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Comtesse de S gur M moires d'un ne BeQ. M moires d'un ne par Mme la Comtesse de S gur n e Rostopchine La Biblioth que lectronique du Qu bec Collection tous les vents Volume 263 : version 2. Aussi, la Biblioth que : 1. Les nouveaux contes de f es, 1857. 2. Les petites filles mod les, 1857. 3. Les malheurs de Sophie, 1858. 4. Les vacances, 1859. 5. M moires d'un ne, 1860. 6. Pauvre Blaise, 1862. 7. La s ur de Gribouille, 1862. 8. Les bons enfants, 1862. 9. Les deux nigauds, 1863. 10. L'auberge de l'Ange Gardien, 1863. 11. Le g n ral Dourakine, 1863. 12. Fran ois le bossu, 1864. 13. Com dies et Proverbes, 1865. 14. Un bon petit diable, 1865. 15. Jean qui grogne et Jean qui rit, 1865. 16. La fortune de Gaspard, 1866. 17. Quel amour d'enfant !, 1866. 18. Le mauvais g nie, 1867. 19. Diloy le chemineau, 1868. 20. Apr s la pluie le beau temps, 1871. 3. M moires d'un ne dition de r f rence : Paris, Librairie Hachette et Cie, 1894.

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1 Comtesse de S gur M moires d'un ne BeQ. M moires d'un ne par Mme la Comtesse de S gur n e Rostopchine La Biblioth que lectronique du Qu bec Collection tous les vents Volume 263 : version 2. Aussi, la Biblioth que : 1. Les nouveaux contes de f es, 1857. 2. Les petites filles mod les, 1857. 3. Les malheurs de Sophie, 1858. 4. Les vacances, 1859. 5. M moires d'un ne, 1860. 6. Pauvre Blaise, 1862. 7. La s ur de Gribouille, 1862. 8. Les bons enfants, 1862. 9. Les deux nigauds, 1863. 10. L'auberge de l'Ange Gardien, 1863. 11. Le g n ral Dourakine, 1863. 12. Fran ois le bossu, 1864. 13. Com dies et Proverbes, 1865. 14. Un bon petit diable, 1865. 15. Jean qui grogne et Jean qui rit, 1865. 16. La fortune de Gaspard, 1866. 17. Quel amour d'enfant !, 1866. 18. Le mauvais g nie, 1867. 19. Diloy le chemineau, 1868. 20. Apr s la pluie le beau temps, 1871. 3. M moires d'un ne dition de r f rence : Paris, Librairie Hachette et Cie, 1894.

2 Nouvelle dition. 4. mon petit ma tre M. Henri de S gur Mon petit Ma tre, vous avez t bon pour moi, mais vous avez parl avec m pris des nes en g n ral. Pour mieux vous faire conna tre ce que sont les nes, j' cris et je vous offre ces M moires. Vous verrez, mon cher petit Ma tre, comment moi, pauvre ne, et mes amis nes, nons et nesses, nous avons t et nous sommes injustement trait s par les hommes. Vous verrez que nous avons beaucoup d'esprit et beaucoup d'excellentes qualit s ; vous verrez aussi combien j'ai t m chant dans ma jeunesse, combien j'en ai t puni et malheureux, et comme le repentir m'a chang et m'a rendu l'amiti de mes camarades et de mes ma tres. Vous verrez enfin que lorsqu'on aura lu ce livre, au lieu de dire : B te comme un ne, ignorant comme un ne, t tu comme un ne, on dira : De l'esprit comme un 5. ne, savant comme un ne, docile comme un ne, et que vous et vos parents vous serez fiers de ces loges.

