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Émile Zola - Ebooks gratuits

Mile ZolaGerminalBeQ mile Zola1840-1902 Les Rougon-MacquartGerminalromanLa Biblioth que lectronique du Qu becCollection tous les ventsVolume 57 : version Rougon-MacquartHistoire naturelle et sociale d une famillesous le Second Empire1. La fortune des La cur Le ventre de La conqu te de La faute de l abb Son Excellence Eug ne L Une page d Au Bonheur des La joie de L La Le r La b te L La d b Le docteur dition de r f rence :Paris, Biblioth ne Fasquelle, diteur, re partie5 IDans la plaine rase, sous la nuit sans toiles, d une obscurit et d une paisseur d encre, un homme suivait seul la grand-route de Marchiennes Montsou, dix kilom tres de pav , coupant tout droit, travers les champs de betteraves.

redoublait, une bise glaciale, dont les grandes haleines régulières passaient comme des coups de faux. – Bonjour, répondit le vieux. Un silence se fit. L’homme, qui se sentait regardé d’un œil méfiant, dit son nom tout de suite. – Je me nomme Étienne Lantier, je suis machineur... Il n’y a pas de travail ici ?

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1 Mile ZolaGerminalBeQ mile Zola1840-1902 Les Rougon-MacquartGerminalromanLa Biblioth que lectronique du Qu becCollection tous les ventsVolume 57 : version Rougon-MacquartHistoire naturelle et sociale d une famillesous le Second Empire1. La fortune des La cur Le ventre de La conqu te de La faute de l abb Son Excellence Eug ne L Une page d Au Bonheur des La joie de L La Le r La b te L La d b Le docteur dition de r f rence :Paris, Biblioth ne Fasquelle, diteur, re partie5 IDans la plaine rase, sous la nuit sans toiles, d une obscurit et d une paisseur d encre, un homme suivait seul la grand-route de Marchiennes Montsou, dix kilom tres de pav , coupant tout droit, travers les champs de betteraves.

2 Devant lui, il ne voyait m me pas le sol noir, et il n avait la sensation de l immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glac es d avoir balay des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d arbre ne tachait le ciel, le pav se d roulait avec la rectitude d une jet e, au milieu de l embrun aveuglant des t n homme tait parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d un pas allong , grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, nou dans un mouchoir carreaux, le g nait beaucoup ; et il 6le serrait contre ses flancs, tant t d un coude, tant t de l autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains la fois, des mains gourdes que les lani res du vent d est faisaient saigner.

3 Une seule id e occupait sa t te vide d ouvrier sans travail et sans g te, l espoir que le froid serait moins vif apr s le lever du jour. Depuis une heure, il avan ait ainsi, lorsque sur la gauche, deux kilom tres de Montsou, il aper ut des feux rouges, trois brasiers br lant au plein air, et comme suspendus. D abord, il h sita, pris de crainte ; puis, il ne put r sister au besoin douloureux de se chauffer un instant les chemin creux s enfon ait. Tout disparut. L homme avait droite une palissade, quelque mur de grosses planches fermant une voie ferr e ; tandis qu un talus d herbe s levait gauche, surmont de pignons confus, d une vision de village aux toitures basses et uniformes.

4 Il fit environ deux cents pas. Brusquement, un coude du chemin, les feux reparurent pr s de lui, sans qu il comprit davantage comment ils br laient si haut dans le ciel mort, pareils des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectacle 7venait de l arr ter. C tait une masse lourde, un tas cras de constructions, d o se dressait la silhouette d une chemin e d usine ; de rares lueurs sortaient des fen tres encrass es, cinq ou six lanternes tristes taient pendues dehors, des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de tr teaux gigantesques ; et, de cette apparition fantastique, noy e de nuit et de fum e, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d un chappement de vapeur, qu on ne voyait , l homme reconnut une fosse.

5 Il fut repris de honte : quoi bon ? il n y aurait pas de travail. Au lieu de se diriger vers les b timents, il se risqua enfin gravir le terri, sur lequel br laient les trois feux de houille, dans des corbeilles de fonte, pour clairer et r chauffer la besogne. Les ouvriers de la coupe terre avaient d travailler tard, on sortait encore les d bris inutiles. Maintenant, il entendait les moulineurs pousser les trains sur les tr teaux, il distinguait des ombres vivantes culbutant les berlines, pr s de chaque Bonjour, dit-il en s approchant d une des le dos au brasier, le charretier tait debout, un vieillard v tu d un tricot de laine violette, coiff d une casquette en poil de lapin ; pendant que son cheval, un gros cheval jaune, attendait, dans une immobilit de pierre, qu on e t vid les six berlines mont es par lui.

