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Les droits de la femme - siefar.org

Olympe de Gouges DECLARATION des droits DE LA femme ET DE LA CITOYENNE1 (orthographe modernis e ; saisie liane Viennot) Les droits de la femme Homme, es-tu capable d' tre juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui teras pas moins ce droit . Dis-moi ? Qui t'a donn le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le cr ateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique*. Remonte aux animaux, consulte les l ments, tudie les v g taux, jette enfin un coup d' il sur toutes les modifications de la mati re organis e ; et rends-toi l' vidence quand je t'en offre les moyens.

Olympe de Gouges DECLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE1 (orthographe modernisée ; saisie Éliane Viennot) Les droits de la femme

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1 Olympe de Gouges DECLARATION des droits DE LA femme ET DE LA CITOYENNE1 (orthographe modernis e ; saisie liane Viennot) Les droits de la femme Homme, es-tu capable d' tre juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui teras pas moins ce droit . Dis-moi ? Qui t'a donn le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le cr ateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique*. Remonte aux animaux, consulte les l ments, tudie les v g taux, jette enfin un coup d' il sur toutes les modifications de la mati re organis e ; et rends-toi l' vidence quand je t'en offre les moyens.

2 Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coop rent avec un ensemble harmonieux ce chef-d' uvre immortel. L'homme seul s'est fagot un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursoufl de sciences et d g n r , dans ce si cle de lumi res et de sagacit , dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a re u toutes les facult s intellectuelles ; il pr tend jouir de la R volution, et r clamer ses droits l' galit , pour ne rien dire de plus. DECLARATION des droits DE LA femme ET DE LA CITOYENNE A d cr ter par l'Assembl e nationale dans ses derni res s ances ou dans celles de la prochaine l gislature P R E A M B U L E Les m res, les filles, les s urs, repr sentantes de la Nation, demandent d' tre constitu es en Assembl e nationale.

3 Consid rant que l'ignorance, l'oubli ou le m pris des droits de la femme , sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont r solu d'exposer, dans une d claration solennelle, les droits naturels, inali nables et sacr s de la femme , afin que cette d claration, constamment pr sente tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant tre chaque instant 1. R dig e en septembre 1791, publi e dans Les droits de la femme , adress e la reine, , p. 5-17.

4 * De Paris au P rou, du Japon jusqu Rome, Le plus sot animal, mon avis, c est l homme. [Boileau, Satire VIII, note de l autrice] Olympe de Gouges, D claration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791 SIEFAR 2 compar s avec le but de toute institution politique, en soient plus respect s, afin que les r clamations des Citoyennes, fond es d sormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes m urs, et au bonheur de tous. En cons quence le sexe sup rieur en beaut , comme en courage dans les souffrances maternelles, reconna t et d clare, en pr sence et sous les auspices de l'Etre supr me, les droits suivants de la femme et de la Citoyenne : ARTICLE PREMIER La femme na t libre et demeure gale l'homme en droits .

5 Les distinctions sociales ne peuvent tre fond es que sur l'utilit commune. II Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l'Homme : ces droits sont la libert , la propri t , la s ret et surtout la r sistance l'oppression. III Le principe de toute souverainet r side essentiellement dans la Nation, qui n'est que la r union de la femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorit , qui n'en mane express ment. IV La libert et la justice consistent rendre tout ce qui appartient autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perp tuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent tre r form es par les lois de la nature et de la raison.

6 V Les lois de la nature et de la raison d fendent toutes actions nuisibles la soci t : tout ce qui n'est pas d fendu par ces lois, sages et divines, ne peut tre emp ch , et nul ne peut tre contraint faire ce qu'elles n'ordonnent pas. VI La Loi doit tre l'expression de la volont g n rale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement, ou par leurs repr sentants, sa formation ; elle doit tre la m me pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, tant gaux ses yeux, doivent tre galement admissibles toutes dignit s, places et emplois publics, selon leurs capacit s, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

7 VII Nulle femme n'est except e ; elle est accus e, arr t e et d tenue dans les cas d termin s par la Loi. Les femmes ob issent comme les hommes cette Loi rigoureuse. VIII La loi ne doit tablir que des peines strictement et videmment n cessaires, et nul ne peut tre puni qu'en vertu d'une Loi tablie et promulgu e ant rieurement au d lit et l galement appliqu e aux femmes. IX Toute femme tant d clar e coupable, toute rigueur est exerc e par la Loi. X Nul ne doit tre inqui t pour ses opinions, m mes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l' chafaud ; elle doit avoir galement celui de monter la tribune : pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public tabli par la Loi.

8 Olympe de Gouges, D claration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791 SIEFAR 3 XI La libre communication des pens es et des opinions est un des droits les plus pr cieux de la femme , puisque cette libert assure la l gitimit des p res envers les enfants. Toute Citoyenne peut donc dire librement : Je suis m re d'un enfant qui vous appartient , sans qu'un pr jug barbare la force dissimuler la v rit ; sauf r pondre de l'abus de cette libert dans les cas d termin s par la Loi. XII La garantie des droits de la femme et de la Citoyenne n cessite une utilit majeure ; cette garantie doit tre institu e pour l'avantage de tous, et non pour l'utilit particuli re de celles qui elle est confi e.

9 XIII Pour l'entretien de la force publique et pour les d penses de l'administration, les contributions de la femme et de l'homme sont gales ; elle a part toutes les corv es, toutes les t ches p nibles ; elle doit donc avoir de m me part la distribution des places, des emplois, des charges, des dignit s et de l'industrie. XIV Les Citoyennes et Citoyens ont le droit de constater par eux-m mes, ou par leurs repr sentants, la n cessit de la contribution publique. Les Citoyennes ne peuvent y adh rer que par l'admission d'un partage gal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l'administration publique, et de d terminer la quotit , l'assiette, le recouvrement et la dur e de l'imp t.

10 XV La masse des femmes, coalis es pour la contribution celle des hommes, a le droit de demander compte, tout agent public, de son administration. XVI Toute soci t dans laquelle la garantie des droits n'est pas assur e, ni la s paration des pouvoirs d termin e, n'a point de Constitution : la Constitution est nulle, si la majorit des individus qui composent la Nation n'a pas coop r sa r daction. XVII Les propri t s sont tous les sexes, r unis ou s par s ; elles sont pour chacun un droit inviolable et sacr ; nul ne peut en tre priv , comme vrai patrimoine de la nature, si ce n'est lorsque la n cessit publique, l galement constat e, l'exige videmment, et sous la condition d'une juste et pr alable indemnit.


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