Example: barber

Au Bonheur des dames - Ebooks gratuits

Mile ZolaAu Bonheur des damesBeQ mile Zola1840-1902 Les Rougon-MacquartAu Bonheur des damesromanLa Biblioth que lectronique du Qu becCollection tous les ventsVolume 65 : version Rougon-MacquartHistoire naturelle et sociale d une famillesous le Second Empire1. La fortune des La cur Le ventre de La conqu te de La faute de l abb Son Excellence Eug ne L Une page d Au Bonheur des La joie de L La Le r La b te L La d b Le docteur Bonheur des dames4 IDenise tait venue pied de la gare Saint-Lazare, o un train de Cherbourg l avait d barqu e avec ses deux fr res, apr s une nuit pass e sur la dure banquette d un wagon de troisi me classe.

du deuil de leur père. Elle, chétive pour ses vingt ... le grand frère, dont les seize ans superbes florissaient, était debout, les mains ballantes. – Ah bien ! reprit-elle après un silence, en voilà un magasin ! C’était, à l’encoignure de la rue de la Michodière et de la rue Neuve-Saint-Augustin, ...

Tags:

  Made, Luedi, Au bonheur des dames, Bonheur

Information

Domain:

Source:

Link to this page:

Please notify us if you found a problem with this document:

Other abuse

Transcription of Au Bonheur des dames - Ebooks gratuits

1 Mile ZolaAu Bonheur des damesBeQ mile Zola1840-1902 Les Rougon-MacquartAu Bonheur des damesromanLa Biblioth que lectronique du Qu becCollection tous les ventsVolume 65 : version Rougon-MacquartHistoire naturelle et sociale d une famillesous le Second Empire1. La fortune des La cur Le ventre de La conqu te de La faute de l abb Son Excellence Eug ne L Une page d Au Bonheur des La joie de L La Le r La b te L La d b Le docteur Bonheur des dames4 IDenise tait venue pied de la gare Saint-Lazare, o un train de Cherbourg l avait d barqu e avec ses deux fr res, apr s une nuit pass e sur la dure banquette d un wagon de troisi me classe.

2 Elle tenait par la main P p , et Jean la suivait, tous les trois bris s du voyage, effar s et perdus, au milieu du vaste Paris, le nez lev sur les maisons, demandant chaque carrefour la rue de la Michodi re, dans laquelle leur oncle Baudu demeurait. Mais, comme elle d bouchait enfin sur la place Gaillon, la jeune fille s arr ta net de surprise. Oh ! dit-elle, regarde un peu, Jean !Et ils rest rent plant s, serr s les uns contre les autres, tout en noir, achevant les vieux v tements du deuil de leur p re. Elle, ch tive pour ses vingt ans, l air pauvre, portait un l ger paquet ; tandis que, de l autre c t , le petit fr re, g de cinq ans, 5se pendait son bras, et que, derri re son paule, le grand fr re, dont les seize ans superbes florissaient, tait debout, les mains ballantes.

3 Ah bien ! reprit-elle apr s un silence, en voil un magasin !C tait, l encoignure de la rue de la Michodi re et de la rue Neuve-Saint-Augustin, un magasin de nouveaut s dont les talages clataient en notes vives, dans la douce et p le journ e d octobre. Huit heures sonnaient Saint-Roch, il n y avait sur les trottoirs que le Paris matinal, les employ s filant leurs bureaux et les m nag res courant les boutiques. Devant la porte, deux commis, mont s sur une chelle double, finissaient de pendre des lainages, tandis que, dans une vitrine de la rue Neuve-Saint-Augustin, un autre commis, agenouill et le dos tourn , plissait d licatement une pi ce de soie bleue.

4 Le magasin, vide encore de clientes, et o le personnel arrivait peine, bourdonnait l int rieur comme une ruche qui s veille. Fichtre ! dit Jean. a enfonce Le tien n tait pas si hocha la t te. Elle avait pass deux ans l -bas, chez Cornaille, le premier marchand de nouveaut s de la ville ; et ce magasin, rencontr brusquement, cette maison norme pour elle, lui gonflait le c ur, la retenait, mue, int ress e, oublieuse du reste. Dans le pan coup donnant sur la place Gaillon, la haute porte, toute en glace, montait jusqu l entresol, au milieu d une complication d ornements, charg s de dorures.

