Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques

1 La loi du 11 f vrier 2005 fait explicitement la distinction entre les Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques . Elle fixe notamment un objectif d accessibilit l gard des personnes concern es par ces trois cat gories de handicap. Qu appelle-t-on Handicaps mentaux, cognitifs ou psychiques ? Quelles sont les situations de handicap rencontr es et les besoins qui en d coulent en mati re d accessibilit ? Enfin, quelles sont les pistes de solutions pour y r pondre tout au long de la cha ne du d placement qui int gre le cadre b ti, les transports, les espaces publics et la voirie ? Cette fiche am ne des l ments de r ponse en proposant notamment de travailler sur la pr pa-ration au d placement et l acc s aux quipe-ments, l assistance humaine, l information et la signal tique, la qualit des espaces et des ambiances et usagesHandicaps mentaux, cognitifs et psychiques Les acteurs, d cideurs et techniciens, qui travaillent am liorer l accessibilit du cadre de vie se trouvent souvent d munis pour prendre en compte tous les Handicaps vis s par la loi de 2005.

2 Cette s rie de fiches a vocation les aider comprendre les situations de handicap rencontr es par les usagers dans leur diversit .Sommaire1. Quelles d finitions des trois types de Handicaps ? p. 022. Quelles difficult s concr tes derri re les d finitions m dicales ? p. 043. Quelles pistes de recommandations ? p. 064. Conclusion p. 13 Quelles pistes pour am liorer l accessibilit ?Collection | ConnaissancesFiche n 01 - octobre 2013 Cerema - Handicaps et usages - octobre 2013 Fiche n 01 Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques 2/161. Quelles d finitions des trois types de Handicaps ?Les d finitions et les distinctions entre Handicaps mental, cognitif et psychique ne sont pas videntes, notamment pour des non-sp handicap peut tre d fini pour un individu comme la cons quence de d ficiences ou de troubles sur la r alisation d activit s ou sur la participation la vie en soci t , dans un environnement donn (cf.)

3 Encadr sur la loi de 2005).Ainsi, le handicap mental peut se d finir comme la cons quence d une d ficience intellectuelle. Cette der-ni re peut tre consid r e comme une capacit plus limit e d apprentissage et un d veloppement intel-lectuel significativement inf rieur la moyenne. Il se traduit par des difficult s plus ou moins importantes de r flexion, de conceptualisation, de communication, de d cision, handicap cognitif est la cons quence de dysfonc-tionnements des fonctions cognitives1 : troubles de l attention, de la m moire, de l adaptation au chan-gement, du langage, des identifications perceptives (gnosies) et des gestes (praxies). Le handicap cognitif n implique pas de d ficience intellectuelle mais des difficult s mobiliser ses capacit handicap psychique est la cons quence de troubles psychiques2 invalidants.

4 Comme le handicap cognitif, le handicap psychique n implique pas de d ficience intel-lectuelle. Il est caract ris par une alternance d tats psy-chiques calmes ou tendus et par des difficult s acqu rir ou exprimer des habilet s psychosociales, avec des d ficits d attention et des difficult s laborer et suivre un plan d action. Il peut donc notamment se traduire par des angoisses, des troubles cognitifs (m morisation, attention, capacit s d organisation, d anticipation, adap-tation au contexte de la situation) et des difficult s dans la relation autrui et la ces d finitions permettent d approcher de mani re concr te et organis e les situations d sign es par les termes de Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques , elles ne doivent pas cacher la grande vari t des situa-tions individuelles. En effet, l existence de diff rents degr s de s v rit ou de diff rentes formes d un m me trouble, l ge de l individu au moment de l apparition des troubles, l influence du milieu social et de l en-tourage, ou encore le cumul de plusieurs d ficiences (cf.)

5 Encadr ) sont autant d exemples de facteurs d ter-minants qui font de chacun un cas accessibilit de la cha ne du d placement : une condition indispensable mais pas suffisante pour garantir l acc s aux fonctions urbainesDes Handicaps explicitement pris en compte dans la loiL article 2 de la loi du 11 f vrier 2005 pr cise que constitue un handicap (..) toute limitation d acti-vit ou restriction de participation la vie en soci t subie dans son environnement par une personne en raison d une alt ration substantielle, durable ou d fi-nitive d une ou plusieurs fonctions physiques, sen-sorielles, mentales, cognitives ou psychiques , d un polyhandicap ou d un trouble de sant invalidant . De plus, l article 41 de cette m me loi stipule que l accessibilit est due tous, et notamment aux personnes handicap es, quel que soit le type de handicap, notamment physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique.

