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Outils pour mettre en place un travail sur l’allégorie de ...

1 Outils pour mettre en place un travail sur l all gorie de la caverne de Platon Propos s par Bruno JAY, Professeur de Philosophie, IUFM de M con (71) Cadre institutionnel dans lequel peut tre conduit un travail sur l all gorie de la caverne de Platon : PROGRAMMES 2008 - CYCLE 2 Programme du CP et CE1 - hors-s rie n 3 du 19 juin 2008 PREMIER PALIER POUR LA MA TRISE DU SOCLE COMMUN : COMP TENCES ATTENDUES LA FIN DU CE1 (extraits choisis) Comp tence 1 : La ma trise de la langue fran aise L l ve est capable de : - s exprimer clairement l oral en utilisant un vocabulaire appropri ; - lire seul et couter lire des textes du patrimoine et des uvres int grales de la litt rature de jeunesse, adapt s son ge ; - lire seul et comprendre un nonc , une consigne simples ; - crire de mani re autonome un texte de 5 10 lignes.

2 PROGRAMMES 2008 - CYCLE 3 – Programme du CE2, du CM1 et du CM2 - hors-série n° 3 du 19 juin 2008 DEUXIÈME PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN - compétences

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1 1 Outils pour mettre en place un travail sur l all gorie de la caverne de Platon Propos s par Bruno JAY, Professeur de Philosophie, IUFM de M con (71) Cadre institutionnel dans lequel peut tre conduit un travail sur l all gorie de la caverne de Platon : PROGRAMMES 2008 - CYCLE 2 Programme du CP et CE1 - hors-s rie n 3 du 19 juin 2008 PREMIER PALIER POUR LA MA TRISE DU SOCLE COMMUN : COMP TENCES ATTENDUES LA FIN DU CE1 (extraits choisis) Comp tence 1 : La ma trise de la langue fran aise L l ve est capable de : - s exprimer clairement l oral en utilisant un vocabulaire appropri ; - lire seul et couter lire des textes du patrimoine et des uvres int grales de la litt rature de jeunesse, adapt s son ge ; - lire seul et comprendre un nonc , une consigne simples ; - crire de mani re autonome un texte de 5 10 lignes.

2 Comp tence 5 : La culture humaniste L l ve est capable de : - d couvrir quelques l ments culturels d un autre pays ; - distinguer le pass r cent du pass plus loign ; Comp tence 6 : Les comp tences sociales et civiques L l ve est capable de : - respecter les autres et les r gles de la vie collective ; - appliquer les codes de la politesse dans ses relations avec ses camarades, avec les adultes l cole et hors de l cole, avec le ma tre au sein de la classe ; - participer en classe un change verbal en respectant les r gles de la communication ; Comp tence 7 : L autonomie et l initiative L l ve est capable de : - couter pour comprendre, interroger, r p ter, r aliser un travail ou une activit ; - changer, questionner, justifier un point de vue ; - travailler en groupe, s engager dans un projet ; 2 PROGRAMMES 2008 - CYCLE 3 Programme du CE2, du CM1 et du CM2 - hors-s rie n 3 du 19 juin 2008 DEUXI ME PALIER POUR LA MA TRISE DU SOCLE COMMUN - comp tences attendues en fin de cycle 3.

3 (extraits choisis) Comp tence 1 : La ma trise de la langue fran aise L l ve est capable de : - s exprimer l oral comme l crit dans un vocabulaire appropri et pr cis ; - prendre la parole en respectant le niveau de langue adapt ; - lire seul des textes du patrimoine et des uvres de la litt rature de jeunesse, adapt s son ge ; - d gager le th me d un texte ; - utiliser ses connaissances pour r fl chir sur un texte (mieux le comprendre, ou mieux l crire) Comp tence 5 : La culture humaniste La culture humaniste ouvre l esprit des l ves la diversit et l volution des civilisations, des soci t s, des territoires, des faits religieux et des arts ; elle leur permet d acqu rir des rep res temporels, spatiaux, culturels et civiques. Avec la fr quentation des uvres litt raires, elle contribue donc la formation de la personne et du citoyen.

4 L l ve est capable de : - conna tre quelques l ments culturels d un autre pays ; - exprimer ses motions et pr f rences, en utilisant ses connaissances ; Comp tence 6 : Les comp tences sociales et civiques - prendre part un dialogue : prendre la parole devant les autres, couter autrui, formuler et justifier un point de vue ; 3 L all gorie de la caverne 1. Sa place dans la R publique. L all gorie de la caverne est un r cit que l on trouve dans l un des plus c l bres dialogues de Platon (certains parlent de l uvre ma tresse de Platon) : la R publique. Dans ce livre, Platon se demande quelle forme devrait avoir une cit id ale et s emploie d crire, parfois dans le d tail, cette utopie. Le concept clef de cette r flexion est le concept de justice. Dans le livre VII (il y en a dix au total), d o est tir e l all gorie de la caverne, Platon a entrepris de r pondre la question : qui doit tre confi le gouvernement de l Etat ?

