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La revalorisation de la filière arachide dans la zone ...

200 TROPICULTURA, 2008, 26, 4, 200-205R sum Avant l introduction du coton, l arachide tait la principale culture de rente dans le Nord Cameroun. Les exportations officielles de l arachide ont cess du fait de la consommation locale croissante et de la concurrence du coton qui est devenu la sp culation privil gi e des paysans de plaines. La crise de la fili re coton et la d valuation du franc CFA ont rehauss l int r t de l arachide pour les producteurs. La revalorisation de la fili re arachide d pend, en premier chef, d une organisation efficace et durable de la production de semences. Malheureusement, il n existe pas de structures performantes de multiplication et de distribution de semences d arachide dans le Nord Cameroun. Dans cette condition, la multiplication de semences d arachide par des organisations paysannes (OP), soutenues par des organisations non gouvernementales (ONGs) et avec l appui technique de la recherche agricole, permettrait de produire des semences non certifi es ou semences fermi res de bonne qualit en quantit s suffisantes pour satisfaire les besoins des petits producteurs.

200 TROPICULTURA, 2008, 26, 4, 200-205 Résumé Avant l’introduction du coton, l’arachide était la principale culture de rente dans le Nord Cameroun. Les exportations

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1 200 TROPICULTURA, 2008, 26, 4, 200-205R sum Avant l introduction du coton, l arachide tait la principale culture de rente dans le Nord Cameroun. Les exportations officielles de l arachide ont cess du fait de la consommation locale croissante et de la concurrence du coton qui est devenu la sp culation privil gi e des paysans de plaines. La crise de la fili re coton et la d valuation du franc CFA ont rehauss l int r t de l arachide pour les producteurs. La revalorisation de la fili re arachide d pend, en premier chef, d une organisation efficace et durable de la production de semences. Malheureusement, il n existe pas de structures performantes de multiplication et de distribution de semences d arachide dans le Nord Cameroun. Dans cette condition, la multiplication de semences d arachide par des organisations paysannes (OP), soutenues par des organisations non gouvernementales (ONGs) et avec l appui technique de la recherche agricole, permettrait de produire des semences non certifi es ou semences fermi res de bonne qualit en quantit s suffisantes pour satisfaire les besoins des petits producteurs.

2 Institut de la Recherche Agricole pour le D veloppement (IRAD), BP 33, Maroua, u le et accept pour publication le revalorisation de la fili re arachide dans la zone soudano-sah lienne du Nord CamerounA. Hamasselb *Keywords: Groundnut- Seeds multiplication- North Cameroon- CameroonSummary Revamping the Groundnut Sector in the Sudano-sahelian Zone of North CameroonPrior to the introduction of cotton, groundnut was the main cash crop in North Cameroon. Groundnut is no longer exported due to its high local consumption and the strong competition of cotton, which became the main crop of farmers in plains with the current crisis of the cotton sector and the devaluation of the CFA francs, groundnut production is receiving more and more attention. The first step to revamp groundnut sector is to build up an efficient and everlasting groundnut seed production system. Unfortunately, in North Cameroon, there are no efficient structures where groundnut seeds can be multiplied and distributed.

3 Under such conditions, farmer organisations, if backed by non governmental organizations (NGOs) and with technical support from the national agricultural research centres, could produce good quality and sufficient quantities of non-certified seeds to meet the needs of small-scale farmers in North Avant 1951, date laquelle le coton fut introduit dans le Nord Cameroun, l arachide tait la principale culture de rente de cette r gion (16). La concurrence du coton, l autoconsommation rurale croissante, la forte demande urbaine, les prix officiels d achat non incitatifs par rapport aux prix courants dans les zones productrices, ont entra n la cessation des exportations officielles de l arachide en 1976 (15). La baisse des cours du coton, principale culture de rente du Nord Cameroun, a s rieusement compromis l conomie de cette r gion (14). Par ailleurs, l arachide a b n fici d un report de consommation des produits alimentaires import s rendus plus chers par la d valuation, vers les produits locaux (10).

