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Le chefferie traditionnelle en question

La chefferie traditionnelle en question E CMS (1) a pl-is l initiative de vous inviter tenir ces assi- ses afin de vous signqier tout l int r t qu il porte la chef- ferie traditionnelle D d clarait le capitaine Amadou Seyni Ma ga l ouverture des travaux de l Assembl e des chefs tradi- tionnels du Niger, le 28 octobre 1974 Maradi. Faut-il y voir de la d magogie ou une sinc rit politique ? On a de bonnes rai- sons de croire que le r gime d alors avait besoin du soutien de la chefferie , comme cela avait t le cas par le pass des gouver- neurs coloniaux, du pr sident du Conseil de gouvernement, D jib0 Bakary, ainsi que du premier pr sident de la R publique du Niger, Diori Hamani.

La chefferie traditionnelle en question E CMS (1) a pl-is l’initiative de vous inviter à tenir ces assi- ses afin de vous signqier tout l’intérêt qu’il porte à la chef-

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1 La chefferie traditionnelle en question E CMS (1) a pl-is l initiative de vous inviter tenir ces assi- ses afin de vous signqier tout l int r t qu il porte la chef- ferie traditionnelle D d clarait le capitaine Amadou Seyni Ma ga l ouverture des travaux de l Assembl e des chefs tradi- tionnels du Niger, le 28 octobre 1974 Maradi. Faut-il y voir de la d magogie ou une sinc rit politique ? On a de bonnes rai- sons de croire que le r gime d alors avait besoin du soutien de la chefferie , comme cela avait t le cas par le pass des gouver- neurs coloniaux, du pr sident du Conseil de gouvernement, D jib0 Bakary, ainsi que du premier pr sident de la R publique du Niger, Diori Hamani.

2 Au Niger, faut-il le rappeler, la chefferie tradition- nelle repr sente une institution cl de l organisation du pouvoir et de l administration des soci t s pr coloniales. En face d eux, les premiers militaires trouv rent donc un pouvoir tabli avec lequel ils devaient obligatoirement compter. I1 ne faut pas oublier d ailleurs que c est par l envoi de R sidents aupr s des chefs de Zinder et de Tessaoua que s affirma la pr sence fran aise dans la partie centrale du pays. (( L administration indig ne doit tre r duite au minimum d action directe, elle ne doit tre en quelque sorte qu un contr le sur les actes des chefs ou des collectivit s indig nes.))

3 B Cette instruction, donn e par un .administrateur militaire en 1901, r sume bien l esprit dans lequel fut abord le rapport aux insti- tutions politiques existantes (2). Au fil des ann es, l assujettisse- ment de l ancien pouvoir au nouveau se fit plus troit et plus pesant, mais sans jamais conduire l effacement du premier. A travers toutes les vicissitudes qu elle a d traverser et p?r-del les conditions nouvelles introduites par la construction d un Etat natio- nal et de son appareil de pouvoir, la chefferie a conserv un r le non n gligeable dans la vie sociale et politique nig rienne.

4 51 Un simple rouage de l administration coloniale Chef de guerre et protecteur; garant du respect des lois et arbitre des conflits entre les individus ou les groupes; adminis- trateur des ressources collectives - notamment de celles de l envi- onnement -, agent des alliances avec les forces surnaturelles - t, ce titre, d positaire de la fertilit de son territoire et de ses jets -, tels pouvaient tre les principaux r les jou s par un chef t ceux qui l entouraient, dans le cadre des structures de pouvoir t i aditionnelles.

5 L accent pouvait tre mis, selon les soci t s, sur l un ou l autre de ces aspects mais, dans tous les cas, les fonc- tions du chef rev taient de multiples dimensions. Peut- tre est-ce dans le mod le haoussa - et dans les exemples qui s en taient inspir s - que l organisation politique avait atteint la plus grande rigueur et la plus grande complexit$. On pouvait r ellement par- ler dans ce cas d une structure d Etat au plein sens du terme, qui assurait une parfaite articulation entre un p le urbain - capi- tale politique, centre de commerce et d artisanat, bastion fortifi - et les nombreux petits villages et hameaux o vivait et travail- lait l essentiel de la population (3).

6 Si la contrainte et les contr les exerc s par l interm diaire d un appareil de pouvoir repr sentaient les garants Ge la s curit mili- taire et de la prosp rit conomiques de ces Etat, leur coh sion ociale reposait essentiellement sur les investissements symboliques ont tait l objet la personne du chef, dans ses dimensions histo- iques et religieuses. tre un sujet, ce n tait pas seulement subir 4 ne force contre laquelle on ne pouvait pas se rebeller; c tait, de fa on beaucoup plus profonde, prouver intimement l imp rieuse n cessit des liens entretenus avec le chef - liens qui permet- taient de participer de la prosp rit dont l nergie manant de celui-ci tait la source (4).

7 Ce n est pas sans r sistances que le conqu rant r ussit sou- mettre de tels adversaires. Les deux premi res d cennies de la pr - sence coloniale furent marqu es par un soul vement du pays djerma et par la lutte farouche men e par les Touaregs sous l impulsion de leur meneur, Kaocen, un Targui du Damergou(5). (1) Conseil militaire supr me. (2) Y. Rash, Un tublissement colonial sans histoire : les premikes ann es fran aises air Nkm, 1897-1906, multigr., Niamey, 1972 (342 p.). (3) Voir en particulier la description de 1 chefferie de Maradi dans Smith, 8 A Hausa Kingdom: Maradi Under Dan askore, 1854-1875 D, in West African King- i ms in the Nineteenth Centuly,,Kaberry et orde eds, Oxford, Oxford University Press, 1967.

8 (4) Pour une analyse des representations qui entourent la chefferie haoussa voir les travaux de G. Nicolas, en particulier Dyna- mique sociale et appre hension du monde au sein d une soci t huusa, Paris, Institut d Eth- nologie, 1975. (5) Voir ce sujet Y. Rash, op. cit. et E. S r de Rivi res, Histoire du Niger, Paris, Berger-Levrault, 1965. 52 S. ABBA Pour N pacifier D les populations (en d autres termes pour les soumettre totalement), l administration militaire exigea des chefs all geance et d claration de fid lit (6).

9 En outre, pour mieux exer- cer son contr le, elle imposa un d coupage territorial en cantons et en provinces l o existaient nagu re des r seaux, parfois g o- graphiquement discontinus, liant les sujets leur ma tre. Ce pla- cage d un nouveau sch ma d administration territorial donna lieu l amputation de chefferies anciennes et, dans bien des cas, la cr ation ex nihilo de cantons qui n avaient aucune r alit his- torique. Ces red coupages, conjugu s avec les r vocations r p t es des responsables traditionnels qui ne se montraient pas assez sou- mis, avaient pour objectif de transformer les chefs traditionnels en agents dociles de l administration.

10 Dans un territoire sous- administr , dot de moyens et de subsides modestes, la bureau- cratie coloniale avait absolument besoin de ces auxiliaires pour exer- cer son contr le sur des populations dispers es sur un vaste ter- ritoire, souvent difficilement accessibles et avec lesquelles, de sur- cro t, il tait difficile de communiquer. La chefferie , en tant qu institution, aurait pu perdre tout Cr - dit du fait du r le que l on cherchait lui faire tenir. En effet, certains notables - g n ralement ceux qui ne devaient leur exis- tence qu au bon vouloir du colonisateur - accept rent de bon gr de faire ce que l on attendait d eux, profitant m me de l occasion pour pressurer leur propre profit ceux qui taient plac s sous leur autorit.


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