6 Afin de garantir l acc s aux diverses activit s urbaines, il est n cessaire d approcher la question de l accessibi-lit toutes les chelles et avec tous les acteurs impli-qu s dans la planification et la conception de la ville. La l gislation fait ainsi obligation d organiser la mise en accessibilit de la cha ne du d placement dans sa continuit . Cette notion int gre le cadre b ti, la voirie, les am nagements des espaces publics, les transports et leur intermodalit . Pour permettre l acc s aux prestations et fonctions urbaines, d autres dimensions li es aux modes d exploitation et aux offres de service entrent gale-ment en ligne de compte. Il s agit par exemple de l adaptation de l offre culturelle ou des pratiques sportives. N anmoins, ces aspects sortent du champ de l accessibilit de la cha ne du d placement tel que d fini par la loi et ne sont donc pas trait s en d tail dans le cadre de cette Selon la p riode d apparition de ces dysfonctionnements, on parlera de troubles du d veloppement (qui surviennent entre la p riode pr natale et la petite enfance, tels que les dyslexies, dysorthographies, dyscalculies, dysgraphies, etc.)

7 Ou de troubles acquis (s quelles d un traumatisme cr nien, d un accident vasculo-c r bral, telles que les alexies, agnosies, etc.)2 galement appel s maladies mentales, parmi lesquelles on trouve notamment les schizophr nies, les troubles d pressifs graves et les troubles bipolaires, les troubles anxieux, les troubles de la personnalit , - Handicaps et usages - octobre 2013 Fiche n 01 Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques 3/16 Les personnes ayant un handicap mental cognitif ou psychique repr sentent une fraction invisible mais cons quente de la population et leurs difficult s sont proches de celles de nombreuses personnes non consid r es comme handicap es. Laurent Mignaux/METL-MEDDEDes Handicaps r pandus mais complexes caract enqu te Handicap - incapacit s - d pendance (HID) men e en 1999 par l Insee ne permet pas de distinguer les Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques au sein de la population fran aise.

8 Une analyse agr geant l ensemble des d ficiences et des incapacit s qui s y rapportent, permet en revanche d estimer : qu environ 16% des Fran ais seraient concern s par ces types de Handicaps (9,3% avec des difficul-t s l g res, 5,6% avec des difficult s moyennes et 0,9% avec des difficult s importantes) ; que 62% des personnes ainsi identifi es auraient au moins une d ficience associ e (motrice, visc -rale ou m tabolique, auditive, voire visuelle).Source : Alauzet A., Conte F., Sanchez J., Velche personnes en situation de handicap mental, psychique ou cognitif et l usage des transports. Tome 2 du rapport final du projet POTAS (Financement GISIReSP), Rapport Les-cot n 1002, INRETS et CTNERHI, et une population tr s large qui b n ficierait d une meilleure prise en compte de ces handicapsIl est aujourd hui commun ment admis que les dif-ficult s des personnes en fauteuil roulant r v lent aussi, de mani re exacerb e, celles des parents avec poussettes, des voyageurs encombr s ou encore des livreurs.

9 De m me, les probl mes rencontr s par les per-sonnes ayant un handicap mental, cognitif ou psy-chique nous clairent sur ceux de nombreuses autres cat gories d usagers non consid r s comme handi-cap s. Il s agit notamment des personnes : g es, illettr es, ne connaissant pas un lieu ou une ville donn e et les fr quentant pour la premi re fois, stress es ou d stabilis es par une situation impr -vue, trang res (touristes notamment) ne ma trisant pas n cessairement notre langue (ni m me notre alphabet), etc. Cerema - Handicaps et usages - octobre 2013 Fiche n 01 Handicaps mentaux, cognitifs et psychiques 4/16 Difficult s individuellesCons quences sur la vie en soci t Une motivit et une sensibilit au stress sup rieures la moyenne Manque de confiance en soi et lenteur sup rieure la normale dans la prise de d cision g n rant par exemple des h sitations ou des difficult s pour s ins rer dans des flux rapides Impatience et stress Difficult s pour ma triser ses motions et son comportementDes difficult s pour comprendre les codes sociaux et les motions d autrui Difficult s interagir avec quelqu un et notamment demander de l aide Difficult s de communicationDes capacit s d analyse des situations r duites ou difficiles mobiliser Probl mes de m moire, notamment de m moire de travail ( court terme)

10 Difficult s de concentration et d attention Fatigabilit importanteDes difficult s de rep rage spatio-temporel et de prise d information Difficult s pour se rep rer dans l espace et le temps (rep rage sur un plan, calcul d un temps d attente ou de trajet, ..) Mauvaise strat gie de recherche de l information Difficult faire le tri parmi des informations trop nombreuses (y compris auditives, comme dans un hall de gare par exemple) Difficult s pour percevoir, organiser et int grer l information D faut de ma trise de la compr hension des informations crites, notamment longues ou abr g es, comportant des abstractions ou des acronymes, des m taphores ou n cessitant un savoir pr alable implicite Difficult s de compr hension de certains pictogrammes (trop abstraits, trop complexes, d connect s de leur contexte.)