4 Cette situation se justifie par la forte demande d arachide pour la consommation en p te et produits de grignotage dans les grandes villes du Cameroun (15). La revalorisation de la fili re arachide dans la zone soudano-sah lienne du Nord Cameroun s impose pour les raisons suivantes (11, 34):contribuer au redressement de l conomie r gionale par - les recettes d exportation des produits arachidiers; am liorer le revenu du paysan par les b n fices g n r s - par la vente des exc dents de r coltes;r duire le ch mage en zones rurale et urbaine par la - cr ation de petits apr s Hamasselb (11) et Schilling (26), l importance de la revalorisation de la fili re arachide se situe au niveau des devises rapport es par l exportation des produits arachidiers tels que les graines, les huiles et tourteaux. L arachide deviendra ainsi la deuxi me culture de rente du Nord Cameroun apr s le cotton. Cette diversification des cultures d exportation pr sente de nombreux avantages dont la s curit de revenus pour les producteurs et la stabilit des tonnages l exportation.

5 L accroissement du surplus de la production commercialisable r sultant de la revalorisation contribuera l am lioration du niveau de vie des producteurs. L augmentation de la production arachidi re ouvrira de nombreuses perspectives commerciales et d emplois (cr ation des ateliers de transformation, vente des fanes, graines, p te, beurre, huile et tourteaux d arachide ).La revalorisation de la fili re arachide implique une produc-tion comp titive r pondant aux exigences des consom-mateurs (arachides indemnes de l aflatoxine, exemptes de d g ts des ravageurs et de propret convenable) (5, 6). Pour r aliser une production de qualit en quantit s satisfaisantes, un service semencier bas sur un r seau de multiplicateurs contractuels dispers s dans tout le Nord Cameroun serait n cessaire. Ce service permettrait d une part de r pondre un besoin fondamental des producteurs en aval et d autre part de recueillir leurs demandes et de les faire remonter vers les op rations de recherche classique en amont (26).

6 Par ailleurs, l approvisionnement des producteurs en semences s lectionn es rev t une importance strat gique et constitue un pr alable indispensable toute action d am lioration de la fili re arachide (24).Historique de la culture de l arachideD apr s Hammons (13), l arachide (Arachis hypogaea L.) d origine sud am ricaine fut introduite par des explorateurs portugais au 16e si cle en Afrique de l Ouest d o elle se r pandit jusqu au volution chronologique de la culture de l arachide dans le Nord Cameroun est marqu e par l instabilit de la production, des exportations et des prix officiels d 1928: selon Seignobos (29), l arachide tait cultiv e dans les champs de case . Les vari t s traditionnelles taient couvrantes comme le ni b (Vigna unguiculata), sem es tr s espac es et exploit es en culture d rob e avec le sorgho. Le d veloppement de la culture de l arachide au Nord Cameroun r sulte des initiatives prises par l administration fran aise pour obtenir une production commercialisable et favoriser des changes mon 1: Les zones de culture de l arachide dans le Nord : Adapt e de Schilling (27).

7 1928-1929: les premiers effets de la culture de l arachide se font sentir par l exportation de 334 tonnes de graines par le port de Garoua. Ces effets sont dus la politique de prix incitative ( 1 FF/kg) d cid e par l administration coloniale (9, 22).1930-1933: la baisse des cours (10-20 centimes/kg) pendant la crise mondiale des cours des produits agricoles et les ravages successifs de criquets migrateurs dans le Nord Cameroun, entra nent une chute de 50% de la production arachidi re (21, 30). 1934-1940: l administration coloniale relance la culture de l arachide par l encadrement serr des producteurs. La production arachidi re augmente et atteint 10 000 t de graines l exportation (22). 1941-1947: l all gement des structures administratives pendant la deuxi me guerre mondiale entra ne la chute des exportations qui passent de 10 000 t 805 t en 1942 et 425 t en 1943 (19).1948-1951: cette p riode est marqu e par l chec de l exp rimentation de la motorisation de la culture de l arachide d l inadaptation et surtout la non-rentabilit du syst me motoris (31, 32).