3 Hi ! han ! mon bon Ma tre ; je vous souhaite de ne pas ressembler, dans la premi re moiti de sa vie, votre fid le serviteur. CADICHON, ne savant. 6. Je ne me souviens pas de mon enfance ; je fus probablement malheureux comme tous les nons, joli, gracieux comme nous le sommes tous ; tr s certainement je fus plein d'esprit, puisque, tout vieux que je suis, j'en ai encore plus que mes camarades. J'ai attrap plus d'une fois mes pauvres ma tres, qui n' taient que des hommes, et qui, par cons quent, ne pouvaient pas avoir l'intelligence d'un ne. Je vais commencer par vous raconter un des tours que je leur ai jou s dans le temps de mon enfance. 7. I. Le march . Les hommes n' tant pas tenus de savoir tout ce que savent les nes, vous ignorez sans doute, vous qui lisez ce livre, ce qui est connu de tous les nes mes amis : c'est que tous les mardis il y a dans la ville de Laigle un march o l'on vend des l gumes, du beurre, des ufs, du fromage, des fruits et autres choses excellentes.

4 Ce mardi est un jour de supplice pour mes pauvres confr res ; il l' tait pour moi aussi avant que je fusse achet par ma bonne vieille ma tresse, votre grand-m re, chez laquelle je vis maintenant. J'appartenais une fermi re exigeante et m chante. Figurez-vous, mon cher petit ma tre, qu'elle poussait la malice jusqu' ramasser tous les ufs que pondaient ses poules, tout le beurre et les fromages que lui donnait le lait de ses 8. vaches, tous les l gumes et fruits qui m rissaient dans la semaine, pour remplir des paniers qu'elle mettait sur mon dos. Et quand j' tais si charg que je pouvais . peine avancer, cette m chante femme s'asseyait encore au-dessus des paniers et m'obligeait . trotter ainsi cras , accabl , jusqu'au march de Laigle, qui tait une lieue de la ferme. J' tais toutes les fois dans une col re que je n'osais montrer, parce que j'avais peur des coups de b ton ; ma ma tresse en avait un tr s gros, plein de n uds, qui me faisait bien mal quand elle me battait.

5 Chaque fois que je voyais, que j'entendais les pr paratifs du march , je soupirais, je g missais, je brayais m me dans l'espoir d'attendrir mes ma tres. Allons, grand paresseux, me disait-on en venant me chercher, vas-tu te taire, et ne pas nous assourdir avec ta vilaine grosse voix. Hi ! han ! hi ! han ! voil -t-il une belle musique que tu nous fais ! Jules, mon gar on, approche ce fain ant pr s de la porte, que ta m re lui mette sa charge sur le dos !.. L ! un panier d' ufs !.. encore 9. un !.. Les fromages, le les l gumes maintenant !.. C'est bon ! voil une bonne charge qui va nous donner quelques pi ces de cinq francs. Mariette, ma fille, apporte une chaise, que ta m re monte l -dessus !.. Tr s bien !.. Allons, bon voyage, ma femme, et fais marcher ce fain ant de bourri. Tiens, v'l ton gourdin, tape dessus. Pan ! pan ! C'est bien ; encore quelques caresses de ce genre, et il marchera.

6 Vlan ! Vlan ! Le b ton ne cessait de me frotter les reins, les jambes, le cou ; je trottais, je galopais presque ; la fermi re me battait toujours. Je fus indign de tant d'injustice et de cruaut ;. j'essayai de ruer pour jeter ma ma tresse par terre, mais j' tais trop charg ; je ne pus que sautiller et me secouer de droite et de gauche. J'eus pourtant le plaisir de la sentir d gringoler. M chant ne ! sot animal ! ent t ! Je vais te corriger et te donner du Martin-b ton.. En effet, elle me battit tellement que j'eus peine marcher jusqu' la ville. Nous arriv mes 10. enfin. On ta de dessus mon pauvre dos corch . tous les paniers pour les poser terre ; ma ma tresse, apr s m'avoir attach un poteau, alla d jeuner, et moi, qui mourais de faim et de soif, on ne m'offrit pas seulement un brin d'herbe, une goutte d'eau. Je trouvai moyen de m'approcher des l gumes pendant l'absence de la fermi re, et je me rafra chis la langue en me remplissant l'estomac avec un panier de salades et de choux.

