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ANTIGONE - Théâtre classique

ANTIGONE . TRAG DIE. Traduction nouvelle de Leconte de Lisle SOPHOCLE. 1877. Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, F vrier 2016. -1- -2- ANTIGONE . TRAG DIE. Traduction nouvelle de Leconte de Lisle SOPHOCLE. Paris : impr. A. Lemerre 1877. -3- LES ACTEURS. ANTIGONE . ISM NE, soeur d' ANTIGONE . CR ON, oncle d' ANTIGONE . H MON, fils de Cr on. LE GARDIEN. LE MESSAGER. TIR SIAS. L'ENFANT GUIDE. EURYDICE. L'ENVOY . LE CHOEUR. La Sc ne est Th bes. Nota : Le d coupage des sc nes est propre cette dition : elle suit les sorties et entr es de personnages suppos s. -4- ANTIGONE . ANTIGONE , ISM NE. ANTIGONE . ch re t te fraternelle d'Ism n , sais-tu quels sont les maux venus d'Oedipe que Zeus ne nous inflige pas, . nous qui vivons encore ? En effet, il n'est rien de cruel, d'amer, de honteux et d'ignominieux que je n'aie vu parmi tes maux et les miens. Et, maintenant, quel est cet dit r cent que le ma tre de la ville a impos tous les citoyens ?

Aucune nouvelle de nos amis, Antigone, n'est venue à moi, joyeuse ou triste, depuis que nous avons été privées de nos deux frères, morts en un seul jour, l'un par l'autre. L'armée des Argiens s'en étant allée cette nuit, je ne sais rien de plus qui puisse me rendre plus heureuse ou plus malheureuse. ANTIGONE.

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Transcription of ANTIGONE - Théâtre classique

1 ANTIGONE . TRAG DIE. Traduction nouvelle de Leconte de Lisle SOPHOCLE. 1877. Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, F vrier 2016. -1- -2- ANTIGONE . TRAG DIE. Traduction nouvelle de Leconte de Lisle SOPHOCLE. Paris : impr. A. Lemerre 1877. -3- LES ACTEURS. ANTIGONE . ISM NE, soeur d' ANTIGONE . CR ON, oncle d' ANTIGONE . H MON, fils de Cr on. LE GARDIEN. LE MESSAGER. TIR SIAS. L'ENFANT GUIDE. EURYDICE. L'ENVOY . LE CHOEUR. La Sc ne est Th bes. Nota : Le d coupage des sc nes est propre cette dition : elle suit les sorties et entr es de personnages suppos s. -4- ANTIGONE . ANTIGONE , ISM NE. ANTIGONE . ch re t te fraternelle d'Ism n , sais-tu quels sont les maux venus d'Oedipe que Zeus ne nous inflige pas, . nous qui vivons encore ? En effet, il n'est rien de cruel, d'amer, de honteux et d'ignominieux que je n'aie vu parmi tes maux et les miens. Et, maintenant, quel est cet dit r cent que le ma tre de la ville a impos tous les citoyens ?

2 Le connais-tu ? L'as-tu entendu ? Ou les maux te sont-ils cach s qu'on m dite contre nos amis et qu'on a coutume de souffrir de la part d'un ennemi ? ISM NE. Aucune nouvelle de nos amis, ANTIGONE , n'est venue . moi, joyeuse ou triste, depuis que nous avons t priv es de nos deux fr res, morts en un seul jour, l'un par l'autre. L'arm e des Argiens s'en tant all e cette nuit, je ne sais rien de plus qui puisse me rendre plus heureuse ou plus malheureuse. ANTIGONE . Je le sais bien ; mais je t'ai demand de sortir de la demeure, afin que tu m'entendisses seule. ISM NE. Qu'est-ce ? Il est manifeste que tu roules quelque chose dans ton esprit. ANTIGONE . Cr on n'a-t-il pas d cr t les honneurs de la s pulture pour l'un de nos fr res, en les refusant indignement . l'autre ? On dit qu'il a enferm t ocle dans la terre, pour qu'il f t honor des morts ; mais il a d fendu aux citoyens de mettre au tombeau le mis rable cadavre de Polynice mort et de le pleurer.