8 1952-1972: la r ussite de la s lection vari tale de l arachide conduite dans la station de Gu tal et la concurrence du coton introduit en 1951, marquent un tournant d cisif dans la culture de l arachide au Nord Cameroun (20). La vari t 28-206, une vari t d arachide am lior e, remplace 80% les vari t s traditionnelles (2, 33). Le coton s empare des zones de plaine repoussant ainsi l arachide sur les massifs et les plateaux des monts Mandara et certaines parties des pi monts de Mora Guider (4, 23).1973-1976: l augmentation brusque des cours mondiaux de l arachide entra ne un accroissement des exportations par le port de Douala. Celles-ci passent de t en 1973 t en 1974. L volution des prix d achat aux producteurs tant faible (25 F/kg en 1973 45 F/kg en 1976), les seuls b n ficiaires de cette prosp rit taient des n gociants transporteurs (22).1977-1980: les exportations par le port de Douala cessent cause de l volution des prix courants dans les zones productrices (100-150 F/kg) par rapport aux prix officiels d achat (30-50 F/kg).

9 Les producteurs pr f rent donc vendre leurs exc dents de production sur les march s libres ou les exporter clandestinement vers le Nigeria. La demande croissante en arachide de ce pays est l origine de la mont e des prix sur les march s du Nord Cameroun (21).1981-1986: l encadrement des cultures vivri res par la soci t de d veloppement de la culture du coton (Sod coton) relance la culture arachidi re dans les zones de plaine o l arachide trouve une place de premier choix dans la rotation coton -l gumineuses -c r ales. Malgr le d sengagement de la Sod coton pour l encadrement des cultures vivri res vers la fin des ann es 1980, le regain d int r t de l arachide dans la plaine, la cessation des exportations officielles, l autoconsommation rurale croissante et la forte demande urbaine font de l arachide une culture vocation mixte vivri re et commerciale (10, 15, 21).Situation actuelle de la culture de l arachideZones de culture: la zone soudano sah lienne du Nord Cameroun est divis e en trois grandes zones de culture de l arachide en fonction de la pluviom trie annuelle et de la longueur de la saison de pluie (Figure 1):1- la zone nord qui s tend de Kousseri Maroua re oit en moyenne 400-800 mm de pluie sur une p riode de 3 4 la zone centre qui s tire de Maroua Garoua avec une pluviom trie moyenne de 900-1000 mm r partie sur 4 5 mois de la zone sud va de Garoua la limite nord de l arrondissement de Ngaound r avec 1000-1500 mm de pluie pendant 5-6 mois (10).

10 De ce gradient pluviom trique nord-sud (400 mm 1500 mm) d pendent les caract ristiques des vari t s d arachide diffus es en milieu paysan par la recherche agricole (Tableau 1).- des vari t s h tives (90 jours), tol rantes la s cheresse et r sistantes aux maladies foliaires (cercosporiose et rosette) pour la zone nord;- des semi-tardives (120 jours) dormantes ou h tives, r sistantes aux maladies foliaires pour la zone centre;- des vari t s tardives (140 jours) dormantes ou h tives en d rob , r sistantes aux maladies foliaires dans la zone sud (27, 28).Par manque de moyens de travail au niveau de la section arachide depuis la fin du Projet Germplasm arachide (GGP) en 2001, seules deux vari t s h tives, ICGV 86003 et JL24, s lectionn es en 2002, sont actuellement multipli es et diffus es dans la zone nord depuis 2003. Certaines anciennes vari t s telles que IB 66, K13 32-78 et M513 77-I ont disparu. Le reste est conserv sous forme de noyaux g n tiques dans la collection arachide (11).


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