6 Le man uvre employ au culbuteur, un gaillard roux et efflanqu , ne se pressait gu re, pesait sur le levier d une main endormie. Et, l -haut, le vent redoublait, une bise glaciale, dont les grandes haleines r guli res passaient comme des coups de faux. Bonjour, r pondit le silence se fit. L homme, qui se sentait regard d un il m fiant, dit son nom tout de suite. Je me nomme tienne Lantier, je suis Il n y a pas de travail ici ?Les flammes l clairaient, il devait avoir vingt et un ans, tr s brun, joli homme, l air fort malgr 9ses membres , le charretier hochait la t te.

7 Du travail pour un machineur, non, Il s en est encore pr sent deux hier. Il n y a rafale leur coupa la parole. Puis, tienne demanda, en montrant le tas sombre des constructions, au pied du terri : C est une fosse, n est-ce pas ?Le vieux, cette fois, ne put r pondre. Un violent acc s de toux l tranglait. Enfin, il cracha, et son crachat, sur le sol empourpr , laissa une tache noire. Oui, une fosse, le Tenez ! le coron est tout pr s. son tour, de son bras tendu, il d signait dans la nuit le village dont le jeune homme avait devin les toitures. Mais les six berlines taient vides, il les suivit sans un claquement de fouet, les jambes raidies par des rhumatismes ; tandis que le gros cheval jaune repartait tout seul, tirait pesamment entre les rails, sous une nouvelle bourrasque, qui lui h rissait le Voreux, pr sent, sortait du r ve.

8 Tienne, qui s oubliait devant le brasier chauffer ses pauvres mains saignantes, regardait, retrouvait chaque partie de la fosse, le hangar goudronn du criblage, le beffroi du puits, la vaste chambre de la machine d extraction, la tourelle carr e de la pompe d puisement. Cette fosse, tass e au fond d un creux, avec ses constructions trapues de briques, dressant sa chemin e comme une corne mena ante, lui semblait avoir un air mauvais de b te goulue, accroupie l pour manger le monde. Tout en l examinant, il songeait lui, son existence de vagabond, depuis huit jours qu il cherchait une place ; il se revoyait dans son atelier du chemin de fer, giflant son chef, chass de Lille, chass de partout ; le samedi, il tait arriv Marchiennes, o l on disait qu il y avait du travail, aux Forges ; et rien, ni aux Forges, ni chez Sonneville, il avait d passer le dimanche cach sous les bois d un chantier de charronnage, dont le surveillant venait de l expulser deux heures de la nuit.

9 Rien, plus un sou, pas m me une cro te : qu allait-il faire ainsi par les chemins, sans but, ne sachant seulement o 11s abriter contre la bise ? Oui, c tait bien une fosse, les rares lanternes clairaient le carreau, une porte brusquement ouverte lui avait permis d entrevoir les foyers des g n rateurs, dans une clart vive. Il s expliquait jusqu l chappement de la pompe, cette respiration grosse et longue, soufflant sans rel che, qui tait comme l haleine engorg e du man uvre du culbuteur, gonflant le dos, n avait pas m me lev les yeux sur tienne, et celui-ci allait ramasser son petit paquet tomb terre, lorsqu un acc s de toux annon a le retour du charretier.

10 Lentement, on le vit sortir de l ombre, suivi du cheval jaune, qui montait six nouvelles berlines pleines. Il y a des fabriques Montsou ? demanda le jeune vieux cracha noir, puis r pondit dans le vent : Oh ! ce ne sont pas les fabriques qui manquent. Fallait voir a, il y a trois ou quatre ans ! Tout ronflait, on ne pouvait trouver des hommes, jamais on n avait tant gagn .. Et voil 12qu on se remet se serrer le ventre. Une vraie piti dans le pays, on renvoie le monde, les ateliers ferment les uns apr s les Ce n est peut- tre pas la faute de l empereur ; mais pourquoi va-t-il se battre en Am rique ?


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