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JULES VERNE, LE DERNIER UTOPISTE HEUREUX - …

JULES VERNE, LE DERNIER UTOPISTE HEUREUX JULES Verne, The Last Happy Utopianist , in PATRICK PARRINDER, dir. Science Fiction: ACritical Guide. London & New York: Longman, 1979, pp. La circulation comme th matiqueC est partir sur une vidence fleur de texte : tous les r cits de JULES Verne, ou presque, sont desr cits de la circulation et m me, - ce sur quoi Michel Serres a insist - de la circulation les personnages positifs sont des mobiles, mais on entrevoit aussit t que cette mobilit n affecte pas seulement les actants : d autres choses circulent : des d sirs, des informations, del argent, des machines conjecturales, des corps c a circule : mobilis in mobili. Quoi deplus naturel que de faire de la devise de Nemo le leitmotif de l oeuvre entier ?

JULES VERNE, LE DERNIER UTOPISTE HEUREUX «Jules Verne, The Last Happy Utopianist», in PATRICK PARRINDER, dir. Science Fiction: A Critical Guide. London & New York: Longman, 1979, pp. 18-33.

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1 JULES VERNE, LE DERNIER UTOPISTE HEUREUX JULES Verne, The Last Happy Utopianist , in PATRICK PARRINDER, dir. Science Fiction: ACritical Guide. London & New York: Longman, 1979, pp. La circulation comme th matiqueC est partir sur une vidence fleur de texte : tous les r cits de JULES Verne, ou presque, sont desr cits de la circulation et m me, - ce sur quoi Michel Serres a insist - de la circulation les personnages positifs sont des mobiles, mais on entrevoit aussit t que cette mobilit n affecte pas seulement les actants : d autres choses circulent : des d sirs, des informations, del argent, des machines conjecturales, des corps c a circule : mobilis in mobili. Quoi deplus naturel que de faire de la devise de Nemo le leitmotif de l oeuvre entier ?

2 C est au niveau superficiel de la fable narrative que nous chercherons d abord analysercette notion de circulation. On a souvent not que les personnages les plus valoris s sont des tres id e fixe : le Capitaine Hatteras, le Dr. Lidenbrock, Phileas Fogg, et jusqu au ridicule JosMerritt (Mrs. Branican) parti en Australie la recherche d un chapeau port par la Reine toutes ces id es fixes sont des id es ambulatoires, paradoxalement. Le point supr me ,dont a parl Michel Butor ? Certes, mais il s agit toujours, non de s y installer, mais de l atteindre;en fait, titre de point fixe , il ne peut tre occup , le h ros circulant ne devient pas s dentaire: le p le g ographique est un volcan en ruption (Aventures du Capitaine Hatteras), le centre de laterre est loin d tre jamais approch par le Dr.

3 Lidenbrock (Voyage au Centre de la Terre). Lesqualit s am ricaines des personnages - nergie, t nacit , r gularit , insensibilit - sont desqualit s d objet soumis un p riple dont la trajectoire doit tre acc l r e mais ne peut treinfl chie. Ce gentleman ne demandait rien. Il ne voyageait pas, il d crivait une circonf rence ,2dit fort exactement Verne de Phileas Fogg (Tour du monde, XI).Dans Ma tre Antifer, toute la chasse au tr sor, d termin e par des coordonn esg ographiques, aboutit tracer un cercle de cercles, mais le tr sor (le point fixe, sens ou valeur)est englouti, le savoir ultime est absent; le cryptogramme est une machine faire circuler les3significations : il a une cl mais pas de r f rent : la circulation s arr te avec le DERNIER l oeuvre est un cycle de voyages cycliques , dit Michel Serres qui renvoie Hegel,mais pourrait aussi bien renvoyer Marx (au circuit de la marchandise, A M A), de m me quele th me de la triangulation (Ma tre Antifer, Trois ) peut s interpr ter comme homologuedu triangle oedipien, dans une oeuvre o le th me de l Oedipe semble pr sent travers deJouvences sur JULES Verne (Paris, 1974) Serres s oppose sur ce point J.

4 Chesneaux (Une lecture politique de JULES Verne) et P. Macherey (Pour une th orie2de la production litt raire) qui parlent de lignes droites .L lot Julia, d origine volcanique, a disparu sous les flots avec le tr sor esp r .3curieux avatars. Avant donc de chercher une ligne d interpr tation, il faut prendre enconsid ration la polys mie herm neutique, cette circulation du sens travers les syst mes d inter-compr hension compatibles avec les r un niveau pantographique , la m canique c leste est l homologue de tous ces corps c lestes tournent aussi par rapport un point fixe : l aph lie de Gallia (Hector Servadac)ne d passe pas le syst me solaire et la com te revient effleurer l atmosph re terrestre apr s sonp critique mythique s en est donn coeur joie avec JULES Verne.