3 Et on doit le livrer, non enseveli, non pleur , en proie aux oiseaux carnassiers . qui cette p ture est agr able. On dit que le bon Cr on a d cr t cela pour toi et pour moi, certes, pour moi, et qu'il va venir ici afin de l'annoncer hautement ceux qui l'ignorent. Et il ne pense point que ce soit une chose vaine. Celui qui agira contre ce d cret devra tre cras . -5- de pierres par le peuple, dans la ville. Voil ce qui te menace, et tu montreras avant peu si tu es bien n e ou si tu es la fille l che de p res irr prochables. ISM NE. malheureuse ! Si la chose est telle, quoi me r soudre ? ANTIGONE . Vois si tu veux agir avec moi et m'aider ! ISM NE. Que m dites-tu ? Quelle est ta pens e ? ANTIGONE . Veux-tu enlever le cadavre avec moi ? ISM NE. Penses-tu l'ensevelir, quand cela est d fendu aux citoyens ? ANTIGONE . Certes, j'ensevelirai mon fr re qui est le tien, si tu ne le veux pas. Jamais on ne m'accusera de trahison. ISM NE.

4 Malheureuse ! Puisque Cr on l'a d fendu ? ANTIGONE . Il n'a nul droit de me repousser loin des miens. ISM NE. H las ! Songe, soeur, que notre p re est mort d test et m pris , et qu'ayant connu ses actions impies, il s'est arrach les deux yeux de sa propre main ; que celle qui portait le double nom de sa m re et de son pouse, s'affranchit de la vie l'aide d'un lacet terrible ; et que nos deux fr res enfin, en un m me jour, se tuant eux-m mes, les malheureux ! se sont donn la mort l'un l'autre. Maintenant que nous voici toutes deux seules, songe que nous devrons mourir plus lamentablement encore, si, contre la loi, nous m prisons la force et la puissance des ma tres. Il faut penser que nous sommes femmes, impuissantes lutter contre des hommes, et que, soumises ceux qui sont les plus forts, nous devons leur ob ir, m me en des choses plus dures. Pour moi, ayant pri les ombres souterraines de me pardonner, parce que je suis contrainte par la violence, je c derai ceux qui poss dent la puissance, car il est insens de tenter au del.

5 De ses forces. -6- ANTIGONE . Je ne demanderai plus rien. M me si tu voulais agir avec moi, je ne me servirai pas volontiers de toi. Fais ce que tu veux, mais moi, je l'ensevelirai, et il me sera beau de mourir pour cela. Ayant commis un crime pieux, ch re je me coucherai aupr s de qui m'est cher ; car j'aurai plus longtemps plaire ceux qui sont sous la terre qu' ceux qui sont ici. C'est l que je serai couch e pour toujours. Mais toi, m prise ton gr ce qu'il y a de plus sacr pour les dieux. ISM NE. Je ne le m prise pas, mais je n'ai pas la force de rien faire malgr les citoyens. ANTIGONE . Prends ce pr texte. Moi j'irai lever un tombeau mon tr s cher fr re. ISM NE. H las ! Combien je crains pour toi, malheureuse ! ANTIGONE . Ne crains rien pour moi ; ne t'inqui te que de ce qui te regarde. ISM NE. Ne confie au moins ton dessein personne. Agis secr tement. Je me tairai aussi. ANTIGONE . H las ! Parle hautement. Tu me seras plus odieuse si tu te tais que si tu r v les ceci tous.

6 ISM NE. Tu as un coeur chaud pour ce qui exige le sang-froid. ANTIGONE . Je plais ainsi, je le sais, ceux auxquels il convient que je plaise. ISM NE. Si tu le peux, pourtant ; mais tu tentes au-del de tes forces. -7- ANTIGONE . Je m'arr terai donc quand je ne pourrai faire plus. ISM NE. Quand les choses sont au-dessus de nos forces, il convient de ne pas les tenter. ANTIGONE . Si tu parles ainsi, je te prendrai en haine et tu seras justement odieuse celui qui est mort. Mais laisse-moi braver ce que j'ose, car, certes, quelque destin e cruelle que je subisse, je mourrai glorieusement. ISM NE. Si cela te semble ainsi, va ! Sache que tu es insens e, mais que tu aimes sinc rement tes amis. CR ON, LE CHOEUR. LE CHOEUR. Strophe I. Clart splendide ! La plus belle des lumi res qui aient lui sur Th bes aux sept portes, tu as enfin paru au-dessus des sources Dirkaiennes. OEil du jour d'or ! Tu as repouss et contraint de fuir, l chant les r nes, l'homme au bouclier blanc, sorti tout arm d'Argos, et qui, lev contre notre terre pour la cause douteuse de Polynice, et poussant des cris aigus, s'est abattu ici comme un aigle l'aile de neige, avec d'innombrables armes et des casques chevelus.

