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LE FILS NATUREL - theatre-classique.fr

LE FILS NATURELou Les PREUVES DE LAVERTUCOM DIE en CINQ ACTES et EN PROSE, avec l'histoire v ritablede la pi , Denis1757 Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, Octobre 2015- 1 -- 2 -LE FILS NATURELou Les PREUVES DE LAVERTUCOM DIE en CINQ ACTES et EN PROSE, avec l'histoire v ritablede la pi ce.[par DENIS DIDEROT] Amsterdam, Chez Pierre Erialed, imprimeur DCC. 3 -Pr faceLe sixi me volume de l'Encyclop die venait de para tre , et j' taisall chercher la campagne du repos et de la sant ; lorsqu'un venement, non moins int ressant par les circonstances que par lespersonnes, devint l' tonnement et l'entretien du canton. On n'y parlaitque de l'homme rare qui avait eu, dans un m me jour, le bonheurd'exposer sa vie pour son ami, et le courage de lui sacrifier sapassion, sa fortune et sa libert.

la méchanceté qui nous suit. Voilà les réflexions que je fais toutes les fois que je me rapelle ton histoire. Elles me consolent du peu de temps qui me reste à vivre ; et si tu voulais, ce serait la morale d'une pièce dont une partie de notre vie serait le sujet, et que nous représenterions entre nous.» «€Une pièce, mon père !

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1 LE FILS NATURELou Les PREUVES DE LAVERTUCOM DIE en CINQ ACTES et EN PROSE, avec l'histoire v ritablede la pi , Denis1757 Publi par Gw nola, Ernest et Paul Fi vre, Octobre 2015- 1 -- 2 -LE FILS NATURELou Les PREUVES DE LAVERTUCOM DIE en CINQ ACTES et EN PROSE, avec l'histoire v ritablede la pi ce.[par DENIS DIDEROT] Amsterdam, Chez Pierre Erialed, imprimeur DCC. 3 -Pr faceLe sixi me volume de l'Encyclop die venait de para tre , et j' taisall chercher la campagne du repos et de la sant ; lorsqu'un venement, non moins int ressant par les circonstances que par lespersonnes, devint l' tonnement et l'entretien du canton. On n'y parlaitque de l'homme rare qui avait eu, dans un m me jour, le bonheurd'exposer sa vie pour son ami, et le courage de lui sacrifier sapassion, sa fortune et sa libert.

2 Je voulus conna tre cet homme. Je le connus, et je le trouvai tel qu'onme l'avoit peint, sombre et m lancolique. Le chagrin et la douleur, ensortant d'une me o ils avaient habit trop longtemps, y avaientlaiss la tristesse. Il tait triste dans sa conversation et dans sonmaintien, moins qu'il ne parl t de la vertu, ou qu'il n' prouv t lestransports qu'elle cause ceux qui en sont fortement pris. Alorsvous eussiez dit qu'il se transfigursit. La s r nit se d ployait sur sonvisage. Ses yeux prenaient de l' clat et de la douceur. Sa voix avaitun charme inexprimable. Son discours devenait path tique. C' tait unencha nement d'id es aust res et d'images touchantes qui tenaientl'attention suspendue et l' me ravie. Mais comme on voit le soir, enautomne, dans un temps n buleux et couvert, la lumi re s' chapperd'un nuage, briller un moment, et se perdre en un ciel obscur : bient tsa gait s' clipsait, et il retombait tout- -coup dans le silence et lam tait Dorval.

3 Soit qu'on l'eut pr venu favorablement, soit qu'il yait, comme on le dit, des hommes faits pour s'aimer sit t qu'ils serencontreront, il m'accueillit d'une mani re ouverte qui surprit tout lemonde, except moi ; et d s la seconde fois que je le vis, je cruspouvoir, sans tre indiscret, lui parler de sa famille , et de ce quivenait de s'y passer. Il satisfit mes questions. Il me raconta sonhistoire. Je tremblai avec lui des preuves auxquelles l'homme debien est quelquefois expos ; et je lui dis qu'un ouvrage dramatiquedont ces preuves seraient le sujet, ferait impression sur tous ceuxqui ont de la sensibilit , de la vertu, et quelque id e de la las ! me repondit-il en soupirant, vous avez eu la m me pens eque mon p re. Quelque temps apr s son arriv e, lorsqu'une joie plustranquille et plus douce commen ait succ der nos transports, etque nous goutions le plaisir d' tre assis les uns c t des autres, ilme dit : Dorval, tous les jours je parle au Ciel de Rosalie et de toi.

4 Je luirend gr ces de vous avoir conserv s jusqu' mon retour, mais surtoutde vous avoir conserv s innocents. Ah ! mon fils, je ne jette point lesyeux sur Rosalie, sans fr mir du danger que tu as couru. Plus je lavois, plus je la trouve honn te et belle, plus ce danger me para tgrand. Mais le Ciel qui veille aujourd'hui sur nous, peut nous- 4 -abandonner demaim. Nul de nous ne conna t son sort. Tout ce quenous savons, c'est qu' mesure que la vie s'avance, nous chappons la m chancet qui nous suit. Voil les r flexions que je fais toutes lesfois que je me rapelle ton histoire. Elles me consolent du peu detemps qui me reste vivre ; et si tu voulais, ce serait la morale d'unepi ce dont une partie de notre vie serait le sujet, et que nousrepr senterions entre nous. Une pi ce, mon p re !

