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GOBLET D'ALVIELLA DES ORIGINES DU GRADE DE MAITRE DANS LA FR AN C-M A CON NE RI E M moire couronn an Grand Orienl de Belgique. (AMNEE 5905) ^ BRUXELLES 1907 IDES Origines du GRADE de Ma tre DANS LA FRANC-MA ONNERIE AVANT-PROPOS. La Loge bleue ou symbolique forme une pyramide trois degr s : la base, les Apprentis ; au milieu, les Compagnons ; au sommet, les Ma tres. Chacun de ces degr s poss de sa formule de serment, ses symboles, ses rites et ses l gendes propres. Dans l'esprit de l'insti-tution ce sont les Ma tres qui, seuls, poss dent la pl nitude et la finalit du secret ma onnique. En a-t-il toujours t ainsi au sein de la Franc-Ma onnerie et, dans la n gative, quelles sont les origines respectives de ces trois degr s ? Si, comme d'aucuns le soutiennent relativement au GRADE de Ma tre, la'Franc-Ma onnerie sp culative a transform ici un rang ou une fonc-tion en un degr , dans quel but et sous l'influence de quels l ments s'est accomplie la transformation ?

— 6 — la division en trois degrés, consacrée, dans les Constitutions de 1738, par la Grande Loge qui a donné naissance à presque toutes les

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1 GOBLET D'ALVIELLA DES ORIGINES DU GRADE DE MAITRE DANS LA FR AN C-M A CON NE RI E M moire couronn an Grand Orienl de Belgique. (AMNEE 5905) ^ BRUXELLES 1907 IDES Origines du GRADE de Ma tre DANS LA FRANC-MA ONNERIE AVANT-PROPOS. La Loge bleue ou symbolique forme une pyramide trois degr s : la base, les Apprentis ; au milieu, les Compagnons ; au sommet, les Ma tres. Chacun de ces degr s poss de sa formule de serment, ses symboles, ses rites et ses l gendes propres. Dans l'esprit de l'insti-tution ce sont les Ma tres qui, seuls, poss dent la pl nitude et la finalit du secret ma onnique. En a-t-il toujours t ainsi au sein de la Franc-Ma onnerie et, dans la n gative, quelles sont les origines respectives de ces trois degr s ? Si, comme d'aucuns le soutiennent relativement au GRADE de Ma tre, la'Franc-Ma onnerie sp culative a transform ici un rang ou une fonc-tion en un degr , dans quel but et sous l'influence de quels l ments s'est accomplie la transformation ?

2 En examinant ces questions, nous serons amen s traiter, outre l'origine du degr , l'histoire de sa l gende et l'interpr tation de son symbolisme. Le sujet est relativement neuf. Pendant la derni re partie du XVIII6 si cle et la premi re moiti du xixe, on a beaucoup discut sur l'origine de la Franc-Ma onnerie, mais on a laiss de c t l'origine de ses degr s. La plupart des historiens ma onniques acceptaient comme un fait remontant l'organisation primitive de l'Ordre 6 la division en trois degr s, consacr e, dans les Constitutions de 1738, par la Grande Loge qui a donn naissance presque toutes les ob diences actuelles de la Ma onnerie bleue. Cependant, s'ils avaient lu avec un peu plus d'attention le texte m me des Grandes Consti-tutions, en sa r daction premi re de 1723, ils y auraient constat la pr sence d'une tradition toute diff rente qui ne s'est jamais compl -tement oblit r e dans la Grande Loge d'Angleterre et qui, depuis 1815, a reparu sous la forme suivante, dans les ditions succes-sives des Antient Charges : Aux anciens temps, aucun Fr re, si habile qu'il f t dans le m tier, n' tait appel un Ma tre Ma on avant d'avoir t lu la direction d'une Loge.

