de prendre la fuite.


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