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1 P a g e 1 | 27 PROGRAMME D HISTOIRE GEOGRAPHIE DE PREMIERE GENERALE Th me 2 (histoire) : La France dans l Europe des nationalit s : politique et soci t (1848-1871) (11-13 heures) Chapitre 1. La difficile entr e dans l ge d mocratique : la Deuxi me R publique et le Second Empire Objectifs Ce chapitre vise montrer que l instauration du suffrage universel masculin en 1848 ne suffit pas trancher la question du r gime politique ouverte depuis 1789. On peut mettre en avant : les id aux d mocratiques h rit s de la R volution fran aise qui permettent en 1848 des affirmations fondamentales et fondatrices (suffrage universel masculin, abolition de l ) ; l chec du projet r publicain en raison des tensions qui s expriment (entre conservateurs et r publicains, villes et campagnes, bourgeois et ouvriers) ; les traits caract ristiques du Second Empire, r gime autoritaire qui s appuie sur le suffrage universel masculin, le renforcement de l tat, la prosp rit conomique et qui entend mener une politique de grandeur nationale.
2 Les oppositions rencontr es par le Second Empire et la r pression qu il exerce (proscriptions de Victor Hugo, Edgar ). Points de passage et d ouverture Alphonse de Lamartine en 1848. George Sand, femme de lettres engag e en politique. Louis-Napol on Bonaparte, premier pr sident de la R publique. Chapitre 2. L industrialisation et l acc l ration des transformations conomiques et sociales en France Objectifs Ce chapitre vise montrer que la soci t fran aise conna t des mutations profondes li es l industrialisation et l urbanisation. On peut mettre en avant : les transformations des modes de production (m canisation, essor du ) et la modernisation encourag e par le Second Empire ; l importance du monde rural et les d buts de l exode rural ; l importance politique de la question sociale.
3 Points de passage et d ouverture Paris haussmannien : la transformation d une ville. Les fr res Pereire, acteurs de la modernisation conomique. 25 mai 1864 Le droit de gr ve r pond l une des attentes du mouvement ouvrier. Chapitre 3. La France et la construction de nouveaux tats par la guerre et la diplomatie Objectifs Ce chapitre vise montrer le r le de la France lors de la construction des unit s italienne et allemande. Cette politique d unification est men e par des r gimes monarchiques qui s appuient sur le mouvement des nationalit s, la guerre et la diplomatie. On peut mettre en avant : la participation du Second Empire la marche vers l unit italienne ; la guerre de 1870 qui entra ne la chute du Second Empire et permet l unit allemande.
4 Points de passage et d ouverture Le rattachement de Nice et de la Savoie la France. 1871 Bismarck et la proclamation du Reich. P a g e 2 | 27 Pour une rapide mise au point scientifique Le th me associe IIe R publique et Second Empire, autour de la question de l entr e dans l ge d mocratique et de la mise en uvre d un r gime politique qui int gre celle-ci. Or, les histoires des deux r gimes ont longtemps t pr sent s comme irr conciliables. Si les camps sont d sormais moins tranch s, si des changes se mettent en place, il n en demeure pas moins que les clivages entre historiens restent nombreux dans les sujets trait s et dans la fa on de les traiter. Les travaux sur ces deux r gimes, s inscrivent plus globalement dans ceux consacr s au XIXe si cle fran ais qui se sont multipli s depuis un peu plus de 25 ans et ont tr s largement renouvel s l approche de la p riode.
5 Deux ouvrages de synth se relativement r cents permettent de faire le point sur ces avanc es : Sylvie Aprile, 1815-1870, la R volution inachev e, Paris, Belin, 2010. Quentin Deluermoz, Le cr puscule des r volutions, 1848-1871. Histoire de la France contemporaine, volume 3 Paris, Le Seuil, 2012. L histoire du XIXe si cle fran ais reste largement marqu , malgr les constats lucides des historiens par des pr suppos s t l ologiques (tendus vers la IIIe R publique fondatrice ) h rit s de l histoire politique et sociale longtemps pr dominante sur la p riode. Pour autant, les travaux r cents ont largement permis de renouveler (voire de rendre difficile) le grand r cit politique ou socio conomique.