5 2. L id e principale de l all gorie de la caverne. L all gorie de la caverne peut tre lue diff rents niveaux et a un contenu riche et vari . On peut n anmoins dire qu elle constitue une m taphore du travail que doit accomplir tout apprenti philosophe : celui-ci consiste en un effort pour se d partir des pr jug s qui encombrent notre esprit, qui nous encha nent alors m me qu on peut avoir le sentiment d tre libre. Le travail du philosophe est un travail d mancipation. C est un travail difficile et m me douloureux, qui suppose plusieurs vertus : - l humilit , qui permet d accepter les remises en cause, d examiner si ce que nous tenons pour vrai l est vraiment ; - l honn tet qui permet de tirer toutes les cons quences de ces remises en cause et d accepter les conclusions auxquelles celles-ci nous ont conduits ; - la pers v rance, car il s agit d un travail long et difficile, sem d emb ches : d masquer et corriger erreurs et illusions prend du temps ; - l ind pendance qui permet de conduire ce travail envers et contre tous, quand bien souvent le groupe social fait pression pour nous en emp cher (craignant les effets de ricochet li s aux illusions d masqu es).

6 La vertu qui chapeaute toutes les autres est sans doute le courage. Celui-ci ira jusqu l h ro sme, dans le cas de Socrate : son d sir de v rit et de justice est plus fort que son d sir de rester en vie et que sa peur de la mort. La phrase clef de l all gorie de la caverne est sans doute celle qui affirme, propos des prisonniers de la caverne, qu ils nous ressemblent (515a) (au cas o l on s identifierait plut t au prisonnier qui s vade !). Nous sommes comparables ces prisonniers au fond de leur caverne, notre esprit est encombr de pr jug s, nous tenons au confort que ceux-ci nous ont permis d obtenir, et malheur celui qui voudrait nous en d loger. 4 3. Le plan de l all gorie de la caverne (proposition). I. Les prisonniers de la caverne.

7 L all gorie de la caverne commence par la description de ces extraordinaires prisonniers : ils sont encha n s de telle sorte qu ils ne peuvent pas se retourner (pour se voir les uns les autres ou voir ce qu il y a derri re eux), en quelque sorte plaqu s dos au mur et ne pouvant voir que le mur en face d eux sur lequel d filent des ombres, projet es par un feu (voir dessin)1. L illusion est totale, car les prisonniers sont dans cette situation depuis leur naissance . Comme le dit Genevi ve Droz, dans son tr s utile et synth tique livre Les mythes platoniciens : (les prisonniers) sont doublement encha n s : d abord parce que victimes, ensuite parce qu ignorants de ce dont ils sont victimes. Plus esclave encore que l esclave, est l esclave qui se croit libre. 2 II.

8 La lib ration d un prisonnier, son ascension vers la sortie (le monde r el). La description des prisonniers termin e, c est un travail d imagination que nous convie Platon : imagine qu on d tache un de ces prisonniers, qu on le force sortir de la Dans cette partie, Platon veut montrer que l ascension vers le vrai, la r alit , n est pas une promenade de sant , qu il s agit d une v ritable preuve, notamment pour qui n a jamais entrepris ce genre de marche , pour qui n a jamais t duqu cela. La qu te du vrai n cessite tout le moins de l endurance, sans doute m me une aptitude se d passer. III. La d couverte du monde r el, la sortie de l illusion. L encore, Platon va insister sur la dimension d preuve que repr sente cette qu te du vrai : le premier sentiment du prisonnier, parvenu la sortie, c est le d pit, litt ralement la d sillusion.

9 Il souffre (car la lumi re du soleil br le ses yeux) et aspire donc logiquement retourner dans le fond de sa caverne o il jouit d un confort appr ciable. Heureusement, notre vad est pers v rant, il va donc pouvoir, progressivement (Platon insiste bien sur ce c t progressif, sur les diff rentes tapes n cessaires : la nuit, les reflets, etc.), s habituer la 1 Dans le texte de Platon (nous avons volontairement simplifi ce passage, car notre exp rience nous a montr qu vouloir restituer exactement ce moment du mythe, beaucoup d l ves, en classe, se perdaient essayer de se repr senter les d tails de la sc ne, au d triment d un travail sur le fond), il y a un effet de surench re du simulacre : ce ne sont pas les ombres des hommes et des objets du r el qui sont projet s sur le mur, mais de figurines (genre de marionnettes) brandies par ces passants, eux-m mes tant invisibles car circulant derri re un mur.

10 L illusion est comme mise au carr , pour bien montrer quel point notre loignement du vrai est grand. Nous n avons pas retenu non plus l id e que les prisonniers entendent l cho des voix des passants (l encore, chez Platon, il y a la volont de montrer que nos repr sentations sont loign es de la r alit : nous prenons pour une voix r elle ce qui n est que l cho d une voix), car les l ves, qui ont beaucoup de mal mettre entre parenth se leur d sir de logique pour recevoir les images du mythe dans leur a-logisme et ce qu il a de stimulant pour la r flexion, objectent finement que les prisonniers ont de toute fa on une repr sentation juste de ce qu est une voix puisqu ils se 2 Seuil, 1992, collection point sagesse , 5 lumi re du soleil, jusqu pouvoir le regarder en face, et profiter de tout ce que cette lumi re claire.


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