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À Traitement des infections urinaires en vente libre ...

14 Qu bec Pharmacie vol. 54 n 6 juin 2007 Traitement des infections urinaires en vente libre : mythe ou r alit ?Les infections urinaires sont tr s fr quentes, particuli rement chez les femmes. En effet, 40 % 50 % des femmes rapportent avoir souffert d au moins une infection urinaire au cours de leur vie1. Le Traitement de premi re intention est une antibioth rapie orale et cet tat n cessite une consultation m dicale. Par contre, il existe sur le march depuis plusieurs d cennies un antiseptique urinaire. Cet anti-septique, la m th namine, tait commercia-lis sous deux sels diff rents, soit l hippurate et le mand late. Depuis d cembre 2005, la production de l hippurate, commercialis sous le nom de Hip-RexMD, a t volontaire-ment cess e par la compagnie 3M Pharma-ceutique.

14 Québec Pharmacie vol. 54 n° 6 juin 2007 Traitement des infections urinaires en vente libre: mythe ou réalité? Les infections urinaires sont très fréquentes, particulièrement chez les femmes.

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1 14 Qu bec Pharmacie vol. 54 n 6 juin 2007 Traitement des infections urinaires en vente libre : mythe ou r alit ?Les infections urinaires sont tr s fr quentes, particuli rement chez les femmes. En effet, 40 % 50 % des femmes rapportent avoir souffert d au moins une infection urinaire au cours de leur vie1. Le Traitement de premi re intention est une antibioth rapie orale et cet tat n cessite une consultation m dicale. Par contre, il existe sur le march depuis plusieurs d cennies un antiseptique urinaire. Cet anti-septique, la m th namine, tait commercia-lis sous deux sels diff rents, soit l hippurate et le mand late. Depuis d cembre 2005, la production de l hippurate, commercialis sous le nom de Hip-RexMD, a t volontaire-ment cess e par la compagnie 3M Pharma-ceutique.

2 Il reste donc le mand late de m th -namine commercialis par Erfa Canada (MandelamineMD). Nous discuterons donc de l efficacit et des conditions d utilisation de ce produit ainsi que des autres options disponi-bles en vente libre . L infection urinaireLes infections urinaires sont g n ralement caus es par la bact rie Escherichia coli, res-ponsable de 80 % des cas2. D autres bacilles peuvent aussi tre en cause, notamment le Klebsiella pneumoniae et le Proteus mirabi-lis2,3. Plus rarement, le Staphylococcus sapro-phyticus, les streptocoques et les ent roco-ques peuvent tre impliqu s2,3. Pour causer l infection urinaire, les bact ries remontent g n ralement les voies urinaires pour attein-dre la vessie o elles se multiplient. Bien que les bact ries causent la majorit des infec-tions, les champignons ou les virus peuvent aussi parfois jouer un r le4.

3 Il existe diff -rents types d infections urinaires dont la cys-tite et la py lon phrite. La cystite r sulte d une inflammation de la muqueuse de la vessie caus e par la pr sence des pathog nes, alors que la py lon phrite est associ e une inflammation du parenchyme r nal, des calices et des bassinets et peut, dans certains cas, progresser vers une septic mie2,5. Les sympt mes de la cystite et de la py lo-n phrite sont pr sent s au tableau I. La py -lon phrite peut tre difficile diff rencier d une infection urinaire sur la base des sympt mes seulement et un diagnostic bas simplement sur ceux-ci n est pas fiable6,7. Il est important de rappeler que lors d une infection urinaire la personne g e peut pr -senter des sympt mes atypiques comme de la confusion, de l incontinence ou un malaise g n ral2.

4 Chez certains groupes de la popu-lation (p. ex., hommes, diab tiques, femmes enceintes, enfants, immunosupprim s, utili-sateurs d un cath ter), la cystite est consid -r e d embl e comme compliqu e et n ces-site un Traitement d au moins sept jours4,8. La culture d urine peut aider au diagnostic et permettre de d terminer le pathog ne en cause. Elle n est g n ralement pas n cessaire pour le diagnostic d une infection urinaire non compliqu e acquise en communautaire chez une jeune femme puisqu on juge que l agent responsable ainsi que sa sensibilit au Traitement demeurent faciles pr voir4. Facteurs de risqueLe sexe f minin, un ge avanc , des ant c -dents d infection urinaire, les relations sexuelles, la d ficience en strog ne chez la femme, une vessie neurog ne (trouble de la vessie et de ces sphincters cons cutif des l sions de la moelle pini re) et la colonisa-tion vaginale par un pathog ne de fa on chronique ou ponctuelle sont des facteurs de risque des infections urinaires2,4.

