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Femmes, L mêmes véhicule des images …

GERTI HESSELING, TH R SE LOCOH. Introduction au th me Femmes, pouvoir, soci t s 'IMAGINAIRE occidental comme celui des africains eux- L m mes v hicule des images st r otyp es de la femme afri- caine, entre pouvoir et domination, entre l'id alisation exal- t e de la m re f conde et g n reuse, et la stigmatisation infamante de la jeune beaut facile et cupide (1).. L'Africaine est-elle la pau- vre femme asservie, soumise des mutilations sexuelles, donn e en mariage au moment de sa pubert , s questr e dans la maison de son mari ou exploit e par lui dans les champs ? Ou cette femme ind pendante, pleine de vitalit et d' nergie qui g re son m nage, apporte l'essentiel des revenus domestiques, g re en commer ante avis e son tal au march et passe des contrats avec les fournisseurs internationaux, solidaire de ses s urs et organisant groupes d'en- traide et tontines ?

FEMMES. POUVOIR. SOCIÉTES dérées dans leur rôle domestique et reproductif. En tant que groupe vulnérable, pauvre et passif, les femmes devaient recevoir l’assis-

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1 GERTI HESSELING, TH R SE LOCOH. Introduction au th me Femmes, pouvoir, soci t s 'IMAGINAIRE occidental comme celui des africains eux- L m mes v hicule des images st r otyp es de la femme afri- caine, entre pouvoir et domination, entre l'id alisation exal- t e de la m re f conde et g n reuse, et la stigmatisation infamante de la jeune beaut facile et cupide (1).. L'Africaine est-elle la pau- vre femme asservie, soumise des mutilations sexuelles, donn e en mariage au moment de sa pubert , s questr e dans la maison de son mari ou exploit e par lui dans les champs ? Ou cette femme ind pendante, pleine de vitalit et d' nergie qui g re son m nage, apporte l'essentiel des revenus domestiques, g re en commer ante avis e son tal au march et passe des contrats avec les fournisseurs internationaux, solidaire de ses s urs et organisant groupes d'en- traide et tontines ?

2 images contrast es d'une r alit multiple o se c toient des situations extr mes. Mais les statistiques sont l pour rappeler que s'il y a quelques femmes Q de pouvoir )) en Afrique, si une petite minorit acquiert au prix fort une relative autonomie, ces r ussites ne peuvent cacher la situation d'inf riorit , de pr ca- rit et de d pendance de l'immense majorit des Africaines tant dans la sph re de la production que dans celle de la vie familiale, i pour ne pas parler de leur acc s au politique .. L am lioration du statut des femmes, l' galit promouvoir entre hommes et femmes sont devenues des passages oblig s de tous les discours, programmes et d clarations sur la question du d veloppement. On ne saurait s'en plaindre, et en Afrique plus que partout ailleurs, il est d' vidence que les progr s faire en ce do- maine constituent un enjeu majeur des ann es venir.

3 Femmes et d veloppement : un renouvellement des conceptions Dans les recherches sur les femmes et le d veloppement, selon l'approche qui avait pr valu dans les ann es 50 et 60 - et qui vrai dire est toujours assez r pandue - les femmes taient surtout consi- 3. FEMMES. POUVOIR. SOCI TES. d r es dans leur r le domestique et reproductif. En tant que groupe vuln rable, pauvre et passif, les femmes devaient recevoir l'assis- tance de la communaut ou d'organismes de protection sociale (welfare approach). A contre-courant, dans les ann es 70, le livre pionnier d'Esther Boserup (2) mit au contraire l'accent sur le r le productif de la femme . Elle montrait quel point les pr occupa- tions de d veloppement conomique faisaient peu de place aux probl mes particuliers des femmes et leur participation l'activit . conomique.

4 Son analyse identifiait l'Afrique subsaharienne comme une r gion d'agriculture f minine. Faisant ressortir les m - canismes d'occultation, d'assignation et d'exploitation de la force de travail f minine, elle y soulignait la sp cialisation (( sexu e B des activit s agricoles, les hommes investissant les cultures de rente tandis que le secteur vivrier d'autosubsistance tait d volu aux femmes. Fond e sur cette analyse une nouvelle approche de la question des femmes, celle de (( l'int gration des femmes au d ve- loppement )) (IFD), a pr valu pendant la d cennie de la femme (1975-1985). La politique IFD s'est distingu e par trois approches successives : - l'approche (( de la qu te d' galit (( (equity approach) vise . impliquer les femmes dans les activit s de d veloppement de ma- ni re ce qu'elles puissent en profiter autant que les hommes.))))))

5 Cette approche, largement inspir e par E. Boserup, n glige toute- fois les rapports de force entre les hommes et les femmes ;. - l'approche (( anti-pauvret D (anti-poverty approach) axCe sur les besoins des femmes dans leur activit productive partait de l'hy- poth se que, pour conjurer la pauvret , la productivit des femmes devait augmenter. Mais les contraintes dues aux diff rents r les et statuts des femmes, m connues, n' taient pas prises en compte ;. - l'approche (( efficacit o (efliciency approach), populaire vers la fin des ann es 70, consid rait l'appui aux activit s productives des femmes comme un des instruments du processus global de d ve- loppement. La politique IFD dans ses diff rentes manifestations a t s v rement critiqu e ( 3 ) parce qu'elle tendait solliciter de plus en plus la participation des femmes la production notamment agricole, sans leur apporter les moyens de donner leur propre orien- tation au d veloppement.))))

