LE DROIT A L’EDUCATION : Quelles effectivités pour …

1 Colloque international ducation, Violences, conflits et Perspectives de Paix en Afrique Yaound , 6 au 10 mars 2006 LE DROIT A L EDUCATION : Quelles effectivit s pour les r fugi s au Cameroun? Honor Mimche Doroth e KOM F licien FOMEKON Vivien MELI MELI 1 Colloque International EDUCATION, VIOLENCES ET CONFLITS EN AFRIQUE Yaound , mars 2006 Co-organis par les r seaux FASAF et ROCARE Sous-th me III : Effets imm diats des guerres/violences sur l ducation LE DROIT A L EDUCATION : Quelles effectivit s pour les r fugi s au Cameroun ?

2 Par : Honor Mimche, Doroth e KOM, F licien FOMEKONG, Vivien MELI MELI FASAF Cameroun BP 1457 Yaound -Cameroun R sum : Depuis les ind pendances africaines, le continent noir pr occupe par l ampleur des conflits et violences qui y mergent, sapant ainsi toutes les perspectives de d veloppement des Nations en pleine construction. Ces conflits intensifient la mobilit des personnes et surtout la proportion des demandeurs d aile dans certains pays stables comme le Cameroun.

3 C est ce qui a justifi depuis environ une dizaine d ann e un afflux sans pr c dent des r fugi s Douala et Yaound , provenant de l Afrique centrale, de l Afrique de l Ouest, voire de l Afrique australe. Si les conditionnalit s de leur insertion sociale s expriment d abord en terme de s curit s physique, r sidentielle, alimentaire et professionnelle, il faut aussi noter que les d placements issus des violences perturbent consid rablement les trajectoires scolaires (d perdition, interf rence dans les programmes, r adaptation scolaire, dissonance linguistique, etc.)

4 En remettant en surface les modalit s de la r alisation effective du DROIT l ducation pour ces populations victimes de guerres, de conflits et de violences, mais surtout le r le de l ducation dans le processus de d veloppement d une culture de la paix lorsqu on sait que l ducation peut tre un facteur d int gration sociale. Cette communication analyse les modalit s de l effectivit du DROIT l ducation chez les r fugi s au Cameroun. Mots cl s : Conflits, guerres, r fugi s, DROIT l ducation, EPT, d (scolarisation), genre.

5 2 Introduction Depuis les ind pendances, plusieurs pays africains ont connu une recrudescence de conflits arm s, de guerres et de violences (Giri, 1986) Loin de r duire cette flamb e de conflits et guerres, le contexte de d mocratisation n a pas pu limiter cet lan pol mologique. En effet, cette situation a t amplifi e par le vaste vent de d mocratisation de la d cennie 90. A la colonisation, une Afrique du sud sans apartheid succ dent de nombreux Etats d boussol s et clochardis s par les convulsions socio-politiques.

6 Aujourd hui, les Etats semblent se passer le relais des violences politiques. L Afrique est devenue, comme l a si bien r v l la presse, un vaste continent en bullition , secou par de multiples crises : politiques, ethniques, culturelles, religieux, urbaines, etc. En clair, l Afrique est r put e tre en crise 1 . De l Afrique du sud en Alg rie, de la Somalie au Lib ria, le continent noir pr occupe de par l ampleur des conflits arm s et de leurs cons quences sur le d veloppement local et les conditions de vie de ses populations (Hermant et Bigo, 1991).

7 Comme l ont not Bayart et al., l un des sympt mes de cette crise c est bien la continuation, la g n ralisation et l extension des conflits arm es non seulement dans des r gions o la guerre pr valait de mani re r currente depuis parfois plusieurs d cennies, mais encore dans des parties du sous-continent qui en taient jusqu pr sent pr serv es (Bayart, Ellis et Hibou, 1997 : 17). La gestion des cons quences de toutes ces crises sur la vie des populations et la promotion d une culture de la paix deviennent un nouveau d fi pour les Etats relativement stables et surtout pour les institutions internationales (UNHCR, UNESCO, CICR,), les confessions religieuses, etc.

8 Ce contexte caract ris par une ins curit croissante de la population a accru la demande d asile dans les pays de paix soit l int rieur du continent m me, soit l ext rieur, notamment en Europe et en Am rique du nord. C est ce qui justifie le choix du Cameroun comme terre d asile par de nombreux migr s et r fugi s des pays de l Afrique centrale (RCA, Angola, RDC, Congo), de l Afrique orientale (Soudan, Somali, Ethiopie), de l Afrique australe (Burundi, Rwanda), de l Afrique occidentale (Niger, Nigeria, Togo, Lib ria, C te d Ivoire, Gambie, Burkina Faso, Ghana).

9 Entre 1990 et 2004, les statistiques des communaut s d plac es de guerre et des demandeurs d asile aupr s des institutions sp cialis es ont volu de fa on exponentielle Yaound 2. La proportion des r fugi s urbains est en peu de temps devenue importante, ce qui pose tout le d fi de leur insertion (sociale, conomique, r sidentielle, scolaire et professionnelle) (Grelet, 1986). Dans ce sens, l Afrique en miniature est aujourd hui le r servoir d un nouveau bassin migratoire constitu par la g ographie des violences et des guerres.

10 Si les conditionnalit s de l insertion sociale pour le r fugi s expriment d abord en terme de s curit s physique, r sidentielle, alimentaire et professionnelle pour reprendre la plupart de nos enqu t s, il faut aussi noter que chez les personnes en ge scolaire, les d placements issus des violences aux lieux de 1 Jean-Fran ois Bayart, Stephen Ellis et B atrice Hibou, De l Etat Kleptocrate l Etat malfaiteur , in La criminalisation de l Etat en Afrique, Editions Complexe, 1997, p.