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De la circulation sanguine…A la circulation des idées …

De la circulation la circulation des id esPar le Docteur Fran ois BOUSTANI Ce qu on appelle la m decine arabo-musulmane n est pas la m decine chamanique qui existait au temps du proph te. Il s agit d une m decineh riti re du monde grec, couvrant une p riode allant du 8 me au 13 me si cle. Commun ment qualifi e d arabo-musulmane, cette m decine n tait pas exclusivement arabe, puisque son influence et sa pratique se sont tendues de l Espagne jusqu l Asie centrale, ni exclusivement musulmane, puisqu elle regroupait des m decins appartenant aux trois religionsmonoth istes : musulmane, chr tienne et juive. L adjectif arabo-musulman vient du fait que cette m decine s est d velopp e dans l espace g ographique sous juridiction arabo-musulmane.

De la circulation sanguine…A la circulation des idées Par le Docteur François BOUSTANI Ce qu’on appelle la médecine arabo-musulmane n’est pas la médecine chamanique qui existait au temps du prophète.

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1 De la circulation la circulation des id esPar le Docteur Fran ois BOUSTANI Ce qu on appelle la m decine arabo-musulmane n est pas la m decine chamanique qui existait au temps du proph te. Il s agit d une m decineh riti re du monde grec, couvrant une p riode allant du 8 me au 13 me si cle. Commun ment qualifi e d arabo-musulmane, cette m decine n tait pas exclusivement arabe, puisque son influence et sa pratique se sont tendues de l Espagne jusqu l Asie centrale, ni exclusivement musulmane, puisqu elle regroupait des m decins appartenant aux trois religionsmonoth istes : musulmane, chr tienne et juive. L adjectif arabo-musulman vient du fait que cette m decine s est d velopp e dans l espace g ographique sous juridiction arabo-musulmane.

2 La m decine arabo-musulmane a jou un r le d interm diaire entre la m decine grecque et la m decine chr tienne occidentale de laRenaissance. En effet, les livres du savoir grec, en particulier les ouvrages d Hippocrate et de Galien, ont d abord t traduits en arabe par les rudits syriaques, apr s la reconqu te musulmane du moyen orient, du temps des empires Omeyyades et Arabes ont non seulement conserv le savoir grec mais l ont enrichi et m tiss avec des connaissances plus anciennes, h rit es desbabyloniens et des gyptiens, avant de le transmettre la chr tient d occident. Cette transmission du monde arabe au monde latin, s est faite, comme l explique Christian Lochon, selon deux courroies de transmission : travers la Sicile de Fr d ric II, grand empereur germanique arabophone, fascin par le monde arabe, qui a su prot ger les sciences end veloppant la premi re cole de m decine d Europe Salerne, o les manuscrits gr co-arabes arriv s par la route des pices et de la soie ontcommenc tre traduits et tudi s.

3 La seconde courroie de transmission fut l Espagne avec les Abbayes de la Catalogne, notamment l Abbaye B n dictine Santa Maria de Rippole,et les coles de traduction de Burgos, de S ville et, la plus c l bre, celle de Tol de. Ce mouvement de traduction sans pr c dent, ayant pour objectif de traduire les 400 000 manuscrits arabes tomb s entre les mains desespagnols au moment de la reconquista , a eu notamment pour interm diaire les rudits juifs qui traduisaient de l arabe au castillan ; il a t orchestr en deux temps: autour de l v que Raymon, puis sous l impulsion du roi Alphonse X. Sous le r gne de ce roi humaniste, le mouvementde traduction a d pass les uvres scientifiques et m dicales pour s int resser aux uvres litt raires.

4 Pendant cette p riode du Moyen- ge, sur l autre rive de la m diterran e, faisant suite l empire romain plus pr occup par l architecture et laconqu te militaire que par les abstractions de l esprit et qui avait tol r , sans vraiment les accepter, les m decins grecs, la maladie prit unenouvelle signification avec le christianisme : elle devint une preuve divine, qui rapproche le malade du Christ au calvaire et s accompagna d unepolitique de compassion et de charit curieux m lange de rem des, de magie, et de rites . Les H tels Dieu de l poque taient des endroits o l on soignait la souffrance humaine, les pauvres, les affam s et les malades, tandis quel H pital arabe tait d j le pr curseur de l h pital occidental actuel, avec ses services de m decine et de chirurgie, un quartier pour les femmes,un pour les ali n s, sa biblioth que et un enseignement clinique qui se faisait au lit du malade.

