Quand mon épanouissement personnel passe par mon travail

1 Quand mon panouissement personnel passe par mon travail Cette derni re partie tombe pic. La tr ve estivale est b n fique pour tous. Que ce soit pour ceux qui sont rentr s de vacances ou ceux qui n'ont pas encore profit de leurs cong s, la p riode juillet/ao t nous permet Quand m me de changer de rythme. Il y a moins de monde sur la route (il est donc plus facile aussi de se garer!) ou dans les transports en commun, les rythmes scolaires sont suspendus, les gens sont plus d , le stress s'envole, les batteries se rechargent et on fait le plein de soleil et de lumi re, on profite des journ es plus longues, et a c'est bon pour nos horloges biologiques et notre moral!!!! C'est aussi une p riode propice pour s'accorder du temps et se recentrer sur soi.

2 Profitons-en! Usons, abusons ! Ne dit-on pas qu"il n'y a pas de mal se faire du bien"??? Et bient t la rentr de septembre. La r elle reprise durant laquelle vous allez (vite!) renouer avec vos habitudes, reprendre votre rythme effr n ..et votre stress va balayer tous les b n fices des cong s estivaux. Mais tout ceci n'est pas vrai pour tout le monde, heureusement. Autant certains appr hendent la rentr e, autant d'autres non. Car oui, il y a des heureux au boulot! Et j'en ai rencontr pour vous, vous verrez. Comme nous l'avons vu lors des deux premi res parties, le travail et le manque de travail peuvent rendre (tr s) malade, voire tuer. On parle alors de mal- tre au travail (..qui fait le malheur de ces travailleurs).

3 Vie personnelle et vie professionnelle sont intimement li es et en interaction : le travailleur qui rentre chez lui le soir est bien le m me individu qui est parti le matin. Alors, m me si on n'est pas exactement au travail comme on est la maison, c'est juste une question de costume, la personne reste la m me, avec son propre v cu, ses motions, sa sensibilit , ses seuils de tol Le travailleur est donc sensible son environnement professionnel et . l'exercice de son m tier. Ici je ne vais pas aborder le travail sous l'angle des souffrances, violences et autres harc lements (pour a, je vous renvoie aux parties 1 et 2). Je vais parler du travail dans tout ce qu'il peut rev tir d'acceptable : t ches et conditions de travail qui ne remettent pas en cause la sant physique et/ou mentale du travailleur.

4 Disons que c'est le minimum. Arr tons de sacraliser ou diaboliser le travail , essayons d'avoir simplement un regard peut- tre optimiste. Au cours de cette partie, vous pourrez lire des t moignages. Au gr de mes rencontres, j'ai pos la m me question : "pensez-vous que votre panouissement personnel passe par votre travail et pourquoi?" et vous verrez que oui, on peut tre heureux au travail ! Le but tant de faire un focus sur le bien- tre (..qui fera le bonheur du travailleur?), videmment, les personnes qui ont eu la gentillesse de me r pondre ne sont pas en souffrance leur travail . Pour commencer: une dose de Le penseur, Rodin Pour Aristote, le bonheur consiste, pour chaque tre, remplir la fonction naturelle qui lui est propre.

5 Cet accomplissement s'accompagne de plaisir, car le plaisir na t de la perfection de l'activit . Pour lui, le bonheur est l'expresion d'une excellence. "Ceux qui trouvent du plaisir . s'exercer la g om trie deviennent meilleurs g om il en va de m me de ceux qui aiment la musique, l'architecture et les autres arts: ceux-l progressent dans l'ouvrage qui leur est propre qui prouvent du plaisir l' x cuter." (Ethique Nicomaque). Epicure place le bonheur dans les plaisirs simples et la fuite des souffrances. Il adopte donc un comportement qui favorise l' quilibre psychique et corporel."Lors donc que nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons point des plaisirs des prodigues et des plaisirs de sensualit , comme le croient ceux qui nous ignorent ou s'opposent.

