Transcription of LES EMOTIONS DU SOIGNANT - Infirmiers.com
1 IFSI NIORT Coralie Brenier Promotion 2009-2012 LES EMOTIONS DU SOIGNANTTRAVAIL DE FIN D ETUDESUE : Analyse de la qualit et traitement des donn es scientifiques et professionnellesUE : Initiation la d marche de rechercheSoutenance orale le 31 mai 2012 REMERCIEMENTSJe tiens tout d abord remercier les professionnels de sant que j ai rencontr s tout au long de l laboration de ce m moire et qui m ont aid e avancer dans la r flexion et l remercie galement mon guidant et r f rent de suivi d avoir t pr sent pendant mes trois ann es de formation et de m avoir accompagn e dans ce souhaite remercier toutes les personnes qui ont permis que ce m moire soit ce qu il est : mon fr re pour l illustration en premi re page, ma m re pour la relecture, et mes camarades pour leurs conseils et leurs remarques.
2 SITUATION D ANALYSE DE LA SITUATION D La t l vision, objet de L agressivit : m canisme de d fense, processus de Les r actions et motions des CADRE Les motions : g n ralit D EMOTIONS et EMOTIONS Les fonctions de nos Les motions du L infirmi re id Exp riences motionnelles des R percussions des motions du SOIGNANT dans la relation l M canismes de d fense du Le blindage est un obstacle la EMOTIONS du SOIGNANT : les exprimer peut tre n Choix de la m Choix de la ANALYSE DES La charge motionnelle li e la fonction infirmi La place de nos motions dans la relation SOIGNANT -soign .. Parce qu on est humain .. Limites de l analyse et probl l issue de notre formation, un travail de fin d tudes nous est demand en vue de l obtention du dipl me d tat d infirmier.
3 Il am ne l tudiant effectuer un travail de recherche sur un th me choisi et se positionner en menant une r flexion construite et structur e. D un point de vue personnel, ce travail n est pas le point final de ma formation, mais une introduction ma vie professionnelle. Professionnels de sant et tudiants, nous avons tous v cu au cours de nos exp riences des situations qui nous ont marqu s. Elles peuvent g n rer des interrogations, des changes, des remises en situation que je vais pr senter est une de celles qui m a le plus touch e. Il s agit sans doute de faits anodins, mais ils m ont confront e des difficult s qui ont t l origine d un questionnement de ma pratique, non pas en termes de comp tences techniques ou de connaissances, mais de qualit s que je pensais acquises : mes qualit s un premier temps, je vais exposer la situation sur laquelle je me suis bas e pour ce travail, suivie d une analyse dont r sulte ma question de d part.
4 Dans un deuxi me temps, je d velopperai le cadre conceptuel que j ai choisi au vue de la question de d part formul e. Enfin, j effectuerai l analyse de trois entretiens men s aupr s d infirmi res que je confronterai l tude du cadre - SITUATION D APPELLors de mon stage en Unit de Soins Intensifs de Cardiologie (Usic), je me suis occup e de Mr B., 45 ans. Il est entr dans le service suite un infarctus du myocarde et a b n fici d une coronarographie avec angioplastie et pose de stents en urgence. Il avait d j t hospitalis 5 ans auparavant pour le m me motif. Depuis sa premi re hospitalisation, il n avait jamais suivi son traitement cardiaque (des b tabloquants, des antihypertenseurs et des hypocholest rol miants). Sa prise en charge s est av r e relativement compliqu e. En effet, quelques heures apr s son angioplastie, il souhaitait rentrer chez lui en affirmant qu il n tait pas malade, qu il n avait plus mal et que rien ne l obligeait rester.
5 Il refusait de prendre le traitement prescrit par le m decin car d apr s lui [il] ne le prenait pas d j chez [lui], alors a ne changerait rien . Le lendemain, Mr B. a enlev lui-m me sa perfusion. Il a galement pr tendu avoir d branch les lectrodes du moniteur cardiaque auxquelles il est reli en permanence afin de descendre dans le hall de l h pital. Tout au long de son s jour, Mr B. s est montr exigeant, aussi bien pour les repas que pour les soins apport s : il n gociait en permanence avec l quipe, que ce soit les aides-soignantes, les infirmi res ou les m decins. Un soir, alors que j effectuais avec l aide-soignante le tour du soir, Mr B. m a prise partie au sujet d une t l vision. En effet, sur mon lieu de stage, les chambres n taient pas quip es de t l viseur. Occasionnellement, l quipe pr tait un patient un vieux poste utilis par l quipe de nuit.