6 Il n est pas question, ici, d aborder de fa on exhaustive les diff rents aspects de ce renouvellement historiographique mais plut t de mettre en avant quelques-uns d entre eux. Ainsi, les historiens (fran ais et trangers), port s par le d veloppement de l histoire culturelle, ont explor de nouvelles voies et de nouveaux th mes (dans les domaines de l imaginaire, l identit , le genre, la sexualit , etc.). Il s agit par exemple d apporter un regard plus attentif aux acteurs, aux lieux, aux pratiques et leurs volutions travers d autres sources (judiciaires, p titions, lettres aux ). Certaines de ses pr occupations sont reprises dans le dossier du magazine l Histoire num ro 444 (f vrier 2018) consacr la r volution 1848.
7 Les travaux r cents ont aussi resitu les volutions de la p riode dans des temporalit s plus larges. Ainsi, les historiens montrent bien comment la soci t fran aise exprime tout au long de la p riode et de toutes parts (bonapartistes et monarchistes compris) la volont de mettre un terme la R volution fran aise dans un sens positif ou n gatif. Cet inach vement, les difficult s surmonter la coupure ouverte en 1789 jouent un r le moteur dans l action et la pens e politique du XIXe si cle. La m moire de la R volution structure en profondeur l histoire politique et sociale du si cle. De m me, les chantiers sur le 1er XIXe permettent de r ajuster celui-ci au 2e en ne pr sentant plus par exemple la IIe R publique comme un prologue mais bien comme un premier aboutissement d id es et de combats men es depuis la Restauration et d velopp s tout au long des ann es 1840 (cf.)
8 S. Aprile). Les travaux s inscrivent aussi de plus en plus des chelles vari es qui permettent de d passer le strict cadre national (celle d une histoire franco-fran aise). D une part, les travaux multiples, r alis s par la micro-histoire permettent de montrer l importance du local tout en en tablissant des connexions avec des espaces lointains. D autre part, le d veloppement de l histoire connect e permet travers l analyse d influences r ciproques de r inscrire les volutions voqu es dans un cadre transnational (europ en, mondial) plus large. Ainsi, il para t de plus en plus indispensable de bien montrer le caract re europ en des v nements qui scandent l ann e1848 comme le font par exemple E.
9 Hosbawn ou R. Kosseleck. Il faut aussi revenir, bri vement sur les grilles d analyses classiquement utilis es pour tudier la IIe R publique et le 2nd Empire. S. Aprile montre bien qu il est peu de r gime en France que l on s accorde qualifier d chec et la Deuxi me R publique est certainement celui auquel on accole le plus volontiers ce verdict sans P a g e 3 | 27 appel . Cette fa on de l envisager a donc tendance orienter l analyse. Les travaux r cents sur la r volution de 1848 ont certes permis de r valuer celle-ci mais tout se passe comme si cette r valuation se faisait au prix de la mise distance de la R publique (sur laquelle les travaux sont moins nombreux). Pour autant, la 2e R publique constitue bien une exp rience politique originale (suffrage universel masculin, retour de libert s politiques, abolition de l esclavage, affirmation de l Etat dans la soci t , de la R publique comme r gime politique possible , etc.)
10 Le changement a t d cisif et durable, en revanche, son ampleur est au c ur d un d bat de fond entre historiens sur les significations des volutions du XIXe si cle. Ceci dit, le mouvement qui va de 1848-1851 peut ainsi tre envisag comme le passage d une configuration une autre. Une perspective qui permet de d passer la seule question de l chec de la 2e R publique. Q. Deluermoz pr sente le 2nd Empire comme un des r gimes les plus originaux du XIXe si cle . Il met donc en avant sa singularit , l o l historiographie largement et longtemps influenc e par la l gende noire construite par la IIIe R publique le pr sentait uniquement (ou presque) comme un r gime dictatorial et policier. Dans la foul e des travaux d A.