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Surveiller et Punir - Monoskop

MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) 8 I SUPPLICE 9 CHAPITRE PREMIER Le corps des condamn s Damiens avait t condamn , le 2 mars 1757, faire amende honorable devant la principale porte de l' glise de Paris , o il devait tre men et conduit dans un tombereau, nu, en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deu

NAISSANCE DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ----- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme à l’édition originale) 8 I SUPPLICE . 9 CHAPITRE PREMIER Le corps des condamnés Damiens avait été condamné, le 2 mars 1757, à « faire amende honorable devant la principale porte de l'Église de Paris », ...

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1 MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) MICHEL FOUCAULT Surveiller ET Punir naissance DE LA PRISON nrf GALLIMARD - 1975 ---------------------------------------- --- COPYLEFT YUJI - 2004 (pagination conforme l dition originale) 8 I SUPPLICE 9 CHAPITRE PREMIER Le corps des condamn s Damiens avait t condamn , le 2 mars 1757, faire amende honorable devant la principale porte de l' glise de Paris , o il devait tre men et conduit dans un tombereau, nu, en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux livres.

2 Puis, dans le dit tombereau, la place de Gr ve, et sur un chafaud qui y sera dress , tenaill aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite tenant en icelle le couteau dont il a commis le dit parricide, br l e de feu de soufre, et sur les endroits o il sera tenaill , jet du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix r sine br lante, de la cire et soufre fondus ensemble et ensuite son corps tir et d membr quatre chevaux et ses membres et corps consum s au feu, r duits en cendres et ses cendres jet es au vent1 . Enfin on l' cartela, raconte la Gazette d'Amsterdam2. Cette derni re op ration fut tr s longue, parce que les chevaux dont on se servait n' taient pas accoutum s tirer; en sorte qu'au lieu de quatre, il en fallut mettre six; et cela ne suffisant pas encore, on fut oblig pour d membrer les cuisses du malheu-reux, de lui couper les nerfs et de lui hacher les On assure que quoiqu'il e t toujours t grand jureur, il ne lui chappa aucun blasph me; seulement les excessives dou-leurs lui faisaient pousser d'horribles cris, et souvent il r p ta : Mon Dieu, ayez piti de moi; J sus, secourez-moi.

3 Les specta-teurs furent tous difi s de la sollicitude du cur de Saint-Paul qui malgr son grand ge ne perdait aucun moment pour consoler le patient. Et l'exempt Bouton : On a allum le soufre, mais le feu tait 1. Pi ces originales et proc dures du proc s fait Robert-Fran ois Damiens, 1757, t. III, p. 372-374. 2. Gazette d'Amsterdam, 1er avril 1757. 10 si m diocre que la peau du dessus de la main seulement n'en a t que fort peu endommag e. Ensuite un ex cuteur, les manches trouss es jusqu'au dessus des coudes, a pris des tenailles d'acier faites expr s, d'environ un pied et demi de long, l'a tenaill d'abord au gras de la jambe droite, puis la cuisse, de l aux deux parties du gras du bras droit; ensuite aux mamelles.

4 Cet ex cuteur quoique fort et robuste a eu beaucoup de peine arracher les pi ces de chair qu'il prenait dans ses tenailles deux ou trois fois du m me cot en tordant, et ce qu'il en emportait formait chaque partie une plaie de la grandeur d'un cu de six livres. Apr s ces tenaillements, Damiens qui criait beaucoup sans cependant jurer, levait la t te et se regardait ; le m me tenailleur a pris avec une cuill re de fer dans la marmite de cette drogue toute bouillante qu'il a jet e en profusion sur chaque plaie. Ensuite, on a attach avec des cordages menus les cordages destin s atteler aux chevaux, puis les chevaux attel s dessus chaque membre le long des cuisses, jambes et bras. Le sieur Le Breton, greffier, s'est approch plusieurs fois du patient, pour lui demander s'il avait quelque chose dire.

5 A dit que non; il criait comme on d peint les damn s, rien n'est le dire, chaque tourment : " Pardon, mon Dieu! Pardon, Seigneur. " Malgr toutes ces souffrances ci-dessus, il levait de temps en temps la t te et se regardait hardiment. Les cordages si fort serr s par les hommes qui tiraient les bouts lui faisaient souffrir des maux inexprimables. Le sieur Le Breton s'est encore approch de lui et lui a demand s'il ne voulait rien dire; a dit non. Les confesseurs se sont approch s plusieurs et lui ont parl longtemps; il baisait de bon gr le crucifix qu'ils lui pr sentaient; il allongeait les l vres et disait toujours : " Pardon, Seigneur. " Les chevaux ont donn un coup de collier, tirant chacun un membre en droiture, chaque cheval tenu par un ex cuteur.