6 Sous des dehors g n reux, cette appro- che s'est parfois r v l e un pi ge pour les femmes . Leur (( int gra- tion )) au d veloppement pouvait n' tre qu'une forme rajeunie de la traditionnelle exploitation dont elles taient l'objet. (1) Voir C. Coquery-Vidrovitch, Les dans le d veloppement conomique, Paris, Afrzcaines. Histoire des femmes d'Afrzque PUF, 1970. noire du XIX au -W si cle, Pans, Desjon- (3) Geertje Lycldema a Nijeholt, queres, 1994, p. 8. (( The fallacy of integration : the UN stra- (2) E. Boserup, Women's role in eio- tegy of integrating women revisited o, Ne- nonnc development, New York, St Martin's therlands Review of Development Studies, Press ;paru en fran ais en 1983, La femme vol. 1, 1987. 4. GERTI HESSELING, TH R SE LOCQH. Depuis quelques ann es, inspir e par des voix f ministes ma- nant notamment d'Am rique latine, l'approche (( acquisition de pouvoir (empowerment approach) est venue renouveler la probl - matique des ann es 70-80.))))

7 Les promoteurs de ce courant ont d - montr qu'on ne peut esp rer am liorer la situation des femmes et promouvoir l' galit entre les sexes que si l'on remet en cause les rapports de pouvoir historiquement et socialement valoris s entre hommes et femmes. ((L'objectif d'un empowerment des femmes, terme dzficile traduire, qui exprime la fois le reizforcenzent d u pouvoir politique, Pautonomie conomique, la capacit exercer pleinement des droits juridiquement reconnus et la Inaftrise de la destin e, n'est pas une simple exigence de justice nzais un moyen et une garantie de l'eficacit . dans la lutte pour le d veloppement et contre la pauvret )) (4). Sujet difficile dans toutes les soci t s que celui de la remise en question des pouvoirs masculins, mais qui renouvelle heureusement les ap- proches des probl mes du d veloppement.

8 C'est d'ailleurs l' chec ou la pi tre r ussite d'actions dites de d veloppement - projets de d veloppement rural, programmes de planification familiale ou de soins de sant primaire - qui a provoqu la r flexion sur la question centrale des rapports de genre, c'est- -dire des rapports sociale- ment construits entre hommes et femmes, dans tous les domaines de la vie conomique, sociale, affective (5). P kin : une occasion saisie par les Africaines L actualit internationale, celle de la IV conf rence mondiale ((Paix, galit , d veloppement )) qui s'est tenue P lun en septem- bre 1995, a mis le feu des projecteurs sur les combats des femmes pour l' galit . En Afrique o le sujet est rest longtemps limit . quelques cercles d'intellectuel(1e)s s v rement brocard (e)s par les hommes et par bon nombre de femmes qui n'entendaient pas se voir qualifier de (( f ministes o, il y a eu dans les dix derni res ann es explosion de la pr sence des femmes dans la soci t civile.))

9 Leur entr e dans la vie publique a t plus manifeste. Pour la IV conf rence internationale sur les femmes , tous les pays ont d pr parer des rapports sur la situation des femmes. La conf rence r gionale africaine (Dakar, d cembre 1994) a permis de d finir une plate-forme africaine commune. Cela a t l'occa- sion de rencontres entre repr sentant(e)s des gouvernements et d'ONG, et d'une appropriation collective, par les Africaines im- (4) M. Bozon, (I P kin : Utilit s et li- et Ch. Tichit ( d.), Genre et d veloppement : mites d'une conf rence mondiale D,C h - des pistes ci suivre, Paris, CEPED, 1996, nique du CEPED, no 19, 1995, pp. 4-6. 154 p. (5) Th. Locoh, A. Laboune-Racap . 5. FEMMES, POUVOIR, SOCI T S. pliqu es dans la pr paration de P kin, de th mes qui jusque-l . n'avaient pas fait l'objet d'un consensus.)

10 A P kin, fait nouveau par rapport aux conf rences ant rieures, ce ne sont pas seulement des femmes de pr sidents ou de ministres qui ont repr sent les fem- mes d'Afrique mais des d l gations cons quentes associant repr - sentantes politiques, techniciennes et militantes d'associations. La vitalit des ONG africaines, activement soutenues par des ONG. du Nord, y a t pour beaucoup (6). Une analyse compar e de toutes les conf rences r gionales qui ont pr lud P kin r sume ainsi les sp cificit s de la conf rence africaine : (( L a plate-forme de D a k a r insiste particuli rement sur l'em- powerment et le r le que peuvent jouer les femmes duns tous les domai- nes, notamment la czilture, la famille, la socialisation et le d veloppe- ment. L e droit des femmes l'acc s au cr dit et la terre y est fortement soziligrz.))


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