5 Il reste noter queVerne n a retenu de la mythologie que les mythes ambulatoires qui sont en effet transpos s,tr s consciemment d ailleurs, dans l oeuvre : Ulysse derri re Mathias Sandorf, Orph e derri re Franzde Telek (Verne laisse une cl dans le r cit, le nom d Orfanik = Orpheus = orphelin = or), Icarederri re Robur, Oedipe derri re Michel Strogoff, Ariane derri re Arne Saknussemm, fil dans lelabyrinthe o se dirigent Lidenbrock et Axel. Ces mythes dont Verne ne retient que laconfiguration g n rale ne sont, nos yeux, que des variantes superficielles : y chercher la profondeur de l oeuvre serait s garer. Au reste, d autres mod les circulatoires ont t utilis s: le jeu de l oie est ainsi l analogue du th me g n ral dans le Testament d un excentrique (il fautentendre excentrique au sens trivial mais aussi more geometrico).

6 Ce th me de la circulation (faute de trouver encore une expression plus appropri e) estd ailleurs ce qui donne une unit l oeuvre, ce qui permet de rapprocher les conjecturesscientifiques des r cits de pur parcours (Michel Strogoff, Cabidoulin, C sar Cascabel, le SuperbeOr noque,..). JULES Verne r active en fait dans son oeuvre tous les mod les narratifs du parcours, sanschercher tout coup de nobles arri re-plans mythologiques : le Tour du monde en 80 jours reprendle mod le picaresque du r cit de flight-and-pursuit : Fix derri re Fogg, gendarme et voleur. Foggest accus d avoir forg son extravagant pari pour couvrir un vol de banque : Fogg est le mobileet Fix est fixe ; obstacle la circulation, il cherche rabattre l or circulant sur le capital fixe , laBanque d Angleterre, victime du vol.

7 On notera en passant cette confusion de Phileas Fogg avecun voleur d or : dans le quasi-mod le conomique que nous proposerons, l or est un quivalentde fiction pour la capitalisation, s dentarit qui s oppose la circulation des marchandises dansle paradoxe axiomatique du syst me raban le t tu sugg re ici une cl th matique. K raban veut aller de Constantinople Scutari, mais le gouvernement protectionniste jeune-turc vient d instaurer une taxe sur leBosphore. Le r actionnaire K raban devient alors le h ros malgr lui d une pop e du lib ralisme conomique! Cet l ment de blocage, le droit d octroi sur les marchandises et les personnes, ilne peut le tol rer. Puisqu on veut l arr ter dans sa marche, il circulera au contraire dans unmouvement acc l r : il fera le tour de la Mer Noire pour ne pas se soumettre ce verrouprotectionniste.

8 Le roman se r duit cela, mais il se lit en termes express ment l quation : blocage vs acc l ration .Il est d autres pop es du d blocage et de la mise en circulation :- L Invasion de la mer : le d sert saharien, parcouru de populations mis rables etculturellement stagnantes, deviendra un oc an, ouvert aux entreprises mercantiles, si l oncr e un canal entre le golfe de Gab s et les Chotts tunisiens;SLes Indes Noires : combat entre l ing nieur Starr, qui veut remettre la mine d Aberfoyleen activit de Silfax, gardien superstitieux de la stagnation et de l obscurit , symbole du protectionnisme imp rialiste, est happ e par la com te Gallia(Hector Servadac) et se met circuler avec son obtuse garnison travers le syst compter les romans polaires , r cits de la lutte contre l entropie et la cong lation: Je ne crois pas aux contr es inhabitables avait dit le Capitaine l a souvent not : toutes les machines conjecturales de JULES Verne sont des machines circuler plus vite.

9 La Maison vapeur, l Albatros, le Nautilus, l pouvante, la fus e de laColumbiad, Standard Island, et m me (la technique en moins) la Jangada, la roulotte de C sarCascabel. On rapprocherait ce trait de cet amour des chemins de fer partag par Verne et par seslecteurs juv niles. Verne a m me invent des lignes qui n existaient pas (et n existent pas encore): le Transcaspien, le Transasiatique; Claudius Bombarnac est un roman ferroviaire de la premi re la derni re page. C est ici que Verne devient lyrique : la vitesse devint effrayante, les pistonsbattaient 20 coups la seconde, les essieux des roues fumaient dans les bo tes graisse, la vitessemangeait la pesanteur (Tour du monde, XXVIII).

10 L lectricit ne rel ve pas, la fin du XIX si cle, de l anticipation : la dynamo date dee1861. le chemin de fer lectrique de 1879, l ascenseur de Mais l lectricit est, en soi, nerg tique naturelle et, dans ses effets, elle est source par excellence de mobilit , annulationde l espace par la vitesse : le t l graphe, chant par JULES Verne, pr sage d un monde notera que l lectricit est un agent acc l rateur, non m tamorphosant : il y a chez Verne descircularit s acc l r es, non des d passements qualitatifs irr versibles, ni des mutations :l acc l ration n a pas d ext riorit , le cercle ne se fait pas asymptote. Les machines circulantes permettent enfin un d passement dialectique des valeursattach es la s dentarit : les v hicules sont homey et confortables, territoire d territorialis.


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