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CINNA ou LA CLÉMENCE D'AUGUSTE, TRAGÉDIE

CINNA (1682)ou la CL MENCE D'AUGUSTE TRAG DIECORNEILLE, Pierre1682 Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, Janvier 2016- 1 -- 2 - CINNA (1682)ou la CL MENCE D'AUGUSTE TRAG DIEM. DC. 3 - MONSIEUR DE ,Je vous pr sente un tableau d'une des plus belles actions d' monarque tait tout g n reux, et sa g n rosit n'a jamais paruavec tant d' clat que dans les effets de sa cl mence et de sa lib ralit .Ces deux rares vertus lui taient si naturelles et si ins parables en lui,qu'il semble qu'en cette histoire que j'ai mise sur notre th tre, ellesse soient tour tour entre-produites dans son me. Il avait t silib ral avec CINNA , que sa conjuration ayant fait voir une ingratitudeextraordinaire, il eut besoin d'une extraordinaire effort de cl mencepour lui pardonner, et le pardon qu'il lui donna fut la source desnouveaux bienfaits dont il lui fut prodigue, pour vaincre tout faitcet esprit qui n'avait peut tre gagn par les premiers ; de sorte qu'ilest vrai de dire, qu'il eut t moins cl ment envers lui s'il eut t moins lib ral, et qu'il eut t moins lib ral s'il eut t moins cl tant, qui pourrais-je plus justement donner le portrait d'unel'une de ses h ro ques vertus qu' celui qui poss de l'autre en un sihaut degr , puis

Livre I de ses Essais, chapitre XXIII. L'empereur Auguste, étant en la Gaule, reçut certain avertissement d'une conjuration que lui brassait L. Cinna : il délibéra de s'en

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1 CINNA (1682)ou la CL MENCE D'AUGUSTE TRAG DIECORNEILLE, Pierre1682 Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, Janvier 2016- 1 -- 2 - CINNA (1682)ou la CL MENCE D'AUGUSTE TRAG DIEM. DC. 3 - MONSIEUR DE ,Je vous pr sente un tableau d'une des plus belles actions d' monarque tait tout g n reux, et sa g n rosit n'a jamais paruavec tant d' clat que dans les effets de sa cl mence et de sa lib ralit .Ces deux rares vertus lui taient si naturelles et si ins parables en lui,qu'il semble qu'en cette histoire que j'ai mise sur notre th tre, ellesse soient tour tour entre-produites dans son me. Il avait t silib ral avec CINNA , que sa conjuration ayant fait voir une ingratitudeextraordinaire, il eut besoin d'une extraordinaire effort de cl mencepour lui pardonner, et le pardon qu'il lui donna fut la source desnouveaux bienfaits dont il lui fut prodigue, pour vaincre tout faitcet esprit qui n'avait peut tre gagn par les premiers.

2 De sorte qu'ilest vrai de dire, qu'il eut t moins cl ment envers lui s'il eut t moins lib ral, et qu'il eut t moins lib ral s'il eut t moins cl tant, qui pourrais-je plus justement donner le portrait d'unel'une de ses h ro ques vertus qu' celui qui poss de l'autre en un sihaut degr , puisque dans cette action ce grand Prince les a si bienattach es, et comme unis l'une l'autre, qu'elles ont t toutensemble et la cause et l'effet l'une de l'autre ? Vous avez desrichesses, mais vous savez jouir, et vous en jouissez d'une fa on sinoble, si relev e, et tellement illustre, que vous forc s la voixpublique d'avouer que la fortune a consult la raison quand elle ar pandu ses faveurs sur vous, et qu'on a plus de sujet de vous ensouhaiter le redoublement, que de vous envier l'abondance.