6 Un quart d'heure apr s, m me c r monie, et enfin apr s plu-sieurs reprises on a t oblig de faire tirer les chevaux, savoir : ceux du bras droit la t te, ceux des cuisses en retournant du c t des bras, ce qui lui a rompu les bras aux jointures. Ces tiraillements ont t r p t s plusieurs fois sans r ussite. Il levait la t te et se regardait. On a t oblig de remettre deux chevaux, devant ceux attel s aux cuisses, ce qui faisait six chevaux. Point de r ussite. Enfin l'ex cuteur Samson a t dire au sieur Le Breton qu'il n'y avait pas moyen ni esp rance d'en venir bout, et lui dit de demander Messieurs s'ils voulaient qu'il le fit couper en morceaux. Le sieur Le Breton, descendu de la ville a donn 11 ordre de faire de nouveaux efforts, ce qui a t fait; mais les chevaux se sont rebut s et un de ceux attel s aux cuisses est tomb sur le pav.

7 Les confesseurs revenus lui ont parl encore. Il leur disait (je l'ai entendu) : " Baisez-moi, Messieurs. " Le sieur cur de Saint-Paul n'ayant os , le sieur de Marsilly a pass sous la corde du bras gauche et l'a t baiser sur le front. Les ex cuteurs s'unirent entre eux et Damiens leur disait de ne pas jurer, de faire leur m tier, qu'il ne leur en voulait pas; les priait de prier Dieu pour lui, et recommandait au cur de Saint-Paul de prier pour lui la premi re messe. Apr s deux ou trois tentatives, l'ex cuteur Samson et celui qui l'avait tenaill ont tir chacun un couteau de leur poche et ont coup les cuisses au d faut du tronc du corps; les quatre chevaux tant plein collier ont emport les deux cuisses apr s eux, savoir : celle du c t droit la premi re, l'autre ensuite ; ensuite en a t fait autant aux bras et l'endroit des paules et aisselles et aux quatre parties; il a fallu couper les chairs jusque presque aux os, les chevaux tirant plein collier ont remport le bras droit le premier et l'autre apr s.

8 Ces quatre parties retir es, les confesseurs sont descendus pour lui parler; mais son ex cuteur leur a dit qu'il tait mort, quoique la v rit tait que je voyais l'homme s'agiter, et la m choire inf rieure aller et venir comme s'il parlait. L'un des ex cuteurs a m me dit peu apr s que lorsqu'ils avaient relev le tronc du corps pour le jeter sur le b cher, il tait encore vivant. Les quatre membres d tach s des cordages des chevaux ont t jet s sur un b cher pr par dans l'enceinte en ligne droite de l' chafaud, puis le tronc et le tout ont t ensuite couverts de b ches et de fagots, et le feu mis dans la paille m l e ce bois.. En ex cution de l'arr t, le tout a t r duit en cendres.

9 Le dernier morceau trouv dans les braises n'a t fini d' tre consum qu' dix heures et demie et plus du soir. Les pi ces de chair et le tronc ont t environ quatre heures br ler. Les officiers au nombre desquels j' tais, ainsi que mon fils, avec des archers par forme de d tachement sommes rest s sur la place jusqu' pr s de onze heures. On veut tirer des cons quences sur ce qu'un chien s' tait couch le lendemain sur le pr o avait t le foyer, en avait t chass plusieurs reprises, y revenant toujours. Mais il n'est pas difficile de comprendre que cet animal trouvait cette place plus chaude qu'ailleurs 1." 1. Cit in A. L. Zevaes, Damiens le r gicide, 1937, p. 201-214. 12 Trois quarts de si cle plus tard, voici le r glement r dig par L on Faucher pour la Maison des jeunes d tenus Paris1 : ART.

10 17. La journ e des d tenus commencera six heures du matin en hiver, cinq heures en t . Le travail durera neuf heures par jour en toute saison. Deux heures par jour seront consacr es l'enseignement. Le travail et la journ e se termi-neront neuf heures en hiver, huit heures en t . ART. 18. Lever. Au premier roulement de tambour, les d tenus doivent se lever et s'habiller en silence, pendant que le sur-veillant ouvre les portes des cellules. Au second roulement, ils doivent tre debout et faire leur lit. Au troisi me, ils se rangent par ordre pour aller la chapelle o se fait la pri re du matin. Il V a cinq minutes d'intervalle entre chaque roulement. ART. 19, La pri re est faite par l'aum nier et suivie d'une lecture morale ou religieuse.


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