Example: marketing

Empathie et ses effets - Psychologie Positive

Empathie et ses effetsJ. LecomteL Empathie joue un r le essentiel dans les relations humaines quotidiennes et constitue lec ur de la relation de soins. Tous les auteurs qui ont tent d en cerner les contourssoulignent qu il s agit de la capacit de se mettre la place d autrui, de se repr senter cequ il ressent et/ou pense. Ressentir/penser : ce sont l les deux facettes essentielles del Empathie , l une motionnelle, l autre cognitive. Certains auteurs en rajoutent uneautre, la dimension comportementale (parfois appel e cho sation ou encore effetcam l on ). Elle d signe l imitation involontaire des gestes et postures d une autrepersonne, particuli rement fr quente chez les personnes qui entretiennent de bonnesrelations entre elles ; par exemple, croiser tous deux les bras de la m me mani re quelques instants d intervalle.

Empathie et ses effets J. Lecomte L’empathie joue un rôle essentiel dans les relations humaines quotidiennes et constitue le cœur de la relation de soins.

Tags:

  Psychologie

Information

Domain:

Source:

Link to this page:

Please notify us if you found a problem with this document:

Other abuse

Transcription of Empathie et ses effets - Psychologie Positive

1 Empathie et ses effetsJ. LecomteL Empathie joue un r le essentiel dans les relations humaines quotidiennes et constitue lec ur de la relation de soins. Tous les auteurs qui ont tent d en cerner les contourssoulignent qu il s agit de la capacit de se mettre la place d autrui, de se repr senter cequ il ressent et/ou pense. Ressentir/penser : ce sont l les deux facettes essentielles del Empathie , l une motionnelle, l autre cognitive. Certains auteurs en rajoutent uneautre, la dimension comportementale (parfois appel e cho sation ou encore effetcam l on ). Elle d signe l imitation involontaire des gestes et postures d une autrepersonne, particuli rement fr quente chez les personnes qui entretiennent de bonnesrelations entre elles ; par exemple, croiser tous deux les bras de la m me mani re quelques instants d intervalle.

2 Des recherches contemporaines sur les neurones-miroirsont mis en vidence que notre cerveau est pr dispos ce que nous r agissions de fa onempathique au v cu d autrui. Sur un plan empirique, l Empathie est aujourd huireconnue comme l un des principaux facteurs de r ussite d une psychoth rapie. Enfin,dans l univers soignant, de nombreuses tudes ont d montr l impact positif del Empathie sur les patients, que ce soit en termes de satisfaction vis- -vis des soins re us,de bien- tre psychologique, d observance des prescriptions, de sant physique, et m mede moindre tendance des patients victimes d erreurs m dicales poursuivre leurm decin. Le chapitre conclut sur une perspective selon laquelle l Empathie pourraitconstituer le fondement d une nouvelle conception de la citoyennet . 2010 Elsevier Masson SAS.

3 Tous droits r serv cl s : Empathie ; Care ; Neurones-miroirs ; Psychoth rapie ;Approche centr e sur la personne ; Erreurs m dicalesPlan Qu est-ce que l Empathie ?1 Partager le v cu motionnel1 Comprendre la pens e d autrui2 Quand les cerveaux entrent en r sonance2 Empathie en psychoth rapie2 Une source essentielle de l efficacit th rapeutique2 Entretien motivationnel3 Empathie dans le monde soignant4 Les patients pr f rent l Empathie la distanceprofessionnelle4 Obstacles l empathie4 Multiples effets de l Empathie sur les patientset leurs proches5 Empathie , fondement d une nouvelle conceptionde la citoyennet ?6 Qu est-ce que l Empathie ?Partager le v cu motionnelUne premi re composante de l Empathie est donc motionnelle ; c est une r action g n ralement automa-tique et non intentionnelle.

4 Lorsque nous voyonsquelqu un souffrir, nous sommes nous-m mes affect s,nous prouvons g n ralement un ressenti d sagr peut tre le cas par exemple lorsque l on observe la t l vision un sportif qui exprime sa douleur apr ss tre tordu la observation de jeunes enfants a mis en vidence lapr cocit de ce type de r action. En effet, d s lespremi res heures suivant leur naissance, les b b sr agissent la d tresse de cong n res, en Decety, professeur l universit de Washington,l Empathie est possible parce que nous poss dons unedisposition inn e ressentir que les autres personnessont comme nous et parce que nous d velopponsrapidement au cours de l ontogen se la capacit de nousmettre mentalement la place d autrui [1]. Ainsi, unejeune femme de 20 ans dont le fr re tait tr s malade 60-495-B-101 Savoirs et soins infirmiers 2011 Elsevier Masson SAS.