3 J'ai v cusi loign de la flatterie que je pense tre ne possession de me fairecroire quand je dis du bien de quelqu'un, et lorsque je donne deslouanges, ce qui m'arrive assez rarement, c'est avec tant de retenue,que je supprime toujours quantit de glorieuses v rit s pour ne merendre pas suspect d' taler de ces mensonges obligeants, quebeaucoup de nos modernes savent d biter de si bonne gr ce. Aussi jene dirai rien des avantages de votre naissance, ni de votre courage,qu'il a si dignement soutenu dans le profession des armes qui vousavez donn vos premi res ann es, ce sont des choses connues de toutle monde : je ne dirai rien de ce prompt et puissant secours quere oivent chaque jour de votre main tant de bonnes familles ruin espar les d sordres de nos guerres, ce sont des choses que vous vouleztenir cach es : je dirai seulement un mot de ce que vous avezparticuli rement de commun avec Auguste.

4 C'est que cetteg n rosit qui compose la meilleure partie de votre me, et r gne surl'autre, et qu' juste titre on peut nommer l' me de votre me,puisqu'elle en fait mouvoir toutes les puissances, c'est dis-je que cetteg n rosit l'exemple de ce grand Empereur prend plaisir s' tendresur les gens de lettres en un temps o beaucoup pensent avoir tropr compens leurs travaux quand ils les ont honor s d'une louangest rile. Et certes, vous avez trait quelques unes de nos Muses avec- 4 -tant de magnanimit , qu'en elles vous avez oblig toutes les autres, etqu'il n'en est point qui ne vous en doive un remerciement. Trouvezdonc bon, MONSIEUR, que je m'acquitte de celui que je reconnaisvous en devoir, par le pr sent que je vous fait de ce po me; que 'aichoisi comme le plus durable des miens, pour apprendre pluslongtemps ceux qui le liront, que le g n reux Monsieur deMontoron par une lib ralit inou e en ce si cle s'est rendu toutes lesMuses redevables et je prends tant de part aux bienfaits dont vousavez surpris quelques-unes d'elles, que je m'en dirai toute ma vie, MONSIEUR,Votre tr s humble et tr s oblig 5 -Seneca Lib.

5 I, De Clementia, chapitre Augustus mitis fuit Princeps, si quis illum a Principatu suoaestimare incipiat : In communi quidem Republica, duodevicesimumegressus annum, jam pugiones in sinu amicorum absconderat, jaminsidiis M. Antonii consulis latus petierat, jam fuerat Collegaproscriptionis ; sed quum annum quadragesimum transisset, et inGallia moraretur, delatum est ad eum indicium, L. Cinnam, stolidiingenii virum, insidias ei struere. Dictum est et ubi, et quando, etquemadmodum aggredi vellet. Unus ex consciis deferebat ; statuit seab eo vindicare. Consilium amicorum advocari jussit. Nox illiinquieta erat, quum cogitatet adolescentem nobilem, hoc detractointegrum, Cn. Pempeii nepotem damnandum. Jam unum hominemoccidere non poterat, quum M. Antonio proscriptionis edictum intercoenam dictarat. Gemens subinde voces varias emittebat et inter secontrarias : Quid ergo ?

6 Ego percussorem meum securum ambularepatiar, me sollicito ? Ergo non dabit poenas, qui tot civilibus bellisfrustra petitum caput, tot navalibus, tot pedestribus proeliisincolume, postquam terra marique pax parta est, non occidereconstituat, sed immolare ? Nam sacrificantem placuerat silentio interposito, majore multo voce sibi quam Cinnaeirascebatur : Quid vivis, si perire te tam multorum interest ? Quisfinis erit suppliciorum ? Quis sanguinis ? Ego sum nobilibusadolescentulis expositum caput, in quod mucrones acuant. Non esttanti vita, si, ut ego non peream, tam multa perdenta tandem illum Livia uxor, et : Admittis, inquit, muliebreconsilium ? Fac quod medici solent ; ubi usitata remedia nonprocedunt, tentant contraria. Severitate nihil adhuc profecisti :Salvidienum Lepidus secutus est, Lepidum Muraena, Muraenam,Caepio, Caepionem Egnatius, ut alios taceam quos tantum ausospudet ; nunc tenta quomodo tibi cedat clementia.