7 Antistrophe I. Plus haut que nos demeures, il tait l , d vorant, de toute part, avec ses lances avides de meurtre, autour des sept portes ; et il s'en est all avant de s' tre rassasi de notre sang, et avant que H pha stos r sineux ait saisi nos tours cr nel es ; tant a clat derri re lui le ressentiment d'Ar s, invincible pour le Drak n ennemi. Car Zeus hait l'impudence d'une langue orgueilleuse, et, les ayant vus se ruer imp tueusement, tr s fiers de leur or strident, il a renvers , de la foudre dard e, celui qui se pr parait . pousser le cri de la victoire au fa te de nos murailles. Strophe II. Renvers , il tomba, retentissant contre terre et portant le feu, lui qui, nagu re, ivre d'une fureur insens e, avait le souffle des vents les plus terribles. Et Ar s, grand et imp tueux, d tourna ces maux et leur en infligea d'autres en les bouleversant tous. Et les sept chefs, dress s aux sept portes contre sept autres, laiss rent leurs armes d'airain Zeus qui met en fuite, except ces deux malheureux qui, n s du m me p re et de la m me m re, -8- se sont frapp s l'un l'autre de leurs lances et ont re u une commune mort.

8 Antistrophe II. Nika : D esse de la victoire. Mais Nika, au nom illustre, est venue sourire Th bes aux chars innombrables. Oublions donc ces combats, et menons des choeurs nocturnes dans tous les temples des dieux, et que Bacchus les conduise, lui qui branle la terre Th baienne ! Voici le roi du pays, Cr on M noik ide. Il vient cause des faits r cents qu'ont voulus les Dieux, roulant quelque dessein, puisqu'il a convoqu cette assembl e de vieillards r unis par un appel commun. CR ON. Hommes ! Les dieux ont enfin sauv cette ville qu'ils avaient battue de tant de flots. Je vous ai ordonn par des envoy s de vous r unir ici, choisis entre tous, parce que vous avez, je le sais, toujours honor la puissance de Laios, et gard la m me foi constante Oedipe quand il commandait dans la ville, et, lui mort, ses enfants. Puisqu'ils ont p ri tous deux en un m me jour, tu s l'un par l'autre en un meurtre mutuel et impie, je poss de maintenant la puissance et le tr ne, tant le plus proche parent des morts.

9 L'esprit, l' me et les desseins d'un homme ne peuvent tre connus avant qu'il ait men la chose publique et appliqu les lois. Quiconque r git la ville et ne se conforme point aux meilleurs principes, mais r prime sa langue par frayeur, celui-l est le pire des hommes, je l'ai toujours pens et je le pense encore ; et je n'estime en aucune fa on celui qui pr f re un ami sa patrie. J'en atteste Zeus qui voit toutes choses ! Je ne me tais point quand je vois qu'une calamit menace le salut des citoyens, et jamais je n'ai en amiti un ennemi de la patrie ; car je sais que c'est le salut de la patrie qui sauve les citoyens, et que nous ne manquons point d'amis tant qu'elle est en s ret . C'est par de telles pens es que j'accro trai cette ville. Et j'ai ordonn par un dit qu'on enferm t dans un tombeau t ocle qui, en combattant pour cette ville, est mort bravement, et qu'on lui rend t les honneurs fun bres dus aux ombres des vaillants hommes.

10 Mais, pour son fr re Polynice qui, revenu de l'exil, a voulu d truire par la flamme sa patrie et les dieux de sa patrie, qui a voulu boire le sang de ses proches et r duire les citoyens en servitude, je veux que nul ne lui donne un tombeau, ni ne le pleure, mais qu'on le laisse non enseveli, et qu'il soit honteusement d chir par les oiseaux carnassiers et par les chiens. Telle est ma volont . Les impies ne recevront jamais de moi les honneurs dus aux justes ; mais quiconque sera l'ami de cette ville, vivant, ou mort, sera galement honor par moi. LE CHOEUR. Il te pla t d'agir ainsi, Cr on, fils de M noikeus, envers l'ennemi de cette ville et envers son ami. Tous, tant que nous sommes, vivants ou morts, nous sommes soumis . ta loi, quelle qu'elle soit. -9- CR ON. Veillez donc ce que l' dit soit respect . LE CHOEUR. Confie ce soin de plus jeunes. CR ON. Il y a d j des gardiens du cadavre. LE CHOEUR. Que nous ordonnes-tu donc de plus ?


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