5 Deux figures all goriques, deux femmes riantes, la gorge nue et renvers e, d roulaient l enseigne : Au Bonheur des dames . Puis, les vitrines s enfon aient, longeaient la rue de la Michodi re et la rue Neuve-Saint-Augustin, o elles occupaient, outre la maison d angle, quatre autres maisons, deux gauche, deux droite, achet es et am nag es r cemment. C tait un d veloppement qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspective, avec les talages du rez-de-chauss e et les glaces sans tain de l entresol, derri re lesquelles on voyait toute la vie int rieure des comptoirs. En haut, une demoiselle, habill e de soie, taillait un crayon, pendant que, pr s d elle, deux autres d pliaient 7des manteaux de velours.

6 Au Bonheur des dames , lut Jean avec son rire tendre de bel adolescent, qui avait eu d j une histoire de femme Valognes. Hein ? c est gentil, c est a qui doit faire courir le monde !Mais Denise demeurait absorb e, devant l talage de la porte centrale. Il y avait l , au plein air de la rue, sur le trottoir m me, un boulement de marchandises bon march , la tentation de la porte, les occasions qui arr taient les clientes au passage. Cela partait de haut, des pi ces de lainage et de draperie, m rinos, cheviottes, molletons, tombaient de l entresol, flottantes comme des drapeaux, et dont les tons neutres, gris ardoise, bleu marine, vert olive, taient coup s par les pancartes blanches des tiquettes.

7 C t , encadrant le seuil, pendaient galement des lani res de fourrure, des bandes troites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Puis, en bas, dans des casiers, sur des tables, au milieu d un empilement de 8coupons, d bordaient des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricot s, capelines, gilets, tout un talage d hiver, aux couleurs bariol es, chin es, ray es, avec des taches saignantes de rouge. Denise vit une tartanelle quarante-cinq centimes, des bandes de vison d Am rique un franc, et des mitaines cinq sous.

8 C tait un d ballage g ant de foire, le magasin semblait crever et jeter son trop-plein la oncle Baudu tait oubli . P p lui-m me, qui ne l chait pas la main de sa s ur, ouvrait des yeux normes. Une voiture les for a tous trois quitter le milieu de la place ; et, machinalement, ils prirent la rue Neuve-Saint-Augustin, ils suivirent les vitrines, s arr tant de nouveau devant chaque talage. D abord, ils furent s duits par un arrangement compliqu : en haut, des parapluies, pos s obliquement, semblaient mettre un toit de cabane rustique ; dessous, des bas de soie, pendus des tringles, montraient des profils arrondis de mollets, les uns sem s de bouquets de roses, les autres de toutes nuances, les noirs jour, les rouges coins brod s, les chairs dont le 9grain satin avait la douceur d une peau de blonde.

9 Enfin, sur le drap de l tag re, des gants taient jet s sym triquement, avec leurs doigts allong s, leur paume troite de vierge byzantine, cette gr ce raidie et comme adolescente des chiffons de femme qui n ont pas t port s. Mais la derni re vitrine surtout les retint. Une exposition de soies, de satins et de velours, y panouissait, dans une gamme souple et vibrante, les tons les plus d licats des fleurs : au sommet, les velours, d un noir profond, d un blanc de lait caill ; plus bas, les satins, les roses, les bleus, aux cassures vives, se d colorant en p leurs d une tendresse infinie ; plus bas encore, les soies, toute l charpe de l arc-en-ciel, des pi ces retrouss es en coques, pliss es comme autour d une taille qui se cambre, devenues vivantes sous les doigts savants des commis.

10 Et, entre chaque motif, entre chaque phrase color e de l talage, courait un accompagnement discret, un l ger cordon bouillonn de foulard cr me. C tait l , aux deux bouts, que se trouvaient, en piles colossales, les deux soies dont la maison avait la propri t exclusive, le Paris- Bonheur et le Cuir-10d Or, des articles exceptionnels, qui allaient r volutionner le commerce des nouveaut s. Oh ! cette faille cinq francs soixante ! murmura Denise, tonn e devant le commen ait s ennuyer. Il arr ta un passant. La rue de la Michodi re, monsieur ?Quand on la lui eut indiqu e, la premi re droite, tous trois revinrent sur leurs pas, en tournant autour du magasin.


Related search queries