7 Ignlosce L. Cinnae; deprehensus est ; jam nocere tibi non potest, prodesse famae tuaepotest. Gavisus sibi quod advocatum invenerat, uxori quidem gratiasegit ; renuntiari autem extemplo amicis quos in consilium rogaveratimperavit, et Cinnam unum ad se accersit, dimissisque omnibus ecubiculo, quum alteram poni Cinnae cathedram jussisset : Hoc,inquit, Primum a te peto, ne me loquentem interpelles, ne mediosermone meo proclames ; dabitur tibi loquendi liberum tempus. Egote, CINNA , quum in hostium castris invenissem, non factum tantummihi inimicum, sed natum, servavi ; patrimonium tibi omne concessi; hodie tam felix es et tam dives, ut victo victores invideant :sacerdotium tibi petenti, praeteritis, compluribus quorum parentesmecum militaverant, dedi. Quum sic de te meruerim, occidere meconstituisti. Quum ad hanc vocem exclamasset CINNA , procul hanc abse abesse dementiam : Non praestas, inquit, fidem, CINNA ;convenerat ne interloquereris.

8 Occidere, inquam, me paras." Adjecitlocum, socios, diem, ordinem insidiarum, cui commissum esset- 6 -ferrum ; et quum defixum videret, nec ex conventione jam, sed exconscientia tacentem : Quo, inquit, hoc animo facis ? Ut ipse sisprinceps ? Male, mehercule, cum republica agitur, si tibi adimperandum nihil praeter me obstat. Domum tuam tueri non potes ;nuper libertini hominis gratia in privato judicio superatus es. Adeonihil facilius putas quam contra Caesasem advocare ? Cedo, si spestuas solus impedio, Paulusne te et Fabius Maximus et Cossi etServilii ferent, tantumque agmen nobilium, non inania nominapraeferentium, sed eorum qui imaginibus suis decori sunt ? Ne totamejus orationem repetendo magnam partem voluminis occupem,diutius enim quam duabus horis locutum esse constat, quum hancpoenam qua sola erat contentus futurus, extenderet : Vitam tibi,inquit, CINNA , iterum do, prius hosti, nunc insidiatori ac hodierno die inter nos amicitia incipiat.

9 Contendamus utrum egomeliore fide vitam tibi dederim, an tu debeas. Post haec detulit ultroconsulatum, questus quod non auderet petere ; amicissimum,fidelissimumque habuit ; haeres solus fuit illi ; nullis amplius insidiisab ullo petitus 7 -Livre I de ses Essais, chapitre 'empereur Auguste, tant en la Gaule, re ut certain avertissementd'une conjuration que lui brassait L. CINNA : il d lib ra de s 'envenger, et manda pour cet effet au lendemain le conseil de ses la nuit d'entre deux, il la passa avecques grande inqui tude,consid rant qu'il avait faire mourir un jeune homme de bonnemaison et neveu du grand Pompeius, et produisait en se plaignantplusieurs divers discours : Quoi doncques, disait-il, sera-t-il vraique je demeurerai en crainte et en alarme, et que je laisserai monmeurtrier se promener cependant son aise ?

10 S'en ira-t-il quitte,ayant assailli ma t te, que j'ai sauv e de tant de guerres civiles, detant de batailles par mer et par terre, et apr s avoir tabli la paixuniverselle du monde ? Sera-t-il absout, ayant d lib r non de memeurtrir seulement, mais de me sacrifier ? car la conjuration taitfaite de le tuer comme il ferait quelque sacrifice. Apr s cela, s' tanttenu coi quelque espace de temps, il recommen ait d'une voix plusforte, et s'en prenait soi-m me : Pourquoi vis-tu, s'il importe tant de gens que tu meures ? N'y aura-t-il point de fin tesvengeances et tes cruaut s ? Ta vie vaut elle que tant de dommagese fasse pour la conserver ? Livia, sa femme, le sentant en cesangoisses : Et les conseils des femmes y seront ils re us ? lui ditelle : fais ce que font les m decins ; quand les recettes accoutum esne peuvent servir, ils en essayent de contraires.


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