5 Les soins aux patients alternaient avecl'enseignement aux tudiants. L HISTOIRE DE LA PETITE ET DE LA GRANDE circulation EST EMBL MATIQUE DES CHANGES ENTRE L ORIENT ETL OCCIDENT : LA P RIODE GRECQUE La premi re approche rationnelle de la m decine s est produite au 5 me si cle ath nien. Le monde grec a vu se d velopper, sous l influenced Hippocrate, une m decine fond e sur l observation et le raisonnement et non plus sur la foi et la superstition. Alors que les Egyptiens avaient identifi le c ur comme source de vie et si ge de l me, Hippocrate, n Cos en 460 avant JC, mit en uvreune approche plus rationaliste de la m decine qui, bien que bas e sur l observation, n en est pas moins parvenue des erreurs grossi res.

6 Les crits hippocratiques furent l uvre de diff rents m decins. Leur r daction s tendit sur plus d un si cle et l uvre compl te fut termin e avant lamort d Aristote soit 320 avant JC. Si les descriptions anatomiques sont remarquables, les conceptions physiologiques sont fantaisistes. En effet,selon eux, l air p n trait dans le c ur droit comme dans le c ur gauche par les oreillettes qui faisaient office de soufflets; du ventricule droit, lesang tait chass dans l art re pulmonaire pour nourrir les poumons, mais un peu d air en revenait parce que les sigmo des pulmonaires n taientpas herm tiques. S ils affirmaient que les art res et les cavit s gauches ne contenaient que de l air, c est qu en diss quant un animal, lesm decins grecs avaient constat que l art re ne contenait que de l air.

7 Ils parvinrent la m me conclusion pour le ventricule gauche: sur unanimal gorg ouvrez le ventricule gauche et tout y para t d sert . A l inverse, la dissection du foie et de la rate montrant des organes gorg s desang, leur laissa croire qu ils avaient un r le majeur dans la circulation sanguine. Parmi les pr curseurs d Hippocrate, nous citerons Alcmeron de Crotone (vers 500 avant JC), l ve de Pythagore, qui aurait diff renti lesart res des cole d Alexandrie, concurrente de l cole d Hippocrate Cos, connut son apog e vers le 4 me si cle alors que sa rivale de Cos d clinait. Elledraina le meilleur des m decins grecs. Paraxagora de Cos (vers 330 avant JC) vint le premier, tudier et enseigner Alexandrie.

8 Il ne fit que reprendre les id es hippocratiques, mais ilconstata que les battements cardiaques sont synchrones aux battements du pouls. H rophile (340-300 avant JC), l ve de Paraxagora, r alisa les premi res dissections humaines et nomma veine art rieuse l art repulmonaire. Son uvre majeure est son manuel du pouls , une tude tr s pouss e de la palpation art rielle. Il compta le pouls en se r f rant une pendule eau. On doit Erisistrate de Ceos (320-250 avant JC) un norme travail de description anatomique: les art res r nales, la veine cave, les art respulmonaires et les valvules veineuses qu il fut le premier d crire. Si Eristrate admit l existence d une circulation de sang dans les veines, ilconsid rait toujours que les art res v hiculaient de l air.

9 Il admit cependant que dans certaines circonstances, celles-ci pouvaient contenir dusang, consid rant qu en cas de pl thore ou de blessure, le sang se forgeait un chemin vers les art res travers les communications sp ciales(synastomosis). Ces anastomoses veines-art res ne sauraient en rien pr figurer les capillaires, car elles ne fonctionnaient que dans certainescirconstances et de droite gauche. Aristote (384-322 avant JC) m rite une place part. Cit par Harvey une vingtaine de fois, Aristote parvint, gr ce des dissections animales, une connaissance plus pr cise de l anatomie et de la physiologie. Il subodora la place du c ur : le sang palpite dans les art res de tous lesanimaux et traduit partout son agitation par le pouls, ainsi toutes les art res battent en m me temps, pour cette raison qu elles d pendent toutesdu c ur.

10 Celui-ci tant toujours en mouvement, celles-l sont toujours avec lui et en m me temps que lui . LA P RIODE ROMAINE Rome conquit la Gr ce en 146 avant JC. Ce bouleversement politique va drainer les m decins vers Rome ou vers les arm es romaines encampagne. A Rome, les m decins sont grecs, sauf Celse (1er si cle avant JC), qui est un latin. La grande constatation de Celse, c est qu il y a dusang dans les art res. Archig ne d Apam e (fin du 1 si cle apr s JC) serait le premier avoir consid r que chaque battement cardiaque comporte quatre phases :contraction, repos, dilatation, repos. Au d but du 2 me si cle de l re chr tienne, l uvre hippocratique r gne toujours sur la m decine.


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