5 L utilisa-tion de spermicides ou d un diaphragme peuvent aussi tre en cause surtout pour les Une jeune femme de 25 ans se pr sente la pharmacie un vendredi soir 20 h 55. Elle dit avoir une sensation de br lure la miction et des mictions plus fr quentes depuis ce matin. C est sa deuxi me infection urinaire cette ann e et elle a les m mes sympt mes qu au dernier pisode. La clinique m dicale est ferm e pour la fin de semaine. Vous savez qu il existe en vente libre (annexe 2) un antiseptique urinaire nomm m th namine. Le pr sent article discutera de la place de ce produit dans le Traitement des infections r dig par : Sophie Paquet, tudiante en pharmacie, Pharmacie Nancy Morissette, et Nancy Desmarais, B. Pharm, Pharmacie Nancy original soumis le 20 f vrier final remis le 21 mars vision : Julie Martineau, B.

6 Pharm., Pharmacie Matte et Petit. Tableau I S ympt mes de la py lon phrite et de la cystite2,4 c ystite Py lon phrite n Polyurie n Fi vre n Dysurie n Douleur au bas du dos n u rgence mictionnelle n n aus es et vomissements n H maturie n Douleurs abdominales n Douleur ou inconfort supra-pubien n Malaise g n ral VoTrE s ErVICE SaNS 146/1/07 9:24:16 AMjuin 2007 vol. 54 n 6 Qu bec Pharmacie votre service sans ordonnanceinfections urinaires r p t es2,4. Puisque plu-sieurs de ces facteurs de risque peuvent tre modifi s ou trait s, il convient d en aviser les patients afin de diminuer le risque d infec-tions urinaires r de vente libre et mesures non pharmacologiquesLes meilleures m thodes de pr vention des infections urinaires sont une hygi ne ad -quate des r gions urog nitale et anale (entre autres le fait de toujours s essuyer de l avant vers l arri re) ainsi qu une bonne diur se4.

7 Bien qu elle ait longtemps t recommand e, l hydratation forc e ne constitue plus une option th rapeutique. Bien qu elle puisse diluer le pathog ne, elle peut aussi diluer l agent antibact rien utilis 2. D autres mesu-res de pr vention g n rales s adressant parti-culi rement aux femmes sont pr sent es au tableau II. Les canneberges ont un r le pr ventif bien que leur efficacit et leur m canisme d ac-tion n aient pas encore t clairement d montr s8,9. L hypoth se la plus probable l heure actuelle est que la canneberge inhibe-rait l adh rence des bact ries aux parois de la vessie8,9. Les proanthocyanes seraient res-ponsables de cet effet et E. coli et E. faecalis y seraient particuli rement sensibles10. Une m ta-analyse de Cochrane publi e en 2004 sur l efficacit de la canneberge pr venir les infections urinaires a conclu qu elle pouvait r duire le nombre d pisodes sur 12 mois particuli rement chez les femmes11.

8 Malheu-reusement, l observance au jus de canneber-ges durant une longue p riode est faible11. Malgr le peu de preuves scientifiques, il semble acceptable de recommander nos patients de boire de 90 300 mL de jus ou cocktail de canneberges par jour en prophy-laxie8,12. Par contre, il faut consid rer l apport calorique suppl mentaire. Quant aux capsu-les, on peut sugg rer une dose de 300 400 mg d extrait de canneberges deux fois par jour r guli rement en pr vention12. Il ne semble pas, jusqu maintenant, y avoir une diff rence entre le jus, le cocktail et les capsu-les et ils pourraient tous tre recommand s selon la pr f rence du patient8,9. Les canne-berges ne pr sentent pas de risque majeur pour un patient qui souhaiterait l essayer en prophylaxie.

9 Toutefois, il faut quand m me porter attention une interaction possible avec les m dicaments m tabolis s au CYP2C9 (notamment le diaz pam et l ami-triptyline)12. On ne sait toutefois pas quelle est la port e clinique de cette possible inte-raction. Il faut donc tre plus vigilant chez les patients qui prennent de la warfarine, car la canneberge pourrait possiblement aug-menter le RNI12. Cette interaction serait surtout pr sente lors d une consommation importante de canneberges10. Des tudes portant sur l efficacit des canneberges dans le Traitement de l infection active n ont pas pu montrer leur efficacit cette fin. Les can-neberges ne doivent donc pas tre conseill es en remplacement de l antibioth rapie4,8,12. Enfin, nous n avons aucune donn e nous indiquant que les analg siques syst miques en vente libre (ac taminoph ne, ibuprof ne) puissent tre efficaces pour diminuer la dou-leur associ e l infection urinaire.

10 Par contre, le risque demeure th oriquement le m me qu avec les analg siques urinaires sur pres-cription, soit de masquer les signes et symp-t mes d une infection plus grave et la fi vre. Mand late de m th namineLes indications officielles du mand late de m th namine sont l limination de la bact -riurie associ e la py lon phrite, la cystite et d autres infections des voies urinaires , de m me que dans les cas de maladies neurolo-giques se traduisant par la pr sence d urine r siduelle infect e13,14. On peut aussi l utiliser en pr vention des infections urinaires chez les patientes ayant plusieurs r cidives annuel-les15. Son statut l gal le place comme un m dicament de vente libre de l annexe 2 et il peut donc tre dispens par le pharmacien sans canisme d actionLe mand late de m th namine est le r sultat de la synth se chimique de l acide mand li-que et du m th namine13.


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