7 De ma vie je n'en avais mang de si bons ; je finissais le dernier chou et la derni re salade lorsque ma ma tresse revint. Elle poussa un cri en voyant son panier vide ; je la regardai d'un air insolent et si satisfait, qu'elle devina le crime que j'avais commis. Je ne vous r p terai pas les injures dont elle m'accabla. Elle avait tr s mauvais ton, et lorsqu'elle tait en col re, elle jurait et disait des choses qui me faisaient rougir, tout ne que je suis. Apr s donc m'avoir tenu les propos les plus humiliants, auxquels je ne r pondais qu'en me l chant les l vres et en lui tournant le dos, elle prit son b ton et se mit me battre si cruellement que je finis par perdre patience, et que je lui lan ai trois ruades, dont la 11. premi re lui cassa le nez et deux dents, la seconde lui brisa le poignet, et la troisi me l'attrapa l'estomac et la jeta par terre.

8 Vingt personnes se pr cipit rent sur moi en m'accablant de coups et d'injures. On emporta ma ma tresse je ne sais o , et l'on me laissa attach au poteau pr s duquel taient tal es les marchandises que j'avais apport es. J'y restai longtemps ; voyant que personne ne songeait moi, je mangeai un second panier plein d'excellents l gumes, je coupai avec mes dents la corde qui me retenait, et je repris tout doucement le chemin de ma ferme. Les gens que je d passais sur la route s' tonnaient de me voir tout seul. Tiens, ce bourri avec sa longe cass e ! Il s'est chapp , disait l'un. Alors, c'est un chapp des gal res , dit l'autre. Et tous se mirent rire. Il ne porte pas une forte charge sur son dos, reprit le troisi me. Bien s r, il a fait un mauvais coup ! s' cria 12. un quatri me. Attrape-le donc, mon homme, nous mettrons le petit sur son b t, dit une femme.

9 Ah ! il te portera bien avec le petit gars , r pondit le mari. Moi, voulant donner une bonne opinion de ma douceur et de ma complaisance, je m'approchai tout doucement de la paysanne, et je m'arr tai pr s d'elle pour la laisser monter sur mon dos. Il n'a pas l'air m chant, ce bourri ! dit l'homme en aidant sa femme se placer sur le b t. Je souris de piti en entendant ce propos : M chant ! comme si un ne doucement trait tait jamais m chant. Nous ne devenons col res, d sob issants et ent t s que pour nous venger des coups et des injures que nous recevons. Quand on nous traite bien, nous sommes bons, bien meilleurs que les autres animaux. Je ramenai leur maison la jeune femme et son petit gar on, joli petit enfant de deux ans, qui me caressait, qui me trouvait charmant, et qui 13. aurait bien voulu me garder. Mais je r fl chis que ce ne serait pas honn te.

10 Mes ma tres m'avaient achet , je leur appartenais. J'avais d j bris le nez, les dents, le poignet et l'estomac de ma ma tresse, j' tais assez veng . Voyant donc que la maman allait c der son petit gar on, qu'elle g tait (je m'en tais bien aper u pendant que je le portais sur mon dos), je fis un saut de c t et, avant que la maman e t pu ressaisir ma bride, je me sauvai en galopant, et je revins la maison. Mariette, la fille de mon ma tre, me vit la premi re. Ah ! voil Cadichon. Comme le voil revenu de bonne heure ! Jules, viens lui ter son b t. M chant ne, dit Jules d'un ton bourru, il faut toujours s'occuper de lui. Pourquoi donc est- il revenu seul ? Je parie qu'il s'est chapp . Vilaine b te ! ajouta-t-il en me donnant un coup de pied dans les jambes, si je savais que tu t'es sauv , je te donnerais cent coups de b ton.. Mon b t et ma bride tant t s, je m' loignai en galopant.


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