6 Nous, ou nous entendent mal, mais nous parlons de l'absence de douleur physique et de l'ataraxie de l' me." (Lettre M n c e). Sto cisme. Pour le sto cien, le bonheur consiste rester ma tre de soi quelque soient les v nements. Cette ma trise est une vertu et le bonheur d coule de la vertu. Applications au monde du travail D'un point de vue g n ral, le bonheur est un tat durable de pl nitude et de satisfaction, un tat agr able et quilibr de l'esprit et du corps, avec une absence de souffrance, d'inqui tude et de trouble. Nous n'allons pas d battre sur la question du bonheur (et sa qu te pour certains), mais nous allons accepter le bonheur comme tant un concept aux multiples composantes, dont l'une est le travail (pour 1 fran ais sur 4).

7 Chacun a sa propre estimation de ce que c'est qu' tre heureux. Cependant, on peut distinguer 4 sortes de satisfactions li es au bonheur: - la satisfaction du d sir (il s'agit des d sirs li s au corps, de la recherche de biens mat ). - la satisfaction du devoir (c'est l'accomplissement du bien). - la satisfaction du vrai (concerne le d sir de connaissances, la soif d' ). - la satisfaction du beau (= contemplation esth tique). Certains ressentent le travail comme un r el accomplissement d'eux- m mes, alors pour eux, tre heureux au travail sera d'occuper un poste qui leur permet de se r aliser: soit au travers d'un statut social, soit au travers DU m tier r v (=>vocation), ou les 2. Ils entretiennent une relation passionn e avec leur travail .

8 Charlotte, 50 ans, enseignante (Education Nationale): "oui je me sens panouie au travail et oui a se ressent sur ma vie personnelle. Ce qui m' panouit, c'est la satisfaction de transmettre mon savoir et de constater directement les r sultats aupr s de mes l ves et aussi par le retour positif de certains parents, et a c'est bon titre personnel . La sensation du travail bien fait. Et puis il n'y a pas de routine dans mon travail , chaque ann e est diff rente: je n'ai pas les m mes l ves en face de moi et je dois m'adapter chaque fois. Je d couvre aussi des choses nouvelles, j'apprends beaucoup. C'est un travail d' quipe qui se fait en coh rence autour d'un projet d' quipe, mais je suis en totale autonomie dans ma classe.

9 Je suis responsable de ma classe et de mes l ves.". Jean, 47 ans, militaire (Arm e de Terre): "mon m tier, c'est ma vie. Depuis tout petit je savais que je serai militaire. Oui je suis panoui mon travail . Oui je suis panoui dans ma vie personnelle. Maintenant, dire que mon panouissement personnel passe par mon a me parait vident parce que je suis militaire 24h/24 et 365 jours/an que j'aime dans mon m tier? Tout! Je dirai en particulier les contacts, la transmission des savoirs et des exp riences (surtout les missions l' tranger), le sport, la possibilit de me d passer chaque puis c'est aussi le fait d'appartenir un groupe qui partage les m mes valeurs. C'est important a! Mon m tier fait partie de moi, il est en moi!

10 ". Et puis il y a ceux qui aiment leur travail (sans pour autant le vivre comme une passion), et/ou qui aiment leur entreprise (mais pas obligatoirement leur travail ), ceux qui accordent leur travail une dimension purement alimentaire (= moyen d'avoir un revenu r gulier), et tous les autres, qui -au final- vont se d clarer panouis. Tout ce que ces travailleurs ont en commun c'est qu'ils ne surinvestissent pas motionnellement leur travail . Ils relativisent et arrivent tirer le positif de leur situation. Comme quoi la fronti re panouissement personnel / panouissement professionnel est bien mince, tel point qu'il est difficile de faire la part de l'un sur l'autre. Olivier, 34 ans, agent de quai sur le MIN de Rungis: "mon job n'est pas super int ressant, je n'apprends pas grand chose, je fais de la manutention.