5 Tous droits r serv s. - Document t l charg le 23/03/2011 par Lecomte Jacques (321029)s exprime de cette fa on au sujet d une amie : J ima-gine qu elle pouvait elle aussi ressentir ma peur deperdre quelqu un [2].La facette motionnelle est une composante majeurede l Empathie . En effet, les personnes atteintes dutrouble de la personnalit antisociale pr sentent unimportant manque d Empathie motionnelle ; il leur esttr s difficile de ressentir (aux niveaux physiologique etsubjectif) l tat motionnel d autrui, tout particuli re-ment la tristesse et la peur. En revanche, leur niveaud Empathie cognitive est g n ralement pr serv . Cer-tains psychopathes sont d ailleurs de remarquablesmanipulateurs, ce qui exige de fortes capacit s semettre cognitivement la place d la pens e d autruiExaminons maintenant la deuxi me facette, cogni-tive, de l Empathie .

6 Les tres humains d veloppent lacapacit de se repr senter les tats mentaux d autruigr ce un syst me conceptuel, appel th orie del esprit par les cognitivistes et mentalisation par aptitude se r v le tr s t t chez les enfants. Nousvenons de voir que les b b s peuvent imiter le compor-tement d autrui. Mais plus tonnant encore, ils parvien-nent aussi percevoir les intentions d autrui, ainsi quel a clairement d montr une tude men e aupr s deb b s de 18 mois[3]. L exp rimentateur fait semblantd chouer un exercice, consistant, par exemple, terl extr mit d une sorte de mini-halt re : son doigt glissesur l objet, apparemment sans parvenir ses fins. Or, lesb b s qui observent cette sc ne et qui l on pr senteensuite une mini-halt re ont tendance s parer la barreet l extr mit ; d autres b b s, qui l on pr sentesimplement l objet (sans la s quence ant rieure avecl adulte), ne le font pas.

7 De fa on vidente, souligneMeltzoff, les b b s peuvent comprendre nos buts m mesi nous chouons les r aliser. Ils choisissent d imiter ceque nous voulons faire, plut t que ce que nous faisonspar erreur. Meltzoff en est arriv la conviction quel imitation chez le b b est reli e la perception desautres en tant que comme moi et la compr hen-sion de l esprit d autrui. Selon lui, l imitation et lefonctionnement c r bral qui l accompagne g n re lacompr hension de l esprit d autrui[4].Quand les cerveaux entrenten r sonanceLes recherches sur l Empathie ont connu un regaind int r t inattendu depuis le milieu des ann es 1990, la suite de la d couverte des neurones-miroirs, par une quipe italienne[5]. Ces cellules bien particuli ress activent non seulement lorsque l individu r alise uneaction, mais aussi lorsqu il voit un autre accomplir cetteaction.

8 Ces neurones ont d abord t d couverts chezdes singes, puis mis en vidence chez l tre humain. Ilsjouent un r le majeur dans la reconnaissance et lacompr hension du sens des actions d autrui. Des tudesr centes de r sonance magn tique fonctionnelle ontmontr que lorsqu une personne observe l tat mo-tionnel d une autre (qu il s agisse de d go t, de toucher,de douleur, etc.), cela active des parties du r seauneuronal qui traitent ce m me tat en elle-m me. End autres termes, nous prouvons peu ou prou des motions en miroir de celles ressenties par d couverte des neurones-miroirs est au c ur dud veloppement de la Psychologie des motions,domaine de recherche certainement appel boulever-ser les connaissances sur l tre humain d une mani reaussi profonde que l ont fait les sciences cognitives aucours des deux derni res d cennies[6].

9 L une des fonc-tions majeures des neurones-miroirs est pr cis ment defaciliter l Empathie , comme l a soulign Gallese, l un desd couvreurs de ces cellules. Dans un article intitul L hypoth se de la diversit partag e : des neuronesmiroir l Empathie , il affirme que le m canismeneuronal d appariement constitu par les neurones-miroirs est essentiel pour tablir un lien empathiqueentre individus[7]. C est le cas tant dans le domainecognitif (les actions d autrui d clenchent en nous des m canismes de r sonance qui nous aident devinerson tat d esprit et ses intentions) que dans le domaine motionnel (l observation d autrui dans un certain tat motionnel peur, souffrance, etc. active des circuitsqui g n rent des r ponses motionnelles empathiques).Notons enfin que ces r ponses ne sont pas automati-ques, car elles d pendent partiellement de l valuationque l individu fait de la situation.

10 Par exemple, lar action neuronale est moins forte lorsque la personnepense que la douleur inflig e autrui est destin e travaux sont particuli rement troublants etprometteurs. Ils montrent que notre cerveau est pr dis-pos l interd pendance avec autrui, pour que nouspuissions entrer en r sonance avec nos cong n res etleur manifester de l Empathie . Selon Rizzolatti, autred couvreur des neurones-miroirs, ces derniers nousmontrent combien les liens qui nous unissent auxautres sont profond ment enracin s en nous et, donc, quel point il peut tre bizarre de concevoir un moi sansun nous [8]. La neurophysiologie, qui tait jusqu il y apeu une science du cerveau isol , pourrait bien setransformer demain en neuroscience sociale. D ailleurs,a t cr e en janvier 2010 la Society for SocialNeuroscience.


Related search queries