6 Alors que j entrais dans sa chambre, Mr B. a exig d un ton sec la t l vision qu une blonde lui avait promis depuis deux jours . Il a affirm qu un mec la gardait pour lui et ne voulait pas la pr ter . L aide-soignante a demand Mr B. de mesurer [ses] propos et d tre un peu plus respectueux . J ai tent d expliquer au patient que le service ne poss dait qu une t l ancienne, partager entre 14 chambres. Je l ai inform qu elle tait d j prise non pas par un homme, mais par une femme, et que nous venions juste de la lui donner. Le patient a hauss le ton en pestant que nous nous moquions de lui, que nous le faisions expr s pour l ennuyer, en des termes plus vulgaires. J ai tent de lui expliquer que son souhait de b n ficier de la t l vision ce soir l n tait pas venu notre connaissance, et que nous n tions pas responsables des promesses faites par d autres personnes.
7 Il a continu de protester et d exiger d avoir la t l vision. Il a demand parler la Cadre de Sant en pr cisant qu il se plaindrait de notre comportement et a menac de l agressivit de Mr B., l aide-soignante a galement hauss le ton, en lui r torquant que nous [n tions] pas des chiens et qu [il n avait] pas nous parler sur ce ton . La communication est rapidement devenue difficile entre les deux personnes. J ai alors tent de trouver un compromis avec lui. Je lui ai propos la t l vision partir de 20h30 (apr s qu une de nos coll gues se soit assur e que la patiente concern e tait d accord). Mr B. a dans un premier temps refus car il d sirait voir le journal t l vis 20h. Apr s m tre excus e au nom de l quipe, je lui ai r affirm qu il ne pourrait pas avoir la t l vision avant 20h30.
8 Mr B. a alors accept ma proposition. L aide-soignante et moi-m me avons quitt la chambre. Nous avons relat l incident l infirmi re en charge du secteur. Pendant cet change, l aide-soignante m a fait remarquer que j avais rougie, bien que je ne me sois pas nerv situation a soulev chez moi de nombreuses questions. Elle m a interrog e d une part sur la raison de l absence de t l vision dans les chambres. D autre part, je me suis interrog e sur les r actions du patient. Pourquoi r agissait-il ainsi ? Depuis son entr e dans le service, Mr B. a adopt une attitude assez provocatrice : il n gociait les moindres soins, les moindres prestations. Il nous a menac s plusieurs reprises de quitter le service. Il se montrait tr s exigeant et parfois agressif. Cette agressivit peut-elle tre expliqu e par un m canisme de d fense?
9 Outre les r actions du b n ficiaire de soins, je me suis galement pench e sur les r actions des soignants, en l occurrence l aide-soignante et moi-m me. Nous avons r agi de mani re assez diff rente face au patient. Qu est-ce qui explique une telle diff rence d attitude face une situation v cue identique? Quelle tait la bonne attitude adopter, si tant est qu il en existe une ? Nos r actions tant diff rentes, nos ressentis l taient-ils aussi ? Ce qui m a interpell e surtout, c est la col re que j ai prouv e face aux accusations que le patient prof rait l gard de l quipe soignante, accusations que j ai consid r es comme injustes. Un SOIGNANT a-t-il le droit d prouver de la col re? Et si oui, a-t-il le droit de l exprimer ? Comment ? Dans quelles limites ? Bien que j aie eu l impression de ne rien laisser para tre, cela fut-il le cas ?
10 Comment le patient l a-t-il per u ? Comment a-t-il interpr t mon attitude, mes propos ? Cette situation a-t-elle eu une incidence sur la suite de la prise en charge ?II - ANALYSE DE LA SITUATION D APPEL La t l vision, objet de frustrationConcernant l absence de poste de t l vision dans les chambres du service, j ai suppos qu il y avait une quelconque contre-indication m dicale qui justifiait de ne pas en installer : besoin de repos, viter le stress. Apr s en avoir discut avec l infirmi re qui m encadrait, il s est av r qu il n y avait aucune raison m dicale pour que les patients ne b n ficient pas de cette prestation. Elle m a inform e que l quipe sollicitait r guli rement les patients afin qu ils manifestent leur insatisfaction dans le questionnaire de sortie qui leur est remis avant le d part.