3 Findel, le premier, je pense, s'avisa de soutenir dans son Histoire de. la Franc-Ma onnerie, parue en 1862, que, dans le principe, le rituel de r ception formait un tout indivisible ; il n'y est question que d'un seul GRADE ; le GRADE de Ma tre n'existait donc point cette poque (1). Mais il s'abstint d'insister autrement sur la question. Il fallut, pour que celle-ci f t pos e dans ses v ritables termes, les recherches arch ologiques qui, surtout partir de 1860, exhum rent en Angleterre et en Ecosse les manuscrits ma onniques de quelques collections particuli res et fouill rent les archives poudreuses de certaines Loges remontant aux premi res ann es du XVIII6 si cle, voire la seconde partie du sviie et m me plus haut. De l sont sortis des nombreux m moires, ainsi que des discussions m morables, qui ont permis aux r cents historiens de la Franc-Ma onnerie britannique, les FF.

4 Robert Freke Gould, Murray Lyon, Chetwoode Crawley, Hughan, etc., sans oublier les Am ricains Albert Pike et Mackay, de formuler des conclusions, encore divergentes peut- tre sur des points de d tail, mais d'une suggestive quasi-unanimit en ce qui concerne l'introduction du troisi me degr (2). Ces recherches ont trouv de l' cho chez nos FFF.. de Hollande et d'Allemagne. La Franc-Ma onnerie de langue fran aise y est rest e trang re jusqu'ici. (1) FINDEL, t. I, p. 1S6 de la traduction fran aise. (2) Voir surtout ROBERT FREKE GOULD, A Concise History of Free Masonry, pp. 304 324. MACKAY, The History of Free Masonry, vol. IV, pp. 926 1022. Il faut particuli rement mentionner les discussions poursuivies, dans le principal centre des tudes ma onniques en Angleterre, la vaillante Loge les Quatuor Coronati, et reproduites dans l'Are Quatuor Coronatorum, la suite des m moires qui y ont donn lieu ; JOHN LANE, Master's Lodges (t.)

5 I, p. 107). HUGHAN, The three Deyrees of Masonry (t. X, p. 127). SPETH, The two Deyrees Theory (t. XI, p. 47). GOULD, The Deyrees of Pure and Ancient Masonry (t, XVI, p. 28). Puisque le Grand-Orient de Belgique, toujours soucieux des tra-ditions et des int r ts de notre Ordre, a jug opportun de mettre la question au concours deux ann es de suite, je vais entreprendre d'exposer l' tat de la question, en y ajoutant mes conclusions per-sonnelles. Le probl me m rite d'autant plus l'attention qu'il s'agit du degr par lequel la Franc-Ma onnerie rappelle la fois les associa-tions professionnelles du moyen ge et les myst res religieux de l'antiquit . Quelle qu'en soit la provenance imm diate, nous ne pourrions le rejeter de notre liturgie sans renier une des sources de notre double origine. C'est une des initiations auxquelles peut le mieux s'appliquer le vers inspir par les myst res d'Eleusis au vieil auteur de l'hymne hom rique D m ter : oc Ty.

6 ' onamev T iySovmv vSp TiMV. Heureux celui des mortels qui a vu ces rites ! PREMI RE PARTIE. t'IISXROnUCTION DU TROISI ME DEGR DAISS 1A FKA SC-MA ONXERIE. I. La ma trise dans la Franc-Ma onnerie de pratique. La Franc-Ma onnerie son nom m me l'indiquerait d faut de son histoire d rive des corporations professionnelles qui prati-quaient l'art de b tir. Dans l'organisation conomique du moyen ge, subordonn e tout enti re au double principe de l'association et du privil ge, les m thodes de travail, l'utilisation des mati res pre-mi res, l'emploi des outils, en un mot l'application des connaissances n cessaires l'exercice de chaque metier, taient consid r s comme le patrimoine du groupe professionnel. C' taient des secrets qui se transmettaient sous la sauvegarde d'un serment par lequel on jurait la fois d'observer les r glements de la corporation et de garder-ie silence sur ses affaires.

