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Kurt Lewin et l’accompagnement du changement 1. Contexte ...

1 Kurt Lewin et l accompagnement du changement Consid r comme le fondateur des sciences sociales (Allard-Poesi, 2012), Kurt Lewin est connu pour tre l inventeur de la dynamique des groupes, le p re de la recherche-action et le cr ateur de plusieurs th ories fertiles pour penser la formation telles que la th orie du champ ou les trois phases du changement . 1. Contexte politique, culturel et scientifique de l uvre de Kurt Lewin Kurt Lewin nait en 1890 en Prusse Orientale. A 19 ans, il entre l Universit de Berlin o il termine en 1916 un doctorat en philosophie sous la direction de Karl Stumpf, un psychologue et philosophe allemand qui aura une influence d cisive sur le d veloppement de la th orie de la Gestalt.

A ce stade, l’accompagnateur du changement s’efforce de limiter les résistances, notamment par la discussion. Ainsi, l’expérimentation de Lewin sur le changement des habitudes alimentaires montre que le format « conférence » amène à 3% de changement alors que la discussion amène à 32 % de modification. Phase 2 : change.

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  Changement, Du changement

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1 1 Kurt Lewin et l accompagnement du changement Consid r comme le fondateur des sciences sociales (Allard-Poesi, 2012), Kurt Lewin est connu pour tre l inventeur de la dynamique des groupes, le p re de la recherche-action et le cr ateur de plusieurs th ories fertiles pour penser la formation telles que la th orie du champ ou les trois phases du changement . 1. Contexte politique, culturel et scientifique de l uvre de Kurt Lewin Kurt Lewin nait en 1890 en Prusse Orientale. A 19 ans, il entre l Universit de Berlin o il termine en 1916 un doctorat en philosophie sous la direction de Karl Stumpf, un psychologue et philosophe allemand qui aura une influence d cisive sur le d veloppement de la th orie de la Gestalt.

2 La premi re guerre mondiale marque profond ment le jeune Lewin . Engag volontaire en 1914, il est envoy sur le front de l ouest o il est bless . Son fr re Fritz y d c de. Cet v nement douloureux l am ne r diger en 1917 ses premi res r flexions caract re psychologique dans un article intitul aspects de la guerre . partir de son exp rience des tranch es, il montre comment la perception qu une personne peut avoir d un paysage est fortement li e au Contexte dans lequel elle se trouve. Ainsi, selon la situation, le soldat ne voit pas les l ments de l espace de la m me mani re : pr s du front, il identifie tout ce qui peut contribuer sa s curit alors que lorsqu il s en loigne, il red finit le paysage.

3 Ce sont les pr misses de sa th orie du champ. Au cours des ann es 30, le parti nazi acc de au pouvoir en Allemagne. L aggravation de la condition des juifs am ne Lewin se tourner vers les tats-Unis. Apr s un premier s jour en 1932, il s y installe d finitivement en 1933. De mani re visionnaire, Lewin avait acquis la conviction que le peuple allemand ne renverserait pas Hitler et que seule une d faite allemande mettrait fin la dictature (Marrow, 1972). Petit petit, son objet de travail scientifique passe de la dynamique individuelle aux dynamiques collectives.

4 Cela l am ne cr er un centre de recherche sur la dynamique des groupes au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Si Lewin est passionn par les mod lisations th oriques, il se montre aussi tr s attach aux questions pratiques. Tr s vite, il sort du laboratoire pour s attaquer aux ph nom nes sociaux 2 de la vraie vie (Allard-Poesi, 1997). Il conduit alors ses recherches c l bres sur les styles de leadership partir de l observation de groupes d enfants ainsi que ses exp riences sur la modification des habitudes alimentaires, qui l am neront d ployer sa th orie du changement .

5 Il r alise aussi des recherches sur l efficacit en milieu organisationnel. Enfin, il d veloppe les bases de ce qui deviendra la recherche-action : l Action Research ( Lewin , 1946). Kurt Lewin d c de en 1947. Il a 57 ans. 2. Pr sentation de la construction th orique et des concepts-cl Une m ta-th orie Lewin s tant int ress de nombreux sujets, nous commencerons par d finir ce que Marrow (1972) appelle sa m ta-th orie, c est- -dire les conceptions qui traversent sa pens e. Nous en avons d gag quatre. 1) La totalit . Lewin , en tant qu h ritier de la Gestalt, prend appui sur le principe selon lequel le tout est diff rent de la somme des parties.

6 Or, son poque, cette observation est essentiellement appliqu e aux m canismes perceptifs. Le g nie de Lewin consiste transf rer le raisonnement vers syst mes humains, particuli rement les groupes et les organisations, et tudier en quoi un groupe ou une organisation est autre chose que la somme des individus qui le compose. 2) L volutivit . Qu il tudie l adolescence, la transformation des habitudes alimentaires ou qu il accompagne des groupes, Lewin prend en consid ration le caract re dynamique, changeant et volutif des ph nom nes.

7 3) Le pragmatisme th orique. Il n y a rien de plus pratique qu une bonne th orie . Cette citation c l bre de Lewin exprime bien sa posture. Pour lui, l action et la connaissance sont indissociables. Comme le dit Marrow, Lewin s int resse la vie quotidienne des hommes et parvient ensuite transposer un probl me de vie en une exp rience contr lable. 4) La contextualit . Enfin, Lewin se singularise par sa prise en compte permanente du Contexte tant interne (les besoins, les motivations) qu externe (les autres, l environnement physique). Sa formule C= F (p,e) (le comportement est fonction de la personne et de son environnement) incarne le caract re social et situ de sa psychologie.

8 3 Les apports principaux La th orie du champ Cl de vo te de son approche, la th orie du champ cherche expliquer le comportement de l individu en prenant en compte la structure et la dynamique de son espace psychologique un moment donn (Allard-Poesi, 2002). Lewin utilise deux m taphores pour d crire sa th orie : celle de la topologie (pour d crire le champ ou espace de vie dans lequel une personne volue) et celle de la physique (pour exprimer les diff rentes forces l uvre dans ce champ et qui vont le pousser s orienter dans ce territoire).

9 Sa psychologie est donc topologique et dynamique . Topologique. Selon la th orie du champ, un individu volue dans un espace de vie. Au m me titre qu un promeneur, il y per oit diff rents lieux , d cide d aller dans telle ou telle direction. L angle est ph nom nologique : le champ est celui qui est prouv par la personne. Comme le dit Partlett1, le champ c est ma r alit un moment donn . C est pourquoi on parle de champ psychologique pour bien en figurer l aspect subjectif et personnel. Dynamique. Par ailleurs, cet espace de vie n est pas neutre pour le sujet.

10 Il est compos de diff rentes forces en tension. Tout ce qui s y passe est fondamentalement affectif et per u imm diatement comme d sirable ou non. On parle alors de valence dans l espace de vie. Le sujet ne s y oriente pas au hasard : sa conduite r sulte de la distribution des forces du champ qui sont elles-m mes relatives aux buts de l individu. Le psychisme de l individu reconfigure donc le champ en permanence. En d coulent trois lois, relev es par Allard-Poesi (2012) : le comportement r sulte de la totalit du champ psychologique de la personne ; le champ psychologique est la situation telle que v cue par l individu ici et maintenant ; le comportement est d fini par une structure cognitive particuli re (ce que l individu pense et per oit) et par des forces motrices qui conditionnent l action.


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