5 Oui, mon enfant. Il ne s'agit point d' lever ici des tr teaux, mais deconserver la m moire, d'un venement qui nous touche , et de lerendre comme il s'est pass .. Nous le renouvellerions nous-m mes,tous les ans, dans cette maison : dans ce salon. Les choses que nousavons dites, nous les redirions. Tes enfants en feraient autant, et lesleurs, leurs descendants. Et je me survivrais moi-m me, et j'iraisconverver ainsi, d' ge en ge, avec tous mes Dorval,penses-tu qu'un ouvrage qui leur transmettrait nos propres id es, nosvrais sentiments, les discours que nous avons tenus dans une descirconstances les plus importantes de notre vie, ne valut pas mieuxque des portraits de famille qui ne montrent de nous qu'un momentde notre visage. C'est- -dire que vous m'ordonnez de peindre votre me, la mienne,celles de Constance, de Clairville, et de Rosalie.

6 Ah, mon p re, c'estune t che au-dessus de mes forces, et vous le savez bien ! coute ; je pr tends y faire mon r le une fois avant que de mourir ;et pour cet effet j'ai dit Andr de serrer dans un coffre les habitsque nous avons apport s des prisons. Mon p Mes enfans ne m'ont jamais oppos de refus, ils ne voudront pascommencer si tard. En cet endroit, Dorval d tournant son visage, et cachant ses larmes,me dit du ton d'un homme qui contraignait sa la pi ce Mais celui qui l'a command e n'est Apr s un momentde silence, il ajouta : .. Elle tait rest e-l cette pi ce, et je l'avaispresque oubli e ; mais ils m'ont repet si souvent que c' tait manquer la volont de mon p re, qu'ils m'ont persuad ; et dimancheprochain nous nous acquittons pour la premi re fois d'une chosequ'ils s'accordent tous regarder comme un devoir.

7 Ah, Dorval, lui dis-je, si j'osais !.. Je vous entends, me repondit-il ; mais croyez-vous que ce soit uneproposition faire Constance Clairville, et Rosalie ? Le sujet dela pi ce vous est connu ; et vous n'aurez pas de peine croire qu'il ya quelques sc nes o la pr sence d'un tranger g nerait c'est moi qui fais ranger la salon. Je ne vous prometspoint. Je ne vous refuse pas. Je verrai. Nous nous s par mes Dorval et moi. C' tait le lundi. Il ne me fit riendire de toute la semaine. Mais le dimanche matin il m' Aujourdhui, trois heures pr cises, la porte du jardin .. Je m'y- 5 -rendis. J'entrai dans le salon par la fen tre ; et Dorval qui avait cart tout le monde me pla a dans un coin, d'o , sans tre vu, je vis etj'entendis ce qu'on va lire, except la derni re sc ne.

8 Une autre foisje dirai pourquoi je n'entendis pas la derni re sc 6 -Voici le liste des personnages r els de la pi ces, aveceux des acteurs qui pourraient les , p re de Dorval et de Rosalie, M. , fils NATUREL de lisimond, et ami de Clairville, M. , fille de Lysimond, Melle , suivante de Rosalie, Melle , domestique de Lysimond, M. Le , valet de Dorval, M. , amir de Dorval et amant de Rosalie, Melle , jeune veuve, soeur de Clairville, Melle , valet de domestiques, de la maisons de sc ne est Saint-Germain-en-Laye. L'actioncommence avec le jour, et se passe dans un salon de lamaison de 7 -ACTE Ila sc ne est dans un salon. On y voit un clavecin, des chaises, des tables de jeu ; surune de ces tables un trictrac ; sur une autre quelques brochures ; d'un c t , un m tier tapisserie, ; dans le fond un canap , NE , est en habit de campagne, en cheveux n glig s, assis dans unfauteuil, c t d'une table sur laquelle il y a des brochures.

9 Il para tagit . Apr s quelques mouvements violents, il s'appuie sur un desbras de son fauteuil, comme pour dormir. Il quitte bient t cettesituation. Il tire sa montre, et dit : peine est-il six se jette sur l'autre bras de son fauteuil ; mais il n'y est pas plus t t,qu'il se rel ve et dit : Je ne saurais prend un livre qu'il ouvre au hasard, et qu'il referme lis sans rien se l ve, se prom ne peux m' Il faut sortir d' Sortir d'ici ! Etj'y suis encha n ! J' effray .Et qui aim -je !.. J'ose me l'avouer, malheureux ! Et appelle violemment : Charles ! Charles ! - 8 -SC NE , croit que son ma tre demande son chapeau et son p e ; illes apporte, les pose sur un , ne vous faut-il plus rien ? chevaux, ma ! Nous partons ?DORVAL. l' est assis dans le fauteuil ; et, tout en parlant, il ramasse des livres,des papiers, des brochures, comme pour en faire des , tout dort encore ne verrai se peut-il ?

10 Le , se tournant vers Charles, d'un air triste etaccabl .Eh bien ! t accueilli dans cette maison, ch ri de tout lemonde, pr venu sur tout, et s'en aller sans parler personne ! Permettez, 9 'ai tout entendu ; tu as raison. Mais je dira Clairville, votre ami ? Constance, sa soeur, quin'a rien n glig pour vous faire aimer ce s jour ?D'un ton plus bas : Et Rosalie ?.. Vous ne les verrez point ?Dorval soupire profond ment, laisse tomber sa t te sur ses mains ; etCharles et Rosalie s' taient flatt s de vous avoir pourt moin de leur mariage. Rosalie se faisait une joie devous pr senter son p re. Vous deviez les accompagnertous l' soupire, s'agite, bonhomme arrive, et vous partez ! Tenez, mon cherma tre, j'ose vous le dire : les conduites bizarres sontrarement sens Clairville !