7 Apr s un temps d'apprentissage, le nouveau venu tait d clar apte exercer le m tier ; il prenait rang parmi les Compagnons (Knaa'p, Geselle, Fellow). On donnait le titre de Ma tre {Magister, Meister, Meester, Master) au Compagnon qui avait d'autres ouvriers sous ses ordres ou qui ouvrait un atelier pour son compte. Les droits respectifs des Ma tres et des Compagnons diff rent suivant les temps, les localit s et les metiers. A 1 origine, le Ma tre tait, comme nous venons de le voir, l' quivalent de ce qu'aujourd hui, dans le langage industriel, nous entendons par le terme de patron. Peu peu, dans la plupart des pays, la ma trise tendit devenir un privil ge. Il fallut, pour l'acqu rir, fournir des preuves s rieuses d'instruction et d'habilet dans le m tier; son obtention fut en outre soumise des conditions pecuniaires assez onereuses, le nombre de ses titulaires fut limit ; parfois m me, comme dans 10 certains m tiers bruxellois au xvnie si cle, elle oherclia se rendre h r ditaire (1).}

8 Toutefois la distinction des Apprentis, des Compa-gnons et des Ma tres ne fut jamais pouss e jusqu' faire de ces trois grades autant d'associations distinctes, officiellement organis es au sein de la corporation. Il faut faire observer, en outre, que, tandis que la distinction du Compagnon et de l'Apprenti est fondamentale et universelle, celle du Compagnon et du Ma tre est loin d' tre g n rale. Dans de nom-breuses corporations, l'Apprenti, apr s avoir fait son temps et prouv sa capacit , tait directement investi de la Ma trise. Le serment qui engageait l'individu vis- -vis de la corporation tait pr t , suivant la coutume des diff rents pays, tant t par l'Apprenti, tant t par-le Compagnon sa sortie de l'apprentissage, tant t par le Ma tre, son entr e en fonctions. A c t de l'organisation du m tier ou plut t repr sentant une des faces de cette organisation, ses c t s charitables et mutualistes se pla ait la Fraternit [Fraternitas, Brudershaft, Broederscap, Brother-hood ou Fellowship, Confr rie ou Compagnonnage).]

9 Elle tait g n -ralement pr sid e par un Ma tre ; mais Compagnons et Ma tres s'y trouvaient plus ou moins sur un pied d' galit . D'autre part, le point est important noter, elle pouvait recevoir, au moins comme membres honoraires, des personnages trangers la profes-sion. La charte octroy e en 1260 par l' v que de B le aux tailleurs de cette ville renferme la clause suivante : Les m mes conditions sont applicables ceux qui n'appartiennent pas au m tier et qui d sirent entrer dans la Fraternit . Plus tard, dans certains pays, en Allemagne, en Belgique, en France surtout, les Ma tres finirent par se retirer de ces Fraternit s qui, entre les mains des Compagnons, devinrent des associations de r sis-tance et de secours mutuel. De l sont sortis notamment les Compa-gnonnages fran ais qui finirent par se constituer en dehors de l'orga-nisation officielle du m tier et qui, fr quemment tracass s par l'au-torit , n'en surv curent pas moins aux corporations professionnelles, pour ne dispara tre que de nos jours, ou plut t pour se fondre dans les Ligues syndicales ouvri res.

10 Il en fut autrement au sein des Iles Britanniques, o les Ma tres, aussi bien que les Compagnons et m me les Apprentis, rest rent (1) G, DES MAREZ, L'organisation du travail Bruxelles au xv si cle. Bruxelles, 1904, chapitre II, 3. 11 membres des Fraternit s. C'est clans ces Fraternit s, plut t que dans les ateliers proprement dits, qu'il faut oherolier les ant c dents de la Ma onnerie sp culative, comme nous le verrons plus loin propos de la Brotherhood tablie dans la Compagnie des Ma ons de Londres. Cette distinction, sur laquelle on n'a peut- tre pas assez insist jusqu'ici, n'a rien qui contredise l'origine professionnelle de la Franc-Ma onnerie moderne. La Fraternit , en effet, lors m me qu'elle s'adjoignait des Compagnons honoraires, n' tait constitu e qu'en vue du m tier ou plut t dans l'int r t exclusif de ses membres ; elle constituait souvent le lien entre ateliers de la m me profession.


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